En point de mire
Golfe: Le New-Look saoudien, sous
couvert de guerre contre le terrorisme,
la normalisation de facto avec Israël
René Naba
Lundi 17 mars 2014
I – Solder l’ère
Bandar.
Sous couvert de
guerre contre le terrorisme, l’Arabie
saoudite a opéré un rapprochement
tangible avec Israël, criminalisant la
confrérie des Frères Musulmans, renouant
avec Mahmoud Abbas, dans une tentative
de renflouement de la question
palestinienne, la grande oubliée du
«printemps arabe», en vue d’accompagner
le règlement du conflit israélo-arabe
selon un schéma américain conférant un
statut minoré au futur état palestinien.
Mais la chute de la place forte
islamiste de Yabroud en Syrie, le verrou
de Damas, aux mains des forces
gouvernementales syriennes, le 15 mars
2014, le jour même du référendum du
rattachement de la Crimée à la Russie
traduit une exacerbation de la rivalité
des puissances entre le bloc atlantiste
et ses adversaires, à l’effet de fausser
les plans des Américains et de leurs
alliés saoudiens tant en Syrie que dans
l’hinterland stratégique de la Russie et
propulser l’ancien Empire des tsars au
rang d’interlocuteur fiable au niveau du
Monde arabe, longtemps diabolisé du fait
de l’athéisme marxiste soviétique.
La chute de Yabroud, 10 mois après le
perte de Qoussayr, devrait sécuriser les
voies de ravitaillement du Hezbollah
libanais et tarir quelque peu le flux
djihadiste de Syrie vers le Liban.
Un tel
développement stratégique, tant sur le
plan militaire en Syrie que diplomatique
en Ukraine, devrait donner plus d’écho à
la retentissante mise en garde de
Mahmoud Abbas, dépité par le
comportement américain : «Ne faites
jamais confiance aux Américains. Si vous
voulez récupérer vos droits,
adressez-vous aux Russes», a lancé le
dirigeant palestinien exacerbé par les
nouvelles requêtes américaines
concernant de nouvelles concessions
palestiniennes en faveur d’Israël.
Pour le lecteur arabophone, la totalité
de cette déclaration sur ce lien:
http://www.al-akhbar.com/node/202185
Ni l’offre du Qatar
de louer à des prix faramineux les deux
bases russes en Syrie, sur la
Méditerranée, ni la proposition
mirobolante de Bandar Ben Sultan d’un
partenariat énergétique entre l’Arabie
saoudite et la Russie, -un pacte de non
concurrence dans le domaine du pétrole
et du gaz, doublé d’un contrat militaire
de 14 milliards de dollars-, n’auront eu
raison du soutien russe à la Syrie en ce
que Moscou a voulu apporter, dans la
bataille de Syrie, au-delà des
considérations stratégiques, la preuve
de sa loyauté à l’égard d’un pays qui
aura été, avec l’Algérie, le seul allié
arabe fiable en dépit de l’effondrement
de l’empire soviétique.
Pour le lecteur
arabophone, l’offre de Bandar à Poutine:
http://www.al-akhbar.com/node/191263
Soldant sans état d’âme l’ère Bandar,
l’ancien patron de la nébuleuse
islamiste, la dynastie wahhabite pense
avoir déblayé la voie à la grande
réconciliation saoudo américaine,
concrétisée par la visite à Ryad de
Barack Obama, fin mars, une période
correspondant à la reprise des
négociations irano américaines sur le
nucléaire iranien.
Cette programmation
n’est nullement le fait du hasard. Elle
paraît destinée dans l’esprit de
Washington à signifier tant aux
Saoudiens qu’à leurs alliés arabes et
musulmans, dans l’ordre subliminal, la
permanence et la solidité du Pacte de
Quincy (1) en dépit des fritures dans
les relations entre le meilleur allié
des Etats Unis dans le Monde arabe et le
protecteur d’Israël; en dépit des
tentatives de rapprochement des
Etats-Unis avec l’Iran, l’ancien super
gendarme du Golfe du temps de Chah et
désormais la bête noire de la dynastie
wahhabite.
