Opinion
Surabondance de
capitaux toxiques dans les pays
impérialistes
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 4 décembre 2013
Réinjecter l’encaisse dans le circuit
économique
En février
2013, l’ex-gouverneur de la Banque du
Canada,
Mark Carney, déclarait que les
entreprises canadiennes avaient cumulé
600 milliards $ d’encaisse et il les
implorait d’investir cet argent ou de le
retourner aux actionnaires plutôt que de
le laisser « dormir » dans leurs caisses
(1). De plus, il affirmait que les
entreprises canadiennes ne
réinvestissaient pas suffisamment leurs
profits et versaient une
rente trop importante à leurs
actionnaires. Le banquier des banquiers
canadiens laissait planer la menace
qu’il serait économiquement profitable
de
taxer l’encaisse des sociétés par
action de manière à ce que le
gouvernement
s’accapare d’une partie de cette
masse monétaire léthargique (2). Ce
défenseur des intérêts des riches ne
faisait que son devoir de fonctionnaire
en indiquant aux administrateurs du
capital corporatif d’utiliser ces
profits que le ministre du Revenu du
Canada ne pourrait ignorer plus
longtemps. Tôt ou tard il lui serait
intimé de s’y intéresser.
Depuis la
crise économique de 2008 les entreprises
des pays capitalistes avancés
réinvestissent une plus faible
proportion de leurs profits
qu’auparavant et redistribuent une plus
large partie de leurs bénéfices en
dividendes, ou alors elles rachètent les
actions en circulation, une autre façon
de conforter la
rente des actionnaires.
Notez
toutefois que dans l’allocution de
Mark Carney il n’était question que
de
proportions car en montants absolues
les investissements sont en croissance
constante. Les profits corporatifs sont
si imposants que les entreprises ne
parviennent pas à engager tout leur
capital profitablement. Les occasions
d’affaires ne font pas l’affaire, du
moins pas en quantité suffisante pour
absorber tout cet argent inemployé qui
sommeille dans les coffres des banques.
Le
ratio dividendes/investissements
pour les grandes entreprises canadiennes
dénote une augmentation depuis le début
des années 1980. Il n’en demeure pas
moins qu’à 35%, ce ratio montre que les
dividendes distribués sont moins élevés
que les investissements! Il y a bien
investissement – mais pas
suffisamment selon l’ex-président de la
Banque du Canada.
Dans son
rapport d’octobre 2013 la Banque du
Canada laisse entendre que «Les
investissements des entreprises
canadiennes sont présentement élevés en
pourcentage du PIB». Depuis 2010
les données de Statistique Canada
montrent une reprise des investissements
(Graphique 1. Formation de capital fixe
c’est-à-dire investissements en
machinerie, en énergie, en usine et en
infrastructure industrielle).
L’ex-Président de la Banque du Canada
était
donc dans l’erreur ? Pas du tout.
Mark Carney connaissait très bien
ces données, il souhaitait simplement
signifier que ce n’était pas assez.
Graphique 1
Investissements privés au Canada (Statcan)
Source :
http://minarchiste.files.wordpress.com/2013/11/statcan_investissements.png
Le banquier des banquiers indiquait
simplement que l’État bourgeois est en
faillite et ploie sous le poids de sa
dette souveraine (fédéral, provincial,
municipal) et si les rentiers
capitalistes n’y prennent garde – compte
tenu que les ouvriers ont déjà été
saignés à blanc et les autres salariés
tout autant, et que la petite-bourgeoise
y passe aussi
–
l’État toujours en manque de rentrée
fiscale
pourrait être tenté de hausser
les impôts sur le capital et sur les
dividendes versés aux particuliers afin
de combler ses déficits léonins. Les
rentiers riches pourraient être les
prochains sur la liste et il est du
devoir du commis
Carney de les en aviser.
