Actualité
Cuba face à l’administration Trump (1/2)
Retour à la politique de la
confrontation
Salim Lamrani
Samedi 1er février 2020
Salim Lamrani
Université
de La Réunion
L’Humanité
https://www.humanite.fr/cubatrump-12-retour-la-politique-de-la-confrontation-683738
Introduction
En 2014, l’administration Obama avait
pris des mesures inédites allant dans le
sens d’une normalisation des relations
entre les Etats-Unis et Cuba, répondant
ainsi à la demande unanime de la
communauté internationale, qui a
toujours appelé à une solution pacifique
au conflit asymétrique opposant
Washington à La Havane dans un conflit
asymétrique depuis près de six
décennies. En mars 2016, le président
démocrate avait même réalisé un voyage
historique à Cuba, une première depuis
la visite de Calvin Coolidge en 1928,
scellant ainsi la volonté officielle de
la Maison-Blanche de trouver une issue
positive.
Ainsi, en
l’espace de deux ans, Barack Obama avait
rouvert une ambassade à La Havane,
supprimé le nom de Cuba de la liste des
pays soutenant le terrorisme, allégé
quelque peu les sanctions économiques,
rétabli les vols commerciaux directs
entre les deux pays, élargi les
catégories (12 au total) de citoyens
étasuniens autorisés à se rendre dans
l’île et donné son accord pour certains
investissements à Cuba. Le monde entier
a salué l’abandon d’une politique
d’hostilité anachronique datant de la
guerre froide, cruelle puisqu’elle
affecte les catégories les plus
vulnérables de la population cubaine et
illégale car elle contrevient aux
principes élémentaires du droit
international public.
Quelle a été la
politique de Donald Trump vis-à-vis de
Cuba depuis son arrivée au pouvoir en
2017 ? Quelles décisions a-t-il prises
alors qu’il s’était montré très critique
vis-à-vis des mesures adoptées par son
prédécesseur, qu’il considérait comme
étant des concessions faites au « régime
cubain » ?
Sans surprise, l’entrée en fonctions de
Donald Trump en 2017 a marqué à
revirement à 180° dans la politique
étrangère des Etats-Unis vis-à-vis de
Cuba. Loin de poursuivre la politique de
rapprochement initiée par Obama, il a au
contraire procédé à une recrudescence
des sanctions économiques contre Cuba en
s’attaquant aux trois principales
sources de revenus du pays : la
coopération médicale internationale, les
transferts d’argent en provenance de la
communauté cubaine installée aux
Etats-Unis et le tourisme. En outre,
l’administration Trump a décidé
d’appliquer le Titre III de la loi Helms-Burton
qui permet que les entreprises
étrangères ayant des intérêts à Cuba
soient poursuivis devant les tribunaux
étasuniens, dans le but de priver La
Havane de tout investissement étranger.
La Maison-Blanche a également pris des
mesures pour priver Cuba de ressources
énergétiques en sanctionnant les
entreprises pétrolières ainsi que les
transporteurs ayant des rapports
commerciaux avec la nation caribéenne,
engendrant d’importantes pénuries pour
la population.
1.
Pressions sur la
coopération médicale cubaine
La
coopération médicale cubaine : un pilier
de la politique étrangère de l’île
Depuis 1960 et l’envoi de la première
brigade médicale au Chili suite à un
tremblement de terre, Cuba a fait de la
solidarité internationale avec les
peuples du Sud un pilier de sa politique
étrangère. Depuis cette date, 407.000
professionnels de la santé ont œuvré
dans 164 pays de tous les continents. En
2019, plus de 29.000 d’entre eux se
trouvaient dans 66 nations. La
solidarité et le bénéfice mutuel sont
les deux principes qui régissent cette
coopération. Ainsi, le service est
gratuit pour les pays aux ressources
limitées, notamment certains pays
d’Afrique. En revanche, il est payant
pour les nations disposant des moyens de
rétribuer cette coopération, tel que le
Brésil par exemple. Au fil du temps, la
coopération internationale cubaine,
notamment d’ordre médical, est devenue
la première source de revenus de l’île,
à hauteur de sept milliards de dollars
par an[1].
En plus de cette coopération basée sur
l’envoi de personnel médical, Cuba a mis
en place depuis 1998 le Programme
intégral de santé pour les pays
d’Amérique centrale et de la Caraïbe,
suite à l’ouragan Mitch qui avait ravagé
la région, et s’est ensuite étendu aux
autres continents. Avec le soutien de
l’Organisation mondiale de la santé,
Cuba a lancé des campagnes de
vaccinations dans le monde entier afin
de protéger les populations les plus
vulnérables. Au total, 44 pays ont
bénéficié de ce programme qui a offert
une couverture médicale intégrale à des
dizaines de millions de personnes[2].
