Amérique latine
50 vérités sur Antonio Maceo
Salim Lamrani
© Salim
Lamrani
Mardi 13 juin 2017
Salim Lamrani
Université de La Réunion
Le “Titan de bronze”, figure
emblématique de la Guerre d’indépendance
de Cuba, est un symbole de la résistance
à l’oppression et de l’aspiration du
peuple cubain à la liberté.
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Né le 14 juin
1845 à Majaguabo, près de Santiago de
Cuba, de l’union de Mariana Grajales
Coello, d’origine dominicaine, et de
Marcos Maceo, originaire du Venezuela,
Antonio de la Caridad Maceo Grajales,
« fils de lion et de lionne » selon José
Martí, est l’ainé d’une famille de 13
enfants.
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En raison de son
ascendance africaine, le jeune Antonio
n’est pas autorisé à suivre des études,
que le système colonial et
ségrégationniste réserve aux blancs
disposant d’un certificat de pureté de
sang. Ses parents, petits propriétaires
terriens, s’occupent de son éducation en
l’inscrivant à des cours privés, après
les journées de travail agricole dans la
propriété de Las Delicias. Ils lui
inculquent les valeurs morales et
patriotiques qui l’accompagneront toute
sa vie. Antonio apprend également le
maniement des armes. Son parrain,
Ascensio de Asencio, homme blanc et
fortuné, l’aide à intégrer certains
milieux sociaux, notamment la Loge
Oriente, alors réservés aux gens de
bien.
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En 1866, Maceo
épouse María Magdalena Cabrales
Fernández, laquelle se dévouera corps et
âme pour la cause défendue par son mari.
Elle vouera une grande admiration à
celui qui saura se montrer « aussi
courageux dans la bataille que généreux
dans la victoire avec l’ennemi battu ».
En dépit des longues périodes de
séparation dues à son engagement
patriotique, Maceo portera un amour
indéfectible à sa femme.
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Le 10 octobre
1868 éclate la Première guerre
d’indépendance de Cuba suite à l’Appel
de Yara lancé par Carlos Manuel de
Céspedes, Père de la Patrie. Toute la
famille Maceo adhère au mouvement
libérateur et fait le serment de lier
son destin à celui de Cuba. Mariana
Grajales, mère d’Antonio, crucifix en
main, prononce des paroles qui
marqueront l’histoire de Cuba : « A
genoux, parents et enfants, devant le
Christ qui fut le premier homme libéral
à venir au monde, jurons de libérer la
Patrie ou mourir ». Dénoncés aux
autorités espagnoles pour leur
engagement patriotique, les Maceo, qui
paieront un lourd tribut dans la lutte
pour l’indépendance, sont contraints de
se réfugier dans la campagne aux côtés
des révolutionnaires.
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Antonio Maceo,
alors âgé de 23 ans, se lance dans
l’épopée émancipatrice. Sous les ordres
du capitaine Juan Bautista Rondón, il
réalise son premier combat le 12 octobre
à Tí Arriba, soit deux jours après le
déclenchement de la guerre
d’indépendance. Le courage dont il fait
preuve sur le champ de bataille lui vaut
ses premiers galons de sergent. Son
leadership naturel et son enthousiasme
lui permettent de gravir rapidement les
échelons. Ainsi, il est nommé lieutenant
dès le 20 octobre 1868, à peine une
semaine après son premier affrontement
avec l’ennemi, et capitaine, le mois
suivant. Il participe à de nombreux
combats contre les soldats espagnols à
El Cobre, El Cristo, Jiguaní, Cupeyales,
Arroyo Blanco et Palmarito. Face à la
supériorité militaire de l’armée
coloniale, dotée des meilleurs canons et
fusils, les mambises compensent
leurs limites matérielles par une
combativité hors normes, illustrée par
les charges à la machette sous le feu de
l’ennemi, qui deviendront rapidement la
hantise des troupes espagnoles.
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Maceo, humaniste
et partisan des mêmes droits pour tous,
libère les esclaves et les fédère autour
du projet émancipateur d’une patrie
souveraine et indépendante. Il s’en
expliquera dans un courrier au Général
espagnol Camilo García de Polavieja en
juin 1881 : « J’aime toutes les choses
et tous les hommes […]. C’est pourquoi
l’intérêt de l’Humanité sera pour moi
toujours supérieur à l’intérêt de race,
quelle qu’elle soit, et c’est, en un
mot, tout le bien que je souhaite à ma
chère patrie. La conformité de l’œuvre
avec la pensée : voilà la base de ma
conduite, la norme de la pensée et
l’accomplissement de mon devoir ».
