Madaniya
La confrérie des Frères Musulmans :
Un vestige de la guerre froide ? 3/3
René Naba
Photo:
D.R.
Mardi 23 décembre 2014
Le déni de réalité,
un danger mortel pour les Frères
Musulmans
Paris – Le
«printemps arabe» marquera l’apogée de
la confrérie avec un président
démocratiquement élu dans le plus grand
pays arabe, l’Egypte, un pays charnière
du Maghreb; la Tunisie, habituelle
plaque tournante de l’espionnage franco
israélo américain dans leur escarcelle,
sous la couverture d’un ancien opposant
Mouncef Marzouki; un allié de
taille en Turquie avec le néo islamiste
et sa diplomatie néo-ottomane, Recep
Tayyip Erdoğan, et un crésus à la clé,
l’Emir du Qatar. Pour la deuxième fois
de son existence tumultueuse, la
confrérie des «Frères Musulmans» se
retrouvait aux portes du pouvoir dans un
contexte radicalement bouleversé.
Un an plus tard,
elle retombait à son périgée. Il aura
suffi en effet d’un an de pouvoir pour
fracasser le rêve longtemps caressé d’un
4eme Califat, qui aurait eu pour siège
l’Egypte, le berceau des «Frères
Musulmans», devenue de par l’éviction
brutale du premier président membre de
la confrérie, la tombe de l’islamisme
politique.
Le Califat
constituait en fait une supercherie
lorsque l’on songe à toutes les bases
occidentales disséminées dans les
monarchies arabes, faisant du Monde
arabe la plus importante concentration
militaire atlantiste hors des Etats
Unis. Dans un contexte de soumission à
l’ordre hégémonique israélo-américain,
le combat contre la présence militaire
atlantiste se devait d’être prioritaire
à l’instauration d’un califat. Et le
califat dans sa version moderne devait
prendre la forme d’une vaste
confédération des pays de la ligue arabe
avec en additif l’Iran et la Turquie
soit 500 millions de personnes, des
réserves énergétiques bon marché, une
main d’oeuvre abondante. En un mot un
seuil critique à l’effet de peser sur
les relations internationales. Faute
d’un tel projet, en présence des bases
de l’Otan, le projet de restauration du
califat relève d’une supercherie et d’un
trafic de religions.
Les Frères
Musulmans qui avaient subverti du fait
de leur discipline et de leurs
considérables moyens financiers le
déclic populaire contestataire enclenché
par des franges de la société informelle
arabe, auraient dû tenir compte de la
diversité de la population égyptienne et
non d’imposer à une population frondeuse
une conception rigoriste de la
religion.
L’Egypte, épicentre
du Monde arabe, est diverse. Le premier
président néo islamiste démocratiquement
élu aurait dû se pénétrer de cette
réalité plutôt que de mener une
politique sur une base sectaire.
Les Frères
Musulmans n’ont pas su mettre à profit
leur holdup up sur le pouvoir en
proposant un projet de dépassement des
clivages antérieurs en ce que Morsi
n’aurait jamais dû oublier le conflit de
légitimité historique qui oppose l’armée
aux Frères Musulmans depuis Nasser
(1952). Il en paiera le prix de sa
tardive adaptation au principe de
réalité et des rapports de force.
Ployant sous le
fardeau de l’inflation et de la pénurie,
sans perspective d’avenir, sans la
moindre percée politique, à la remorque
de la diplomatie islamo atlantiste, dans
la crainte de la menace de strangulation
que fait peser sur l’Egypte le projet de
percement d’un canal rival israélien au
Canal de Suez, le Canal Ben Gourion, le
peuple égyptien, pour la deuxième fois
en trois ans, déjouant tous les
pronostics, particulièrement les
universitaires cathodiques, a créé la
surprise, dégommant des palais nationaux
ce président néo islamiste. Avec
le consentement et le soutien actif de
l’armée et surtout des plus hautes
autorités religieuses musulmanes et
chrétiennes du pays.
L’Egypte est
diverse: deux siècles aurapravant, sous
les Fatimides, elle était chiite. Et les
Coptes, des arabes chrétiens, une
population consubstantielle à l’Histoire
du pays. L’Histoire tout comme la
population s’est constituée par
sédimentation. Si de nos jours, la très
grande majorité de la population est
musulmane sunnite, cela ne suffit pas à
faire une politique. Une politique
sunnite n’existe pas en elle-même. Elle
se fait en fonction du legs national. Il
serait insultant au génie de ce peuple
de le réduire à une expression basique
d‘un islam rigoriste.
L’Egypte est le
pays de Nasser, d’Oum Kalsoum, mais
aussi de Cheikh Imam et de Ahmad Fouad
Najm, d’Ala’a Al Aswani, des
personnalités contestataires. Plutôt que
de promouvoir une politique de concorde
nationale, Mohamad Morsi a pratiqué une
politique revancharde. N’est pas Mandela
qui veut. Seule une politique de
rassemblement et non de division avait
une chance de réussir.