Dans un mouvement
de balancier, le royaume saoudien a
accordé le grand pardon royal à ses
enfants prodiges djihadistes,
diabolisant les Frères Musulmans, son
ancien pupille, et, dans un ultime
cadeau d’un roi octogénaire en phase
crépusculaire de son règne, le Roi
Abdallah (88 ans) a couplé cette
démarche en impulsant une refonte de
l’archaïque système éducatif saoudien,
si préjudiciable à l’image du Royaume, à
l’image de l’Islam et à la stratégie de
ses alliés du bloc atlantiste.
Fait sans précédent dans les annales du
Royaume, une dame, Haya Al Sahmary, a
été nommée à une fonction d’autorité au
sein de la haute administration
saoudienne, à la direction de la
formation, en tandem avec le Prince
Khaled Ben Faysal, le fils du défunt Roi
Faysal, au poste de ministre de
l’éducation, avec à la clé un budget de
plusieurs milliards de dollars pour
mener à bien cette opération.
Au-delà des
rivalités de voisinage et des conflits
de préséance, la diabolisation des
Frères Musulmans, la matrice originelle
d’Al Qaida et de ses organisations
dérivées, apparait ainsi comme une
grande opération de blanchissement des
turpitudes saoudiennes et de
dédouanement de la dynastie à son
soutien à la nébuleuse du djihadisme
erratique depuis son apparition dans la
décennie 1980 lors de la guerre anti
soviétique d’Afghanistan. Un parrainage
qui a valu à l’Irak d’assumer, par
substitution, la fonction de victime
sacrificielle d’un jeu de billard à
trois bandes, en 2003, en compensation
au châtiment de l’Arabe saoudite pour sa
responsabilité dans les attentats du 11
septembre 2001 contre les symboles de l’hyperpuissance
américaine.
Cette décision à l’encontre d’une
confrérie, qu’elle a longtemps couvée,
qui fut de surcroît son instrument
docile dans sa guerre contre les régimes
républicains du versant méditerranéen du
Monde arabe, témoigne du brutal
retournement de situation à l’égard
d’une organisation, jadis portée au
pinacle désormais vouée aux gémonies. A
l’apogée de sa puissance au début du
«printemps arabe», en 2011, l’unique
formation transnationale arabe se
retrouve à son périgée trois ans plus
tard, en butte désormais en aux coups de
butoir conjugués de son pays d’origine,
l’Egypte, et de son pays incubateur,
l’Arabie saoudite, les deux plus grands
pays arabes, le premier par sa puissance
militaire, le second par sa puissance
économique.
La criminalisation
des Frères Musulmans a signé d’une
manière spectaculaire l’entrée en
fonction du nouveau patron du
renseignement saoudien, le prince
Mohamad Ben Nayef, ministre de
l’Intérieur. Elle s’est doublée, dans la
foulée, de l’inscription sur la liste
des organisations terroristes, deux
autres de ses excroissances, le Front As
Nosra de Syrie et l’Etat islamique en
Irak et au Levant (EIIL), et pour faire
bonne mesure, deux organisations
chiites, les rebelles zaïdites dits
Houthis du Yémen, et, naturellement, le
Hezbollah Libanais, le diable habillé en
Prada iranien.
Elle a coïncidé
avec le grand chamboulement du personnel
diplomatique opérant sur le front de
Syrie avec la mise à l’écart d’une
personnalité majeure du conflit, Robert
Ford, le cerbère américain auprès de
l’opposition off–shore et l’évacuation
sanitaire du prince Bandar Ben Sultan,
conséquence des revers du camp
atlantiste en Syrie et du déferlement
djihadiste qui s’en est ensuivi. Il
devrait être complété, selon toute
vraisemblance, par la mise à l’écart du
représentant français Eric Chevallier,
ancien chargé de mission auprès de
Bernard Kouchner.
Un tel ravalement cosmétique devrait
doter les alliés arabes du bloc
atlantiste d’une image bonifiée et
offrir, dans l’esprit de ses
ordonnateurs, une meilleure exposition
médiatique à l’opinion internationale en
cas de reprise des hostilités à grande
échelle en Syrie dans l’hypothèse d’un
échec durable de la conférence de Genève
2; ou en riposte compensatoire au coup
de force de la Russie en Crimée.
Le nouveau patron du renseignement
saoudien a d’ores et déjà pris langue
avec un vieux cheval de retour, le
général Rifa’at Al Assad, oncle paternel
du président syrien Bachar Al-Assad,
dans une démarche destinée à relancer la
rivalité au sein du clan familial entre
le bourreau de Hama, en 1982, en exil en
Europe, et son neveu.
