ELAC & ALAC
« Opération Ouragan dans le désert » ou
le coup d'Etat impérialiste contre
Khadaffi
Robert Mbelo
Mardi 24 décembre 2013
Robert MBELO pour ELAC Website /
2013 12 23 / 1ère édition en
mars 2011 /
http://www.elac-committees.org/
https://www.facebook.com/elac.committees
ELAC Website publie une réédition mise à
jour de l’excellente analyse de Robert
Mbelo (*), camarade de Combat du
MEDD-MCR et ami de Luc MICHEL, qui est
aussi un des Africains qui ont sauvé
l’honneur en défendant la Jamahiriya
avec les Comités ALAC …
C’est une analyse de la destruction de
la Jamahiriya vue par un Africain et au
travers d’une vue large qui lie ces
événements à d’autres en Afrique, en RDC
et dans la région des Grands Lacs
notamment.
INTRODUCTION
L’Occident dans son avidité et sa
cupidité a toujours eu recours aux
grands mensonges pour se justifier et
justifier sa forfaiture. On le perçoit
clairement au travers du coup d’état
militaire que la France, les Etats-Unis
et la Grande-Bretagne ont opéré en Libye
contre le Colonel Kadhafi, ou ils
prétendaient aller sauver des civils
Libyens. Mais seuls les naïfs se sont
laissés avoir par cette justification
simpliste et simplette.
Car, attirés par l’odeur du
pétrole de très bonne qualité,
l’Occident
a recouru a ces genres
stratagèmes pour s’adjuger la manne
pétrolière des Libyens comme ils avaient
déjà
fait
main basse sur celui de l’Irak et
de
l’Afghanistan.
I.- QUELQUES RAPPELS HISTORIQUES
Ainsi, pour mieux comprendre les
velléités réelles des occidentaux dans
le monde, nous devons faire recours à
l’Histoire.
A.- LA CROISADE
Il est donc clair que ce que nous
appelons « première croisade » n'était
pas appelée ainsi par ses contemporains.
Du point de vue musulman, les croisades
ne sont d'ailleurs pas perçues comme une
nouveauté, mais comme la continuation de
la lutte contre l'Empire romain
d'Orient, qui durait depuis plusieurs
siècles. Pourtant, il est aussi évident
que les contemporains ont eu très tôt
conscience que la croisade n'était pas
un simple pèlerinage armé ni une
opération militaire comme les autres
mais bien une réalité différente,
alliant les caractéristiques du
pèlerinage à Jérusalem aux impératifs
d'une guerre pour la défense de la foi.
Pendant son incarcération après le
putsch de Munich, Hitler rédige Mein
Kampf qui expose son programme politique
mais surtout sa vision de la supériorité
de la race aryenne (allemande) sur les
autres races, tels les juifs par
exemple. En 1935, les Lois de
Nuremberg sont mises en place qui
excluent les juifs de la citoyenneté
allemande, les empêchent de pratiquer
certains métiers et de se mêler à la
population allemande. Ils doivent porter
des étoiles jaunes pour être distingués
dans la rue. Cette politique aboutit à
la nuit de cristal le 9 et 10 novembre
1938. Mais Hitler vise aussi d’autres
populations de par sa vision raciste :
les noirs, les tsiganes, les aliénés,
les handicapés, les homosexuels…
B.- L’OPERATION « EL Dorado Canyon
C’est une opération
militaire américaine de bombardement menée
par l’US Air Force, l’US Navy et les
Marine Corps contre la Libye le 15
avril 1986. Aussi appelée « bombardement
de la Libye par les États-Unis », elle
fut menée en représailles de l'attentat
à la bombe, en 1986, d'une discothèque
de Berlin-Ouest fréquentée par des
militaires américains (ndlr : faussement
attribué à Kadhafi). Critiquée par
plusieurs pays et approuvée par
d'autres, elle a abouti à un accord de
compensation monétaire entre la Libye et
les États-Unis en 2008.
Pendant l'attaque, quelques bombes
manquent leur cible, frappant ainsi des
sites diplomatiques et civils
de Tripoli. Quelques soldats libyens
désertent leur poste par peur, alors que
les officiers libyens ont tardé à donner
des ordres. Les tirs anti-aériens
libyens commencent après que les
appareils soient passés au-dessus des
cibles.
Le but officiel de ces destructions
était d'envoyer un message et, en même
temps, de réduire les capacités de la
Libye à aider et à entraîner
des terroristes. Ronald Reagan avait a
l’époque prédit que si nécessaire, les
Etats-Unis le feront à nouveau.
C’est ce qui arrive aujourd’hui.
Le gouvernement de la Libye avait
déclaré a cette époque que les
États-Unis étaient victimes de
l'arrogance et du pouvoir et voulaient
devenir les policiers du monde. Il avait
ajouté que tout groupe qui refusait de
devenir un vassal américain était un
hors-la-loi, un terroriste et un démon.