Au risque de
déplaire, les tombeurs de Morsi ont été
ses parrains historiques: l’Arabie
saoudite et les Etats Unis, dont il
portait la nationalité, à qui il a prêté
serment de loyauté en sa qualité
d’accrédité auprès de la NASA, l’agence
spatiale américaine. Deux parrains
qui lui ont servi de béquille pendant un
demi-siècle et l’ont remercié en ce
qu’il ne répondait plus à leurs
attentes. Il n’est pas indidférent de
noter que sa chute est intervenue dix
jours après la destitution de l’Emir du
Qatar dans une grande opéraiton de
nettoyage du printemps.
L’Arabie ne pouvait
tolérer deux théocraties, sur son flanc
nord l’Iran, un réformiste
démocratiquement élu, mais chiite, et
sur son flanc sud en Egypte, un
islamiste démocratiquement élu mais plus
grave sunnite. La négation de tout le
dispositif de la dynastie wahhabite
fondé sur l’hérédité et la loi de la
primogéniture.
Consciente de la
menace qui pesait sur elle, l’Arabie
saoudite a financé la construction d’un
barrage de retenue d’eau en Ethiopie,
privant l’Egypte d’une substantielle
quantité d’eau du Nil nécessaire à son
irrigation. L’Arabie saoudite, un pays
arabe, musulman et rigoriste tout comme
les frères Musulmans. La déstabilisation
de Mohamad Morsi par l’Arabie saoudite
est la preuve éclatante qu’il ne saurait
y avoir une politique sunnite en soi. En
témoigne, la Turquie, l’alliée
stratégique d’Israël.
Le grand écart, un
exercice dans lequel excellaient les
Frères Musulmans, était difficile à
assumer longemps: Il n’est pas possible
en effet de réclamer la criminalisation
de la normalisation avec Israël et se
fourrer dans les jupons de l’AIPACC.
Soixante ans d’opposition démagogique
ont trouvé leur conclusion dans le
pitoyable épilogue de la mandature Morsi.
Luxe de raffinement ou de perfidie, sans
doute pour bien marteler le message, les
protestataires ont mobilisé près de
vingt millions de manifestants, soit le
nombre d’électeurs que Morsi avait
recueilli lors de son élection
présidentielle.
Plutôt de
s’enfermer dans un déni de réalité,
Mohamad Morsi et les Frères Musulmans
devraient se livrer à une sévère
introspection de leur prestation
politique et admettre, enfin, qu’un
mouvement qui se veut un mouvement de
libération ne saurait être un allié des
occidentaux, les protecteurs d’Israël en
ce qu’il s’agit d’un positionnement
antinomique.
De la même manière,
autre vérité d’évidence, que l’on ne
saurait solliciter en permanence l’aide
d‘une grande puissance sans en payer le
prix un jour. Et que d’une manière
générale Morsi retiendra sans doute la
leçon de savoir qu’un satisfecit
occidental n’est jamais concédé que
lorque le récipendiaire aura acté un
reniement de soi. L’exemple de
Moammar Kadhafi en fait foi…… couvert
d’éloges en révélant aux occidentaux
tout un pan de la coopération
clandestine nucléaire inter arabe, avant
qu’il ne soit dégagé à coups de
Tomahawk.
Au pouvoir, les
Frères Musulmans auraient dû prendre en
compte des profondes aspirations d’un
peuple frondeur et tombeur de la
dictature, de même que les impératifs de
puissance que commande la restauration
de la position de l’Egypte dans le Monde
arabe. Faire preuve d’innovation, par le
dépassement du conflit idéologique qui
divise le pays depuis la chute de la
monarchie, en 1952, en une sorte de
synthèse qui passe par la réconciliation
de l’Islam avec le socialisme. Cesser
d’apparaitre comme la roue dentée de la
diplomatie atlantiste dans le Monde
arabe, en assumant l’héritage nassérien
avec la tradition millénaire égyptienne,
débarrassant la confrérie de ses deux
béquilles traditionnelles ayant entravé
sa visibilité et sa crédibilité, la
béquille financière des pétromonarchies
rétrogrades et la béquille américaine de
l’ultralibéralisme.
Sous la direction
de la confrérie, l’Egypte aurait dû,
enfin, prendre en outre l’initiative
historique de la réconciliation avec
l’Iran, le chef de file de la branche
rivale chiite de l’Islam à l’effet de
purger le non-dit d’un conflit de quinze
siècle résultant de l’élimination
physique des deux petits-fils du
prophète, Al-Hassan et Al-Hussein, acte
sacrilège absolu fruit sinon d’un
dogmatisme, à tout le moins d’une
rigidité formaliste.
