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Blog DDV
Halte à l'acharnement Mr le Président !
Rezeid
Vendredi 29 janvier 2010
Dominique de Villepin a été informé de
l'appel sur le plateau de RMC, à quelques minutes de son passage
à l'antenne. Sur les ondes, l'ancien chef du gouvernement accuse
d'emblée le chef de l'État "de poursuivre son acharnement". "Je
connais bien Jean-Claude Marin pour savoir que ce n'est pas sa
décision. Il décide, dit-il, de faire appel mais c'est une
décision de Nicolas Sarkozy", affirme Dominique de Villepin, qui
s'en prend une nouvelle fois directement au chef de l'État.
"Nicolas Sarkozy préfère
persévérer dans son acharnement et sa haine plutôt que d'assumer
sa fonction." Et Dominique de Villepin d'évoquer "un
détournement de la fonction présidentielle, un détournement du
pouvoir". "Je regrette que ce spectacle pitoyable soit donné aux
Français, je regrette que la justice soit instrumentalisée",
renchérit-il.
"C'est une décision
qui fait date (...) Le verdict du tribunal marquait le triomphe
de la justice sur la politique. Cette décision aurait mérité
d'être méditée par le parquet, par la garde des Sceaux et par
Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas un grand jour pour la politique",
lance Dominique de Villepin, qui préfère se concentrer sur
"l'avenir". Entendez être une alternative au chef de l'État en
2012, lors de la prochaine présidentielle.
"Je ne tomberai pas dans le piège tendu ce matin par Nicolas
Sarkozy de la rancoeur et de la haine (...) Cela me renforce
dans le devoir qui est le mien de me battre pour les Français.
Quand au sommet de l'État la personne fait défaut il faut que
d'autres portent le fardeau du pouvoir"
Pour les syndicats USM et SM, l'appel laisse soupçonner
une pression politique
Les syndicats de
magistrats USM (majoritaire) et SM (gauche) ont estimé vendredi
que l'appel du parquet dans le procès Clearstream était entaché
d'une forte suspicion de pression politique et ils ont renouvelé
leur appel à "couper le lien" entre parquet et pouvoir. "Je ne
sais pas si (le procureur de la République de Paris, Jean-Claude
Marin) a fait appel sur ordre de l'Élysée, comme le laissent
entendre les avocats de (Dominique de) Villepin", a déclaré à
l'AFP Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des
magistrats (USM).
"Ce qui me gêne, encore une fois, c'est que comme d'habitude,
les suspicions sont généralisées sur les décisions prises par le
parquet, parce qu'il est dépendant du pouvoir politique." "C'est
navrant, parce que c'est l'image de la justice qui en est
éclaboussée. Il faut couper le lien entre le parquet et le
pouvoir politique, voilà c'est tout", a-t-il ajouté.
"Parlé en haut lieu
de l'éventualité d'un appel"
"Je ne peux pas imaginer qu'on n'ait pas
parlé en haut lieu de l'éventualité d'un appel", a de son côté
déclaré à l'AFP Clarisse Taron, présidente du Syndicat de la
magistrature (SM). "Je ne sais pas si M. Marin a reçu des
instructions, mais je constate que ça permet à M. Sarkozy de se
montrer magnanime en disant je ne fais pas appel, et d'obtenir
la poursuite de cette procédure contre son adversaire
politique", a souligné Matthieu Bonduelle, secrétaire général du
SM.
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