MADANIYA
Fouad Siniora: Le gouverneur de
l’ombre
du clan saoudo américain au
Liban
René Naba

Lundi 19 février 2018
1- Fouad
Siniora, un vizir qui se rêve à la place
du grand vizir.
La reconduction
dans ses fonctions de Saad Hariri, le
premier ministre libanais ancien captif
des Saoudiens, a quelque peu contrarié
les ambitions cachées du plus proche
collaborateur de son père sur le plan
financier, Fouad Siniora, aspirant
permanent au pouvoir.
Cheville ouvrière du bloc parlementaire
du parti de Saad Hariri «Al Mostaqbal»,
successeur de Rafic Hariri à la tête du
gouvernement libanais à son assassinat,
Fouad Sionira s’est rêvé une nouvelle
fois vizir à la place du grand vizir.
Candidat potentiel
à la succession de l’héritier failli en
cas de résignation du chef du clan
saoudo américain au Liban, ce gouverneur
de l’ombre passe pour être un des grands
corrupteurs de la vie politique
libanaise de par ses fonctions de
gestionnaire de fonds de son ancien
mentor, le milliardaire libano saoudien
Rafic Hariri.
Fidèle disciple de
l’économiste Milton Friedman de l’École
de Chicago, ce grand vizir contrarié est
un ardent partisan de la « stratégie du
choc » dans la pure tradition du «
capitalisme du désastre » théorisé par
l’altermondialiste Naomi Klein, pour le
plus grand bénéfice d’un
ultralibéralisme débridé. (1).
L’ancien directeur
financier de Rafic Hariri est en effet
détenteur des lourds secrets sur les
circuits de lubrification des rapports
politiques du milliardaire. La maîtrise
de ce dossier, particulièrement de la
liste des émargements, lui a conféré une
valeur dissuasive. Il en est conscient.
Ses obligés sans doute aussi.
Les piètres
performances de l’héritier du clan, Saad
Hariri, ont fait, bien qu’il s’en
défende, son délice, dont il en tirera
habilement profit pour valoriser ses
propres compétences.
En quatre ans de responsabilités
gouvernementales (2005-2009), le terne
directeur financier du groupe éponyme a
pris goût au pouvoir, et, à l’ombre des
coulisses, il préfère désormais les
projecteurs de l’actualité. Mais le
profil bas qu’il affectionne face aux
fauves de la vie politique libanaise
n’est qu’apparence.
Petrus et cigare de
la Havane relèvent désormais de son lot
quotidien, qu’il consommait,
régulièrement, au bien nommé Bar «Le
Cigare» du luxueux hôtel «Metropolitan»
de Sin El Fil, dans la banlieue
chrétienne de Beyrouth, en compagnie de
Detliv Mehlis, le premier enquêteur du
Tribunal Spécial sur le Liban, homme des
ténèbres s’il en est, et maître d’œuvre
des faux témoins que les deux hommes
sont suspectés d’avoir manigancé pour
les besoins de leur procès, contre les
adversaires du clan Hariri.
2- De la
corruption comme mode de gouvernement
Trois personnalités
syriennes de premier plan, Abdel Halim
Khaddam, Moustapha Tlass et Ghazi Kanaan
constituent à cet égard les trois plus
belles prises de guerre du tandem Hariri
Siniora
La «diplomatie du
carnet de chèques», maniée de tous temps
par les Saoudiens, via le tandem Hariri
Siniora, pour restaurer le pouvoir
sunnite tant à Beyrouth qu’à Damas aura
ainsi montré son indigence et ses
vecteurs, leur manque de consistance.
Les deux cautions
sunnites inamovibles du pouvoir
alaouite, pendant trente ans, le général
Moustapha Tlass, ministre de la Défense,
et Abdel Halim Khaddam, ministre des
Affaires étrangères, deux personnalités
de premier plan, présumées socialistes
du régime baasiste, céderont finalement
aux sirènes des pétrodollars saoudiens,
avant de se désintégrer
Le militaire
laissera convoler sa fille Nahed, une
belle tige de la société syrienne, vers
le septuagénaire marchand d’armes
syro-saoudien Akram Ojjeh, avant de
sombrer dans le comique d’un
problématique doctorat universitaire
parisien. Son fils Firas ralliera
l’opposition syrienne off shore
pétromonarchique, ponctionnant le
cimentier franco suisse Lafarge Holcin
pour s’assurer la pdrotection de Daech
dans le Nord de la Syrie.