L’Egypte fait face
à de manœuvres d’asphyxie (retenue d’eau
du Nil en Ethiopie, Canal Ben Gourion,
concurrentiel du canal de Suez), Morsi
aurait dû jouer de l’effet de surprise,
en retournant la situation en sa faveur
en levant le blocus de Gaza, un accord
que l’Egypte n’a même pas ratifié et
surtout normaliser avec l’Iran en vue de
prendre en tenaille tant Israël que
l’Arabie saoudite, c’est-à-dire les deux
des grandes théocraties du monde
Sur fond de
concurrence avec la mouvance rivale
salafiste, cette épreuve a été
infiniment plus redoutable que près de
soixante ans d’opposition déclamatoire
souvent à connotation sinon démagogique
à tout le moins populiste. Les Frères
Musulmans seraient donc avisés de se
livrer à une sérieuse étude critique de
la mandature Morsi, avant de se lancer
dans une nouvelle aventure dont toute
l’Egypte sera perdante. Pour le plus
grand bénéfice d’Israël et de l’Islam
wahhabite saoudien
Il est malsain de
tout rejeter sur les manigances
occidentales. Songeons à l’impasse du
Hamas, qui a déserté la Syrie, par
solidarité sectaire avec le djihadisme
erratique, désormais à la merci
d’un coup de bambou du Qatar.
Le coup de poignard
de l’Arabie saoudite dans le dos des
Frères Musulmans.
Conséquence des
revers de Syrie, une révolution de
palais, sous pilotage direct du Roi,
sest produite en Arabie saoudite,
entrainant l’éviction des postes de
responsabilité de toute une fratrie, le
clan Sultan, responsable au premier chef
du désastre saoudien, avec la promotion
concomitante des propres fils du roi
Abdallah, fait sans précédent dans les
annales du royaume.
Trois membres
éminents du clan Sultan, du nom de
l’inamovible patron du ministère de la
défense pendant trente ans, ont été
évincés par une série de décrets parus
le 14 mai 2014. Bandar Ben Sultan,
l’ancien chef des services de
renseignement, dégagé en février, a
ainsi entrainé dans sa disgrâce ses deux
frères, Salman Ben Sultan, son adjoint
opérationnel en Jordanie au sein du PC
intégré de l’alliance islamo atlantiste,
ainsi que leur frère ainé, Khaled Ben
Sultan, vice-ministre de la défense,
tous les deux déchargés de leurs
fonctions. Khaled Ben Sultan, l’ancien
interface du général Norman Schwarzkoff
lors de la première guerre contre
l’Iran, en 1990-1991, est propriétaire
du journal Al Hayat. Son fils avait fait
l’objet d’une interception spectaculaire
de la police new yorkaise, l’été 2013,
verbalisé, menotté et plaqué à terre,
pour «stationnement abusif et rébellion
à agent de la force publique ayant
autorité». Salman, lui, a longtemps été
le plus proche collaborateur de son
frère Bandar du temps où son ainé
occupait le poste d’ambassadeur d’Arabie
saoudite à Washington.
Dans la guerre de
Syrie, il dirigeait depuis Amman
(Jordanie), le PC opérationnel du bloc
islamo-atlantiste groupant l’Arabie
saoudite, les Emirats arabes Unis, la
Jordanie, les Etats Unis, la France, le
Royaume Uni et la Turquie, coordonnant
le ravitaillement en armes et munitions
des djihadistes, leur financement, leur
rétribution de même que leur transport
sur le champ de bataille.
La succession de
revers qui s’abat sur cette fratrie
apparaît parait comme la sanction d’un
échec de ce clan, longtemps détenteur du
secteur névralgique de la défense, de
surcroît pour le plus pro américain de
la configuration saoudienne.Les fils du
Roi aux commandes
Le roi,
octogénaire, de santé déclinante, a
ainsi verrouillé sa succession en
confiant à ses propres fils, les postes
clés du royaume, au prétexte de
sanctionner les responsables au premier
chef du désastre de Syrie.
Acteur-clé au
Moyen-Orient et premier exportateur
mondial de pétrole brut, le Roi
Abdallah, prudent et prévoyant, a ainsi
placé son fils aîné, Mout’eb au poste
stratégique de deuxième vice-président
du conseil, scellant l’ordre de
succession au bénéfice de son fils, sans
possibilité d’en modifier l‘ordre de
succession. Son deuxième fils, Mecha’al,
a été nommé gouverneur de la région de
la Mecque, la capitale religieuse du
royaume et son 3eme fils, Turki,
gouverneur de Ryad, sa capitale
politique et financière. La fratrie
Abdallah conserve dans son giron la
«Garde Nationale», traditionnelle
contrepoids aux forces régulières.
Ce tsunami dans
l’ordre successoral du royaume et son
ordre de préséance ne s’est accompagné
de la moindre compensation pour les
autres composantes de la famille royale,
particulièrement en faveur de l’autre
grande branche de la famille royale, le
clan Soudeiry, rivale historique du clan
Shammar, dont est issu le Roi Abdallah.
