MADANIYA
États-Unis-Présidentielles:
Hillary Clinton – Décryptage 2/3
René Naba
Jeudi 16 juin 2016
Qui se cache
derrière Hillary: La liste des
donateurs.
par James Petras,
avec l’aimable autorisation :
James Petras est professeur émérite
de sociologie à l’Université d’État de
New York à Binghamton de New York. Il se
définit lui-même comme un militant et
écrivain «révolutionnaire et
anti-impérialiste»
Le plouto-sionisme est le mariage à
trois de la ploutocratie, du sionisme
d’extrême-droite et de la candidate à la
présidentielle américaine Hillary
Clinton, une criminelle qui a une série
de guerres à son actif, une raciste et
une servante zélée de Wall Street.
Où donc ce ménage-à-trois mortel va-t-il
nous conduire? La réponse est qu’un
groupe de donateurs richissimes,
entièrement dévoués à la cause de la
domination israélienne au Moyen-Orient
et à l’intensification des interventions
militaires américaines dans la région, a
garanti le soutien inconditionnel de
Clinton pour les ambitions de Tel Aviv,
en échange de millions de dollars pour
financer une armée de colleurs
d’affiches et de votants pour sa
campagne au sein du Parti démocrate.
1 – Le plouto-sionisme et Clinton
Les plouto-sionistes représentent les
principaux financiers qui soutiennent
Clinton. Ses soutiens millionnaires,
parmi les nababs et les requins de la
finance les plus puissants, comptent:
George Soros [$6 millions au moins, NdT],
Marc Benioff, Roger Altman, Steven
Spielberg, Haim et Cheryl Saban [$3
millions et plus], Jeffrey Katzenberg,
Donald Sussman, Herb Sandler, Jay et
Mark Pritzker, S. Daniel Abraham [$1
million], Bernard Schwartz, Marc Lasry,
Paul Singer, David Geffen, Fred Eychaner,
Norman Braman et Bernie Marcus.
Dans la file d’attente, on trouve
aussi les millionnaires Républicains
faiseurs de rois, Sheldon et Miriam
Adelson, les frères Koch aux côtés du
multi-millionnaire libéral Michael
Bloomberg, qui a versé $11 millions lors
des élections de 2012.
Ces bailleurs de fonds Républicains à
l’ancienne sont de plus en plus effrayés
par la rhétorique anti-libre-échange et
anti-interventionnisme du quasi-candidat
de leur parti, Donald Trump, et se
retournent vers la candidate fermement
pro-Israël, pro-guerre et pro-Wall
Street, Madame Clinton.
Des donateurs du couple
Clinton dans les Panama Papers
2 – Les idéologues du Israël d’abord
et Clinton
En plus de ces puissants plouto-sionistes,
toutes les cohortes d’idéologues Israël
d’abord sont derrière Clinton.
Citons les habituels avocats de la
guerre en chambre, comme Victoria Nuland,
son mari Robert Kagan, Donald Kagan,
Robert Zoellick, Michael Chertoff, Dov
Zakheim parmi tous ces promoteurs des
guerres continuelles de Washington un
peu partout dans le monde.
Madame Nuland, Secrétaire d’État
adjointe pour les Affaires d’Europe
orientale, s’est vantée ouvertement
d’avoir utilisé des centaines de
millions de dollars, pris sur l’argent
des contribuables, pour financer le coup
d’État ukrainien au profit de
l’extrême-droite. Michael Chertoff,
directeur de la Homeland Security après
le 11 septembre, a jeté en prison des
milliers de musulmans innocents tandis
qu’il libérait cinq agents du Mossad
israélien arrêtés par le FBI, pour leur
implication ou leur pré-connaissance des
attaques sur New York, parce qu’ils ont
filmé l’effondrement des tours et
célébré l’événement sur le toit d’un
entrepôt dans le New-Jersey! [Plutôt de
leur camionnette, NdT]
Les plouto-sionistes et les
idéologues d’Israël d’abord soutiennent
Mme Clinton pour la récompenser pour ses
activités militaires et économiques
intenses qui favorisent les ambitions de
domination régionale de Tel Aviv. Ses
réalisations pour l’État juif vont de la
promotion de guerres à grande échelle,
qui ont détruit l’Irak, la Syrie, la
Libye et l’Afghanistan; les sanctions
économiques et le blocus contre l’Iran
(elle a menacé de faire disparaître
l’Iran en 2007); et ses déclarations
répétées de soutien inconditionnel à
Israël pour ses destructions contre le
peuple palestinien emprisonné dans Gaza,
destructions qui ont coûté la mort de
milliers de civils et fait perdre leur
toit à des centaines de milliers
d’autres. Dans une lettre à son
banquier, Haim Saban, Hillary a déclaré:
«Israël n’a pas donné une leçon
suffisamment dure au Hamas (le peuple de
Gaza) l’an dernier.»
