Opinion
Cuba,
un modèle selon
l’Organisation mondiale de la santé
Salim Lamrani
L'Ecole
latino-américaine de médecine (ELAM)
Photo:
Opera Mundi
Lundi 14 juillet 2014
Opera Mundi
http://operamundi.uol.com.br/...
Selon l’organisme onusien, le système de
santé à Cuba a valeur d’exemple pour
tous les pays du monde.
Le système de santé cubain est
mondialement reconnu pour son excellence
et son efficacité. Malgré des ressources
extrêmement limitées et l’impact
dramatique causé par les sanctions
économiques imposées par les Etats-Unis
depuis plus d’un demi-siècle, Cuba a
réussi à universaliser l’accès aux soins
à toutes les catégories de la population
et à obtenir des résultats similaires à
ceux des nations les plus développées.
Lors de sa récente visite à La
Havane en juillet 2014, Margaret Chan,
directrice générale de l’Organisation
mondiale de la santé, a fait l’éloge du
système de santé cubain et s’est montrée
impressionnée par les réussites dans ce
domaine. « Cuba est le seul pays
qui dispose d’un système de santé
étroitement lié à la recherche et au
développement en cycle fermé. C’est la
voie à suivre, car la santé humaine ne
peut s’améliorer que grâce à
l’innovation », a-t-elle déclaré. Elle a
salué « les efforts de la direction de
ce pays pour faire de la santé un pilier
essentiel de développement[1] ».
Cuba a basé son système de santé sur la
médecine préventive et ses résultats
sont exceptionnels. Selon Margaret Chan,
le monde doit suivre l’exemple de l’île
dans ce domaine et remplacer le modèle
curatif, inefficace et plus couteux, par
un système basé sur la prévention.
« Nous souhaitons ardemment que tous les
habitants de la planète puissent avoir
accès à des services médicaux de
qualité, comme à Cuba », a-t-elle
souligné[2].
L’OMS rappelle que le manque d’accès aux
soins dans le monde n’est en aucun cas
une fatalité découlant d’un manque de
ressources. Il traduit, au contraire, un
manque de volonté politique de la part
des dirigeants de protéger les
populations les plus vulnérables.
L’organisation cite à ce titre le cas de
l’île de la Caraïbe comme étant le
parfait contre-exemple[3].
D’ailleurs, en mai 2014, en guise de
reconnaissance à l’excellence de son
système de santé, Cuba a présidé la 67ème
Assemblée mondiale de la Santé[4].
Avec un taux de mortalité
infantile de 4,2 pour mille, l’île de la
Caraïbe présente le meilleur indicateur
du continent et du Tiers-Monde,
reflétant ainsi la qualité de son
système et l’impact sur le bien-être des
enfants et des femmes enceintes. Le taux
de mortalité infantile de Cuba est même
inférieur à celui des Etats-Unis et se
situe parmi les plus bas au monde[5].
Avec une espérance de vie de 78
ans, Cuba est l’un des meilleurs élèves
du continent américain et du
Tiers-monde, avec un indicateur
similaire à celui des nations les plus
développées. En moyenne, les Cubains
vivent 30 ans de plus que leurs voisins
haïtiens. En 2025, Cuba disposera de la
plus grande proportion de personnes de
plus de 60 ans d’Amérique latine[6].
Un système de santé au service des
peuples du Tiers-monde
Cuba fait également bénéficier
les populations du Tiers-monde de son
expertise dans le domaine de la santé.
En effet, depuis 1963, Cuba envoie des
médecins et autres personnels de santé
dans les pays du Tiers-Monde afin de
soigner les déshérités. Actuellement,
près de 30 000 collaborateurs médicaux
travaillent dans plus de 60 pays de la
planète[7].
L’exemple emblématique de cette
solidarité vis-à-vis des plus démunis
est l’Opération Miracle lancée en 2004
par Fidel Castro et Hugo Chávez. Cette
campagne humanitaire, mise en place au
niveau continental dans le cadre du
projet d’intégration de l’Alliance
bolivarienne pour les peuples de notre
Amérique (ALBA), consiste à opérer
gratuitement les Latino-américains
pauvres atteints de cataractes et autres
maladies oculaires[8].
En une décennie, près de 3,5
millions de personnes ont pu retrouver
la vue grâce à l’internationalisme
cubain. Ce programme social, créé dans
un premier temps pour le Venezuela, a
été étendu à tout le continent avec
l’objectif d’opérer un total de 6
millions de personnes. En plus des
opérations chirurgicales, la Mission
Miracle fournit gratuitement des
lunettes et des lentilles de contact aux
personnes atteintes de troubles de la
vue[9].