Cette crise, la
plus violente depuis la création du
Conseil de coopération du Golfe, il y a
trente ans, parait devoir entraver le
fonctionnement de l’ultime instance
régionale de coopération arabe encore en
activité.
En pointe dans le combat de la contre
révolution arabe, ce syndicat des
pétromonarchies du Golfe, sous haute
protection militaire occidentale, parait
devoir réduire sa voilure, non seulement
en raison de la guerre entre les frères
ennemis du wahhabisme, mais aussi du
fait du souci du 6eme membre, le
Sultanat d’Oman, de se maintenir à
l’écart de ce conflit fratricide,
cherchant auprès de l’Iran un
contrepoids à la prééminence du duo
saoudo qatariote au sein de cette
organisation. Un pont reliant Oman à
l’Iran devrait être édifié via le
détroit d’Ormuz concrétisant l’alliance
scellée à l’occasion de la visite du
président iranien Hassan Rouhani à
Mascate, le 12 mars 2014.
Formé des six pétromonarchies du Golfe,
(Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats
Arabes Unis, Koweït, Qatar, Sultanat
d’Oman), le Conseil de Coopération du
Golfe a été mis sur pied dans la
décennie 1970 au moment de l’accession à
l’indépendance de l’ancienne côte des
pirates, dans la foulée du retrait
britannique à l’Est de Suez. Les six
pétromonarchies abritent chacune une
importante base occidentale, faisant de
la zone la plus importante concentration
militaire atlantiste, hors de l’Otan.
Que le Mufti de l’Otan (87 ans) soit
parvenu, au soir de sa vie, à saborder
les relations entre les meilleurs alliés
de l’Otan, ses supplétifs dans la
recolonisation du Monde arabe donne la
mesure de la fragilité de cet édifice et
de ses adhérents.
II – Une guerre à
outrance sur fond d’un contentieux
territorial historique
La rivalité entre
Qatar et l’Arabie est historique quoique
feutrée. Elle remonte à la fondation du
royaume wahhabite au début du XX me
siècle, lorsque le Roi Abdel Aziz,
fondateur de la dynastie wahhabite,
avait ordonné le rattachement du Qatar à
la province saoudienne d’Al Hassa,
faisant de la principauté un département
de son royaume. Un contentieux résolu en
1965 à la suite de fortes pressions de
Haut-Commissaire britannique enjoignant
aux deux pays de ratifier un accord de
délimitation des frontières.
Le rebond de la crise résulte tant du
refus viscéral de l’Arabie saoudite de
cautionner des coups d’état comme mode
de changement de régime au sein des
pétromonarchies, -comme ce fut le cas à
deux reprises au Qatar-, que de la
volonté de Doha de se soustraire de la
tutelle de l’Arabie saoudite, pesante
sur le fonctionnement du Conseil de
coopération du Golfe. En soutenant les
Frères Musulmans, honnis par la dynastie
wahhabite et les Houthistes du Yémen, le
Qatar a exacerbé les tensions entre les
deux monarchies.
http://www.al-akhbar.com/node/202041
Les propos
«incendiaires» du Mufti de l’Otan,
Cheikh Youssef Al Qaradawi, en soufflant
sur les braises, ont fait voler en éclat
l’accord de réconciliation signé en
décembre 2013 à Ryad, entre le Qatar,
d’une part, l’Arabie saoudite et les
Emirats arabes Unis, d’autre part, en
présence de l’Emir du Koweït et donné
une tournure virulente à leur rivalité.
La mise à l’index des Frères Musulmans
tant par l’Arabie saoudite qu’auparavant
par l’Egypte devrait fragiliser
considérablement la branche syrienne de
la confrérie, un des principaux vecteurs
du combat anti Assad, de même que les
formations rigoristes sunnites de
Tripoli (Nord Liban).