Sur ce lien, les avatars du rejeton de
Moustapha Tlass, Firas, et sa connivence
avec le terrorisme islamique:
Khaddam, lui, en
diplomate laïc versera dans l’affairisme
Haririen et l’intégrisme religieux des «
Frères Musulmans », avant de se
carboniser.
Détail piquant,
l’homme en charge du dossier libanais en
Syrie pendant trente ans, celui-la même
qui était craint par les diverses
factions libanaises et redouté par les
chancelleries arabes et occidentales qui
tonnait la foudre et ordonnait les
accalmies, à ce titre responsable au
premier chef des dérives syriennes au
Liban, le vice-président de la
République Abdel Halim Khaddam, sera
promu comme sauveur suprême de la Syrie
et du Liban.
Il se retrouvera
relégué aux oubliettes de l’histoire
lâché par tous, y compris par ses
nouveaux alliés, l’organisation des
«Frères Musulmans», celle là même qui
s’était lancée à l’assaut du pouvoir, en
février 1982, en vue de faire trébucher
le régime baasiste dont il était un des
piliers, à quatre mois de l’invasion
israélienne du Liban.
Le bien nommé
Khaddam, dont le patronyme en arabe
signifie littéralement «le laquais»,
reniera singulièrement son militantisme
après avoir abusivement ponctionné le
Liban, opérant par cupidité la plus
retentissante reconversion de l’histoire
politique récente, finissant sa vie en
factotum de son coreligionnaire sunnite
libanais Rafic Hariri.
Amplement gratifié
de sa forfaiture d’un somptueux cadeau,
-la résidence du nabab pétrolier grec,
Aristote Onassis, sur la plus célèbre
artère de la capitale française,
l’Avenue Foch—le renégat devra livrer
bataille devant la justice française
afin de se maintenir dans les lieux,
alors que son pendant français, l’ancien
président Jacques Chirac avait droit à
un appartement avec vue sur Seine Quai
Voltaire à Paris.
Judas a trahi son Seigneur pour trente
deniers. D’autres trahisons valent
certes leur pesant d’or mais accablent
le renégat d’un discrédit pour
l’éternité.
Cf le lien du
fastueux mariage de la petite fille
d’Abdel Halim Khaddam à l’0péra de Paris
(Palais Garnier), en novembre 2017, aux
frais des contribuables libanais et
syriens qu’il a outrageusement
ponctionné; indice des graves
préoccupations sociales de ce grand
humaniste protégé de la France.
Quant au 3me
larron, le général Ghazi Kanaan, chef
des services de renseignements syriens
au Liban pendant vingt ans 1982-2004 et
commensal régulier de Rafic Hariri, il
s’infligera la sanction de sa forfaiture
à son bureau de ministre de l’intérieur
syrien pour avoir favorisé, en
contrepartie d’une gratification de 800
millions de dollars, la naturalisation
libanaise de plusieurs dizaines de
milliers de sunnites, en vue de
valoriser la comptabilité démographique
de la 3me grande communauté libanaise.
Déployés dans la
plaine de la Beka’a, ces naturalisés
serviront de vivier aux groupements
terroristes islamistes Jabhat an Nosra
et Daech , lors de la guerre de Syrie
(2011-2018). Sur ordre de ses
supérieurs, l’ancien vice roi du Liban
se donnera la mort, le 12 octobre 2005,
se soustrayant du coup à sa comparution
devant le Tribunal Spécial sur le Liban
chargé de juger les assassins de son
soudoyeur.
3 – L’Assassinat
de Rafic Hariri, la piste Khaddam-Ghazi
Kanaan.
Répliquant à un
ancien ambassadeur de France à Damas aux
connaissances approximatives, le
journaliste Richard Labévière, à
l’expertise reconnue sur le Moyen
Orient, soutient que «l’ami de Jacques
Chirac avait été vraisemblablement tué
par des Syriens, certes, mais pas par
ceux que l’on croit».