Le mouvement des non-alignés a condamné
l'« acte d'agression lâche, flagrant et
fait sans provocation ». La Ligue
arabe a exprimé sa rage envers les
États-Unis et, selon elle, cette attaque
a renforcé l'anarchie dans les relations
internationales. L'assemblée des chefs
de l'Union africaine a affirmé que la
tentative délibérée de tuer des Libyens
violait les principes de la loi
internationale.
Le gouvernement de l'Iran a fait valoir
que l'attaque démontrait une politique
d'agression, de diplomatie
de canonnières, un acte de guerre, et a
demandé un boycott politique et
économique des États-Unis. D'autres ont
perçu les intentions des États-Unis
comme une tentative d'éliminer la
révolution libyenne. La Chine a affirmé
que l'attaque américaine a violé les
normes de relations internationales et a
aggravé les tensions qui existaient dans
cette région. L'Union soviétique a
affirmé qu'il y avait un lien évident
entre l'attaque et la politique
américaine visant à ruiner la révolution
libyenne. La Chine a affirmé que
l'attaque américaine a violé les normes
de relations internationales et a
aggravé les tensions qui existaient dans
cette région. L'Union soviétique a
affirmé qu'il y avait un lien évident
entre l'attaque et la politique
américaine visant à augmenter
l'agitation et de créer de nouveaux
foyers de tension, tout en déstabilisant
les relations internationales.
L'Allemagne de l'Ouest a affirmé que les
disputes internationales doivent être
résolues par la diplomatie et non les
armes. La France a aussi critiqué le
bombardement. Les États-Unis avaient
reçu a l’époque, l'appui du Royaume-Uni,
du Canada, de l'Australie, d'Israël.
II.- LE MONTAGE DU COMPLOT DE 2011
CONTRE KHADAFI
Profitant de la crise en Tunisie et en
Egypte ou là, de vrais problèmes sociaux
se posaient, l’occident avait saisi la
balle au bond pour enfin se débarrasser
de Kadhafi afin de s’adjuger la manne
pétrolière dontregorge la Libye. C’est
la CIA qui a tout monté et organisé.
Mais pour ce faire, ils ont eu recours
aux services de Nicolas Sarkozy dépeint
comme « le président français le
plus pro-américain depuis la Seconde
guerre mondiale ». Au point d’avoir
envisagé en 2006, avant son élection,
l’envoi de troupes françaises en Irak
dans le cadre d’une "force
internationale". A son, tour, il a eu
recours aux services de Bernard-Henri
Levy pour accomplir la basse besogne
d’amener a l’Elysée un « interlocuteur »
marionnette qui plaisait à l’Occident.
A.- LA CABALE DE LA FRANCE ET DE L’UNION
EUROPEENNE
Accélération diplomatique dans la crise
libyenne, Nicolas Sarkozy, à
l’initiative de Bernard-Henri Lévy,
recevait à l’Elysée les représentants
des insurgés de Benghazi, fief de la
révolte. Et reconnaissait le Conseil
national libyen (CNL) comme seul
représentant légitime du pays.
Rappelons que Bernard-Henri Lévy,(1) dès
son retour de Lybie, fut un des premiers
à demander cette reconnaissance en
lançant un appel à la communauté
internationale, aux plus hautes
instances de l’état français, « Les
Libyens doivent gagner eux-mêmes leur
indépendance », avait-il martelé. « Mais
bombardons les trois bases militaires
d’où décollent les avions de Kadhafi qui
peuvent faire tant de mal ».
Son message a été entendu. La France,
rejointe par la Grande-Bretagne,
organisait « des frappes aériennes
ciblées » non pas sur la Libye mais sur
un, deux ou trois aéroports. « Si le
Conseil de sécurité nous en donne le
mandat je suis favorable à empêcher les
avions de la mort de décoller », avait
ajouté le chef de l’Etat . Ce qui fut
fait.
BHL initiateur de cette
rencontre ? S’il n’a « rien organisé du
tout », c’est lui qui avait « suggéré »
la rencontre entre les représentants du
CNL et Nicolas Sarkozy. « J’ai appelé le
Président », raconte Bhl. En lui disant
: « j’ai rencontré des hommes qui me
semblent tout à fait remarquables, ce
sont les dirigeants de la Libye libre.
Accepteriez-vous de les recevoir ? Le
président m’a répondu ‘oui’ ». Ce
tournant dans la crise libyenne fut
immédiatement en une de tous les médias.