Au total, près de 165
institutions cubaines participent à
l’Opération Miracle, qui dispose d’un
réseau de 49 centres ophtalmologiques et
de 82 blocs opératoires dans 14 pays
d’Amérique latine : la Bolivie, le Costa
Rica, l’Equateur, le Guatemala, le
Guyana, Haïti, le Honduras, la Grenade,
le Nicaragua, le Panama, le Paraguay,
Saint-Vincent et les Grenadines, le
Venezuela et l’Uruguay[10].
La solidarité médicale cubaine
s’étend également à l’Afrique. En 2014,
LABIOFAM, l’entreprise de production
chimique et biopharmaceutique cubaine, a
lancé une campagne de vaccination contre
le paludisme en Afrique de l’Ouest, dans
pas moins de 15 pays[11].
Selon l’OMS, ce virus, qui affecte en
majorité les enfants, coûte la vie à pas
de moins de 630 000 personnes par an,
« la plupart étant des enfants âgés de
moins de cinq ans vivant en Afrique ».
« Cela signifie que 1 000 jeunes enfants
meurent chaque jour de paludisme[12] »,
rappelle l’Organisation.
De la même manière, Cuba forme de
jeunes médecins du monde entier au sein
de l’Ecole latino-américaine de médecine
(ELAM). Depuis sa création en 1998,
l’ELAM a diplômé plus de 20 000 médecins
de plus de 123 pays. Actuellement,
11 000 jeunes en provenance de plus de
120 nations suivent une carrière de
médecine au sein de l’institution
cubaine. Selon Ban Ki Moon, secrétaire
général des Nations unies, l’ELAM est
« l’école de médecine la plus avancée au
monde ». Il a également fait l’éloge des
médecins cubains qui travaillent dans le
monde entier et notamment à Haïti : « Ce
sont toujours les premiers arrivés et ce
sont les derniers à partir. Ils restent
sur place après les crises. Cuba peut
montrer au monde entier son système de
santé, un modèle pour beaucoup de pays[13] ».
En faisant l’éloge de Cuba,
l’Organisation mondiale de la santé
souligne qu’il est possible pour un pays
du Tiers-monde aux ressources limitées
de mettre en place un système de santé
performant et d’offrir à l’ensemble des
populations une protection sociale digne
de ce nom, s’il y a la volonté politique
de placer l’être humain au centre du
projet de société.
Docteur ès Etudes Ibériques et
Latino-américaines de l’Université Paris
IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de
conférences à l’Université de La
Réunion, et
journaliste, spécialiste des relations
entre Cuba et les Etats-Unis.
Son nouvel ouvrage s’intitule Cuba.
Les médias face au défi de
l’impartialité, Paris, Editions
Estrella, 2013 et comporte une préface
d’Eduardo Galeano.
http://www.amazon.fr/Cuba-m%C3%A9dias-face-d%C3%A9fi-limpartialit%C3%A9/dp/2953128433/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1376731937&sr=1-1
Contact :
lamranisalim@yahoo.fr ;
Salim.Lamrani@univ-reunion.fr
Page Facebook :
https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel
[1]
Prensa
Latina,
« Directora de OMS reconoció
labor de Cuba en materia de
salud », 16 juillet 2014.
[2]
Agencia
Cubana de Noticias,
« World Health Organization
Praises Cuba’s Achievements »,
14 juillet 2014.
[3]
Prensa
Latina,
« Directora de OMS reconoció
labor de Cuba en materia de
salud »,
op. cit.
[4]
EFE,
« Directora general de la OMS
está en Cuba para ver avances en
investigaciones », 15 juillet
2014.
[5]
EFE,
« Cuba cierra 2013 con la tasa
de mortalidad infantil más baja
de su historia », 2 janvier
2014.
[6]
Oscar Alfonso Sosa, « Crece
esperanza de vida geriátrica en
Cuba”, Cubadebate, 29
avril 2014.
[7]
Salim Lamrani, Cuba: les
médias face au défi de
l’impartialité, Paris,
Editions Estrella, 2013, p. 49.
[8]
Cubadebate,
« La Misión Milagro cumple hoy
diez años : ha devuelto la vista
a 3,4 millones de personas », 8
juillet 2014.
[11]
Agencia
Cubana de Noticias,
« Cuba’s LABIOFARM Launches
Malaria Campaign in Western
Africa », 30 mai 2014.
[13]
Nyliam
Vásquez García, « La escuela
médica más avanzada del mundo »,
Juventud Rebelde, 28
janvier 2014.
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