Opinion
50 vérités sur
Fidel Castro
Salim Lamrani
Fidel
Castro 1er mai 2005
Jeudi 2 janvier 2014
Opera Mundi
http://operamundi.uol.com.br/...
Le leader
historique de la Révolution cubaine a
marqué à jamais l’Histoire de Cuba et de
l’Amérique latine, faisant de son pays
un symbole de dignité et de résistance.
1.
Issu d’une fratrie
de sept enfants, Fidel Castro est né le
13 août 1926 à Birán dans l’actuelle
province d’Holguín, de l’union entre
Angel Castro Argiz, un riche
propriétaire terrien espagnol originaire
de Galice, et Lina Ruz González, cubaine
de naissance.
2.
A l’âge de sept
ans, il part pour la ville de Santiago
de Cuba et réside chez une institutrice
chargée de son éducation. Celle-ci
l’abandonne à son sort. « J’y ai connu
la faim », se rappellera Fidel Castro et
« on avait trompé ma famille ». Un an
plus tard, il intègre le collège
religieux des Frères de la Salle en
janvier 1935 en tant qu’interne. Il
quittera l’institution à l’âge de onze
ans pour le collège Dolores, en janvier
1938, après s’être rebellé contre
l’autoritarisme d’un enseignant. Il
poursuit ensuite sa scolarité chez les
jésuites au collège de Belén de La
Havane de 1942 à 1945. Après des études
brillantes, son professeur, le Père
Armando Llorente, écrit dans l’annuaire
de l’établissement : « Il s’est
distingué dans toutes les matières
littéraires. Excellent et rassembleur,
il a été un véritable athlète, défendant
toujours avec courage et fierté le
drapeau du collège. Il a su gagner
l’admiration et l’affection de tous. Il
poursuivra des études de droit et nous
ne doutons pas qu’il remplira de pages
brillantes le livre de sa vie ».
3.
Malgré son exil à
Miami en 1961 suite aux tensions entre
le gouvernement révolutionnaire et
l’Eglise catholique cubaine, le Père
Llorente a toujours conservé un souvenir
nostalgique de son ancien élève : « On
me reproche souvent de dire du bien de
Fidel. Moi, je ne peux pas dire du mal
du Fidel que j’ai connu. De plus, un
jour, il m’a sauvé la vie et ce sont des
choses qu’on ne peut jamais oublier ».
Fidel Castro s’était jeté dans un fleuve
pour sauver son professeur qui était
emporté par le courant.
4.
En 1945, Fidel
Castro entre à l’Université de La Havane
où il entreprend une carrière de droit.
Elu délégué de la Faculté de Droit, il
participe activement aux manifestations
contre la corruption du gouvernement du
Président Ramón Grau San Martín. Il
n’hésite pas non plus à dénoncer
publiquement les bandes armées du
BAGA liées aux autorités politiques.
Max Lesnik, alors secrétaire général de
la Jeunesse Orthodoxe et camarade de
Fidel Castro, se remémore cet épisode :
« Le comité ‘30 Septembre’ [créé pour
lutter contre les bandes armées] avait
pris la décision de dénoncer le
gouvernement et les gangsters durant la
session plénière de la Fédération des
étudiants. Dans le salon, plus de 300
étudiants des diverses facultés se
pressaient pour écouter Fidel quand
quelqu’un cria […] : ‘Celui qui parlera
trop, parlera pour la dernière fois’. Il
était clair que la menace s’adressait à
l’orateur. Fidel s’est levé de sa chaise
et d’un pas posé et ferme marcha vers le
centre du grand salon. Après avoir
demandé une minute de silence en
souvenir des martyrs […], il s’est mis à
lire une liste officielle avec les noms
de tous les membres des gangs et des
dirigeants de la Fédération estudiantine
universitaire stipendiés par le
gouvernement ».
5.
En 1947, à l’âge
de 22 ans, Fidel Castro participe avec
Juan Bosch, futur Président de la
République Dominicaine, à une tentative
de débarquement de Cayo Confite pour
renverser le dictateur Rafael Trujillo,
alors soutenu par les Etats-Unis.