Un économiste
canadien portant le pseudonyme de
Minarchiste observe que : « La
proportion plus élevée de dividendes est
une chose tout à fait normale dans une
économie mature dont la population est
vieillissante. N’est-il pas normal que
les opportunités d’investissement soient
moindres qu’il y a 40 ans dans les pays
développés ? Oui, il y a toujours des
investissements à faire pour améliorer
le capital productif, mousser
l’innovation technologique, améliorer
l’efficience et la productivité et
poursuivre la progression de notre
niveau de vie, mais pas autant qu’avant.
» (3).
Qui
s’étonnera de notre étonnement de ne pas
observer cette augmentation du niveau de
vie des quelque 3 400 000 salariés
québécois, non plus que des 15 400 000
salariés canadiens, non plus que des 1
200 000 chômeurs canadiens, dont 50% ne
retirent aucune assurance chômage et ont
recours au bien-être social (4)? Mais où
va donc toute cette prospérité?
Quand la spoliation des pays émergents
devient œuvre philanthropique
Le
Minarchiste, grand sophiste, nous
indique une piste pour cambistes
qu’auraient empruntée le capital de
risque et les randonneurs capitalistes à
travers la jungle de la reprise
économique : «Les
économies capitalistes ont accumulé une
bonne quantité de capital productif
depuis la révolution industrielle, c’est
maintenant au tour des économies
postsocialistes d’en bénéficier et de se
sortir de la pauvreté».
Tiens donc,
nous ne savions pas que les pays
proto-socialistes d’Europe, d’Afrique et
d’Asie étaient engagés dans une phase de
croissance économique ? Serait-ce les
hausses d’exportation d’héroïne et de
stupéfiants, les ventes d’armes russes,
tchèques, slovaques; la croissance du
trafic des blanches à destination du
«marché» occidental de la traite; ou
l’augmentation de l’émigration
d’esclaves salariés clandestins par
containers et par rafiots meurtriers qui
justifie l’enthousiasme de l’économiste
en herbe ?
Par ailleurs, nous avons observé
nous aussi que les investissements
occidentaux se sont accrus en Chine et
au Vietnam notamment. Toutefois, ces
investissements des corporations
occidentales sont comptabilisés dans les
chiffres du capital toxique à valoriser
(Graphique 1).
Ce que notre
économiste
Libertarien admet candidement au
paragraphe suivant : «ce
qu’on constate en observant les flux
d’investissement est que ces dividendes
sont réinvestis dans les pays émergents.
Les fonds d’actions nord-américaines (…)
sont les fonds «globaux» et
«internationaux» qui gèrent l’épargne.
Nous observons donc une migration de
capital des pays développés vers les
pays en développement, où les
opportunités de rendement sont
supérieures. Ces capitaux aideront ces
pays à «émerger» et à se développer une
base de capital productif qui fera
augmenter leur niveau de vie (…) ces
pays s’enrichissent – et cela fait
baisser les inégalités mondiales.»
(5). Merveilleux l’altruisme des
milliardaires canadiens, américains et
européens en faveur du nivellement des
inégalités tiers-mondistes
«Tous les exploités sur un pied
d’égalité, voilà l’équité du bourgeois
gentils homme».
Le Président
de la
Bank of Canada tire la sonnette
d’alarme sur les
600 milliards de dollars d’encaisse
non distribués (en France les chiffres
sont plus imposant), qui risquent
d’attiser la convoitise du Ministre des
Finances, tandis que l’économiste en
herbe argue que la balance des immenses
profits engrangés chaque année à la
sueur du front des ouvriers et des
salariés est intelligemment réinvestis
dans les «sweat chops» d’Asie où le
grand capital monopoliste trouve
désormais de la main-d’œuvre bon marché,
plus docile à piller qu’en pays
occidental où les chômeurs désœuvrés,
les retraités paupérisés, les
petits-bourgeois menacés dans leur
intégrité et les étudiants-travailleurs
sous-payés sont invités à pavoiser en
faveur de la prospérité partager avec
leurs frères de pauvreté entassés dans
les bidonvilles à
Dacca, à
Shanghai, à
Johannesburg et à
Bombay surpeuplée.