3 – Clinton vs Trump: quand les
menteurs se prétendent modérés
Les plouto-sionistes, les idéologues
du Israël d’abord, les médias de masse
américains et leurs acolytes de Wall
Street, l’élite des Partis républicain
et démocrate entonnent tous la même
rengaine contre le premier prétendant à
la candidature républicaine, Donald
Trump, le proclamant danger pour tout ce
pourquoi l’Amérique se bat (sic). A part
se moquer de lui, le chœur des anti-Trump
oppose son extrémisme au pragmatisme de
la va-t-en guerre Clinton. Un examen
minutieux des faits révèle qui est
ultra-extrémiste et qui tient compte de
la réalité:
4 – Les femmes
Mme Clinton a approuvé beaucoup de
guerres, contre les peuples d’Irak,
d’Afghanistan, de Syrie et de Libye,
guerres qui ont tué ou mutilé des
centaines de milliers de femmes et
d’enfants et ont jeté hors de leurs
maisons des millions de familles. Ce
record de chaos sanglant et indéniable a
été cité par Donald Trump quand il a
soutenu que sa politique serait bien
meilleure pour les femmes que celle de
la pourtant féministe Clinton. En fait,
les pires attaques de Trump contre les
femmes sont ses propos et ses blagues
vulgaires et misogynes, qui paraissent
toutefois bien pâles devant les
dévastations soutenues et défendues par
Clinton.
5 – Les Afro-américains
Clinton est soutenue par les
politiciens noirs les plus influents,
qui depuis longtemps ont été maternés
par le Parti démocrate et vont à la
soupe quand ils vendent Clinton à
l’électorat noir en tant que protectrice
des droits civiques. En fait, comme
Steve Lendman l’a écrit, Hillary a parlé
des jeunes Noirs marginalisés comme «des
super-prédateurs sans conscience, ni
empathie». Sous le mandat de son mari
Bill, elle a participé au débat pour
soutenir ses lois draconiennes sur le
crime, dites «des trois coups», lois qui
ont permis l’incarcération en masse de
centaines de milliers de jeunes Noirs;
et elle a soutenu son programme de
réforme de la protection sociale, lequel
a réduit en lambeaux le réseau social
pour les pauvres et obligé des millions
de mères appauvries à travailler pour
des salaires de misère, mettant encore
plus en danger la stabilité des ménages
dirigés par des Noires.
Concernant les affaires africaines,
la guerre à la Libye de la Secrétaire
d’État «Ma Sœur» Hillary a provoqué la
fuite, le viol et le massacre de
dizaines de milliers de femmes
africaines d’Afrique noire, prises dans
les serres des seigneurs de la guerre
djihadistes qui étaient ses alliés. Des
millions d’immigrés originaires
d’Afrique subsaharienne vivaient et
travaillaient depuis des années dans la
Libye de Kadhafi, des dizaines de
milliers en devenant même citoyens. Ils
ont subi l’horreur de l’épuration
ethnique non déclarée dans la Libye
libérée par Clinton.
Trump, au pire, n’a rien fait pour
nuire aux Afro-américains et personne ne
sait ce qu’il pense de la question
noire. Il s’oppose à la guerre de
Clinton en Libye et a sévèrement
critiqué sa politique, disant qu’elle
était responsable du chaos et de la
misère dans la Libye d’après les
bombardements de l’OTAN.
6 – Les Hispaniques
Sous l’Administration Obama-Clinton,
près de 2 millions d’immigrants
hispaniques ont été arrêtés, chez eux et
sur leur lieu de travail, arrachés à
leurs familles et expulsés sans procès.
Secrétaire d’État, Clinton a soutenu le
coup d’État au Honduras qui a renversé
le gouvernement démocratiquement désigné
du Président Zelaya et qui a conduit
directement à l’assassinat de plus de
trois mille activistes, féministes,
indigènes, défenseurs des droits
civiques et de l’environnement, comme
Berta Caceres. Clinton a soutenu
activement des coups d’États ratés
contre les gouvernements bolivien et
vénézuélien, arrivés démocratiquement au
pouvoir.