6.
Un an plus tard,
en 1948, il participe au Bogotazo,
soulèvement populaire déclenché par
l’assassinat de Jorge Eliécer Gaitán,
leader politique progressiste, candidat
aux élections présidentielles en
Colombie.
7.
Diplômé de droit
en 1950, Fidel Castro exerce en tant
qu’avocat jusqu’en 1952 et défend les
petites gens, avant de se lancer en
politique.
8.
Fidel Castro n’a
jamais milité au sein du Parti
Socialiste Populaire (PSP), parti
communiste de la Cuba
prérévolutionnaire. Il était membre du
Parti du Peuple Cubain, également appelé
Parti Orthodoxe, fondé en 1947 par
Eduardo Chibás. Le programme du Parti
Orthodoxe de Chibás est progressiste et
se base sur plusieurs piliers : la
souveraineté nationale, l’indépendance
économique par la diversification de la
production agricole, la suppression des
latifundios, le développement de
l’industrie, la nationalisation des
services publics, la lutte contre la
corruption et la justice sociale avec la
défense des travailleurs. Fidel Castro
revendique son appartenance à la pensée
de José Martí, de Chibás et
anti-impérialiste. Orateur de grand
talent, il se présente aux élections
parlementaires en tant que candidat du
Parti du Peuple Cubain en 1952.
9.
Le 10 mars 1952, à
trois mois des élections
présidentielles, le général Fulgencio
Batista brise l’ordre constitutionnel en
renversant le gouvernement de Carlos
Prío Socarrás. Il obtient le soutien
immédiat des Etats-Unis qui
reconnaissent officiellement la nouvelle
dictature militaire.
10.
L’avocat Fidel
Castro dépose plainte contre Batista
pour rupture de l’ordre
constitutionnel : « Si des tribunaux
existent, Batista doit être sanctionné,
et si Batista n’est pas sanctionné […],
comment ce tribunal pourra-t-il ensuite
juger un citoyen pour sédition ou
rébellion contre ce régime illégal
produit de la trahison impunie ? » La
Cour Suprême, inféodée au nouveau
régime, juge la demande irrecevable.
11.
Le 26 juillet
1953, Fidel Castro prend la tête d’une
expédition de 131 hommes et lance une
attaque contre la caserne Moncada de
Santiago de Cuba, seconde forteresse
militaire du pays, et contre la Caserne
Carlos Manuel de Céspedes de la ville de
Bayamo. Le but était de prendre le
contrôle de Santiago – berceau
historique de toutes les révolutions –
et de lancer un appel à la rébellion
dans tout le pays afin de renverser le
dictateur Batista.
12.
L’opération est un
échec sanglant et de nombreux
combattants – 55 au total – sont
assassinés après avoir été brutalement
torturés par l’armée. En effet, seuls 6
d’entre eux avaient perdu la vie lors
des combats. Quelques-uns réussissent à
s’échapper grâce au soutien de la
population.
13.
Fidel Castro,
capturé quelques jours plus tard, doit
sa vie au sergent Pedro Sarría, qui
refuse de suivre les ordres de ses
supérieurs et d’exécuter le leader du
Moncada. « Ne tirez pas ! Ne tirez pas !
On ne tue pas les idées », s’était-il
exclamé face à ses soldats.
14.
Durant sa
plaidoirie historique intitulée
« L’Histoire m’acquittera », Fidel
Castro, qui assure sa propre défense,
dénonce les crimes de Batista et la
misère dans laquelle vit le peuple
cubain et présente son programme pour
une Cuba libre basé sur la souveraineté
nationale, l’indépendance économique et
la justice sociale.
15.
Condamné à 15 ans
de prison, Fidel Castro est libéré deux
ans plus tard, en 1955, suite à une
amnistie accordée par le régime de
Batista. Il fonde le Mouvement 26
Juillet (M 26-7) et fait part de son
projet de poursuivre la lutte contre la
dictature militaire avant de s’exiler au
Mexique.