«Ainsi,
les Nord-Américains investissent de plus
en plus en Europe de l’Est, en Chine, en
Inde, en Australie, au Brésil, au
Mexique et même en Afrique. Cela est non
seulement normal, c’est aussi fort
souhaitable ! Aux 18e et 19e siècles, le
capital britannique a permis aux
États-Unis (et au Canada) de se
développer en finançant leur capital
productif. (…) le capital des pays du G7
permettra aux pays émergents "d’émerger"
de la misère. C’est d’ailleurs pourquoi
les inégalités mondiales sont en baisse,
le capital des pays riches aidant les
pays pauvres à rejoindre leur niveau de
vie.» (6).
Les
inégalités sociales sont en hausse
depuis que le capital financier produit
de la richesse toxique «ectopique»,
totalement en dehors des circuits de
production de la valeur, et depuis que
les milliardaires sont toujours plus
riches et les salariés chaque jour plus
pauvres. Il est vrai que les pauvres
d’Occident se rapprochent peu à peu des
conditions de vie des pauvres des pays
du Tiers-monde, enfer d’extraction et de
spoliation. C’est ainsi que l’écart
rétrécit entre le mendiant occidental et
le travailleur pauvre oriental et
africain, mais peut-on parler de
diminution des inégalités mondiales ? De
plus, quelle
belle façon de présenter
l’externalisation et la délocalisation
industrielle qui détruit les emplois au
Canada, en France et dans tout
l’Occident, fait diminuer les salaires
et augmenter la misère de tous les
prolétaires, pour aller exploiter les
ouvriers paupérisés des autres contrées.
Par rapport
au constat de
Mistinguett Minarchiste, saviez-vous
que les salaires de misère (25 dollars
par mois) payés aux esclaves salariés du
Bengladesh ont garanti le niveau
de vie des salariés d’ici?
Les profits mirobolants tirés des
pays émergents et rapatriés par les
entreprises impérialistes occidentales
(rapatriement infiniment supérieurs aux
donations de charités consenties à ces
pays) ont permis à ces dernières de
maintenir en l’état les salaires de
plusieurs travailleurs
occidentaux…jusqu’à présent du
moins…mais c’est maintenant terminé,
dorénavant tous les salariés seront
pressurés.
Mais voilà que ce qui devait
arriver – arriva. À force de délocaliser
les usines – de transférer les emplois
vers les pays pauvres – ce sont les
emplois au Canada, en France, qui
périclitent –. Le travail industriel se
raréfie alors qu’explose l’emploi dans
les services mal payés (entretiens
général et ménagés, auxiliaires
médicales, gardiennes et puéricultrices,
restauration rapide, hôtellerie,
commerces de détail, taxi et transport,
fonctionnaires des services publics et
parapublics - 65% des emplois au Canada,
c’est pire en France). Heureusement, les
emplois bien payés du quaternaire
financier, de gestion et d’innovation
ont aussi augmenté mais il n’est pas
certain que ceux-là ne déménageront pas
vers les grands centres financiers
internationaux, de recherche/
développement et de management financier
concentrés et sophistiqués dans des
mégapoles mondiales New-York, Los
Angeles, Shanghai, Hong-Kong, Bombay,
Paris, Londres, Berlin, Pékin.
