Actualite
Nucléaire iranien
:
la France fait grise mine après l'accord
S.G.
Dimanche 24 novembre 2013
Laurent Fabius n'a salué que
timidement l'accord préliminaire sur le
nucléaire iranien conclu ce dimanche
matin à Genève entre Téhéran et les
grandes puissances, afin de réduire
l'ampleur du programme atomique de la
République islamique, en échange d'un
allégement des sanctions qui pèsent sur
elle.
Le chef de la diplomatie française
Laurent Fabius ne s'est pas
éternisé à Genève, contrairement à tous
ses homologues qui se sont pliés à
l'exercice de la conférence de presse.
Il a juste estimé que cet accord survenu
tôt ce matin constituait une "avancée
importante pour la sécurité et pour la
paix". Cet accord "confirme le droit de
l'Iran à l'énergie nucléaire civile,
mais exclut de sa part tout accès à
l'arme nucléaire", a ajouté le ministre,
estimant que Genève constituait une
"première étape majeure".
Entraves françaises
Cette timide réaction fait écho au
mécontentement d'Israël, qui avait
appuyé les entraves françaises à cet
accord lors des précédentes réunions à
Genève. "C'est un mauvais accord qui
offre exactement ce que l'Iran voulait:
la levée significative des sanctions et
le maintien d'une partie significative
de son programme nucléaire", a affirmé
un communiqué du gouvernement israélien.
"Israël n'est pas engagé par l'accord de
Genève. L'Iran menace Israël et Israël a
le droit de se défendre", a estimé de
son côté le ministre de l'Économie
Naftali Bennett.
Satisfaction de tous les
autres
Ces réactions tranchent avec le
satisfecit exprimé par les autres
puissances représentées à Genève. "Tout
le monde gagne, pas de perdant", estime
ainsi le chef de la diplomatie russe
Sergueï Lavrov. Lors d'une intervention
solennelle tard dans la soirée depuis la
Maison Blanche, Barack Obama a aussi
assuré que cet accord obtenu à l'arraché
à Genève "barre le chemin le plus
évident" de la république islamique vers
une bombe atomique. "Pour la première
fois en presque une décennie, nous avons
arrêté les progrès du programme
nucléaire iranien, et des volets
cruciaux du programme seront annulés",
s'est-il félicité.
"Nouveaux horizons"
Son homologue iranien Hassan Rohani,
réputé modéré et qui a lancé une
politique d'ouverture vers l'Occident
depuis son électon en juin, a salué une
entente qui allait "ouvrir de nouveaux
horizons". Son ministre des Affaires
étrangères, M. Zarif, a salué "un
résultat important mais (qui) est
seulement un premier pas". "Nous avons
mis en place une commission conjointe
pour surveiller la mise en place de
notre accord. J'espère que les deux
parties pourront avancer d'une manière
qui puisse rétablir la confiance", a dit
le ministre, notamment entre Téhéran et
Washington qui ont rompu leurs relations
diplomatiques en avril 1980.
M. Zarif a également réaffirmé le
"droit inaliénable" de son pays à
l'enrichissement d'uranium". Le texte de
Genève contient une "référence claire
selon laquelle l'enrichissement va
continuer", a-t-il martelé, très
applaudi par la presse et la délégation
iraniennes venues en nombre à Genève.
Ce que prévoit l'accord
- Suspension des volets les plus
controversés du programme atomique
de l'Iran en lui imposant d'arrêter
l'enrichissement d'uranium au-dessus
de 5%, de neutraliser ses réserves
enrichies à 20% et de stopper le
projet de réacteur à eau lourde
d'Arak.
- Pas de nouvelles sanctions au
cours des six prochains mois, et les
Etats-Unis estiment que l'allégement
des restrictions existantes va
permettre à Téhéran d'accéder à des
milliards de dollars de revenus liés
au pétrole, aux produits
pétrochimiques, à l'or et au secteur
automobile.
Hollande en Israël au diapason des
faucons de Tel-Aviv
La dérive de la diplomatie française
confirmée.
S.G.
© Journal
L'Humanité
Publié le 24 novembre 2013 avec
l'aimable autorisation de
L'Humanité
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dossier Iran
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