En 1998 également, Cuba a créé l’Ecole
latino-américaine de médecine (ELAM)
dont le rôle est de former les étudiants
en médecine en provenance des pays du
Tiers-monde et même des Etats-Unis.
Ainsi, en 2019, Cuba a formé au sein de
ses différentes universités plus de
35.000 personnels de santé de 136
nations du monde. Selon les Nations
unies, « l’ELAM est l’école médicale la
plus avancée au monde[3] ».
Margaret Chan, directrice générale de
l’Organisation mondiale de la santé, a
salué le travail réalisé par l’ELAM et a
fait l’éloge de la politique cubaine et
de son engagement dans la coopération
Sud-Sud : « Je ne connais aucune autre
école de médecine avec une politique
d’admission qui donne la priorité aux
candidats en provenance des communautés
pauvres et qui savent, de première main,
ce que signifie vivre sans avoir accès à
des soins médicaux de base. Pour une
fois, si vous êtes pauvres, si vous êtes
une femme ou si vous venez d’une
population indigène, vous disposez d’un
avantage précis. C’est une éthique
institutionnelle qui fait de cette école
une entité unique[4] ».
En 2004, Cuba a lancé conjointement avec
le Venezuela l’Opération Miracle qui
consiste à opérer les personnes
atteintes de cataractes et autres
maladies oculaires et n’ayant pas les
moyens de recevoir des soins. Depuis
cette date, plus de six millions de
personnes en provenance de 34 pays ont
pu retrouver la vue grâce aux médecins
cubains. Aucun autre pays au monde n’a
lancé une opération humanitaire d’une
telle envergure avec des résultats aussi
tangibles[5].
En 2014, les médecins cubains ont joué
un rôle fondamental dans la lutte contre
l’épidémie de l’Ebola en Afrique de
l’Ouest, notamment au Liberia, en Guinée
et au Sierra Leone. Suite à l’appel
lancé par l’Organisation mondiale de la
santé, La Havane a dépêché 168 médecins
de la Brigade Henri Reeve, créée en 2005
suite à l’ouragan Katrina qui avait
ravagé les Etats-Unis, pour venir en
aide aux victimes des catastrophes
naturelles. L’île de la Caraïbe avait
envoyé autant de médecins que la somme
de ceux envoyés par tous les autres pays
du monde réunis[6].
Les
Etats-Unis, par la voix du Président
Barack Obama, avaient salué l’engagement
humanitaire de Cuba dans la lutte contre
l’Ebola : « Je souhaite exprimer ma
gratitude aux médecins cubains qui se
sont portés volontaires et qui se sont
engagés dans des missions très
difficiles pour sauver des vies en
Afrique de l’Ouest en partenariat avec
nous et d’autres pays. Nous apprécions
énormément le travail effectué[7]
[…] Personne ne peut nier le service que
des milliers de médecins cubains ont
apporté aux pauvres et aux populations
en souffrance », avait-t-il ajouté[8].
En 2017,
l’OMS a remis à Cuba le Prix de Santé
Publique, la plus importante distinction
octroyée par l’institution, pour son
œuvre dans la lutte contre l’Ebola. Elle
en a expliqué les raisons :
« L’expérience internationale de Cuba en
matière d’urgences médicales a débuté
plus de 50 ans avant la création du
contingent Henry Reeve […]. Cela a
marqué le début de la perspective
internationaliste et de la coopération
sanitaire de Cuba. Depuis sa création
[…], 24 contingents intégrés par 7.000
équipes ont prêté volontairement leur
soutien dans 21 pays […].
Plus
récemment, en 2014, le Contingent Henry
Reeve a soutenu la réponse au virus de
l’Ebola en Afrique occidentale, où plus
de 250 professionnels de la santé ont
travaillé avec les communautés affectées
du Sierra Leone, du Liberia et de la
Guinée.
Le Secrétaire
général des Nations unies, M. Ban Ki-moon
et la Directrice générale de l’OMS, Dr.
Margaret Chan, avaient demandé au
Général Raúl Castro Ruz, Président de
Cuba, de déployer du personnel médical
pour lutter contre l’épidémie de
l’Ebola. La réponse positive de Cuba a
été immédiate.