Les banques construisent le nid du
crédit qui les discrédite
Une fois
l’inflation retranchée la masse
salariale globale diminue si bien que la
consommation et les marchés stagnent en
métropole occidentale, phénomène de
contraction des marchés que le crédit à
la consommation tente de compenser
en faisant dépenser aux consommateurs
d’aujourd’hui l’argent que le
travailleur-chômeur de demain ne gagnera
pas… Le vaste marché de consommation
occidental est en sursis, ce
qu’appréhendent les banques et les
entreprises monopolistes. En effet,
les occasions d’affaires se font rares
au pays de l’ex-prospérité et cela
malgré le rapatriement des dividendes
des oligopoles canadiens, français,
américains, qui retirent davantage des
pays émergents qu’ils n’y investissent
comme le souligne l’utopiste dans son
envolée lyrique.
«Quant aux
entreprises canadiennes, on ne devrait
pas être surpris qu’elles se
gardent une marge de manœuvre plus
grande suite à une crise financière
majeure durant laquelle les marchés des
capitaux se sont complètement fermés.
Cela démontre qu’elles ont appris leur
leçon. M.
Carney devrait approuver plutôt que
de ronchonner. De plus, la moitié des 25
entreprises mentionnées dans l’article
de Canadian Business comme ayant un
niveau élevé d’encaisse sont des
institutions financières qui ont dû
augmenter leur niveau de liquidité du
fait que la règlementation l’exige
depuis la crise de 2008 (règles de Bâle
3 et Solvency II) (7).
L’économiste
débutant (et ses mentors) a tout faux.
Les banques canadiennes ne maintiennent
pas un tel niveau d’encaisse pour se
prémunir contre le crédit toxique à haut
risque qu’elles émettent
quotidiennement. Ils leurs suffiraient
de restreindre l’accès au crédit pour
ceux qui à l’évidence ne pourront jamais
rembourser. Les banques facilitent
plutôt l’accès au crédit et accumulent
les encaisses sulfureuses pour quatre
raisons :
1) Premièrement, le jour où les banques
raréfieront le crédit elles paralyseront
aussitôt l’ensemble de l’économie, du
moins sa portion malsaine et
parasitaire.
2) Deuxièmement, la masse de capitaux
inemployés indique à l’évidence
qu’aucune opportunité d’affaires ne se
présente au capital affamé de dividende.
C’est le propre du capital financier que
de chercher à se réinvestir afin
d’accomplir un nouveau cycle de
valorisation pour une encaisse encore
plus importante. S’il ne le fait pas
c’est par manque d’occasions d’affaires.
3) Troisièmement, cette quantité énorme
de capitaux atteste que la masse
monétaire en circulation est
excédentaire – hypertrophiée – par
rapport à l’activité économique et la
productivité.
4) Quatrièmement,
autant de capital rapace en circulation
force chaque entreprise vorace à
conserver des liquidités afin de se
prémunir d’une OPA pugnace.
Trop d’argent
est à la poursuite de trop peu de
plus-value potentielle. Étrange n’est-ce
pas ?
Nous avons écrit tantôt que la masse des
profits étaient énorme et croissante.
Mais en fait c’est la masse monétaire
qui gonfle – sans être adossée à
une production tangible et sans marché
pour l’écouler si bien que l’argent
tourne à vide dans le circuit de la
finance sans passer (pour une partie du
moins) par le circuit de la production,
là où se construit la valeur d’échange.
Deux données
donneront une idée de l’ampleur de
l’arnaque monétaire toxique. Le montant
des transactions financières
internationales est
cinquante fois plus important que la
valeur totale du commerce international
portant sur les marchandises et les
services (8). Le volume des échanges
commerciaux dans le monde a été
multiplié par 17 entre 1948 et 1997 pour
une production globale qui n’a été
multipliée que par 6 seulement. Cette
hypertrophie commerciale est la
conséquence de la fragmentation du
procès de production des marchandises
qui sont fabriquées à la pièce dans
différentes contrées et assemblées à la
chaîne dans d'autres pays ateliers (9).