Nous vous proposons de (ré)entendre les
différentes interventions de de
Bernard-Henri Lévy. Voici la première,
car comment, a l’insu du Ministre des
Affaires Etrangères, M. Alain Juppé, une
personne privée, fut-il philosophe, peut
s’immiscer dans la gestion de la
diplomatie française ? Avouez, c’est un
peu léger…
C’est pourquoi, nous ne nous attarderons
pas ici pour analyser toutes les
péripéties mensongères des rencontres
occidentales de l’Union Européennes, de
l’OTAN, de la réunion de Paris ou de
celle de Londres. Par contre, nous nous
intéresserons aux abstentions russes et
chinoises lors du vote de la résolution
autorisant le coup d’état contre Kadhafi
ainsi qu’à la position de
Ligue Arabe et de celle de
l’Union Africaine.
En analysant les événements, on comprend
tout. Il s’agit d’une conspiration du
mensonge, car comment se fait-il qu’un
soulèvement populaire se soit
transformée en quelques heures en une
insurrection armée, puis a une rébellion
et à la fin aux préparatifs d’un coup
d’état contre Kadhafi ? Nous percevons
la, l’organisation d’un complot visant a
l’assassiner avec ses fils, comme ils
l’ont fait avec Saddam Hussein.
B.- LE ROLE DE LA CIA AU CAIRE EN EGYPTE
Poste très important pour la CIA en
raison de la position de l’Egypte sur la
scène moyen-orientale, et du fait que
c’est le seul pays d’Afrique du monde
arabe à avoir signé les accords de paix
avec Israël à Camp David. D’où l’on
comprend aisément le rôle de premier
plan que joue la CIA au Caire.
Ce poste surveille la Libye : c’est
cette antenne de la CIA au Caire qui
avait préparé dans les années 1980’ le
dossier visant à renverser le Colonel
Kadhafi notamment par le raid américain
à Benghazi, raid qui avait coûté la vie
à sa fille ;
C’est ce poste qui avait préparé le
dossier de Loockerbie et du DC 10 d’UTA,
et dont BHL prétendait que « la Libye
avait (aurait) reconnu sa
culpabilité » (Lire les déclarations de
BHL dans le journal du dimanche du 6
mars 2011).
Ce poste surveille aussi le Soudan,
c’est lui qui avait préparé le
bombardement de l’usine de produits
pharmaceutiques de Khartoum.
Aujourd’hui, c’est ce poste qui gère le
dossier du Darfour, où d’importants
gisements de pétrole ont été découvert.
Et donc les motifs qu’invoque souvent le
Secrétaire Général de l’ONU, Mr Kofi
Annan, lorsqu’il parle de la famine et
autres cas humanitaires sont mensongers.
On ne peut plus lui faire confiance, lui
qui a laissé faire le génocide rwandais,
et qui laisse faire le génocide
congolais qui s’élève actuellement à 6
millions de morts.
C.- L’INFILTRATION DES MERCENAIRES D’AL
QAIDA DANS « LA REBELLION »
1.- HISTORIQUE
Al-Qaïda veut dire « a Base »en
arabe, mouvement islamiste fondé par le
cheikh Abdullah Yusuf Azzam et son élève
Oussama Ben Laden en 1987.
Cest à partir du 11 septembre
2001 qu’Al-Qaïda s’est mis à jouer en
première base (pour reprendre les termes
du base-ball), dans la section
terrorisme, sous-section ‘ennemi de
l’Occident’.
L’Occident et ses leaders démocratiques
ne considérèrent pas Al-Qaïda comme une
organisation terroriste, ni Ben Laden
comme un assassin sanguinaire, avant les
années 1990, car jusqu’à cette date, ils
n’avaient « terrorisé » et « assassiné »
que des Russes, les « grands ennemis »
de l’époque pour l’Occident. Même que
certains « chuchotent » que la Base fut
construite par les Étasuniens en réponse
à l’invasion soviétique de l’Afghanistan
de 1979. Il semble que les Étasuniens
aient toujours aimé jouer avec le feu,
autant que le répandre.
Ainsi, l'opération cyclone (1979 à 1987)
est une opération militaire géopolitique
américaine secrète initiée par le
président Jimmy Carter en 1979 et menée
par la CIA pour armer les moudjahidines
afghans contre l'URSS au cours de la
guerre d'Afghanistan (1979-1989). Durant
la guerre froide (1947 à 1991) entre les
États-Unis et l'Union soviétique, à la
suite du coup d’État communiste en
Afghanistan de 1978 puis de l'entrée
soviétique en Afghanistan en 1979, le
président des États-Unis, Jimmy Carter
annonce que « l'invasion soviétique de
l'Afghanistan est la plus grande menace
pour la paix depuis la Seconde Guerre
mondiale ». Déjà, l’art des formules
choc. Art porté aux nues dans les mains
de la belliqueuse administration Bush,
mais encore davantage dans celles du
président ‘pacifique’, nobélisé, Barack
Obama. Il est impératif de plonger dans
les eaux troubles de ces opérations
clandestines et de cette époque complexe
pour comprendre vraiment, complètement
et non partiellement, le phénomène
Al-Qaïda. Étudier le soi-disant
‘terrorisme islamiste’ en faisant
abstraction de toutes ses relations,
passées et probablement présentes, avec
les gouvernements occidentaux, c’est
comme essayer de comprendre le
réchauffement climatique en faisant
abstraction du soleil.