«A la mort d’Hafez al-Assad, Abdel Halim
Khadam est devenu président par intérim
du 10 juin au 17 juillet 2000, puis
vice-président avant de faire
brusquement défection et de s’installer
avec sa famille à Paris. Plusieurs
sources autorisées soupçonnent ce grand
dignitaire sunnite d’avoir préparé un
coup d’État contre Bachar avec l’aide de
Ghazi Kanaan (ancien chef des services
syriens au Liban) et de plusieurs
généraux de l’armée syrienne.
Avec l’appui de
plusieurs services étrangers, ce cercle
pro-saoudien aurait monté l’assassinat
de Rafic Hariri, persuadé qu’un tel
événement permettrait le renversement de
Bachar al-Assad et leur prise de
pouvoir.
Certes, l’histoire reste à écrire, mais
dans tous les cas de figures, Michel
Duclos devrait observer sur cette
affaire une prudence, un tantinet plus
diplomatique», écrit Richard Labévière
qui a beaucoup travaillé sur la
question, en réponse à Michel Duclos qui
avait commis un ouvrage sur le sujet.
Pour aller plus
loin, cf ce lien
4- Le veto
chiraquien
Redoutable sur le
plan local, cette force de frappe ne
saura cependant d’aucune utilité à Fouad
Siniora sur le plan international,
notamment pour forcer la sympathie de
Jacques Chirac, imperturbable en ce
domaine, qui le traitera constamment en
ce qu’il aura toujours été à ses yeux,
un simple employé de Rafic Hariri.
Sous la vigilance
sourcilleuse de la gardienne de la
légitimité haririenne, sa veuve Nazek
Hariri, qui l’exècre, avec, selon toute
vraisemblance, pour le Président de la
République française de l’époque, des
pensées émues pour son futur statut de
pensionnaire posthume de son bienfaiteur
assassiné.
Sur ce lien, le récit d’une Bérézina
diplomatique
http://www.renenaba.com/la-france-et-le-liban-le-recit-dune-berezina-diplomatique/
L’excès d’obséquiosité qu’affecte tant
Fouad Siniora relève de la comédie du
pouvoir. Au choc frontal, il préfère la
dissimulation, la manœuvre oblique, un
véritable mode de fonctionnement pour
cet homme sans relief, au physique
ingrat.
Il en a été ainsi
de la saisine du Conseil de sécurité de
l’ONU et de la ratification de la
convention dessaisissant le pouvoir
libanais de ses prérogatives pour la
conduite de l’enquête pénale et la mise
sur pied d’une structure ad hoc
internationale pour le jugement des
assassins présumés de Rafic Hariri.
Sournois, l’homme
avalisera la création du Tribunal
Spécial sur le Liban (TSL), par une
stratégie oblique de contournement, de
même que son financement…. Sans l’accord
du Parlement libanais, ni l’aval du
Président de la république, Émile
Lahoud, dépositaire des prérogatives
constitutionnelles en la matière.
Sous perfusion
permanente occidentale à l’instar du
palestinien Mahmoud Abbas et de l’Afghan
Hamid Kharzaï, l’homme qui module ses
discours d’une tonalité nationaliste
arabe est en fait un des plus zélés
préposés de l’ordre américano saoudien
au Liban, et, sur le plan économique, un
ferme partisan de la «stratégie du choc»
pour la promotion du «capitalisme du
désastre» pour le plus grand bénéfice
d’un ultralibéralisme débridé, dont le
projet immobilier SOLIDERE aura été
l’illustration la plus outrageusement
insolente.
A Saïda, dans cette
ville sunnite gangrenée par l’intégrisme
islamique que le courant wahhabite a
nourri notamment à sa périphérie dans
les camps de réfugiés palestiniens d’Ain
el Héloué et Miyeh Miyeh, pour
neutraliser le verrou du ravitaillement
stratégique du Hezbollah depuis Beyrouth
vers le sud Liban, l’homme s’est emparé
coup sur coup de la députation et de la
présidence du Conseil municipal, se
vivant d’ores et déjà comme un grand
vizir passé à la postérité.