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Trois mois après
son incorporation dans l’Armée rebelle,
Antonio Maceo est nommé Commandant puis
Lieutenant-colonel en janvier 1869 pour
sa résistance tenace dans la défense de
la ville de Bayamo, assiégée par les
troupes du Capitaine général Valmaseda.
Quelques mois plus tard, il affronte la
douloureuse épreuve du deuil avec le
décès de son père, alors sergent de
l’armée de Libération, tombé au combat à
San Agustín de Aguarás.
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En 1870, le Major
Général Máximo Gómez, chef des forces
insurrectionnelles, qui deviendra le
père spirituel de Maceo, décide de lui
confier le commandement du Bataillon
n°4. Connu pour son mépris du danger et
de la mort, Maceo est blessé à plusieurs
reprises au cours des combats de
Majaguabo, Santa Rita et Nuevo Mundo.
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En
1871, Antonio Maceo prépare l’invasion
de Guantanamo avec Máximo Gómez.
La même année, le Major Général le
nomme chef des opérations de cette
ville.
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En 1872, Carlos
Manuel de Céspedes, Premier Président de
la République en armes, promeut Maceo au
grade de colonel, lequel occupe
provisoirement le commandement de la
Division Cuba, en remplacement de Máximo
Gómez. Dans un courrier à son épouse du
23 juin 1872, Céspedes ne tarit pas
d’éloges à son sujet : « Gómez m’a
présenté le colonel José Antonio Maceo.
C’est un jeune mulâtre, de grande
taille, solide, à l’air affable et d’un
grand courage personnel ».
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En 1873, en
raison de ses multiples mérites obtenus
lors des combats, notamment à El Zarzal,
Maceo est nommé Général de Brigade par
Céspedes et passe sous les ordres de
Major Général Calixto García. En mars
1874, Maceo participe à la bataille de
Las Guásimas sous le commandement de
Máximo Gómez qui se scelle par un
triomphe historique pour les
indépendantistes. L’armée espagnole
compte 1037 victimes parmi ses rangs. Il
s’agit du plus lourd tribut payé par les
forces armées ibériques dans toute
l’Histoire des guerres d’indépendance.
Du côté cubain, les pertes s’élèvent à
174 hommes.
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En 1874, Maceo
est nommé responsable des forces
insurgées dans la zone de Villa Clara,
suite au décès du Président Carlos
Manuel de Céspedes lors de la bataille
de San Lorenzo. Néanmoins, face à
l’opposition de certains éléments
révolutionnaires locaux qui refusent
l’autorité d’un leader mulâtre et, de
surcroît, issu d’autres contrées, il est
contraint de retourner dans la région
orientale pour prendre le commandement
de la 2ème Division Cuba qui
inclut les zones de Santiago de Cuba et
Guantánamo, en remplacement du Général
Calixto García, capturé par les
Espagnols.
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Quelque temps
plus tard, en 1875, Maceo prend la tête
de la 1ère Division Cuba.
Néanmoins, cette fulgurante ascension
militaire n’est pas du goût de certains
leaders révolutionnaires, imprégnés de
la culture raciste et colonialiste en
vigueur dans un pays qui n’abolira
l’esclavage qu’en 1886. Ces derniers
questionnent la nouvelle responsabilité
du « mulâtre » et certains accusent même
Maceo de favoriser les hommes de couleur
au sein de sa troupe, au détriment des
hommes blancs. Le but de ces campagnes
de discrédit est de semer la zizanie et
la division et ternir son prestige
conquis sur le champ de bataille.
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Malgré les
calomnies et les coups bas, Maceo
obtient en 1877 le grade suprême de
Major Général. Son nouveau titre ne
l’empêche pas de montrer l’exemple au
combat. Ainsi, en août 1877, il manque
de perdre la vie dans la bataille de
Mangos de Mejías où il est touché par
six balles. Il mettra plusieurs semaines
à retrouver ses pleines capacités avant
de reprendre le chemin de la lutte
armée.