16.
Fidel
Castro y organise l’expédition du
Granma, en compagnie d’un médecin
nommé Ernesto Guevara. Fidel Castro n’a
aucun mal à convaincre le jeune argentin
qui se souvient : « Je l’ai connu durant
une nuit fraîche à Mexico, et je me
souviens que notre première discussion
tourna autour de la politique
internationale. Quelques heures plus
tard – au petit matin – j’étais l’un des
futurs expéditionnaires ».
17.
En août 1955,
Fidel Castro publie le premier manifeste
du Mouvement 26 Juillet qui reprend les
points essentiels de sa plaidoirie
« L’Histoire m’acquittera ». Il y est
question de réforme agraire,
d’interdiction des latifundios, de
réformes économiques et sociales en
faveur des déshérités,
d’industrialisation de la nation, de
construction de logements, de baisse des
loyers, de nationalisation des services
publics de téléphone, gaz et
électricité, d’éducation et de culture
pour tous, de réforme fiscale et de
réorganisation de l’administration
publique pour lutter contre la
corruption.
18.
En octobre 1955,
afin de récolter des fonds nécessaires à
l’expédition, Fidel Castro réalise une
tournée aux Etats-Unis et se réunit avec
les exilés cubains. Le FBI met sous
étroite surveillance les clubs
patriotiques M 26-7 fondés dans les
différentes villes.
19.
Le 2 décembre
1956, Fidel Castro embarque dans le port
de Tuxpán au Mexique à bord du bateau
Granma d’une capacité de 25
personnes. Les révolutionnaires sont 82
au total et mettent le cap sur Cuba avec
l’objectif de déclencher une guerre de
guérilla dans les montagnes de la Sierra
Maestra.
20.
La traversée se
transforme en cauchemar en raison des
conditions climatiques. Un
expéditionnaire tombe à la mer. Juan
Almeida, membre du groupe et futur
commandant de la Révolution, se remémore
l’épisode : « Fidel nous a dit la chose
suivante : ‘Tant que nous ne l’aurons
pas sauvé, nous ne bougerons pas d’ici’.
Cela a ému tout le monde et a éveillé
notre combativité. On s’est dit qu’avec
cet homme, personne ne serait abandonné.
On mettait pourtant en péril
l’expédition. Mais on l’a finalement
sauvé ».
21.
Après une
traversée de sept jours, au lieu des
cinq prévus, le 2 décembre 1956, la
troupe débarque « dans le pire marécage
jamais vu » selon Raúl Castro. Elle est
dispersée par les tirs de l’aviation
cubaine, et pourchassée par 2 000
soldats de Batista qui attendaient les
révolutionnaires.
22.
Quelques jours
plus tard, à Cinco Palmas, Fidel Castro
retrouve son frère Raúl et 10 autres
expéditionnaires. « Maintenant, nous
allons gagner la guerre », déclare le
leader du M 26-7 à ses hommes. La guerre
de guérilla débute et durera 25 mois.
23.
En février 1957,
l’interview de Fidel Castro réalisée par
Herbert Matthews du New York Times
permet à l’opinion publique étasunienne
et mondiale de découvrir l’existence
d’une guérilla à Cuba. Batista avouera
plus tard dans ses mémoires que grâce à
ce scoop médiatique
« Castro commençait à devenir un
personnage de légende ». Matthews
nuance cependant l’importance de son
interview :
« Aucune publicité, si sensationnelle
qu’elle fût, n’aurait pu donner quoi que
ce soit plus tard si Fidel Castro
n’avait pas été précisément l’homme que
j’avais décrit ».
24.