Le clan Soudeiry, du nom patronymique de
l’une des épouses du fondateur du
Royaume Abdel Aziz, groupait autour du
roi Faysal, ses six frères, le roi Fahd,
Le prince Sultan, ministre de la
défense, le prince Mohamad, ministre de
l’intérieur, le prince Salman,
gouverneur de Ryad, le prince Ahmad,
gouverneur de La Mecque ainsi que le
prince Abdel Rahman, ancien
vice-ministre de la défense. Les
héritiers du Roi Fahd, décédé en 2005,
ont été écartés de la scène publique, en
l’espace d‘un an, sans susciter la
moindre protestation, tant leur
inaptitude au pouvoir était manifeste:
Abdel Aziz Ben Fahd, ministre d’état
sans portefeuille et ancien partenaire
en affaires de l’ancien premier ministre
libanais Rafic Hariri, a été démissionné
du gouvernement, sans autre forme de
procès, déconsidéré par les gazouillis
d’un mystérieux délateurs au nom de «Moujtahed».
Son frère Mohamad, lui, a été relevé de
ses fonctions de gouverneur de la région
orientale du Royaume, la zone
pétrolifère de Zahrane. Tous deux sont
désormais mal placés dans la course à la
succession. Le prince Turki Ben Salman,
président d’un important groupe de
presse saoudien, le groupe «As Chark Al
Awsat», et propre fils du prince
héritier Salman, a été dégagé de ses
responsabilités le 6 avril 2014.
La propulsion des
fils du Roi aux commandes de l’état
s’est accompagnée d’une importante
promotion d’officiers supérieurs à la
tête des états-majors des trois armes
(air terre mer). Question sans doute de
s’assurer l’allégeance du commandement
interarmes saoudien longtemps aux mains
du Clan Sultan :
http://www.al-akhbar.com/node/20652
L’Arabie saoudite,
le foyer de la contre-révolution arabe.
A grand renfort de
pétrodollars, l’Arabie saoudite a lancé
une vigoureuse contre offensive
politique pour neutraliser les effets
des soulèvements populaires arabes,
forgeant un glacis diplomatique autour
des pétromonarchies par l’adjonction du
Maroc et de la Jordanie, injectant
quantités de dollars aux organisations
islamistes arabes, en Egypte pour
inciter le courant salafiste à se rendre
maitre de la contestation populaire, en
Syrie pour déstabiliser le régime de
Bachar Al-Assad. Sans crainte du
ridicule, Ryad a même été jusqu’à sommer
la Syrie de procéder à des réformes,
sans se rendre à quelle point cette
exhortation était malvenue en ce qu’elle
plaçait la monarchie saoudienne, qui
passe pour être parmi les plus
autoritaires du monde, en porte à faux
avec les aspirations de son propre
peuple, dont elle bride ses plus
élémentaires libertés, particulièrement
la conduite des femmes au volant.
Talonnée par la
Turquie, qui se propose de devenir le
pôle de référence régionale sur la base
de sa diplomatie néo ottomane, la
dynastie wahhabite, le foyer de
l’intégrisme entend fédérer les états
arabes non pas contre Israël, dont il
est le principal bénéficiaire de ses
coups de butoir contre le noyau dur du
monde arabe, mais contre l’Iran chiite,
parvenue au rang de puissance du seuil
nucléaire en dépit d’un embargo de
trente ans, dont il projette d’en faire,
après l’Egypte nassérienne dans la
décennie 1960, et l’Irak baasiste dans
la décennie 1980, un nouvel abcès de
fixation en vue de détourner la foudre
qui risque de s’abattre sur la dynastie
wahhabite.
L’interview à la
télévision israélienne de l’ancien Vice
président syrien, Abdel Halim Khaddam,
transfuge baasiste allié des Frères
Musulmans, la participation de la
branche syrienne des Frères Musulmans à
un colloque de l’opposition syrienne à
Paris, en juillet 2011, sous l’égide de
Bernard Henry Levy, le fer de lance de
la stratégie médiatique israélo
américaine sur le théâtre européen,
ainsi que le rôle de ministre occulte
des affaires étrangères assumé par le
philosophe français auprès de la
rébellion libyenne ont jeté un voile de
suspicion sur les motivations profondes
de la confrérie.
Quarante deux ans
de coopération stratégique avec les
Etats-Unis ont débouché sur la
judaïsation quasi complète de Jérusalem,
la colonisation quasi-totale de la
Palestine, l’implosion de l’Irak et la
perte du pouvoir sunnite à Bagdad, le
démembrement du Soudan par l’aménagement
d’une enclave pro israélienne à
l’embouchure du Nil, l’implosion de la
Libye, sans pour autant que l’Arabie
saoudite ne remette en question sa
collaboration avec le Grand protecteur
d’Israël, la caution de tous ses passes
droits.
Le meilleur allié
des pays occidentaux contre le
nationalisme arabe et son partenaire
essentiel dans l’implosion de l’Union
soviétique, via la guerre d’Afghanistan,
est, paradoxalement, le plus stigmatisé
en la personne du petit fils d’un des
fondateurs Tareq Ramadan par les
intellectuels les plus pro américains de
la scène européenne comme en témoignent
les imprécations quasi quotidiennes de
Sainte Catherine Fourest contre «Frère
Tariq».