2.-LE COUP D’ETAT DE LA ‘COMMUNAUTE
INTERNATIONALE’ EN LIBYE
Le guide libyen Mouammar Kadhafi ne
considérait pas que ce qui arrive chez
lui - et que l’on brandit comme une
guerre civile - ou mieux une révolution.
Mais loin d’être une improvisation,
comme on en a vu en Tunisie ou ailleurs
à travers le monde. C’est ainsi qu’il
accusait de nouveau et principalement
Al-Qaïda d’être à l’origine de la
"crise" libyenne et dénonçait
l’ingérence de la communauté
internationale. Celle-ci à travers la
France avait précipitamment pris le
parti des insurgés en exprimant son
soutien au Conseil national libyen formé
par les insurgés. Or les pays membres de
la communauté européenne, on s’en
souvient, sont restés divisés quant à
l’option d’une intervention militaire
étrangère en Libye jugée contre
productive par d’autres pays.
En effet, ceux que l’occident qualifie
alors de « rebelles libyens », ce sont
en effet des mercenaires d’Al-qaida
recrutés à la va-vite par la CIA pour
combattre le Colonel Kadhafi. Ils sont
pour la plupart des Egyptiens, des
Afghans, des Irakiens, des Saoudiens,
des Soudanais, des Pakistanais et tant
d’autres, que les medias occidentaux
présentent comme des insurgés libyens ou
des rebelles, selon les moments. Et
donc, lorsque l’armée régulière libyenne
se défend contre ceux-ci, on entend ci
et la les responsables occidentaux dire
et répéter que « He (Kadhafi) is killing
his own people » (Il est en train de
tuer son propre peuple) pour justifier
leurs interventions qui sont en fait une
agression contre la Libye par des
bombardements sauvages et des
destructions méchantes des villes
libyennes. Par conséquent, le Colonel
Kadhafi se trouvait dans son bon droit
légitime d’exercer les pouvoirs
régaliens pour défendre son pays contre
une invasion étrangère.
Et,
en tant que Chef de l’Etat (de
facto), il était en train d’exercer ses
fonctions régaliennes traditionnelles
qui fondaient l'existence même de l'État
libyen et qui ne faisaient, en principe,
l'objet d'aucune délégation et dont
personne ne pouvait les lui dénier.
Ces fonctions régaliennes sont au nombre
de quatre :
- Assurer la sécurité extérieure par
la diplomatie et la défense du
territoire ;
- Assurer la sécurité intérieure et le
maintien de l'ordre public, avec,
notamment, des forces de police ;
- Définir le droit et rendre
la justice ;
- Détenir la souveraineté économique et
financière en émettant de la monnaie,
notamment par le biais d'une banque
centrale.
Alors on se demande pourquoi, les
occidentaux qui se disent détenteurs des
valeurs morales civilisatrices de la
Chrétienté, de probité morale et
intellectuelle, qui savent distinguer LE
BIEN du MAL s’en soient réduits alors à
se renier et inverser
le sens et la valeur des mots sur
lesquels repose leur civilisation ? Eux
qui sont venus « civiliser les peuples
sauvages de part le monde », comment
peuvent-ils susciter et inciter des
peuples à faire du mal alors qu’ils ont
toujours milite a faire du bien ?
Ici, j’ouvre une parenthèse :
Comment peuvent-ils soutenir une
rébellion ?
Qui est en fait une infraction commise
contre l'autorité publique et consistant
en une attaque ou en une résistance avec
violence ou voies de fait envers
certains fonctionnaires ou officiers
publics agissant pour l'exécution des
lois, des ordres ou ordonnances de
l'autorité publique, des mandats de
justice ou pour l'exécution d'une
décision de justice (La rébellion est
plus sévèrement punie si elle est
commise en réunion ou avec arme) …
Comment peuvent-ils soutenir une
mutinerie?
Qui est en fait une insurrection, une
émeute, une sédition, une révolte, un
soulèvement, une insubordination et
une désobéissance contre un ordre
établi …
Comment peuvent-ils soutenir une
insurrection qui est en fait une action
de s'insurger, de se soulever contre le
pouvoir établi pour le renverser ?
Comment
peuvent-ils soutenir ces
antivaleurs alors qu’elles sont
sévèrement réprimées chez eux ?