III – Le pardon
royal
Indice
supplémentaire du changement de cap de
la dynastie wahhabite: L’Arabie saoudite
a offert le pardon royal aux djihadistes
qui se rendraient dans les ambassades
saoudiennes de lieu de leur déploiement
(Liban, Turquie, Jordanie), et autorisée
leur retour en Arabie saoudite sous
condition qu’ils fassent l’objet d’une
réhabilitation dans des camps affectés à
cet effet Une méthode efficace qui
permet à l’Arabie de faire plaisir à ses
alliés occidentaux, notamment l’Amérique
et de ficher en même temps ces propres
djihadistes. Le pardon royal ne concerne
toutefois pas les volontaires qui
continuent de s’y rendre. Ce système
ingénieux pour les Saoudiens est vécu
comme un supplice de tantale par les
Occidentaux en ce qu’il éponge une
partie des djihadistes tout en
continuant à ravitailler en homme le
champ de bataille de Syrie et d’Irak
Ryad a ainsi conditionné la reprise de
son aide financière et matérielle
(armes) à la tribu d’Al Ahmar du Yémen,
sous réserve que cette importante
confédération tribale, l’une des deux
plus importantes du Yémen, mène un
combat sans relâche, non contre «Al
Qaida» et les rebelles houthistes qui
gagnent du terrain, mais contre…. les
Frères Musulmans yéménites (soutenus par
le Qatar).
IV – Fin de
l’amnésie saoudienne à propos des
Palestiniens.
Rompant avec son
coma, l’Arabie saoudite s’est à nouveau
manifestée, début mars, sur le plan
palestinien, le grand oublié du
printemps arabe, s’engageant dans une
concurrence médiatique avec son rival
qatariote, envoyant l’un de ses plus
flamboyants émissaires médiatiques à
Ramallah, le prince Walid Ben Talal,
pour y rencontrer Mahmoud Abbas.
Un message à
triple sens, à triple destinataire:
A – Aux Etats Unis
et à l’Europe: En missionnant un prince
de sang royal, -celui-là même qui a acté
publiquement la connivence de fait entre
l’Arabie Saoudite et Israël, «les Arabes
et les sunnites», dans leur combat
contre la branche rivale de l’Islam,
l’Iran chiite et ses alliés régionaux,
la Syrie et le Hezbollah libanais» (2)-,
en visite publique en Cisjordanie
occupée pour y rencontrer le président
de l’autorité palestinienne, cela
signifie pour un Royaume au langage
hermétique qu’il formalise de facto ses
rapports avec Israël, en ce que cette
visite n’aurait pu avoir lieu sans le
blanc-seing des autorités d’occupation
du siège administratif de l’embryon du
problématique futur état palestinien.
B -A l’opinion
internationale: Cette visite publique,
amorcée avec les rencontres saoudo
israéliens de Monaco, le 10 Décembre
2013, et de Davos, en Février 2014,
tranche avec les visites secrètes de
l’ancien chef du renseignement saoudien,
le Prince Bandar Ben Sultan et constitue
un jalon complémentaire de la
convergence saoudo israélienne. Elle
confirme, concrètement, une tendance
lourde de la nouvelle orientation
saoudienne, le jeu à découvert sans faux
fuyant, qui était auparavant la marque
de fabrique traditionnelle de la
diplomatie saoudienne.
C -Aux Palestiniens
et au Monde arabe et islamique: Une
visite à Mahmoud Abbas, c’est-à-dire au
rival direct du chef du Hamas, répond
indirectement au souci de Ryad de rendre
hommage à un dirigeant arabe qui a eu
l’ingénieuse idée de se maintenir à
distance des conflits interarabes et de
déployer ses «bons offices» auprès des
protagonistes du conflit syrien pour
favoriser la tenue de Genève II, lui
ouvrant ainsi la voie à une audience
avec Barack Obama, le 15 mars prochain à
Washington.
Au-delà de ses objectifs économiques, ce
déplacement à forte portée symbolique,
d’un prince de sang royal saoudien avec
le consentement israélien, témoigne du
bouleversement des rapports inter arabes
et des rapports entre Israël et les
pétromonarchies.
Au regard du précédent qatariote, la
visite de l’Emir du Qatar à Gaza et le
fiasco qui s’est ensuivi avec le
discrédit qui a frappé le chef politique
du Hamas, Khaled Mecha’al se pose la
question de l’impact de ce déplacement
et la durée de viabilité de son
caractère «historique» dans un
Moyen-Orient furtif et dérapant.