Des informations de
presse ont fait état, de manière
répétitive, de contacts entre les Frères
Musulmans (FM) et l’administration
américaine visant à la réhabilitation
politique de la l’organisation pan
islamique, particulièrement active alors
en Egypte et en Libye, depuis le coup de
force de l’Otan, de même qu’en Syrie,
dans une moindre mesure en Tunisie, et
dont la branche palestinienne n’est
autre que le Hamas. La levée de
l’ostracisme qui frappait la confrérie
était destinée à s’assurer sa
coopération dans la stratégie américaine
et compenser quelque peu l’impéritie des
Etats-Unis dans la zone, du fait de son
impuissance face à Israël en ce qui
concerne le gel de la colonisation et la
relance des négociations
israélo-palestiniennes.
La rencontre, en
Mai 2011, au Caire du ministre français
des affaires étrangères, M. Alain Juppé,
avec des représentants de la confrérie,
ressortissait d’un tel schéma, dont le
terme ultime devait être, selon le
schéma américain, la mise en parenthèse
de l’hostilité de l’organisation pan
islamique à l’Etat hébreu.
Le choix d’Israël
contre l’Iran
Sous couvert de
guerre contre le terrorisme, l’Arabie
saoudite a opéré un rapprochement
tangible avec Israël, criminalisant la
confrérie des Frères Musulmans, renouant
avec Mahmoud Abbas, dans une tentative
de renflouement de la question
palestinienne, la grande oubliée du
«printemps arabe», en vue d’accompagner
le règlement du conflit israélo-arabe
selon un schéma américain conférant un
statut minoré au futur état palestinien.
Mais la chute de la
place forte islamiste de Yabroud en
Syrie, le verrou de Damas, aux mains des
forces gouvernementales syriennes, le 15
mars 2014, le jour même du référendum du
rattachement de la Crimée à la Russie
traduit une exacerbation de la rivalité
des puissances entre le bloc atlantiste
et ses adversaires, à l’effet de fausser
les plans des Américains et de leurs
alliés saoudiens tant en Syrie que dans
l’hinterland stratégique de la Russie et
propulser l’ancien Empire des tsars au
rang d’interlocuteur fiable au niveau du
Monde arabe, longtemps diabolisé du fait
de l’athéisme marxiste soviétique.
La chute de Yabroud,
10 mois après le perte de Qoussayr,
devrait sécuriser les voies de
ravitaillement du Hezbollah libanais et
tarir quelque peu le flux djihadiste de
Syrie vers le Liban. Un tel
développement stratégique, tant sur le
plan militaire en Syrie que diplomatique
en Ukraine, devrait donner plus d’écho à
la retentissante mise en garde de
Mahmoud Abbas, dépité par le
comportement américain:
«Ne faites jamais
confiance aux Américains. Si vous voulez
récupérer vos droits, adressez-vous aux
Russes», a lancé le dirigeant
palestinien exacerbé par les nouvelles
requêtes américaines concernant de
nouvelles concessions palestiniennes en
faveur d’Israël. Pour le lecteur
arabophone, la totalité de cette
déclaration sur ce lien:
http://www.al-akhbar.com/node/202185
Ni l’offre du Qatar
de louer à des prix faramineux les deux
bases russes en Syrie, sur la
Méditerranée, ni la proposition
mirobolante de Bandar Ben Sultan d’un
partenariat énergétique entre l’Arabie
saoudite et la Russie, -un pacte de non
concurrence dans le domaine du pétrole
et du gaz, doublé d’un contrat militaire
de 14 milliards de dollars-, n’auront eu
raison du soutien russe à la Syrie en ce
que Moscou a voulu apporter, dans la
bataille de Syrie, au-delà des
considérations stratégiques, la preuve
de sa loyauté à l’égard d’un pays qui
aura été, avec l’Algérie, le seul allié
arabe fiable en dépit de l’effondrement
de l’empire soviétique. Pour le lecteur
arabophone, l’offre de Bandar à Poutine:
http://www.al-akhbar.com/node/191263
Soldant sans état
d’âme l’ère Bandar, l’ancien patron de
la nébuleuse islamiste, la dynastie
wahhabite pense avoir déblayé la voie à
la grande réconciliation saoudo
américaine, concrétisée par la visite à
Ryad de Barack Obama, fin mars, une
période correspondant à la reprise des
négociations irano américaines sur le
nucléaire iranien.
Dans un mouvement
de balancier, le royaume saoudien a
accordé le grand pardon royal à ses
enfants prodiges djihadistes,
diabolisant les Frères Musulmans, son
ancien pupille, et, dans un ultime
cadeau d’un roi octogénaire en phase
crépusculaire de son règne, le Roi
Abdallah a couplé cette démarche en
impulsant une refonte de l’archaïque
système éducatif saoudien, si
préjudiciable à l’image du Royaume, à
l’image de l’Islam et à la stratégie de
ses alliés du bloc atlantiste.