Malgré les
déclarations officielles de neutralité
dans le conflit cubain, les Etats-Unis
ont apporté leur soutien politique,
économique et militaire à Batista, et se
sont opposés à Fidel Castro jusqu’aux
ultimes instants. Le 23 décembre 1958, à
une semaine du triomphe de la
Révolution, alors que l’armée de
Fulgencio Batista est en déroute malgré
sa supériorité en hommes et en armes, a
lieu la 392ème rencontre du
Conseil de sécurité nationale, en
présence du Président Eisenhower. Allen
Dulles, directeur de la CIA, exprime
clairement la position des Etats-Unis :
« Nous devons empêcher la victoire de
Castro ».
25.
Malgré le soutien
des Etats-Unis, ses 20.000 soldats et
une supériorité matérielle, Batista ne
put vaincre une guérilla composée 300
hommes armés lors de l’offensive finale
durant l’été 1958 qui mobilisa plus de
10 000 soldats. Cette « victoire
stratégique » révèle alors le génie
militaire de Fidel Castro qui avait
anticipé et mis en échec l’opération
Fin de Fidel lancée par Batista.
26.
Le 1er
janvier 1959, cinq ans, cinq mois et
cinq jours après l’attaque de la caserne
Moncada du 26 juillet 1953, triomphe la
Révolution cubaine.
27.
Lors de la
formation du gouvernement
révolutionnaire en janvier 1959, Fidel
Castro est nommé ministre des Forces
armées. Il n’occupe ni la Présidence,
dévolue au juge Manuel Urrutia, ni le
poste de Premier Ministre, occupé par
l’avocat José Miró Cardona.
28.
En février 1959,
le Premier Ministre Cardona, opposé aux
réformes économiques et sociales qu’il
juge trop radicales (projet de réforme
agraire), présente sa démission. Manuel
Urrutia fait alors appel à Fidel Castro
pour occuper le poste.
29.
En juillet 1959,
face à l’opposition du Président Urrutia
qui refuse de nouvelles réformes, Fidel
Castro démissionne de son poste de
Premier Ministre. D’immenses
manifestations populaires éclatent alors
à Cuba, exigeant le départ d’Urrutia et
le retour de Fidel Castro. Le nouveau
Président de la République Osvaldo
Dorticós le nomme de nouveau Premier
Ministre.
30.
Les Etats-Unis se
montrent immédiatement hostiles à Fidel
Castro en accueillant les dignitaires de
l’ancien régime, dont plusieurs
criminels de guerre qui ont dévalisé les
réserves du Trésor Public, emportant
dans leur fuite 424 millions de dollars.
31.
Pourtant, dès le
départ, Fidel Castro fait montre de sa
volonté d’entretenir de bonnes relations
avec Washington. Néanmoins, lors de sa
première visite aux Etats-Unis en avril
1959, le Président Eisenhower refuse de
le recevoir et préfère aller jouer au
golf. John F. Kennedy exprimera ses
regrets à ce sujet : « Fidel Castro fait
partie de l’héritage de Bolivar. Nous
aurions dû faire un accueil plus
chaleureux au jeune et fougueux rebelle
lors de son triomphe ».
32.
Dès octobre 1959,
des pilotes en provenance des Etats-Unis
bombardent Cuba et retournent en Floride
sans être inquiétés par les autorités.
Le 21 octobre 1959, une bombe larguée
au-dessus de La Havane fait deux morts
et 45 blessés. Le responsable du crime,
Pedro Luis Díaz Lanz, retourne à Miami
sans être inquiété par la justice et
Washington refuse de l’extrader à Cuba.
33.
Fidel Castro ne se
rapproche de Moscou qu’en février 1960
et n’acquiert des armes soviétiques
qu’après s’être heurté au refus des
Etats-Unis de lui fournir l’arsenal
nécessaire à sa défense. Washington a
également fait pression sur le Canada et
les nations européennes sollicitées par
Cuba afin de l’obliger à se tourner vers
le bloc socialiste et ainsi justifier sa
politique hostile vis-à-vis de La
Havane.
34.
En mars 1960,
l’administration Eisenhower prend la
décision formelle de renverser Fidel
Castro. Au total, le leader de la
Révolution cubaine réchappera à non
moins de 637 tentatives d’assassinat.