1.- Souvenez-vous de la chasse aux
communistes aux Etats-Unis et
l’exécution en 1953. des epoux Rosenberg
pour le simple fait d’avoir été
soupconnés d’être des communistes.
2.- Bloody Sunday ? qui s’en souvient
encore de ce jour du dimanche 30 janvier
1972 ou l’armée anglaise a massacré des
Irlandais du Nord qui réclamaient leurs
droits démocratiques d’être independants ?
3. Que dire de la répression des Corses
par l’armée et la police francaises ?...
En effet, ce qui intéressait l’Occident,
c’est la fortune totale libyenne - qui
s'élèverait à 120 milliards de dollars
(87 milliards d'euros) accumulés sur
trente ans, avance Hasni Abidi,
directeur du centre d'études et de
recherches sur le monde arabe (Cermam) -
et le pétrole. C’est pourquoi,
l’occident ne veut plus alors lâcher
prise, il va continuer à bombarder les
positions sensibles de la Libye et même
des sites civils pour faire disparaître
Kadhafi , ses fils et son entourage
immédiat, afin de se jeter voracement
sur son argent logé dans des Banques
américaines et en Suisse, et faire main
basse sur son pétrole.
L’ONU avalise le grand hold-up et
organise le gel des avoirs libyens :
« Décide que le gel des avoirs imposé
aux paragraphes 17, 19, 20 et 21 de la
résolution 1970 (2011) s’appliquera aux
fonds, autres avoirs financiers ou
ressources économiques se trouvant sur
le territoire des États membres qui sont
détenus ou contrôlés, directement ou
indirectement, par les autorités
libyennes, désignées comme telles par le
Comité, ou par des personnes ou entités
agissant pour son compte ou sous ses
ordres, ou par des entités détenues ou
contrôlées par eux et désignées comme
telles par le Comité, et décide
également que tous les États devront
veiller à empêcher leurs nationaux ou
toute personne ou entité se trouvant sur
leur territoire de mettre des fonds,
autres avoirs financiers ou ressources
économiques à la disposition des
autorités libyennes, désignées comme
telles par le Comité, des personnes ou
entités agissant pour son compte ou sous
ses ordres, ou des entités détenues ou
contrôlées par eux et désignées comme
telles par le Comité, ou d’en permettre
l’utilisation à leur profit et demande
au Comité de désigner ces autorités,
personnes et entités dans un délai de 30
jours à dater de l’adoption de la
présente résolution et ensuite selon
qu’il y aura lieu »
III.- LA COMPLICITE DES INSTITUTIONS
INTERNATIONALES ET REGIONALES
A.- LE CONSEIL DE SECURITE DES
NATIONS-UNIES
Après les nombreux événements violents
qui ont marqué la deuxième moitié du
Vingtième siècle, le génocide arménien,
l’holocauste juif et les massacres de la
seconde guerre mondiale, la communauté
internationale se fixe désormais le but
de maintenir une paix durable dans le
monde. C’est dans ce contexte que l’ONU
est née en 1945 à la conférence de San
Francisco. Son but principal est de
développer la coopération multilatérale
entre les États, mais surtout de
conjurer le fléau de la guerre qui
gangrènait l’ordre international.
Dés lors, pour régler leurs différends,
les États peuvent dans un cadre
multilatéral parvenir à un accord au
lieu de recourir à la violence ou aux
conflits armés. En ce sens, pour mener à
bien sa mission de maintien de la paix
dans le cadre de la sécurité
internationale, de résolutions et de
prévention de conflits, l’ONU s’est
dotée d’institutions spécialisées comme
le Conseil de Sécurité. Toutefois,
malgré tout ce dispositif, l’idéal d’un
monde sans guerre reste toujours un
mirage. Le conseil de sécurité, dont la
structure est toujours contestée et
contestable, semble enfreindre à ses
propres normes procédurales. Il
déclenche ou ordonne une guerre à tout
va pour des intérêts supposées ou réels
de certains de ses membres qui le
composent tout en faisant fi de la
diplomatie préventive, pourtant
préalable à toutes formes de recours à
la force.
Le vote de la résolution 1973 adoptée
par le Conseil de Sécurité le 17 mars
2011 illustre bien la complicité de
l’ONU dans le coup d’état ourdi par
l’occident contre le Colonel Kadhafi.
1.-L’EXPLICATION DU VOTE DE LA
RESOLUTION 1973. RAPPEL HISTORIQUE
Depuis la création de l'ONU, la majorité
des veto au Conseil de sécurité ont été
exercés par l'Union soviétique. Depuis
la chute du Mur de Berlin,
les États-Unis ont été ceux qui ont le
plus fréquemment utilisé ce droit de
veto. En effet, entre 1946 et 2006, on
constate une inversion entre
les États-Unis et l'Union
soviétique (puis la Russie) puisque,
dans les trois premières décennies, les
premiers ont utilisé ce moyen seulement
12 fois (dont aucune fois dans les deux
premières), contre 113 fois pour les
seconds, alors que dans les trois
dernières décennies les premiers en
usèrent 70 fois, contre 10 fois pour les
seconds (dont deux dans la dernière
décennie).