L’assistance
internationale prêtée par Cuba ne
diminue pas l’attention offerte par le
pays à sa propre population, qui
bénéficie d’un système national de santé
universel et gratuit […] qui compte un
total de 493.368 agents de santé et un
ratio de 80.2 médecins, 15 dentistes et
79,3 infirmières pour 10.000 habitants[9] ».
Le Contingent
Henry Reeve est également intervenu lors
du tremblement de terre en Equateur en
2016, lors des inondations au Pérou en
2017, lors de l’Ouragan María dans la
Caraïbe et du tremblement de terre au
Mexique en 2017, parmi de multiples
urgences à travers le monde[10].
Les
mesures hostiles de l’administration
Trump
Depuis son
arrivée au pouvoir, Donald Trump a
décidé de revenir à une politique
agressive contre Cuba et a ciblé sa
principale source de revenus, à savoir
la coopération médicale internationale.
Le 20 juillet 2019, Washington a décidé
d’inclure l’île dans la liste des pays
responsables de trafic d’êtres humains.
Selon la Maison-Blanche, la coopération
médicale cubaine à travers le monde
équivaut à un trafic d’êtres humains et
à des « travaux forcés[11] ».
Le 26
septembre 2019, le Département d’Etat a
lancé un appel public à tous les pays
leur demandant de mettre un terme à leur
coopération médicale avec Cuba, accusant
l’île de « trafic de médecins » et
« d’esclavage moderne ». Les Etats-Unis
n’ont pas occulté leur véritable
objectif qui est de porter atteinte à
l’économie du pays en faisait pression
sur les nations bénéficiant de ces
services : « Ces programmes emploient
jusqu’à 50.000 professionnels de la
santé dans plus de 60 pays, et sont une
source majeure de revenu pour le régime
cubain. […] Le gouvernement a collecté
7,2 milliards de dollars en un an[12] ».
Auparavant,
Washington avait exercé une pression sur
plusieurs pays d’Amérique latine afin de
mettre un terme aux accords de
coopération. Le premier pays à se plier
à ces injonctions a été le Brésil du
Président d’extrême-droite Jair
Bolsonaro qui a décidé de rompre en
novembre 2018 de manière unilatérale
l’accord tripartite signé en 2013 par
son prédécesseur Dilma Roussef, Cuba et
l’Organisation panaméricaine de la
santé. En cinq ans, les 20.000
professionnels de santé cubains ont
réalisé plus de 113 millions de
consultations dans plus de 3.600
municipalités et ont offert une
couverture de soins permanente à 60
millions de Brésiliens. Par ailleurs,
Cuba a formé un total de 1.214 médecins
brésiliens. La décision prise par
Brasilia sous influence de Washington,
prive Cuba d’importantes ressources,
mais prive surtout des dizaines de
millions de personnes d’assistance
médicale[13].
En mai 2019,
les Etats-Unis ont exigé de l’Equateur
qu’il leur fournisse une liste complète
des accords signés avec Cuba. Quelques
mois plus tard, en octobre 2019, le
gouvernement de Lenin Moreno a décidé de
mettre un terme aux accords de
coopération médicale avec Cuba quelques
jours avant leur date d’expiration.
Depuis le début de la collaboration
initiée sous le gouvernement de Rafael
Correa, 3.565 médecins cubains ont œuvré
dans le pays andin et ont réalisé 6,7
millions de consultations médicales,
offrant une couverture médicale à
plusieurs centaines de milliers de
personnes issues des couches populaires.
Par ailleurs, 2.093 Equatoriens ont
obtenu leur diplôme de médecin à Cuba[14].
En Bolivie,
suite au coup d’Etat orchestré contre
Evo Morales en novembre 2019, le régime
putschiste a ordonné à l’ensemble des
coopérants cubains de quitter le pays
dans les plus brefs délais. Cuba a
dénoncé un total de 26 incidents graves
contre son personnel médical, des actes
de violence contre deux d’entre eux et
la détention de 50 collaborateurs. Cuba
s’est vue dans l’obligation de rapatrier
en urgence son personnel médical pour
des raisons de sécurité. La brigade
médicale cubaine en Bolivie était
composée de 54% de femmes pour un total
de 406 médecins et 208 professionnels de
la santé. Depuis leur arrivée sur le
territoire bolivien, les médecins
cubains ont réalisé 73 millions de
consultations médicales et 1,5 million
d’interventions chirurgicales. Par
ailleurs, 5.184 médecins ont obtenu leur
diplôme dans les universités cubaines[15].