Au-delà des
rivalités de voisinage et des conflits
de préséance, la diabolisation des
Frères Musulmans, la matrice originelle
d’Al Qaida et de ses organisations
dérivées, apparait ainsi comme une
grande opération de blanchissement des
turpitudes saoudiennes et de
dédouanement de la dynastie à son
soutien à la nébuleuse du djihadisme
erratique depuis son apparition dans la
décennie 1980 lors de la guerre anti
soviétique d’Afghanistan.
Un parrainage qui a
valu à l’Irak d’assumer, par
substitution, la fonction de victime
sacrificielle d’un jeu de billard à
trois bandes, en 2003, en compensation
au châtiment de l’Arabe saoudite pour sa
responsabilité dans les attentats du 11
septembre 2001 contre les symboles de l’hyperpuissance
américaine.
Cette décision à
l’encontre d’une confrérie, qu’elle a
longtemps couvée, qui fut de surcroît
son instrument docile dans sa guerre
contre les régimes républicains du
versant méditerranéen du Monde arabe,
témoigne du brutal retournement de
situation à l’égard d’une organisation,
jadis portée au pinacle désormais vouée
aux gémonies.
A l’apogée de sa
puissance au début du «printemps arabe»,
en 2011, l’unique formation
transnationale arabe se retrouve à son
périgée trois ans plus tard, en butte
désormais aux coups de butoir conjugués
de son pays d’origine, l’Egypte, et de
son pays incubateur, l’Arabie saoudite,
les deux plus grands pays arabes, le
premier par sa puissance militaire, le
second par sa puissance économique.
La criminalisation
des Frères Musulmans s’est doublée, dans
la foulée, de l’inscription sur la liste
des organisations terroristes, deux
autres de ses excroissances, le Front As
Nosra de Syrie et l’Etat islamique en
Irak et au Levant (EIIL), et pour faire
bonne mesure, deux organisations
chiites, les rebelles zaïdites dits
Houthis du Yémen, et, naturellement, le
Hezbollah Libanais, le diable habillé en
Prada iranien. Elle a coïncidé avec le
grand chamboulement du personnel
diplomatique opérant sur le front de
Syrie avec la mise à l’écart d’une
personnalité majeure du conflit, Robert
Ford, le cerbère américain auprès de
l’opposition off–shore et l’évacuation
sanitaire du prince Bandar Ben Sultan,
de même que l’exfiltration vers le Qatar
du représentant français Eric
Chevallier, ancien chargé de mission
auprès de Bernard Kouchner, conséquence
des revers du camp atlantiste en Syrie
et du déferlement djihadiste qui s’en
est ensuivi.
Un tel ravalement
cosmétique devait doter les alliés
arabes du bloc atlantiste d’une image
bonifiée et offrir, dans l’esprit de ses
ordonnateurs, une meilleure exposition
médiatique à l’opinion internationale.
Mais c’était sans compter sur le
surgissement de Da’ech, fruit de la
copulation contre nature entre la grande
démocratie américaine et le royaume des
ténèbres saoudiens.
Cette crise, la
plus violente depuis la création du
Conseil de coopération du Golfe, il y a
trente ans, parait devoir entraver le
fonctionnement de l’ultime instance
régionale de coopération arabe encore en
activité.
En pointe dans le
combat de la contre révolution arabe, ce
syndicat des pétromonarchies du Golfe,
sous haute protection militaire
occidentale, parait devoir réduire sa
voilure, non seulement en raison de la
guerre entre les frères ennemis du
wahhabisme, mais aussi du fait du souci
du 6eme membre, le Sultanat d’Oman, de
se maintenir à l’écart de ce conflit
fratricide, cherchant auprès de l’Iran
un contrepoids à la prééminence du duo
saoudo qatariote au sein de cette
organisation. Un pont reliant Oman à
l’Iran devrait être édifié via le
détroit d’Ormuz concrétisant l’alliance
scellée à l’occasion de la visite du
président iranien Hassan Rouhani à
Mascate, le 12 mars 2014. Formé des six
pétromonarchies du Golfe, (Arabie
saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis,
Koweït, Qatar, Sultanat d’Oman), le
Conseil de Coopération du Golfe a été
mis sur pied dans la décennie 1970 au
moment de l’accession à l’indépendance
de l’ancienne côte des pirates, dans la
foulée du retrait britannique à l’Est de
Suez. Les six pétromonarchies abritent
chacune une importante base occidentale,
faisant de la zone la plus importante
concentration militaire atlantiste, hors
de l’Otan.
Que le Mufti de
l’Otan (87 ans) soit parvenu, au soir de
sa vie, à saborder les relations entre
les meilleurs alliés de l’Otan, ses
supplétifs dans la recolonisation du
Monde arabe donne la mesure de la
fragilité de cet édifice et de ses
adhérents.
Une guerre à
outrance entre La Mecque de l’Islam et
la Mecque des Frères Musulmans
La rivalité entre
Qatar et l’Arabie est historique quoique
feutrée. Elle remonte à la fondation du
royaume wahhabite au début du XX me
siècle, lorsque le Roi Abdel Aziz,
fondateur de la dynastie wahhabite,
avait ordonné le rattachement du Qatar à
la province saoudienne d’Al Hassa,
faisant de la principauté un département
de son royaume. Un contentieux résolu en
1965 à la suite de fortes pressions de
Haut-Commissaire britannique enjoignant
aux deux pays de ratifier un accord de
délimitation des frontières.