Disposant d’un
vivier de fonctionnaires d’autorité
qu’il s’est appliqué à placer, en
quatorze ans de pouvoir, aux postes
névralgiques de l’économie, des finances
et la banque, il a contrôlé la
commission bancaire de blanchiment, via
son homme de confiance Abdel Hafiz
Mansour, la société financière Sokoline
via son associé Mayssar Soucar.
Il a réussi à
mettre la main sur la compagnie de fret
aérien TMA, via son homme de paille,
Mazen Bsat, véritable négrier du
transport aérien, la zone franche de
l’aéroport via Mohamad Zaydan, et les
communications via Abdel Moneim Youssef,
son homme au sein d’OGERO, la société au
comportement suspect, à la gestion
calamiteuse, gangrenée par les taupes
israéliennes. Abdel Moneim Youssef sera
degagé de ses responsabilités au retour
de Saad Hariri à son retour au pouvoir
en 2016.
Intransigeant sur
le plan communautaire, il considère que
l’insertion des Palestiniens du Liban
relève de la responsabilité sunnite dans
la mesure où la naturalisation de cette
population de trois cent mille
personnes, à majorité sunnite,
modifierait l’équilibre démographique en
faveur de sa propre communauté à l’effet
de la mettre en position de postuler à
la magistrature suprême.
Nouvel incubateur du chef milicien Samir
Geagea, dont il a été l’artisan de sa
résurrection politique, dans la foulée
de l’assassinat de Rafic Hariri, Fouad
Siniora constitue à lui seul un « shadow
cabinet », un gouvernement de l’ombre,
gardien non de l’orthodoxie haririenne,
mais de sa fidélité à la ligne la plus
intransigeante du néo conservatisme
américain de l’administration
républicaine de George Bush jr. Et de
son lointain successeur le populiste
xénophobe Donald Trump.
Sur le plan arabe,
par inclination personnelle, il a pris
en charge les rapports avec l’Égypte du
temps du néo islamiste Mohamad Morsi,
pour en faire le contrepoids de la Syrie
au Liban, le substitut à une éventuelle
défection saoudienne. Mais à l’instar de
bon nombre de dirigeants politiques
libanais, tel Walid Joumblatt, chef
druze du parti socialiste progressiste
libanais, Fouad Siniora fera le pari de
chute de Bachar Al Assad en Syrie, et,
dans la foulée de la destitution du
président néo-islamiste égyptien, le
pari discret du triomphe des djihadistes
takfiristes en Syrie, révélant sa
focalisation extrême sur le sunnisme,
malgré la dangerosité du projet califal,
malgré les graves conséquences qu’une
telle hypothèse pourrait susciter dans
un pays dont il brigue les
responsabilités.
Quoiqu’il en soit,
par touches successives, l’homme de
l’ombre s’est positionné pour être -non
l’élément incontournable de l’échiquier
libanais, un privilège réservé à son
rival le Hezbollah- mais la pierre
d’achoppement à tout arrangement qui le
reléguerait au second rôle. Ce faisant,
il s’est doté de moyens le prémunissant
du rôle de « bouc émissaire » auquel
aurait pu le destiner son mentor et leur
parrain wahhabite commun.
Mais cet ancien comptable des deniers de
son patron, érigé à la dignité de grand
argentier de la classe politique
libanaise du fait de son rôle
corrupteur, maintient, contre vents et
marées, son rôle d’obstruction à tout
règlement négocié de la crise libanaise,
qui ne passerait pas par ses fourches
caudines, sa meilleure police
d’assurance tous risques contre son
évacuation forcée.
Le rapport sur la
pauvreté du Liban publié, en 1996, par
la commission économique et sociale des
Nations Unies pour l’Asie Occidentale
(ESCWA), quatre ans après la prise de
pouvoir de Rafic Hariri, a estimé à un
million, soit 28 pour cent de la
population, le nombre de libanais vivant
en dessous du seuil de pauvreté, dont
250.000 en situation de pauvreté
extrême.
A la suite de son
premier passage au gouvernement
(1992-1998), l’ancien premier ministre
avait laissé derrière lui une dette
publique de l’ordre de 18 milliards de
dollars, qui a quintuplé depuis lors du
fait des gouvernements successifs
dirigés par son clan.
Témoin privilégié de la séquence Hariri,
Fouad Siniora se révélera mutique lors
de sa déposition au procès des assassins
de son mentor devant la Tribunal Spécial
sur le Liban, en mars 2015.