Trump s’est lancé dans une surenchère
verbale, menaçant d’étendre et
d’alourdir les expulsions de l’équipe
Obama-Clinton aux 11 millions d’immigrés
hispaniques illégaux travaillant sur le
territoire des États-Unis. Qui
s’ajouteraient donc aux 2 millions déjà
expulsés par Obama, et aux centaines de
milliers qui sont rentrés volontairement
chez eux. Sa vision extrémiste est
complètement sur la même ligne que celle
de sa concurrente soi-disant
pragmatique, dont le Département d’État
a promu la destruction de tant de
familles hispaniques aux États-Unis.
7 – Politique étrangère
Clinton a lancé ou soutenu plus de
guerres concomitantes que n’importe quel
autre Secrétaire d’État dans l’Histoire
des États-Unis. Elle a été
l’instigatrice des bombardements
américains sur la Libye et du changement
de régime brutal qui a brisé ce pays.
Elle a soutenu l’escalade militaire en
Irak, soutenu la prise de pouvoir
violente en Ukraine, conçu la
mobilisation militaire contre la Chine –
le pivot vers l’Asie– et négocié la
présence permanente de milliers de
soldats américains en Afghanistan.
Clinton a régulièrement promis à son
soutien financier Haim Saban et au
premier ministre israélien Benjamin
Netanyahou, qu’elle donnera à Israël
«tout le soutien militaire,
diplomatique, économique et moral
nécessaire pour vaincre le Hamas», peu
importe le nombre de victimes civiles
chez les Palestiniens. Hillary la
féministe pragmatique est une
supportrice fervente des despotes
saoudiens et de leur guerre génocidaire
contre les forces populaires au Yémen.
Elle pousse à la poursuite de dures
sanctions commerciales contre la Russie.
Trump s’oppose à toute nouvelle
intervention des États-Unis au
Moyen-Orient.
Lors de son débat en Caroline du Sud,
il a dénoncé à plusieurs reprises
l’invasion de l’Irak par le Président
George W. Bush – comme étant fondée sur
«des mensonges délibérés au peuple
américain», ce qui a pétrifié l’élite du
Parti républicain.
Il a refusé le financement plouto-sioniste,
expliquant qu’étant seulement un
«honnête courtier» indépendant, il ne
prenait pas le parti d’Israël dans son
conflit avec les Palestiniens et pouvait
donc être l’homme de la situation pour
conclure un accord. Il s’oppose à
l’envoi de troupes terrestres en Europe
ou en Asie, envoi qui imposerait un
énorme fardeau financier aux
contribuables américains. Il est allé
jusqu’à suggérer que les puissances
européennes et asiatiques devraient
payer pour leur propre défense.
Trump explique que les États-Unis
pourraient s’allier avec Poutine contre
le terrorisme islamique radical, et il
considère la Russie comme un possible
partenaire commercial. Son
anti-interventionnisme a été qualifié
d’isolationnisme par les idéologues
plouto-sionistes et les seigneurs de la
guerre militaristes réfugiés dans leurs
think tanks à Washington, mais le slogan
de Trump «l’Amérique d’abord» résonne
profondément dans l’électorat américain,
lassé de la guerre et économiquement
dévasté.
8 – Israël
Clinton s’est engagée totalement et
inconditionnellement à élargir et
approfondir la subordination des
États-Unis aux buts de guerre d’Israël
au Moyen-Orient, et à défendre les
crimes de guerre israéliens contre le
peuple palestinien dans les territoires
occupés et à l’intérieur-même de cet
état d’apartheid.
Résultat, Clinton a construit une
coalition composée de millionnaires
répugnants, liés à la mafia, joueurs,
propriétaires de médias et spéculateurs,
dont la loyauté première ne va pas à
l’Amérique mais à Israël. Elle dénonce
les critiques d’Israël comme des
antisémites.
9 – Netanyahou en train de mentir
Trump n’a jamais été un adversaire
d’Israël, mais il a appelé à une plus
grande impartialité, ce qui est un
anathème dans les milieux sionistes.
C’est pour cette raison qu’il ne compte
pas un seul plouto-sioniste dans ses
rangs. Et s’il n’a pas été étiqueté
comme antisémite… c’est peut-être parce
que sa propre fille s’est convertie au
judaïsme à la suite de son mariage. Mais
son manque de chaleur philo-sioniste l’a
rendu non fiable aux yeux de l’État
juif. Profitant de son manque de
servilité envers Tel Aviv, les
écrivaillons sionistes du parti
Démocrate mettent en avant son racisme
et ses tendances fascisantes…
10 – Élections démocratiques: les
vraies ordures
Clinton mène actuellement devant
Sanders dans la course à l’investiture
démocrate, surtout grâce aux délégués
non élus, ceux que l’on appelle les
super-délégués, qui sont des loyalistes
au parti, payés par les politiciens au
service des patrons et de l’élite.