Les rencontres répétées avec les
dirigeants israéliens de Turki Ben
Faysal, le parrain originel d’Oussama
Ben Laden durant la guerre
d’Afghanistan, dans la décennie 1980,
tant à Monaco, le 10 décembre 2013, avec
son ancienne collègue du Mossad Tzipi
Livni, chargée des négociations avec les
Palestiniens, qu’à Davos, en février
2014 avec le président israélien Shimon
Pérès, de même que le déplacement à
Ramallah du prince Walid Ben Talal ont
constitué les signes avant-coureurs de
cette évolution. De même que
l’attribution par l’Arabie saoudite à
une société israélienne la
responsabilité de la sécurité du
pèlerinage à La Mecque et de l’aéroport
de Doubaï, le lieu même du meurtre du
dirigeant militaire du Hamas Al Mabhouh.
La maison-mère G4S fournit non seulement
des équipements de sécurité aux colons
dans les territoires occupés
palestiniens, mais participe aux
interrogatoires musclés de détenus
palestiniens dans plusieurs prisons
israéliennes. Dans le monde arabe, elle
emploierait 44 000 personnes dans 16
pays, notamment aux aéroports de Bagdad
et de Dubaï. Outre l’intérêt financier
de ces contrats, la filiale saoudienne
de la société israélienne Al Majal G4S
peut disposer des relevés d’identité de
millions de pèlerins musulmans, y
compris leur photo et leurs empreintes
digitales.
A l’instar de son rival du Qatar, la
dynastie wahhabite, pour la survie de
son trône, a fait donc le choix d’Israël
contre l’Iran, pourtant en phase
ascendante……sous couvert de lutte contre
les Frères Musulmans, dont l’alliance
contre nature avec le philo-sioniste
Bernard Henry Lévy tant en Libye que
dans la bataille de Syrie ne leur a été
d’aucun secours, de même que leur rôle
de facteur de nuisance des Etats Unis
dans la zone depuis la fin de la 2eme
guerre mondiale.
L’histoire retiendra que le poignard
dans le dos des Frères Musulmans a été
planté, non par de mécréants laïcs, ou
d’affreux nationalistes arabes, voire
même d’horribles communistes, mais par
un régime théocratique se réclamant de
la même religiosité intégriste qu’eux.
La centralité de l’islam wahhabite dans
la sphère spirituelle musulmane ne
saurait souffrir la moindre compétition.
Tel est le message de la dynastie
wahhabite aux éventuels contestataires
de son leadership. Autrement dit, «plus
religieux que les wahhabites tu meurs»:
Telle pourrait être la leçon de cette
tragique séquence en ce que le commerce
de la religion peut réserver, parfois,
de mauvaises surprises.
Notes :
1 – Le pacte de
Quincy Une relation spéciale mais de
vassalité:
http://www.renenaba.com/le-pacte-de-quincy/
Le «Pacte de
Quincy» a été scellé, en février 1945,
sur le croiseur Quincy entre le Roi
Abdel Aziz Ibn Saoud, fondateur du
royaume, et le président américain
Franklin Roosevelt, en route pour Yalta
pour le sommet soviéto-américain portant
sur le partage du monde en zone
d’influence.
Il s’articule sur cinq points
-La stabilité de l’Arabie Saoudite fait
partie des “intérêts vitaux” des
Etats-Unis qui assurent, en
contrepartie, la protection
inconditionnelle du Royaume contre toute
menace extérieure éventuelle. Par
extension la stabilité de la péninsule
arabique et le leadership régional de
l’Arabie Saoudite font aussi partie des
«intérêts vitaux» des Etats-Unis.
-En contrepartie, le Royaume garantit
l’essentiel de l’approvisionnement
énergétique américain, la dynastie Ibn
Saoud n’aliénant aucune parcelle de son
territoire, les compagnies
concessionnaires ne seraient que
locataires des terrains. Les autres
points portent sur le partenariat
économique, commercial et financier
saoudo américain ainsi que sur la
non-ingérence américaine dans les
questions de politique intérieure
saoudienne. Le «Pacte du Quincy» s’est
révélé être une alliance contre nature
entre une puissance qui se veut la plus
grande démocratie libérale du monde et
une dynastie qui se revendique comme la
plus rigoriste monarchie théocratique du
monde.
2-Déclaration de
Walid Ben Talal à propos de l’Iran et
d’Israël
http://www.lemondejuif.info/prince-ben-talal-les-musulmans-sunnites-sommes-israel-contre-liran/
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