Le secrétaire d’Etat étasunien Mike
Pompeo n’a pas manqué de féliciter la
junte militaire bolivienne : « Le
Gouvernement de Bolivie a annoncé
vendredi l’expulsion de centaines de
fonctionnaires cubains de son pays.
C’était la bonne décision à prendre.
Bravo la Bolivie ! La Bolivie rejoint le
Brésil et l’Equateur[16] ».
L’Agence des
Etats-Unis pour le développement
international (USAID) a également alloué
un budget de trois millions de dollars
afin de mener une campagne
internationale auprès des gouvernements
des nations ayant signé des accords de
partenariat avec Cuba dans le domaine de
la coopération médicale[17].
L’objectif est de « promouvoir à Cuba,
en Amérique latine et auprès des
organismes régionaux et internationaux,
tels que la Commission interaméricaine
des droits de l’homme et le Conseil des
droits de l’homme des Nations unies [une
politique destinée] à faire pression sur
le régime cubain afin qu’il améliore les
conditions de vie des docteurs et autres
travailleurs[18] ».
En octobre
2019, Washington a refusé d’accorder des
visas à la délégation cubaine, menée par
le Ministre de la Santé Publique José
Angel Portal, invitée au 57ème
Conseil directeur de l’Organisation
panaméricaine de la santé. Cette
décision, en violation des conventions
internationales, a empêché Cuba de
participer au plus important congrès
régional en matière de santé et de
présenter son point de vue sur la
coopération médicale[19].
En décembre
2019, l’Organisation des Etats
américains, entité notoirement sous
influence des Etats-Unis dont le siège
se trouve à Washington et dont Cuba
n’est plus membre depuis son expulsion
en 1962, a organisé un forum intitulé
« L’obscure réalité derrière les
missions médicales cubaines »,
promouvant ainsi la campagne de
discrédit lancée par la Maison-Blanche.
La Havane a condamné cette nouvelle
attaque orchestrée par l’administration
Trump[20].
Washington
envisage de rétablir le Cuban Medical
Professional Parole Program (CMPP),
en vigueur de 2006 à 2017, dont
l’objectif est d’inciter les médecins en
service à l’étranger à déserter en leur
offrant la possibilité de venir exercer
leur profession aux Etats-Unis, et de
priver ainsi Cuba d’un précieux capital
humain[21].
Selon les autorités étasuniennes, « en
vertu du programme CMPP, les médecins et
autres professionnels du secteur de la
santé, envoyés par le Gouvernement de
Cuba pour travailler ou étudier dans les
pays du Tiers-monde, pourront demander
l’asile aux Etats-Unis[22] ».
Ainsi, de 2006 à 2017, près de 8.000
professionnels cubains ont choisi de
bénéficier de ce programme – qui
incluait le paiement des billets
d’avion, des frais d’avocat et la remise
d’un visa de voyage – et d’émigrer vers
les Etats-Unis[23].
Réaction de La Havane
Le Ministère
cubain des affaires étrangères a dénoncé
la politique interventionniste et la
campagne de discrédit menée par les
Etats-Unis. Selon La Havane, Washington
a exercé des pressions sur le Guatemala
afin que le pays mette un terme à sa
coopération médicale avec Cuba. « La
persécution et la recherche
d’information ont inclus des tentatives
de la part de ‘diplomates’ des
Etats-Unis d’interroger le personnel
cubain dans les centres de santé à
l’étranger, y compris en Afrique du Nord
et au Moyen Orient », ont déclaré les
autorités de l’île. La diplomatie
cubaine a rejeté en bloc les accusations
de la Maison-Blanche :
« A Cuba,
35.613 professionnels de la santé de 138
pays ont été formés de manière gratuite.
Pour les nations disposant de conditions
économiques défavorables, Cuba assume
pratiquement les coûts de la
collaboration. De la même manière et en
ligne avec les conceptions des Nations
unies sur la coopération entre pays en
développement, celle-ci est offerte dans
d’autres nations sur la base de
complémentarité et de compensation
partielle pour les services fournis.
Les
techniciens et professionnels cubains
qui participent à ces programmes le font
de manière absolument libre et
volontaire. Durant la réalisation de
leur mission, ils perçoivent
intégralement leur salaire à Cuba et
disposent, en outre, d’émoluments dans
le pays de résidence, ainsi que d’autres
prestations. Quand Cuba reçoit une
compensation pour la coopération prêtée,
ces collaborateurs ont le mérite
d’offrir un apport juste et totalement
légitime pour le financement, la
durabilité et le développement du
système de santé massif et gratuit,
accessible à tous les Cubains, ainsi que
pour les programmes de coopération
développés, sans aucune contrepartie
pour notre pays, dans de nombreux
endroits du monde[24] ».