35.
En mars 1960, le
sabotage par la CIA du navire français
La Coubre chargé d’armes dans le
port de La Havane fait plus d’une
centaine de morts. Dans son discours en
hommage aux victimes, Fidel Castro lance
le slogan « La Patrie ou la mort »
inspiré de celui de la Révolution
française en 1793 « Liberté, égalité,
fraternité ou la mort ».
36.
Le 16 avril 1961,
suite aux bombardements des principaux
aéroports du pays par la CIA, prélude de
l’invasion de la Baie des Cochons, Fidel
Castro déclare le caractère
« socialiste » de la Révolution.
37.
Lors de l’invasion
de la Baie des Cochons par 1400 exilés
financés par la CIA, Fidel Castro monte
au front et se retrouve en première
ligne de combat. Il inflige une sévère
défaite aux Etats-Unis en écrasant les
envahisseurs en 66 heures. Sa popularité
atteint alors des sommets à travers le
monde.
38.
Durant la crise
des missiles d’octobre 1962, le général
soviétique Alexei Dementiev était aux
côtés de Fidel Castro. Il raconte ses
souvenirs : « J’ai passé aux côtés de
Fidel les moments les plus
impressionnants de ma vie. J’étais la
plupart du temps avec lui. Il y eut un
moment où nous avons considéré comme
proche l’attaque militaire des
Etats-Unis et Fidel a pris la décision
de lancer l’état d’alerte. En quelques
heures, le peuple était en position de
combat. La foi de Fidel en son peuple
était impressionnante, et la foi de son
peuple et de nous-mêmes, les
soviétiques, en lui également. Fidel
est, sans discussion aucune, l’un des
génies politiques et militaires de ce
siècle ».
39.
En octobre 1965,
le Parti Communiste Cubain (PCC) est
créé en remplacement du Parti uni de la
Révolution socialiste (PURS) né en 1962
(qui substitua les Organisations
révolutionnaires intégrées – ORI –
créées en 1961). Fidel Castro est nommé
Premier secrétaire.
40.
En 1975, Fidel
Castro est élu pour la première fois à
la Présidence de la République suite à
l’adoption de la nouvelle Constitution.
Il sera réélu à ce poste jusqu’en 2006.
41.
En 1988, à plus de
20 000 kilomètres de distance, Fidel
Castro dirige depuis La Havane la
bataille de Cuito Cuanavale en Angola,
au cours de laquelle les troupes
cubaines et angolaises infligent une
cuisante défaite aux forces armées
sud-africaines qui avaient envahi
l’Angola et qui occupaient la Namibie.
L’historien Piero Gleijeses, professeur
à l’Université Johns Hopkins de
Washington, a écrit à ce sujet :
« Malgré tous les efforts de Washington
[allié au régime de l’Apartheid], Cuba
changea le cours de l’histoire en
Afrique australe […]. La prouesse des
Cubains sur le champ de bataille et leur
virtuosité à la table des négociations
s’avérèrent décisives pour contraindre
l’Afrique du Sud à accepter
l’indépendance de la Namibie. Leur
défense victorieuse de Cuito Cuanavale
fut le prélude d’une campagne qui
obligea la SDAF à quitter l’Angola.
Cette victoire eut des répercussions
au-delà des frontières de la Namibie ».
42.
Observateur lucide
de la Perestroïka, Fidel Castro déclare
au peuple dans un discours prémonitoire
du 26 juillet 1989 qu’en cas de
disparition de l’Union soviétique, Cuba
devra résister et poursuivre la voie du
socialisme : « Si demain ou un autre
jour nous nous réveillons avec la
nouvelle qu’une grande guerre civile a
éclaté en URSS, ou même si nous nous
réveillons avec la nouvelle que l’URSS
s’est désintégrée […], Cuba et la
Révolution cubaine continueraient à
lutter et à résister ».
43.