Le rebond de la
crise résulte tant du refus viscéral de
l’Arabie saoudite de cautionner des
coups d’état comme mode de changement de
régime au sein des pétromonarchies,
-comme ce fut le cas à deux reprises au
Qatar-, que de la volonté de Doha de se
soustraire de la tutelle de l’Arabie
saoudite, pesante sur le fonctionnement
du Conseil de coopération du Golfe. En
soutenant les Frères Musulmans, honnis
par la dynastie wahhabite et les
Houthistes du Yémen, le Qatar a exacerbé
les tensions entre les deux monarchies.
http://www.al-akhbar.com/node/202041
La mise à l’index
des Frères Musulmans tant par l’Arabie
saoudite qu’auparavant par l’Egypte a
fragilisé considérablement la branche
syrienne de la confrérie, un des
principaux vecteurs du combat anti Assad,
de même que les formations rigoristes
sunnites de Tripoli (Nord Liban), dont
les membres, tiraillés entre leurs
anciennes excroissances
djihadistes, -Jabhat An Nosra et
Da’ech-, paraissent devoir payer
le prix de ses divisions.
Les rencontres
répétées avec les dirigeants israéliens
de Turki Ben Faysal, leparrain originel
d’Oussama Ben Laden durant la guerre
d’Afghanistan, dans la décennie 1980,
tant à Monaco, le 10 décembre 2013, avec
son ancienne collègue du Mossad Tzipi
Livni, chargée des négociations avec les
Palestiniens, qu’à Davos, en février
2014 avec le président israélien Shimon
Pérès, de même que le déplacement à
Ramallah du prince Walid Ben Talal ont
constitué les signes avant-coureurs de
cette évolution. De même que
l’attribution par l’Arabie saoudite à
une société israélienne la
responsabilité de la sécurité du
pèlerinage à La Mecque et de l’aéroport
de Doubaï, le lieu même du meurtre du
dirigeant militaire du Hamas Al Mabhouh.
La maison-mère G4S
fournit non seulement des équipements de
sécurité aux colons dans les territoires
occupés palestiniens, mais participe aux
interrogatoires musclés de détenus
palestiniens dans plusieurs prisons
israéliennes. Dans le monde arabe, elle
emploierait 44 000 personnes dans 16
pays, notamment aux aéroports de Bagdad
et de Dubaï.
Outre l’intérêt
financier de ces contrats, la filiale
saoudienne de la société israélienne Al
Majal G4S peut disposer des relevés
d’identité de millions de pèlerins
musulmans, y compris leur photo et leurs
empreintes digitales.
A l’instar de son
rival du Qatar, la dynastie wahhabite,
pour la survie de son trône, a fait donc
le choix d’Israël contre l’Iran,
pourtant en phase ascendante……sous
couvert de lutte contre les Frères
Musulmans, dont l’alliance contre nature
avec le philo-sioniste Bernard Henry
Lévy tant en Libye que dans la bataille
de Syrie ne leur a été d’aucun secours,
de même que leur rôle de facteur de
nuisance des Etats Unis dans la zone
depuis la fin de la 2eme guerre
mondiale.
La centralité de
l’islam wahhabite dans la sphère
spirituelle musulmane ne saurait
souffrir la moindre compétition. Tel est
le message de la dynastie wahhabite aux
éventuels contestataires de son
leadership. Autrement dit, «plus
religieux que les wahhabites tu meurs».
Dans un contexte
exacerbé de surcroît par l’accession de
l‘Iran au statut de «puissance du seuil
nucléaire», la confrérie pouvait-elle
demeurer, sans dommage, la courroie de
transmission de la diplomatie saoudo
américaine? Sera-telle, du fait de la
scissiparité qui la menace, phagocytée
par la révolution?
Destituée en Egypte
après un an de pouvoir, mise à l’index à
Gaza en dépit du succès électoral de sa
branche palestinienne, le Hamas, sur la
défensive en Tunisie, débordée sur son
extrême droite par des groupements dont
elle a constitué l’ossature militaire et
idéologique (Al Qaida et Jabhat An Nosra),
la confrérie surmontera-t-elle sa pente
naturelle en cherchant à briguer des
responsabilités bonifiées par les
enseignements de ses errements longtemps
calamiteux pour l’ensemble de la sphère
arabo musulmane?
Au XX me siècle, à
l’apogée de la guerre froide, face à
l’ennemi officiel de ses parrains,
l’Union soviétique, les Frères Musulmans
ont parfaitement rempli leur mission,
contribuant à l’implosion de l’ogre
athée en Afganistan, et à la
déstabilisation de ses alliés arabes,
l’Egypte et la Syrie.