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La même année,
Maceo s’oppose à la tentative de
sédition de Santa Rita et réaffirme
l’importance de présenter un front uni
et discipliné face à l’ennemi, seule
attitude capable de mener vers le
triomphe du peuple et la victoire de
l’indépendance. Dans un courrier au
factieux Vicente García de juin 1877,
Maceo rejette la proposition de ce
dernier, le conjure de respecter
l’autorité présidentielle et l’exhorte à
prendre en compte les intérêts de la
Patrie.
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En raison des
profondes divisions et des régionalismes
funestes qui minent le mouvement
révolutionnaire, certaines factions
décident de déposer les armes et de
négocier un armistice avec le général
espagnol Arsenio Martínez Campos. De
leur côté, les chefs militaires des
provinces de Las Villas et de Camagüey
refusent d’obéir au commandement
général, à la grande colère de Maceo, et
finissent également par se rendre. Le
Pacte de Zanjón est finalement signé le
10 février 1878 et met fin à la Guerre
des dix ans, sans pour autant que Cuba
obtienne son indépendance. L’île
dispose, tout au plus, d’une autonomie
limitée. La victoire espagnole a un rude
impact politique et psychologique sur
les forces révolutionnaires. Dans un
courrier du 19 janvier 1894 à José
Martí, Antonio Maceo lui confessera que
la capitulation de Zanjón fut l’un des
épisodes les plus douloureux de son
existence : « Trois fois dans ma vie
tourmentée de révolutionnaire cubain,
j’ai souffert les plus fortes émotions
de douleur et de tristesse […] : [La
perte de] mon père, le Pacte de Zanjón
[et la perte de] ma mère ».
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Loin d’abdiquer,
Antonio Maceo refuse de déposer les
armes et de s’avouer vaincu, rejetant le
Pacte de Zanjón conclu sur des « bases
déshonorantes ». Dans une missive à
Martínez Campos du 21 février 1878, il
l’informe que les régions de « l’Orient
et de Las Tunas, qui se trouvent en
condition de lutter, rejettent de
Résolution de la Junte du Centre », qui
a signé la capitulation. En mars 1878,
le Colonel Federico Incháustegui fait
parvenir une missive à Maceo, au nom des
capitulards du Centre, dans laquelle il
sollicite une rencontre urgente et
l’invite à accepter les termes de la
reddition de Zanjón. Dans une réponse
cinglante du 13 mars 1878, le général
refuse la rencontre qu’il qualifie
d’inutile : « Si elle est destinée à
soulager votre conscience du poids qui
doit vous écraser à cette heure, la
Patrie aura, quand le moment sera venu,
– sans doute très bientôt – son tribunal
où il vous sera facile de le faire ».
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Le 15 mars 1878,
il rencontre le général Martínez Campos
à Mangos de Baraguá et lui fait part de
son rejet du Pacte de Zanjón qui ne
répond pas à deux revendications
fondamentales du mouvement
révolutionnaire : l’indépendance de Cuba
et l’abolition de l’esclavage. Récusant
la résignation à la défaite, il oppose
alors à l’armistice la Protesta de
Baraguá et annonce la reprise des
hostilités dès le 23 mars 1878, puisque
l’Espagne a refusé de faire « des
propositions de paix plus honorables ».
L’insoumission de Baraguá reste
aujourd’hui le symbole par excellence
des aspirations du peuple cubain à la
liberté, à la dignité et à
l’indépendance.
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Maceo
a toujours eu un haut sens de l’honneur.
Lorsqu’un chef rebelle lui propose de
profiter de la rencontre avec Martínez
Campos pour le capturer, ce dernier lui
oppose un refus cinglant : « Je ne veux
pas la liberté de Cuba au prix du
déshonneur ».
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Suite à la
Protesta de Baraguá, une nouvelle
Constitution voit le jour et le
Gouvernement provisoire de l’Orient, en
représentation du peuple insoumis de
Cuba, est créé, dans lequel Maceo occupe
le poste de Second du Major Général
García. Une seule issue est possible :
la victoire ou la mort. Refusant la
capitulation de Zanjón, Antonio Maceo
entreprend à partir de septembre 1879 la
« Petite Guerre ». Il lance l’Appel de
Kingston avec Calixto García appelant
les Cubains à prendre les armes contre
l’oppresseur espagnol, même s’il ne
participe pas aux combats. Sa première
tentative de débarquement à partir de la
République dominicaine à la tête de 34
expéditionnaires échoue en juillet 1880.
