Opinion
Ils sont de retour
les Bobo de la gauche prostrée
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 20 novembre 2013
Ces temps-ci ils
publient leur mémoire, leur testament
politique, leur grimoire de recettes du
terroir pour une révolution tranquille
sans menace ni danger et qui surtout ne
risque pas d'arriver. Même pas une
insurrection, tout juste une série de
réformettes de ce système capitaliste
qu’ils ont tant aimé. D’un âge avancé
ces vieux polichinelles de la gauche
plurielle récidivent et nous
éclaboussent de leurs jérémiades
philosophiques quand ce n’est pas
éthiques ou épistémologiques (sic).
Jean-Marc Piotte vient de
gratifier l’humanité d’un autre de ces
testaments politisés dont nous nous
serions bien passés. L’opuscule intitulé
: «
Démocratie des urnes et démocratie de la
rue ». Regard sur la société
et la politique, chez
Québec Amérique. La scribouilleuse
Cornellier du quotidien
Le Devoir, l’organe national des
Bobos du Plateau, en écrit ceci : C’est
le testament intellectuel d’un marxiste
révisionniste (sic). Elle cite le vieux
prédicateur : « A moins de se réfugier
dans un refus de principe,
la voie à suivre est réformiste.
La gauche ne peut plus espérer renverser
radicalement le capitalisme au profit du
communisme. (…) le marxisme a ses
lacunes… sa vision déterministe de
l’histoire est erronée (…) son obsession
économique lui fait sous-estimer
l’importance du politique et de la
démocratie, et son analyse de la lutte
des classes l’amène à négliger la
domination des hommes sur les femmes, et
la discrimination contre les minorités
». Fin du prêche piottiste.
Le plumitif, bobo universitaire,
qui ne fut jamais marxiste, ne fusse
qu’un instant, ne serait-ce qu’un
moment, mais qui fut bien trotskyste de
son vivant, et même avant, a suivi les
traces de Benny Levy, un maoïste
français, pas davantage marxiste que
JMP, BHL, Krivine, Laguiller, Bensaïd ou
Dany le Rouge ne le furent un jour.
Benny de Paris, ex-secrétaire de Sartre,
a lui aussi publié son bréviaire
mortuaire et lui aussi aujourd’hui il
fait le prêche tout comme un dénommé Del
Negro du Plateau, une kippa sous le
chapeau, psalmodiant le retour de Yahweh
pour sauver l’entité sioniste délaissée
(1).
Ils ont tous mal tourné ces
ex-maoïstes, ces réels trotskystes, ces
authentiques gauchistes des groupuscules
En Lutte,
PCO,
PCC (ML),
PCC,
GMR et autres
Lambertistes de la
Ligue Socialiste
entriste. Aujourd’hui, ils sortent
de terre comme des champignons vénéneux,
en couches pléthoriques, sous le soleil
automnal, profitant des révoltes
populaires et ouvrières tous ces «has
been» de la go-gauche chagrin des années
quatre-vingt. Hier encore,
obséquieux, ils se sont
mérité un strapontin tout au fond
du jardin des affidés de la télé, des
salles de rédaction bondée, des
syndicats abandonnés, et des ONG
subventionnées (subventions que le
gouvernement Harper leur retire peu à
peu); salaire bien mérité,
croyaient-ils, pour avoir liquidé les
ardeurs révoltées de toute une
génération de sacrifier.
« Marx est mort » disaient-ils, «Das
Kapital» aussi, la «classe ouvrière»
tant pis (sic). « Mais de quoi me
parlez-vous mon ami ? Je n'en ai point
vu d’ouvriers aliénés de ma carrière
universitaire toute entière mon cher.
Allons, buvons un pichet pour se
remémorer ce bon vieux temps où nous
dirigions les destinées de nos
groupuscules marxisants comme nous
gérons aujourd’hui nos ONG compassées et
nos étudiants doctorants. » (Paroles
glanées dans un café de la rue
Université).
Aujourd'hui, dissimulés par leurs
feuilles de vignes de
travestis-réformistes, ces vieux
compères pseudo-révolutionnaires de la
go-gauche solidaire et d’«Option
citoyenne»; ces vieux révoltés édentés,
toujours aussi tordus, loustics et
alambiqués, manœuvrent pour ne pas trop
se mouiller, car vous savez cette
nouvelle vague de soulèvement des
«masses populaires» pourrait très bien
s'avérer aussi éphémère que celle qui
l’a précédée, et il ne faudrait pas que
ces rêveurs de la go-gauche engoncée se
retrouvent isolés - seuls devant la
manifestation des révoltés assiégés –
matraqués – emprisonnés – tués parfois
(pensez à Allende) quand le balancier de
la destinée ramènera les salariés dans
les abattoirs des usines mal famées.
Aucun danger,
Badiou, Piotte, Baudet, Saillant,
Comeau, Laviolette, Bourque, Gill,
Nouveaux Cahiers du Socialisme,
À
Babord, Rashi et compagnie,
tous ces poltrons, tous ces
fripons, qui veulent la gloire de
la scène et de l’écran mais sans
les dommages collatéraux de la justice
des riches, et surtout ne pas servir de
cibles aux Patriotes des
Chevaliers de l’indépendance,
de
l'Aube Dorée, ou du
Front National, payés par les
affidés des fortunés. Au cinéma ça va,
mais sur les barricades de Montréal,
d’Athènes ou de Paris…non merci.
Difficile n'est-ce pas pour ces
planqués de cette pseudo-gauche
soixante-huitarde qui n’ont pas eu la
chance comme les
Roch Denis,
Lisée,
Dubuc,
Dubuc (L’autre),
Duceppe,
David,
Khadir,
Fontecilla,
Letourneau et même
Péladeau m’a-t-on dit, de se
caser et de prospérer; vedettes –
saltimbanques – des milliardaires, de
paraître sans «être», d'avoir le beurre
et l'argent du beurre de la trahison.
Dans la vie il faut choisir
camarades de la gauche désorientés et
pas encore casés, choisir d'être du côté
du prolétariat, même quand les choses
tournent mal et que l'espoir s'étiole;
ou choisir de se la couler douce sous
les palmiers de Cuba, du Venezuela,
aussi loin que possible des lieux du
combat… loin de la banlieue de Paris, ou
encore rue Berri, ici et maintenant,
dans ces pays impérialistes d'Occident,
notamment, où notre classe (qui n'a
jamais cessé d'exister même quand vous
l’avez reniée) peine et souffre hier
dans les manufactures, aujourd'hui
devant les usines en grève ou fermées
aux salaires de misère, paupérisée et
outrée, sous les décombres au
Bengladesh, sous les balles en Afrique
ségréguée, en Syrie strangulée, en Grèce
assassinée, au Brésil enragé…
Je n’ai qu’un vœu, je n’ai qu’un
souhait à adresser à tous ceux qui
tournent enfin, ou à nouveau, leur
regard vers la gauche où nous vous
attendions patiemment, violemment,
éperdument. Ne laissez pas ces renégats,
ces revenants pédants, ces Bobos à gogo
vous seriner Morphée au pays des
révoltés. Ils ont tous répudié
l’ouvrier, qu’ils soient tous ostracisés
– rejetés – châtiés.
La semaine prochaine : LA FRANCE, À
L’ORÉE DU CHAOS
Pour lire les éditoriaux de Robert
Bibeau :
http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
(1)
http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20131003.OBS9679/mais-qui-est-donc-benny-levy.html
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