Actuellement,
la monnaie fictive – les encaisses et
les fonds de roulement des entreprises –
ainsi que les portefeuilles d’actions
des rentiers se construisent via le
circuit financier – et pour le bénéfice
exclusif de la sphère financière de
l’économie globalisée. Or ce
cycle financier, fictif en terme
productif, arrive à son terme de
fumisterie et il éclatera comme toutes
les bulles financières précaires. Ne
retenez qu’une constante: chaque bulle
boursière qui éclate fait davantage de
misère à l’économie capitaliste que la
précédente (10).
L’école économique
Minarchiste libertarienne de
l’Oncle Picsou
Abordons
maintenant un grand mythe que notre
Picsou Minarchiste propage en
prétendant le pourfendre. Il aborde le
sujet de la bourse et de
l’investissement par ces mots lourds de
suspicion : « Le corollaire de ce mythe
du réinvestissement des profits est que
chaque dollar investi à la bourse
devient en quelque sorte « inactif ».
Après tout, quand on achète des actions
d’une entreprise sur le marché boursier,
l’argent ne va pas directement à cette
entreprise pour financer ses
investissements, n’est-ce pas ? Cela
signifie-t-il que cet argent ne
contribue pas à la croissance économique
? (…) Disons que vous utilisiez votre
épargne pour acheter des actions de
Metro. (…) Cette entreprise mature
s’autofinance à l’aide de ses profits.
(…) vous contribuez donc à faire monter
le prix des actions de Metro (…)» (11).
De fait,
Metro inc. a si bien fait dans le passé
que la firme se trouve en situation de
quasi-monopole sur le marché québécois
de l’alimentation et qu’elle peut
augmenter ses prix régulièrement avec la
complicité de ses rares concurrents.
Voilà le bénéfice que nous – gens
ordinaires qui n’avons aucune façon
d’investir - connaissons du succès
financier de Metro incorporé.
Et
l’économiste
libertarien de s’enflammer : «
Tôt ou tard, l’argent finira par être
utilisé pour acquérir de nouvelles
actions ou obligations émises par une
entreprise qui a un projet
d’investissement à financer. Ainsi, même
si Metro n’obtient pas votre argent,
celui-ci sera investi dans la production
(…) Ou dans les nouveaux cinémas de
Cineplex. (…) l’argent injecté dans
la bourse finit toujours dans une
nouvelle émission de capital servant à
investir dans la production. Cette
épargne n’est pas destinée à finir sa
route dans la piscine de pièces d’or
d’Oncle Picsou!» (12).
Freinons
temporairement l’enthousiasme délirant
de notre agent de placement. Est-il
exact que votre argent (à supposer que
vous en ayez à placer) deviendra un jour
du « capital investi dans la production
»? Un investissement dans les cinémas
Cineplex est-il un placement dans la
production ? Non évidemment. Une
entreprise offrant des loisirs
cinématographiques dispute à ses
concurrents une partie des revenus des
salariés qui acceptent de se payer un
divertissement qui contribue à assurer
la reproduction sociale de leur force de
travail.
Cineplex commercialise du
divertissement et ne produit aucune
richesse. Il en est de même de
l’«industrie» de la loterie qui écume
les derniers deniers des salariés afin
de livrer 1,2 milliard $ de taxe au
gouvernement. Cette industrie ne produit
aucune richesse, que de la déconvenue.
L’économiste
Minarchiste s’est suffisamment
compromis. De
Metro à la Banque Nationale, de
Innergex à
Cineplex, la circonvolution est
spécieuse et suffisante. Permettez-nous
d’occulter cette gabegie. Pour quelle
raison les banques se sont-elles
surcompensées en liquidités au cours des
dernières années et pourquoi se
sont-elles encombrées de grandes
réserves monétaires depuis le dernier
krach boursier? C’est que, nonobstant
les règlements (Bâle 3 – Solvency II) –
grâce aux cartels de gestion des fonds
mutuels, et
la Banque Nationale du Canada et
la Caisse de Dépôt et de Placement du
Québec – des milliards de dollars des
épargnes des gens ordinaires se sont
retrouvés non pas chez Suncor, Metro ou
Innergex , mais dans des «produits
dérivés toxiques», appellation pudique
pour désigner des investissements
sulfureux – frauduleux qui un jour ont
explosé à la face de leurs vendeurs et
de leurs acheteurs et le feront encore
prochainement. Bref, des milliers de
petits épargnants ont tout simplement
été expropriés de leurs deniers sous
forme d’hypothèques surévaluées et de
placements absolument improductifs.