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Maceo est
contraint de se réfugier au Honduras en
juin 1881. Il intègre alors l’armée
hondurienne en tant que Général de
division et se retrouve à la tête du
Commandement militaire de Tegucigalpa,
la capitale. En 1882, il est nommé
vice-président du Tribunal suprême de
Guerre et Commandant des ports Puerto
Cortés y Omoa.
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Entre 1884 et
1886, Maceo jette les bases d’un accord
avec Máximo Gómez afin de reprendre la
guerre d’indépendance à Cuba. Mais il
n’arrive pas à fédérer les forces vives
autour du nouveau projet émancipateur.
José Martí, héros national et leader de
la seconde guerre d’indépendance,
s’opposa notamment à l’initiative,
jugeant que les conditions d’un
soulèvement armé n’étaient pas réunies.
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Lorsqu’en 1884,
Antonio Maceo apprend que certains
propriétaires terriens, soucieux de
protéger leurs intérêts, ont relancé la
campagne en faveur d’une annexion de
Cuba aux Etats-Unis, il écrit un
courrier depuis le Honduras à José
Dolores Poyo, directeur du journal El
Yara de Key West, en Floride. Dans
sa missive, le Général rappelle son
engagement indéfectible en faveur de la
liberté de son île natale : « Cuba sera
libre quand l’épée rédemptrice aura jeté
à la mer ses ennemis […]. Mais qui
tentera s’emparer de Cuba recueillera
seulement la poussière du sol noyé dans
son sang, s’il ne périt pas dans la
lutte. Cuba a de nombreux enfants qui
ont renoncé à leur famille et au
bien-être, pour conserver l’honneur et
la Patrie. Nous périrons avec elle,
plutôt que d’être de nouveau sous le
joug de l’asservissement. Nous voulons
l’indépendance et la liberté ».
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En 1888, Antonio Maceo informe José Martí de sa
disposition à contribuer à la « Guerre
nécessaire » qui débutera en 1895. Dans
une missive du 4 janvier, il lance un
appel à l’union de toutes les forces
patriotiques : « Aujourd’hui comme hier,
je pense que tous les Cubains, sans
distinctions sociales d’aucune sorte,
doivent déposer sur l’autel de la patrie
esclave et chaque jour plus malheureuse,
toutes nos dissensions et tous les
germes de la discorde que les ennemis de
notre noble cause ont pu sournoisement
semer dans nos cœurs ». L’Apôtre cubain
est frappé par la lucidité du chef
militaire : « Il faut accorder du crédit
à ses propos, car Maceo dispose d’autant
de force intellectuelle que de force
physique […]. Sa pensée est ferme et
harmonieuse ».
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En janvier 1890, Maceo est autorisé à rentrer à Cuba pour
régler des affaires personnelles. Lors
d’un banquet donné à son honneur à
Santiago de Cuba le 29 juillet 1890,
l’un des invités, José Hernández Mancebo,
fait part de sa conviction que le destin
de Cuba est fatalement lié aux
Etats-Unis : « Cuba sera, par la force
des circonstances, une étoile de plus
dans la grande constellation
américaine ». Maceo, attentif au propos,
ne manque pas de lui répliquer : « Je
crois, jeune homme, même si cela me
semble impossible, que ce serait le seul
cas où je m’allierais aux Espagnols ».
Peu de temps après, Maceo, impliqué dans
le projet « Paix du Manganèse » destiné
à déclencher un soulèvement, est expulsé
par les autorités royales.
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Antonio Maceo
décide de s’installer au Costa Rica à
partir de 1891. Il y établit une colonie
agricole nommée Nicoya qui
accueille tous les patriotes cubains
ayant au cœur l’indépendance de Cuba,
tels que José Maceo, Flor Crombet ou
Agustín Cebreco. La monarchie espagnole
tente de l’assassiner à plusieurs
reprises.
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En 1893, débute
une collaboration étroite avec José
Martí, qui rend visite à Maceo au Costa
Rica en tant que secrétaire général du
Parti révolutionnaire cubain. La
rencontre permet de jeter les bases du
Plan de Fernandina. Le projet consiste à
organiser un débarquement armé à Cuba en
1894 à partir du port de Fernandina en
Floride, depuis le Costa Rica où se
trouve alors Maceo et de République
dominicaine où réside Máximo Gómez. Mais
le plan échoue suite une dénonciation,
entrainant l’intervention des autorités
étasuniennes qui confisquent armes et
matériel.