En 15 ans (entre 1989 et 2004), 19 veto
ont été mis dont :
États-Unis : 13 fois (11 fois par
rapport à Israël, 1 fois par rapport à
la Bosnie-Herzégovine, 1 fois par
rapport au Panamá)
Union soviétique puis Russie : 3 fois (2
fois par rapport à Chypre, 1 fois par
rapport à la Bosnie-Herzégovine)
Fin février 2007, le veto a été utilisé
261 fois avec, par ordre d'importance :
123 fois par l'Union soviétique/Russie;
82 fois par les États-Unis;
32 fois par le Royaume-Uni;
18 fois par la France;
6 fois par la Chine.
Fin février 2007, le veto avait été
utilisé 261 fois avec, par ordre
chronologique :
1945-1955 : 83 fois;
1956-1965 : 31 fois;
1966-1975 : 33 fois;
1976-1985 : 60 fois;
1986-1995 : 37 fois;
1996-2005 : 13 fois;
2006-2007 : 4 fois.
Parmi ces veto, un bon nombre (59)
furent des refus d'admission de nouveaux
membres, principalement par l'Union
soviétique et surtout dans les deux
premières décennies (membres
généralement admis ultérieurement).
2.--LES ABSTENTIONS DE LA RUSSIE, DE LA
CHINE ET DE L’ALLEMAGNE
La Russie et la Chine se sont abstenues,
mais n’ont pas exercé leur veto : il ne
faut pas croire qu’elles manifestent là
un abandon de leur doctrine de la
souveraineté : juste que Kadhafi ne
dispose réellement d’aucun soutien, et
que ni Moscou ni Pékin ne voient
l’intérêt de se commettre auprès de
quelqu’un d’aussi imprévisible. Cela
peut aussi indiquer qu’ils disposent de
renseignement démontrant la fragilité,
malgré tout, du régime Libyen.
En effet, pour la Russie, le fait
d’appartenir au G8 lui offre une place
privilégiée d’être enfin « considérée »
comme un Etat « fréquentable » au sein
de la Grande Europe et surtout le fait
qu’elle entretient de très juteuses
relations commerciales avec l’Union
Européenne à qui elle fournit le gaz.
Quant a la Chine, devenue
le premier créditeur de l'état
américain, devant le Japon, et qui
s’impose comme la 2eme puissance
économique mondiale, elle ne voulait pas
offusquer les Etats-Unis avec lesquels
elle entretient de très bonnes relations
commerciales et financières.
Les deux pays se sont abstenus tout en
sachant que même s’ils auraient oppose
leurs veto, les Etats-Unis avec leurs
allies européens auraient trouve
toujours un moyen de se passer du
Conseil de sécurité et d’agir comme ils
l’ont planifié.
L’Allemagne, donc, n’en est pas et s’est
abstenue. Cela ne surprendra pas
vraiment et montre que sa direction en
Europe ne peut être qu’économique et que
si elle est devenue, un peu malgré elle,
exportatrice de sécurité, Angela
Merchkel se refuse toujours à une
politique de puissance « classique ». Ca
c’est l’explication officielle. Mais en
fait, après une cuisante défaite
historique à Stuttgart, ou son parti, la
CDU, était à la tête du Land depuis
1953, politiquement affaiblie, elle
n’avait plus l’autorité morale d’engager
l’Allemagne dans une telle aventure.
Elle voulait aussi marquer son autonomie
d’action vis-à-vis de l’ennuyeux et
ombrageux Nicolas Sarkozy.
Des critiques qui font écho aux réserves
de la Chine, qui s'était abstenue lors
du vote au Conseil de sécurité des
Nations unies. "La Chine a observé les
derniers développements en Libye et
exprime ses regrets à propos des
attaques militaires", a déclaré Pékin.
La Chine souhaite éviter "une escalade
du conflit militaire conduisant à de
nouvelles pertes de vies civiles", a
ajouté un porte-parole du
gouvernement. "Il est inadmissible
d'utiliser le mandat du Conseil de
sécurité […], afin de mener à bien des
objectifs qui vont clairement au-delà de
ses dispositions, prévoyant uniquement
des mesures pour protéger la population
civile."