Amnésique, l’ancien
premier ministre et ministre des
finances avait opéré une sorte de
déconstruction de sa mémoire, gommant
tous les aspects hideux du personnage,
notamment le partenariat en affaires de
Rafic Hariri et des dirigeants syriens
qui a permis au milliardaire libano
saoudien de faire main basse sur le
centre-ville de Beyrouth, et à ses
partenaires syriens de bénéficier en
contrepartie d’un fastueux train de vie;
d’occulter toutes les jongleries
financières de son patron pour
développer un clientélisme politique, de
même que sa mission de bons offices
auprès des chefs de tribus sunnites
d’Irak pour les inciter à rallier le
pouvoir du pro consul américain en Irak
Paul Bremer . Une mission dont il se
serait acquitté, sur ordre de ses
patrons saoudiens, fin janvier-début
février 2005, dans la quinzaine qui a
été marquée par l’élection d’un kurde,
Jamal Talabani, à la tête de l’Irak, et
de la désignation d’un chiite à la tête
de l’exécutif de Bagdad, l’ancienne
capitale de l’empire abbasside.
Une mission
périlleuse dans le contexte explosif de
l’époque marquée par la montée en
puissance du noyau dur salafiste
djihadiste sunnite constitué autour du
groupe Abou Moussa’b Al Zarkaoui. Le
rappel de cette séquence aurait pu
donner un autre cours à la parodie de
justice instrumentalisée, mais le
Tribunal Hariri n’en a cure, davantage
soucieux d’assouvir un désir de
vengeance de ses parrains à l’égard d’un
factotum émérite du bloc
islamo-atlantiste.
Fouad Siniora ne
s’est souvenu que d’une seule et unique
chose. Une confidence faite en catimini
par Rafic Hariri lui-même sur le fait
que le Hezbollah aurait tenté d’attenter
à sa vie. Une confidence qui accrédite
furieusement la thèse des commanditaires
de la justice internationale : les États
Unis, l’Arabie saoudite et la France.
A la plus grande
satisfaction de Bernard Eymié, le
directeur de la DGSE, à l’époque pro
consul français au Liban et artisan de
la théorie de la « responsabilité
implicite » de la Syrie et du Hezbollah
dans l’assassinat du milliardaire libano
saoudien.
5 – L’accolade
avec Conleeza Rice, sous les bombes
israéliennes à Beyrouth.
Son plus grand fait
d’armes demeure cependant sa trop
fameuse accolade à Condoleeza Rice, à
Beyrouth, en juillet 2006, sous les
bombes israéliennes. Alors premier
ministre, l’homme, il est vrai, n’avait
pas hésité à serrer dans ses bras
l’ultra faucon secrétaire d’état des
États-Unis, alors qu’elle agissait en
tant que représentant d’un pays caution
et complice de la guerre de destruction
israélienne du Liban. Une guerre qui
s’est traduite par la destruction de
Beyrouth, la capitale libanaise dont son
mentor en avait assuré la résurrection.
L’indice patent
d’une obsession rance face à un rival
victorieux, le Hezbollah, d’une haine
recuite face à un rival invincible, en
même temps qu’un signe indiscutable
d’une perversion mentale et d’une
défragmentation morale et
intellectuelle.
Une désinvolture
qui paraît devoir constituer la marque
de fabrique de son clan,comme en
témoigne la prestation d’Oukab Sakr, son
factotum chiite au niveau de la
représentation nationale, le relais du
parti haririen dans le ravitaillement
des groupements terroristes de Syrie via
la Turquie, durant la guerre civile
syrienne (2011-2017).
Pour aller plus
loin
Références
1 – « La stratégie
du choc, la montée d’un capitalisme du
désastre » par Naomi Klein, Lémeac
-Actes Sud, particulièrement pages 556
et 557 à propos du rôle de Fouad Siniora
dans la conférence de reconstruction de
Paris II (25 janvier 2007) suivant la
guerre de juillet 2006.
Illustration
Former Lebanese
Prime Minister Fouad Siniora gestures at
the presidential palace in Baabda,
Lebanon, November 7, 2017.
REUTERS/Mohamed Azakir
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
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