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Le 24 février
1895, sous l’égide de José Martí, guide
moral des indépendantistes, éclate la
Seconde guerre d’indépendance qui allait
libérer Cuba du joug espagnol. Antonio
Maceo et Flor Crombet débarquent sur
l’île avec un petit groupe de
combattants à Duaba, dans la zone
orientale de Baracoa le 1er
avril 1895.
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Maceo intègre
plusieurs éléments révolutionnaires et
renforce son groupe de combat. Le 10
avril, sa troupe subit un sérieux revers
face à l’armée espagnole. Flor Crombet
perd la vie au combat et plusieurs chefs
tombent entre les mains de l’ennemi.
Maceo se retrouve seul, sans nourriture,
et doit réaliser une marche épuisante de
près de 200 kilomètres pour rejoindre,
huit jours plus tard, un campement à
Vega Vellaca.
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Le 5 mai 1895,
Antonio Maceo retrouve José Martí et
Máximo Gómez lors d’une rencontre
historique à La Mejorana. Les trois
principales figures de la Guerre
d’indépendance établissent ensemble la
stratégie de combat. Maceo est chargé du
commandement dans la province orientale.
Il crée la Division n’°1 dirigée par son
frère José et jette les bases de la
Division n°2 quelque temps plus tard.
Maceo et ses hommes remportent
d’importants combats à Jobito, Sagua de
Tánamo, Aguas Claras, Jiguaní, entre
autres. Ils ne laissent aucun répit aux
soldats espagnols et attaquent même les
trains qui font la liaison entre
Caimanera et Guantanamo.
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En septembre
1895, Antonio Maceo est nommé Lieutenant
général de l’Armée de libération par
l’Assemblée constituante de Jimaguayú,
devenant ainsi le second chef militaire
après le Général en chef Máximo Gómez.
Tous les généraux sont ainsi sous ses
ordres. Gómez décide d’étendre la
guerre, alors confinée à l’Est de Cuba,
à toute l’île et d’entreprendre
l’invasion de la partie occidentale du
territoire.
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En octobre 1895, Maceo part avec ses hommes de Mangos de
Baraguá, lieu symbolique, en tant que
Commandant en chef de l’Armée
d’invasion. Sa mission est de rendre la
guerre insupportable à la Couronne
espagnole – qui a juré de conserver Cuba
quitte à sacrifier « jusqu’au dernier
homme et jusqu’à la dernière pésète » -
tant d’un point de vue économique
qu’humain. Les combats de guerre de
guérilla sont d’une grande violence et
les révolutionnaires pratiquent la
politique de la terre brûlée afin de
ruiner les finances espagnoles.
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La généralisation
de la guerre révolutionnaire à tout le
pays constitue la plus importante
campagne militaire de l’Histoire des
guerres d’indépendance
latino-américaines. Les 4 000
combattants mambis doivent faire face à
près de 10 000 soldats espagnols, dotés
des armes les plus modernes, dans ce qui
est la guerre d’indépendance la plus
longue et la plus sanglante de
l’Amérique latine.
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En décembre 1895, Maceo retrouve Máximo Gómez pour lancer
l’offensive dans la zone de Las Villas.
La bataille historique de Mal Tiempo
scelle une importante victoire des
révolutionnaires sur les troupes
coloniales, qui subissent de lourdes
pertes, et ouvre la voie vers la
capitale.
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Le 1er
janvier 1896, les troupes mambises de
Maceo et Gómez arrivent à La Havane.
Maceo est chargé de poursuivre la lutte
dans la province de Pinar del Río afin
de prendre le contrôle de l’intégralité
du territoire. Quant à Gómez, il se
s’occupe de la campagne militaire à La
Havane.