La Russie, qui s'était également
abstenue lors du vote de la résolution,
avait appelé ensuite la coalition
internationale à cesser de recourir à la
force de manière "non sélective" et de
faire ainsi des victimes civiles en
Libye. Un communiqué de la diplomatie
russe estimait que les frappes aériennes
sont "des attaques qui ont aussi été
lancées sur des objectifs à caractère
non militaire". Un centre médical,
spécialisé en cardiologie, a également
été en partie détruit et des routes et
des ponts ont été endommagés par les
frappes, selon Moscou.
3.- LA FAIBLESSE DE LA LIGUE ARABE
Le secrétaire général de la Ligue arabe,
Amr Moussa, s'était déjà prononcé le
samedi 12 mars 2011, pour l'instauration
d'une zone d'exclusion aérienne dans le
ciel libyen, lors de la réunion
extraordinaire de la Ligue arabe sur la
Libye. Onze ministres des Affaires
étrangères avaient participé à la
réunion. Amr Moussa avait déjà reçu le
soutien des six pays du Conseil de la
coopération du Golfe. L'intervention des
armées américaine, britannique et
française avait cependant suscité de
vives critiques de la Ligue arabe. Et de
s’exclamer : "ce qui se passe en Libye
diffère de l'objectif d'imposition d'une
zone d'exclusion aérienne, et ce que
nous voulons est la protection des
civils et non le bombardement de
davantage de civils".
Quelle hypocrisie ? Il a été d’accord
avec les Américains parce que ces
derniers, ou du moins la CIA lui avait
promis son soutien pour les prochaines
élections présidentielles en Egypte et
ce soutien avait un prix…Livrer la Libye
et Kadhafi. Ensuite il a versé des
larmes de crocodile, mais il oubliait
qu’un principe de droit stipule que : « Nemo
auditur turpitudinem allegans »
expression latine désignant la règle
selon laquelle « Nul ne peut se
prévaloir de sa propre turpitude. Par
conséquent, les forces de « la
coalition » internationale avait reçu le
blanc-seing de la ligue arabe qui leur
donnait ce droit d’agresser la Libye et
d’évincer Kadhafi du pouvoir afin de
placer a sa place des marionnettes a
leur dévotion.
Les Etats-Unis ont alors répondu
indirectement à la Ligue arabe. "La
résolution approuvée par les Arabes et
le Conseil de sécurité des Nations unies
inclut 'toutes les mesures nécessaires'
pour protéger les civils, ce qui, nous
l'avons bien dit, inclut une zone
d'exclusion aérienne tout en allant
au-delà", a déclaré un porte-parole de Barack
Obama à l'agence Reuters. Encore, et
toujours des mensonges.
4.- LA COUARDISE DE L’UNION AFRICAINE
Une fois de plus, l'Union africaine a
été humiliée sur sa propre terre, par
les soi-disant puissances démocratiques
qui ne pensent qu'à réaliser leurs
desseins machiavélique. En utilisant la
force d'une manière aveugle et en
refusant la possibilité à l'Union
Africaine d'aller négocier avec Kadhafi
a Tripoli, la coalition ne se
différençiait pas par sa méthode des
dictateurs.
Cette opération était non salvatrice
mais destructrice, et les pays voisins
ont rapidement du commencer à
s'inquiéter des conséquences. L’Union
africaine, méprisée à cause de son
inactivisme par les démocraties barbares
d’occident, est restée isolée.
Elle est incapable de gérer l’agression
du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi en
République Démocratique du Congo, ou
plus de 8.000.000 d’innocents Congolais
ont trouvé la mort.
Comment la soi-disant communauté
international n’a pas jusqu’ici levé son
doigt pour traîner Kagamé et Museveni
devant la Cour Pénal Internationale pour
des crimes de guerre, crimes contre
l’humanité et pour crimes de génocides
qu’ils commettent tous les jours a l’Est
du Congo ? Comment cette coalition
internationale n’avait pas élevé sa voix
lorsque deux armées étrangères, celle de
l’Ouganda et celle du Rwanda se sont
battues 2 fois dans la ville de
Kisangani en 1999 et en 2000 ?
Les medias de la Coalition
internationale ont voulu nous faire
croire qu’une femme libyenne avait été
violée en plein Tripoli : ce qui était
un montage évidemment. Mais la question
que se posent tous les africains est de
savoir quand est-ce que cette soi-disant
Union Africaine va se décider de
suspendre le Rwanda et l’Ouganda de ses
travaux pour les crimes qu’ils
commettent tous les jours sur les femmes
congolaises et dont les images font le
tour du monde sans qu’aucun ne s’émeut ?
Pour moi, l’Union Africaine est une
coquille vide.