Une
coopération médicale saluée par les
institutions internationales
La
coopération internationale de Cuba a en
effet été saluée par les différents
organismes internationaux. « Sauver des
vies : c’est ce que fait Cuba dans le
monde », notent les Nations unies qui
ajoutent que l’île « dispose d’une
longue histoire de coopération » avec
les pays du Tiers-monde. « Les médecins
cubains sont les premiers à arriver et
les derniers à quitter les lieux » lors
des catastrophes naturelles, note Ban Ki-moon,
alors Secrétaire général de l’ONU[25].
Selon José Di
Fabio, représentant de l’OMS, « Cuba est
un cas à part en raison de sa capacité
de réponse rapide, de sa volonté
politique et de l’expérience de ses
médecins. Ce que Cuba est capable de
réaliser est incroyable. Il y a à la
fois la volonté politique [des
dirigeants] et la volonté humaine de la
population. Quand il y a eu un
tremblement de terre au Pakistan, 2 000
médecins ont été dépêchés en 48 heures.
Ils ont été les premiers à arriver au
Pakistan et les derniers à quitter le
pays. Ils sont restés près de six mois.
Ce fut la même chose en Haïti[26] ».
Le Programme
des Nations unies pour le développement
note dans un rapport que
La
coopération offerte par Cuba s’inscrit
dans un contexte de coopération Sud-Sud.
Elle ne poursuit pas d’objectif lucratif
mais elle est au contraire offerte comme
l’expression d’un principe de solidarité
et, dans la mesure du possible, à partir
de coûts partagés. Néanmoins, durant des
années, Cuba a fourni de l’aide en
qualité de dons aux pays les plus
pauvres, et a été très flexible quant à
la forme ou à la structure de la
collaboration […]. Dans la
quasi-totalité des cas, l’aide cubaine a
été gratuite, même si à partir de 1977,
avec certains pays à hauts revenus,
principalement pétroliers, une
coopération sous forme de compensation
s’est développée. Le développement élevé
atteint à Cuba dans les domaines de la
santé, de l’éducation et du sport a fait
que la coopération a concerné ces
secteurs, bien qu’il y ait eu une
participation dans d’autres branches
comme la construction, la pêche et
l’agriculture[27].
En
s’attaquant à la principale source de
revenus de l’île, l’administration Trump
porte gravement atteinte au bien-être de
la population de Cuba, dont l’économie
dépend grandement de la coopération
médicale. De la même manière, Washington
prive des millions de personnes à
travers le monde du seul accès à la
santé dont elles disposaient, mettant
ainsi leur vie en danger.
A suivre
deuxième partie
Docteur ès
Etudes Ibériques et Latino-américaines
de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim
Lamrani est Maître de conférences à
l’Université de La Réunion, spécialiste
des relations entre Cuba et les
Etats-Unis.
Son nouvel
ouvrage s’intitule Fidel Castro,
héros des déshérités, Paris,
Editions Estrella, 2016. Préface
d’Ignacio Ramonet.
Contact :
lamranisalim@yahoo.fr ;
Salim.Lamrani@univ-reunion.fr
Page
Facebook :
https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel
[5]
Prensa Latina,
“Venezuela potencia programa
asistencial de salud
oftalmológica”, 3 octobre 2019.
[14]
Ministerio de Salud Pública de
la República de Cuba, “Firman
Cuba y Ecuador acta de
terminación de los convenios de
cooperación”, 19 novembre 2019.
https://salud.msp.gob.cu/?p=2882
(site consulté le 31 décembre
2019).
[15]
Ministerio de
Relaciones Exteriores de la
República de Cuba,
“Minrex: La cruzada de Estados
Unidos contra la cooperación
médica internacional de Cuba”,
op. cit.
[21]
Marion Smith, “Communist Cuba
Enslaves Physicians”,
The
Wall Street Journal, 25
décembre 2019.
[23]
Mario J. Pentón, « Cuban
Physicians Still Abandoning
Missions Abroad Despite End to
U.S. Parole Program”,
The
Miami Herald, 12 mars 2018.
[24]
Ministerio de
Relaciones Exteriores de la
República de Cuba,
“Minrex: La cruzada de Estados
Unidos contra la cooperación
médica internacional de Cuba”,
op. cit.
[25]
Ricardo López Hevia, “En fotos,
Ban Ki-moon visita la Escuela
Latinoamericana de Medicina
(ELAM)”, Cubadebate, 28
janvier 2014.
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