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Le 22 janvier
1896, les troupes de Maceo atteignent
Mantua, point culminant de l’invasion,
après un périple de trois mois, jour
pour jour, depuis le départ de Mangos de
Baraguá. Che Guevara, qui réalisera la
même traversée 52 ans plus tard, en
1958, à la tête de la colonne Ciro
Redondo, lors de l’offensive finale
contre la dictature de Fulgencio
Batista, exprimera son admiration envers
Maceo : « Pour réaliser cela, il faut un
immense pouvoir d’organisation, une
immense foi en la victoire et en la
capacité de lutte de ses hommes, et un
pouvoir de commandement pour l’exercer
jour après jour, durant des années de
lutte, dans des conditions extrêmement
difficiles ».
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Après avoir pris
le contrôle du territoire, le Titan de
bronze décide de retourner à La Havane
afin de poursuivre les combats, en
compagnie de Gómez et du Général de
Brigade Quintín Bandera, face à l’ennemi
qui oppose une résistance farouche.
Néanmoins, dans un courrier de juin 1896
à Gómez, Maceo dénonce l’incurie du
Gouvernement révolutionnaire qui a
abandonné les patriotes à leur sort :
« A ce jour, je n’ai reçu aucune
ressource, absolument aucune. Je suis en
train de faire la guerre avec ce que
j’ai pris à l’ennemi […]. Comme vous le
savez, dans ce Département [La Havane],
se trouvent les plus importants
contingents de l’Armée espagnole […].
J’ai défendu cette province, morceau par
morceau, contre un ennemi imposant en
nombre, fort et bien dirigé par ses
principaux chefs ». Dans un autre
échange épistolaire avec le patriote
Federico Pérez Carbó de juillet 1896,
Maceo fait part de son amertume : « Il
semble que ni le Secrétaire général ni
le Gouvernement n’ont pris en compte
l’importance de l’invasion, pour me
soutenir à temps. En revanche, ils l’ont
fait avec les enfants gâtés de la
fortune, vis-à-vis desquels on multiplie
les privilèges et les erreurs préparant
ainsi les désillusions. J’ai eu à Las
Villas et ici jusqu’à 75 000 soldats
contre moi, dirigés par les meilleurs
chefs de l’armée ennemie. Il n’y a pas
un morceau de terre ici qui ne soit pas
inondé de sang cubain et espagnol. Même
la campagne de 1871 n’a pas été aussi
rude pour moi ». Dans une autre missive
écrite le même mois à José M. Rodríguez,
Maceo dénonce une nouvelle fois
l’attitude du gouvernement : « Sans le
courage, l’abnégation et l’habileté
démontrés par chaque homme des forces de
ce Département, la Révolution aurait
échoué ici, alors que les messieurs du
Gouvernement regardaient depuis leur
éminence, avec une impassible
indifférence, le sacrifice que faisait
cette armée sans secours ni autre aide
que ses propres efforts, pour se sauver
du naufrage […]. De quel genre
d’éléments se compose notre Gouvernement
[…] ? Même le patriotisme ne les a pas
amenés à offrir une aide immédiate à ses
frères d’ici, qui succombaient tels des
héros […] [Il vaut mieux] fermer les
yeux face à tant de bassesses et de
misères, qui ont amené le Gouvernement à
agir de la sorte. Il portera en la
responsabilité, face à l’Histoire ».
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L’optimisme et
l’abnégation, qui sont des
caractéristiques de la personnalité de Maceo, lui permettent de faire face à
l’adversité. Dans une déclaration au
quotidien The Star de Washington
en janvier 1896, il déclare que
« l’armée cubaine est pleine
d’enthousiasme ». Il exprime à maintes
reprises sa foi en la victoire finale :
« Je ressens en moi, dans mon sang, le
triomphe de notre cause. Si je me
décourageais, je mourrais dans l’instant
même qui hébergerait ces doutes. […]. Je
me sens de plus en plus disposé à
résister contre la nature et contre les
hommes qui s’opposent à la réalisation
de nos objectifs politiques. Je
vaincrai ». Dans un courrier au patriote
José Dolores Poyo, Maceo lui fait part
de son optimisme : « Cuba est en train
de conquérir son indépendance avec le
bras et le cœur de ses enfants. Elle
sera bientôt libre ». En novembre 1896,
il fait part de sa résolution au
journaliste étasunien Clarence King :
« Toutes ces difficultés et ces attaques
n’effrayent pas notre vaillante armée.
Au contraire, elles stimulent son
héroïsme et lui insufflent une plus
grande foi, si cela est possible, dans
le triomphe définitif de nos armes ».