La meilleure conclusion sur cette union
de façade vient d’une femme africaine
Calixte Beyala lorsqu’elle s’était
écriée après le bombardement sauvage de
cette coalition diabolique sur la Libye
en se demandant : « Où sont donc passés
les dirigeants africains en ce moment où
ils doivent exprimer leur
indignation ??? En ce moment où le sol
africain est frappé par cette agression
dont la finalité apparente est la
destruction des infrastructures du
peuple libyen au regard des moyens
disproportionnés utilisés! L'Union
africaine démontre qu'elle est, en fait,
un conglomérat bureaucratique qui réunit
chaque année des représentants
des intérêts divergents qui ne sont pas
ceux des peuples africains, pour
prononcer des discours filandreux! Tous
ces dirigeants caporalisés ne servent
que de décor lors des réunions
internationales! Ils n'existent pas !
L'Afrique n'existe pas ! Plus de 6
millions de congolais étaient massacrés
et privés délibérément de justice! Les
commanditaires, dont le
britannique Tony Blair, l'américain Bill
Clinton, les exécutants le dictateur
ruandais Paul Kagamé et le dictateur
ougandais Yoweri Museveni sont
intouchables! A l'allure où va le monde,
le peuple congolais s'emploiera à rendre
justice à tous ses morts oubliés
massacrés injustement sous l'égide d'une
coalition perverse qui ressemble à s'y
méprendre à cette ''coalition''
qui détruit injustement les biens du
peuple libyen ».
CONCLUSION
Ce que nous devons savoir est que la CIA
avait conjuré la mort de Kadhafi, de ses
fils et de ses proches. Celle-ci était
programmée. C’est pourquoi, elle a
verrouillé toutes les frontières ;
terrestres, aériennes et maritimes afin
de ne
lui laisser aucune chance de
s’enfuir. En premier, elle va chercher a
éliminer d’abord ses fils pour qu’il n’y
ait plus personne pour le venger ; c’est
une élimination de type mafieu dont elle
use en pareille circonstance. Le but
recherché c’est de s’accaparer la
fortune de la Jamahiriya, qui sera
partagée entre ceux qui ont monté ce
coup d’état et les marionnettes qu’elle
placera au pouvoir après ce forfait.
Ensuite c’est le pétrole. Plusieurs
compagnies anglo-saxonnes dont BP et
Exxon ont toujours lorgné en direction
des puits de pétrole libyen.
Le Dr Louis Farrakhan dans une interview
diffusée sur vidéo You tube le 27 mars
2011 se posait des questions sur les
réalisations du Colonel Kadhafi :
« Est-ce que Kadhafi utilise les revenus
du pétrole pour le bien du peuple
libyen ? La réponse est oui ! ».
Luc MICHEL, pilier du soutien à la
Jamahiriya, lui précisait ce qui suit :
« C’est cet homme et la Révolution qu’il
guide que nous soutenons
indéfectiblement, dans les bons et les
mauvais jours. Parce que Kadhafi est
avec le Che la figure de proue du
révolutionnaire engagé dans le combat
anti-impérialiste comme l’a souligné
notamment Nelson Mandela. Parce que son
combat pour la dignité et la Causes des
Peuples est le nôtre » (Editorial de Luc
Michel à l’occasion du 35 e Anniversaire
de la Révolution de Moammar Kadhafi :
« Pourquoi nous soutenons la Révolution
libyenne », in Revue ‘Démocratie
Directe’ n°11, 2e série, pp 3-4, mars
2005).
C’est pour quoi les loups impérialistes
ne l’entendaient pas de cette oreille,
ils voulaient pendre Kadhafi comme
Saddam Hussein et ses fils, car comme
l’a si bien dit Jean de la Fontaine dans
la fameuse fable : « Les animaux malades
de la peste » : « Un Loup quelque peu
clerc prouva par sa harangue. Qu'il
fallait dévouer ce maudit animal Ce
pelé, ce galeux, d'où venait tout leur
mal. Sa peccadille fut jugée un cas
pendable. Manger l'herbe d'autrui ! quel
crime abominable Rien que la mort
n'était capable D'expier son forfait :
on le lui fit bien voir. Selon que vous
serez puissant ou misérable. Les
jugements de la cour vous rendront blanc
ou noir. »
Robert MBELO (*)
Photos : R. Mbelo au Congrès de
Fondation du MEDD-MCR (Mouvement
Européen pour la Démocratie Directe), en
Wallonie, en juillet 2004.
Photo de groupe : (de g. à droite) Djim
Ley-Ngardinal (ACTUS, Tchad,
secrétaire-général des Comités ALAC en
2011), Luc MICHEL (président-fondateur
du MEDD-MCR et des Comités ELAC en
2011), Robert Mbelo.
http://www.lucmichel.net/2013/12/23/elac-alac-website-operation-ouragan-dans-le-desert-ou-le-coup-detat-imperialiste-contre-khadaffi/
(*) Ancien
Diplomate de la RDC au Caire en Egypte.
Spécialiste des Questions approfondies
de Relations Internationales et
africaines.
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