D’autres scandales
Madoff
et d’autres scandales Norbourg se
préparent (13).
Si tant
d’argent (600 milliards $) demeurent en
rade – non investis – c’est tout
simplement que les opportunités de faire
fructifier et de valoriser la plus-value
font défaut. Sachez que chaque
capitaliste maudit cette conjoncture
économique mais il n’y peut rien car ce
système économique anarchique et
archaïque – tout le contraire de ce que
le spécialiste pontifie – est en panne
et la crise qu’ils appréhendent se
rapproche alors que le monticule de
leurs avoirs en papiers frimés ne vaudra
bientôt pas davantage qu’un château en
Espagne. Le gouvernement aura beau taxer
et surtaxer le manant pour transférer
autant de capitaux soi-disant
générateurs d’emplois; le gouvernement
pourra réduire les tarifs d’électricité
pour les entreprises milliardaires et
les augmenter pour les consommateurs
débonnaires; il pourra laisser les
profiteurs saccager la Terre mère,
pourtant rien n’y fera. La prospérité
économique ne sera pas au rendez-vous et
l’encaisse corporatif fondra comme neige
au mois d’août.
Mark Carney savait que la seule
façon de planquer ce capital insolent
c’était de le transformer en moyens de
production ou en immobilier. Les
capitalistes sauront-ils entendre la
voix de leur maître banquier ?
La semaine prochaine
:
L’accord Iran-USA sur le nucléaire
POUR LES ÉDITORIAUX ROBERT BIBEAU
www.robertbibeau.ca/palestine.html
(1)
http://centpapiers.com/mythe-les-entreprises-ne-reinvestissent-pas-suffisamment-leurs-profits./
et
http://www.canadianbusiness.com/economy/dead-money/
(2)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/lillusion-du-plein-emploi/
(3)
http://centpapiers.com/mythe-les-entreprises-ne-reinvestissent-pas-suffisamment-leurs-profits./
et
http://affaires.lapresse.ca/economie/macro-economie/201005/26/01-4283886-hausse-du-nombre-de-salaries-au-canada.php
(4)
http://www.collectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk3/ftp04/NQ65423.pdf
(5)
http://centpapiers.com/mythe-les-entreprises-ne-reinvestissent-pas-suffisamment-leurs-profits./
et
http://minarchiste.wordpress.com/2012/11/07/les-inegalites-mondiales-sont-en-baisse/
(6)
http://centpapiers.com/mythe-les-entreprises-ne-reinvestissent-pas-suffisamment-leurs-profits./
(7)
http://minarchiste.wordpress.com/2013/11/07/la-dictature-du-capital/
(8) S.
Cordellier (2000). La mondialisation
au-delà des mythes. La Découverte. P.
75.
(9) T. Thomas
(2004) Mondialisation. Albatroz Paris.
95 pages. (page 59).
(10)
http://publications-agora.fr/pack/ssw3b/?code=ESSWP803&a=3&o=38&s=74&u=59913&l=614&r=MC&g=0
(11)
http://centpapiers.com/mythe-les-entreprises-ne-reinvestissent-pas-suffisamment-leurs-profits./
et
http://www.canadianbusiness.com/economy/dead-money/
(12)
http://centpapiers.com/mythe-les-entreprises-ne-reinvestissent-pas-suffisamment-leurs-profits./
(13)
http://www.rcmp-grc.gc.ca/scams-fraudes/inv-fra-fra.htm
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