-
En mars 1896, Maceo lance une nouvelle campagne
militaire dans la région de Pinar del
Río et doit faire face à l’arrivée du
nouveau Capitaine Général espagnol,
Valeriano Weyler, à la tête de 20 000
hommes. Ce dernier s’illustre par sa
cruauté et sa politique génocidaire de
concentration des populations, dans le
but de couper tout lien entre les
habitants et les révolutionnaires. Près
de 30% des paysans cubains perdront la
vie dans les camps de concentration
créés dans villes, notamment dans la
zone occidentale. Ces pratiques
suscitent l’indignation de Maceo qui
dénonce, dans une missive du 21 avril
1896 au quotidien étasunien World,
« la boucherie contre des gens sans
défense » et « les familles innocentes
assassinées tous les jours ».
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Les Etats-Unis,
opposés à l’indépendance de Cuba,
n’attendent que l’opportunité idéale
pour intervenir et s’emparer du « fruit
mûr ». Maceo est conscient de cette
réalité. Dans une missive du 14 avril
1896 à Tomás Estrada Palma, alors
secrétaire général du Parti
Révolutionnaire cubain, il rejette toute
idée d’intromission étrangère dans la
guerre de libération de Cuba : « Nous
n’avons pas besoin d’une telle
intervention pour triompher ». En
juillet 1896, Maceo fait parvenir un
courrier au colonel Federico Pérez Carbó
dans lequel il rappelle une nouvelle
fois le danger que représentent pour
l’indépendance de Cuba les velléités
expansionnistes des Etats-Unis : « Je
n’ai jamais rien attendu de l’Espagne
qui nous a toujours méprisés […]. La
liberté se conquiert avec le fil de la
machette, on ne la quémande pas. Mendier
des droits est du ressort des lâches
incapables de les exercer. Je n’attends
rien non plus des Américains. Nous
devons tout obtenir par nos propres
efforts. Il est préférable de se lever
ou de tomber sans leur aide que de
contracter des dettes de gratitude avec
un voisin si puissant ». Dans un autre
courrier au révolutionnaire Alberto Díaz,
il réitère sa mise en garde: « La
reconnaissance de notre belligérance
[par les Etats-Unis] ne me semble pas si
importante que cela. De la même manière,
l’intervention américaine ne me paraît
pas bénéfique pour l’avenir de Cuba,
comme le supposent la majorité de nos
compatriotes. Je crois plutôt que le
secret de notre triomphe définitif se
trouve dans l’effort des Cubains qui
travaillent pour la patrie indépendante,
qui s’accompagnera du bonheur seulement
si nous l’obtenons sans cette
intervention ».
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Maceo est un
internationaliste convaincu, solidaire
de toute l’Amérique latine. Dans un
courrier à Anselmo Valdés daté du 6 juin
1884, il lui fit part de son intention
de lutter pour l’indépendance de Porto Rico : « Quand Cuba sera indépendante,
je demanderai alors au Gouvernement
l’autorisation pour libérer Porto Rico,
car je n’aimerais pas déposer l’épée en
laissant cette portion de l’Amérique
sous l’esclavage ». Maceo partage
l’idéal humaniste de José Martí pour
« l’indépendance absolue de Cuba, non
comme fin unique, mais comme condition
indispensable pour d’autres fins
ultérieures plus conformes à l’idéal de
la vie moderne […], avec la loyauté du
citoyen qui se doit à la Patrie et avec
l’honorabilité et la pureté des
objectifs de l’homme, qui se doit avant
tout à l’Humanité ».
-
Maceo n’a jamais
exprimé d’ambitions politiques
personnelles. Il était au service d’une
cause : « Nous ne travaillons pas
principalement pour nous, pour
l’actuelle génération. Bien au
contraire, nous luttons surtout pour le
triomphe du droit de toutes les
générations qui se succèderont à Cuba,
et nous n’avons jamais cru qu’il fallait
compromettre le bonheur de la majorité
pour une heure de vanité ou d’égoïsme ».
-
Face à la
conspiration de 1896 destinée à
renverser le Général en Chef Máximo
Gómez, élaborée par certains éléments de
la partie centrale et orientale de
l’île, Maceo rejette les propositions
qui lui sont faites de remplacer le
stratège dominicain et réaffirme sa
loyauté au leader militaire.