En 1994, en pleine
Période Spéciale, il rencontre pour la
première fois Hugo Chávez avec lequel il
noue une forte amitié qui durera jusqu’à
la mort de ce dernier en 2012. D’après
Fidel Castro, le président vénézuélien
était « le meilleur ami qu’a eu le
peuple cubain ». Tous deux mettent en
place un partenariat stratégique avec la
création en 2005 de l’Alliance
Bolivarienne pour les Peuples de notre
Amérique qui regroupe désormais huit
pays de l’Amérique latine et de la
Caraïbe.
44.
En 1998, Fidel
Castro reçoit la visite du Pape
Jean-Paul II à La Havane. Ce dernier
demande « au monde s’ouvrir à Cuba et à
Cuba de s’ouvrir au monde ».
45.
En 2002, l’ancien
président des Etats-Unis Jimmy Carter
réalise une visite historique à Cuba. Il
intervient en direct à la télévision :
« Je ne suis pas venu ici pour
m’immiscer dans les affaires internes de
Cuba, mais pour tendre une main amicale
au peuple cubain et offrir une vision du
futur pour nos deux pays et pour les
Amériques […]. Je veux que nous soyons
amis et que nous nous respections
mutuellement […]. Etant donné que les
Etats-Unis sont la nation la plus
puissante, c’est à nous d’effectuer le
premier pas ».
46.
En juillet 2006,
suite à une grave maladie intestinale,
Fidel Castro est contraint de se retirer
du pouvoir. Conformément à la
Constitution, le Vice-président Raúl
Castro lui succède.
47.
En février 2008,
Fidel Castro renonce définitivement à
tout mandat exécutif. Il se consacre
alors à la rédaction de ses mémoires et
publie régulièrement des articles sous
le titre de « Réflexions ».
48.
Arthur Schlesinger
Jr., historien et conseiller spécial du
Président Kennedy, a évoqué la question
du culte de la personnalité après un
séjour à Cuba en 2001 : « Fidel Castro
ne fomente pas le culte de la
personnalité. Il est difficile de
trouver une affiche ou même une carte
poste de Castro à La Havane. L’icône de
la Révolution de Fidel, visible partout,
est le Che Guevara ».
49.
Gabriel García
Márquez, écrivain colombien et Prix
Nobel de littérature, est un ami intime
de Fidel Castro. Il a en dressé un bref
portrait et souligne « la
confiance absolue qu'il place dans le
contact direct. Son pouvoir est à la
séduction. Il va chercher les problèmes
là où ils sont. [...] Sa patience est
invincible. Sa discipline est de fer. La
force de son imagination le pousse
jusqu'aux limites de l'imprévu. »
50.
Le triomphe de la
Révolution cubaine le 1er
janvier 1959 dirigé par Fidel Castro est
l’événement le plus marquant de
l’histoire de l’Amérique latine du XXe
siècle. Fidel Castro demeurera comme
l’une des figures les plus controversées
du XXe siècle. Néanmoins, même ses plus
farouches détracteurs reconnaissent
qu’il a fait de Cuba une nation
souveraine et indépendance respectée sur
la scène internationale, aux indéniables
réussites sociales dans les domaines de
l’éducation, de la santé, de la culture,
du sport et de la solidarité
internationale. Il restera à jamais
comme le symbole de la dignité nationale
qui s’est toujours aligné aux côtés des
opprimés et qui a apporté son soutien à
tous les peuples qui luttaient pour leur
émancipation.
Docteur ès Etudes
Ibériques et Latino-américaines de
l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim
Lamrani est Maître de conférences à
l’Université de La Réunion, et
journaliste, spécialiste des relations
entre Cuba et les Etats-Unis.
Son nouvel ouvrage
s’intitule Cuba. Les médias face au
défi de l’impartialité (Paris,
Editions Estrella, 2013) et comporte une
préface d’Eduardo Galeano.
http://www.amazon.fr/Cuba-m%C3%A9dias-face-d%C3%A9fi-limpartialit%C3%A9/dp/2953128433/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1376731937&sr=1-1
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