L’appel de Sanders à «une révolution
politique en Amérique» ne peut déboucher
sur rien, sauf s’il y a d’abord une
révolution politique au sein du Parti
démocrate. Mais le Parti démocrate est
comme les écuries d’Augias – le nettoyer
demande un effort digne d’Hercule et un
dirigeant fort et déterminé avec un gros
balai. Le sénateur Sanders n’est pas
Hercule.
Pourtant Sanders avait bien démarré
sa campagne: il a mobilisé la base du
parti, élaboré des politiques
progressistes sur la santé, l’éducation
et les impôts qui affectent les soutiens
millionnaires de Clinton à Wall Street
(le grand financier Jaime Diamond a
appelé Sanders «l’homme le plus
dangereux d’Amérique»), et reçu des
millions de contributions venant de
petits donateurs. Mais il a échoué à
cibler et à exiger le départ des plouto-sionistes,
des banquiers de Wall Street, des
spéculateurs et des politiciens noirs
corrompus qui contrôlent le Parti
démocrate. Ils font les élections des
Présidents des États-Unis et
s’assureront que Hillary Clinton soit
sûre d’être désignée, par tous les
moyens.
Clinton est soutenue par cette
formidable machine électorale,
autoritaire et profondément
anti-démocratique. Elle est totalement
embarquée dans le processus. Clinton a
l’habitude de soutenir la barbarie avec
enthousiasme –riant, plaisantant au
sujet de la mort terrible du Président
libyen Kadhafi. Dans la poursuite des
guerres et des crimes de guerre, Hillary
Clinton ne connaît pas de limite, et n’a
montré aucune conduite responsable. Ce
qui la rend si épouvantablement
dangereuse est qu’elle pourrait devenir
le Commandant en chef d’une grande
puissance militaire. Bien que Clinton ne
soit pas Hitler, les États-Unis sont
beaucoup plus engagés dans la politique
mondiale que ne l’était la République de
Weimar. Ses décisions pourraient
entraîner la destruction du monde.
11 – Sanders et Clinton, les deux
faces du parti démocrate
Si les primaires démocrates sont
aussi profondément antidémocratiques
qu’elles l’ont été par le passé, les
Républicains et leurs partenaires
ploutocratiques sont ouvertement en
train de planifier un complot «Descendez
le Donald» pour empêcher Trump de
décrocher la victoire électorale. Ils
ont discuté des possibilités d’utiliser
les procédures des conventions pour
miner le vote majoritaire, et mettre en
place une convention négociée, où les
délégués, les règles et les procédures
de vote priveraient le grand favori
populiste de son investiture.
Pour conclure
Les primaires américaines révèlent
dans tous leurs aspects l’agonie et la
corruption de la démocratie dans un
contexte de déclin impérial.
L’importance prise par une oligarchie
financière au sein du Parti démocrate,
oligarchie qui soutient une militariste
psychopathe comme Hillary, ne peut
dissimuler son bilan sous l’étiquette de
pragmatique; la majorité des partisans
de Sanders n’a aucune illusion sur Mme
Clinton. La panique et l’hystérie qui
règnent dans une élite répugnante au
sein du Parti républicain et les efforts
de celle-ci pour bloquer un Républicain
de convictions personnelles
conservatrices et non interventionnistes
montrent la fragilité de l’autorité
impériale.
Si Clinton, l’avocate psychopathe de
la guerre, reçoit l’investiture du Parti
démocrate, il n’y aucune raison pour
qu’elle puisse être considérée comme le
moindre mal par rapport à Donald Trump
ou tout autre Républicain – qui que ce
soit que les chefs du parti décident
d’envoyer dans la course.
Au mieux, elle peut être le mal égal.
Dans ce cas, plus de 50% de l’électorat
ne votera pas. Si, après avoir été
dépouillé de son mouvement ascendant
pour l’investiture démocrate, Bernie
Sanders ne fait pas de percée avec un
programme indépendant pour la Maison
Blanche, je rejoindrai le 1%
ultra-minoritaire qui vote pour le
candidat du Parti Vert, le Dr Jill
Stein.
Article original en anglais
“Pluto-Zionists” Support for
Hillary: The “Marriage” of Plutocracy,
Rightwing Zionism and Hillary Clinton,
publié le 9 mars 2016 Traduit par
Ludovic, vérifié par Wayan, relu par
Nadine pour le Saker Francophone. http://www.globalresearch.ca/pluto-zionists-support-for-hillary-the-marriage-of-plutocracy-rightwing-zionism-and-hillary-clinton/5513296
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