-
L’intromission du
Conseil de gouvernement en armes dans
les affaires militaires contraint Maceo
à retrouver Máximo Gómez à San Pedro en
décembre 1896 afin de faire face à la
crise politique qui met en péril
l’entreprise révolutionnaire. Ce
déplacement dans la région de la
capitale scellera le sort du
Lieutenant-Général.
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Le 6 décembre
1896, à San Pedro, dans la province de
La Havane, Maceo et ses hommes, qui
préparent une offensive sur Marianao,
une banlieue de la capitale, sont
surpris par les troupes espagnoles qui
lancent une attaque contre le campement
rebelle. Lors de la contre-offensive du
7 décembre, Maceo est atteint par un tir
à la tête et meurt au combat à l’âge de
51 ans, avec plusieurs de ses hommes.
Son aide de camp, Francisco Gómez Toro,
fils de Máximo Gómez, alors âgé de 21
ans, ne se trouvait pas en sa compagnie
lors du moment fatal. En apprenant la
nouvelle, il se rend seul pour récupérer
le corps de son chef et tombe sous les
balles espagnoles, dans un geste ultime
de fidélité.
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Dans une missive
de condoléances à son épouse María Cabrales, Máximo Gómez exprime sa
profonde douleur : « Avec la disparition
de cet homme extraordinaire, vous perdez
le doux compagnon de votre vie. Quant à
moi, je perds le plus illustre et le
plus courageux de mes amis et l’armée de
Libération perd la figure la plus
éminente de la Révolution ».
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Homme d’action et
de convictions, Maceo a également été un
homme de pensée comme le rappelle
Eusebio Leal, l’historien de La Havane :
« Plongé dans la lecture des grands
poètes et hommes de lettres de son
temps, il a acquis la culture que
n’offrait ni l’université ni l’école,
mais sa propre volonté. En plus de la
presse, ses lectures favorites étaient
les œuvres de Victor Hugo, le penseur le
plus solide de l’époque, que Martí avait
connu lors de sa brève visite en France,
la poésie de l’Allemand Heine, les
poètes cubains, surtout José María
Héredia, qui l’impressionnait tant […].
Il croyait en la nécessité de la culture
et de l’information pour commander et
diriger ».
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Lors du
centenaire de la « Protestation de Baraguá », Fidel Castro saluea la
résistance de Maceo : « Il a laissé un
héritage gigantesque à notre peuple avec
cette attitude […] L’esprit patriotique
et révolutionnaire de notre peuple a
atteint son sommet » avec Maceo. Un
monument à sa mémoire a été érigé à San
Pedro, où il a livré son ultime combat
pour la libération de sa patrie.
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Le poète cubain
Manuel Navarro Luna lui dédia un poème
en hommage à son héroïsme :
« Si vous
parlez de la Patrie, de la douleur et de
la vaillance
de la marche
affamée et du chemin sinueux et rugueux
de la gloire
dans la blessure et de la gloire dans le
sang
de
l’incessante lutte longue et sanglante
[…]
vous devez
parler du Général Antonio ! »
-
Le « Titan de
bronze » – ainsi le surnommaient les
Cubains en raison de sa force et de sa
peau dorée –, a été un combattant
exceptionnel, doté d’une intelligence
tactique extraordinaire. Reconnu pour sa
bravoure à la limite de la témérité et
son désintéressement, sans ambition
politique personnelle, toujours en
première ligne de combat, comme
l’attestent ses 26 blessures de guerre,
il a toujours prêché par l’exemple et a
participé à plus de 600 batailles durant
les trente années de sa vie dédiées à la
liberté de Cuba. Partisan de l’égalité
pour tous, héros de la guerre
d’indépendance, il reste aujourd’hui un
symbole de l’insoumission, de la dignité
et de la lutte pour la souveraineté et
la liberté de Cuba.
Docteur ès
Etudes Ibériques et Latino-américaines
de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim
Lamrani est Maître de conférences à
l’Université de La Réunion, et
journaliste, spécialiste des relations
entre Cuba et les Etats-Unis.
Son nouvel
ouvrage s’intitule Fidel Castro,
héros des déshérités, Paris,
Editions Estrella, 2016. Préface
d’Ignacio Ramonet.
Contact :
lamranisalim@yahoo.fr ;
Salim.Lamrani@univ-reunion.fr
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