Au XXI me siècle,
l’ennemi à abattre est un pays musulman,
l’Iran chiite en voie de nucléarisation,
un défi autrement plus douloureux en ce
que la confrérie et la révolution
islamique iranienne ont constamment
veillé à observer un modus vivendi entre
leur deux systèmes politiques à
fondement religieux et, à leur décharge,
à prévenir les guerres instestines
interreligieuses, sur une base sectaire.
L’irruption du
dijihadisme salafisite takfiriste à
l’échelle planétaire, particulièrement
l’Etat Islamique, a changé la donne en
ce que le disciple se veut «incontrolable»,
dans son combat tous azimut, sa
sulfateuse omnidirectionnelle, aussi
bien contre les impies que contre les
rénégats. Une posture qui convient mieux
à la configuration géostratégique de la
zone et aux prédispositions mentales de
son parrain originel: la dynastie
wahhabite, engagé dans une politique de
la terre brulée pour la survie de son
trône.
Une alliance de
revers entre l’Iran et la confrérie des
FM pourrait prendre en tenaille leur
adversaire commmun saoudien, par un
dépassement de l’antagonisme chiite
sunnite. Un retournement qui rendrait
caduc le discours wahhabite et obsolète
l’instrumentalisation de son succédané
Da’ech.
Pour ce faire, il
incomberait auparavant aux Frères
Musulmans d’Egypte, la matrice de
l’organisation, de se purger de ses
scories, en s’amputant de sa branche
syrienne virusée par sa connivence avec
les groupements takfirites dans la
guerre de Syrie et qui menace de
gangréner l’ensemble de la confrérie.
Quelque soit le détenteur du pouvoir au
Caire, le maréchal Abdel Fatah Sissi ou
les Frères Musulmans, une convergence
entre l’Egypte et l’Iran réduirait
nécessairement la nuisance de la
triplette Israël-Turquie-Arabie
saoudite. N’est pas Clausewitz qui
veut.
Faute d’un sursaut
salvateur, à défaut d’une sérieuse
remise en cause de son mode opératoire,
à n’y prendre garde, le doyen des
mouvements fondamentalistes du Monde
arabe et musulman pourrait apparaître
rétrospectivement comme un vestige de la
guerre froide soviéto américaine… Avec
comme unique trophée les stigmates de
son parcours erratique, qui fera passer
dans l’histoire cette formation quasi
centenaire comme une NEO (Net Errors and
Omissions) par excellence de cette
séquence, comme il se dit dans la
comptabilité occulte des paradis opaques
saoudo-américains.
L’histoire
retiendra que le poignard dans le dos
des Frères Musulmans a été planté, non
par de mécréants laïcs, ou d’affreux
nationalistes arabes, voire même
d’horribles communistes, mais par un
régime théocratique se réclamant de la
même religiosité intégriste qu’eux. Le
commerce de la religion peut réserver,
parfois, de bien vilaines surprises.
Références
- Pour une
problématique de l’alliance de
l’Islam sunnite avec les Etats-Unis
d’Amérique depuis la fin de la II me
Guerre Mondiale, Cf à ce propos «Les
Révolutions arabes ou la malédiction
de Camp David» René Naba, Editions
Golias – Mai 2011.
- Les Frères
Musulmans ailleurs dans le Monde
arabe
Notes
- En Palestine,
la confrérie est représentée par le
Hamas (le Mouvement de la résistance
islamique créé en 1987), dont la
charte précise bien la filiation
avec «le Mouvement de la résistance
islamique, l’une des ailes des
Frères Musulmans en Palestine».
Vainqueur des élections législatives
de 2006, avec soixante quatorze
sièges contre quarante cinq pour le
Fatah, le gouvernement Hamas
d’Ismail Haniyeh sera tout de même
évincé par le président Mahmoud
Abbas en juin 2007, lorsque les
forces armées du Hamas ont pris par
la force le contrôle de la bande de
Gaza. La branche jordanienne des
Frères Musulmans (créée en 1942) est
le principal parti d’opposition du
pays, le seul parti politique
jordanien toléré par le roi Hussein,
sous le nom de « Front islamique
d’action».
- Au Soudan, Les
Frères Musulmans sont présents
depuis 1949 et ont pour chef Hassan
Al-Tourabi. Des partis islamiques
kurdes sont également plus ou moins
proches des Frères Musulmans.
- L’Union
islamique du Kurdistan est présente
au Parlement kurde, mais reste
minoritaire face à des partis laïcs
comme l’Union patriotique du
Kurdistan (UPK) du président irakien
Jalal Talabani, et le Parti
démocratique du Kurdistan de Massoud
Barzani, chef du district du
Kurdistan irakien.
- Ainsi que le
cri d’alarme de 36 ONG le 24 août
2011 au Caire qui dénoncent les
«successeurs du régime Moubarak et
leurs assauts répétés contre la
société civile et la liberté
d’association».
© madaniya.info - Tous droits réservés.
Publié avec l'aimable autorisation de
René Naba
Le sommaire de René Naba
Les dernières mises à jour
|