Opinion
Al-Qaïda derrière les attentats de Paris
en 1995,
selon l’ancien messager de Ben Laden
René Naba
Samedi 12 juillet 2014
Un ancien agent
double au service d’Al-Qaida et des
occidentaux passe aux aveux. Les
principaux points:
-
Al Qaida a
décidé de se venger des accords de
Dayton sur la Bosnie Herzégovine qui
mettaient les djihadistes hors-jeu.
-
Abou Fahs Al
Masri promet aux Américains un
nouveau «Pearl Harbour».
-
Le commandant
Massoud «très forts liens avec les
Français»
Paris – Sous le
pseudonyme de Ramzi, un ancien Moudjahid
au service d’Oussama Ben Laden, puis
agent de renseignements des services
occidentaux, fait le récit de son combat
dans les rangs d’Al Qaida et les raisons
de son retournement, dans une série
d’entretiens au journal transarabe «Al
Hayat» (10-11-12-13 Mars 2014).
«Ramzi» a commencé
sa carrière en combattant dans les
rangs des moudjahidines arabo-afghans.
Il va ainsi faire le coup de feu pendant
18 mois avant d’accepter de collaborer
avec l’Occident. Un espionnage intime
qui va durer 9 ans avant que l’agent
double ne soit grillé. Voyage sur la
planète Ben Laden.
Le facteur de
Ben Laden
«Ramzi» est d’abord
formé par les guerriers d’Al Qaïda qui
font figure de vétérans. Tous, appuyés
par la CIA, ont combattus les
soviétiques en Afghanistan. C’est donc
sous la férule d’Ayman al Zawahiri celui
qui, après la disparition de Ben Laden,
va devenir le numéro un d’Al Qaïda. Né
en 1951, Al Zawahiri, lui-même médecin,
est le fils d’un pharmacien du Caire.
«Ramzi» est
d’autant à bonne école que son autre
«maître» est Abou Hamza Al Ghamidi, le
chef de la garde personnelle de Ben
Laden. Dans le panel des enseignants où
se mélange l’art de la guerre à
l’interprétation du Coran, «Ramzi» est
également pris en main par Abou
Zoubeida Al Falastini et Abou Moussa’ab
Al Zarkaoui, la bête noire des
Américains en Irak, des experts en
sabotage qui initient leur jeune
disciple à la pose de mines mais aussi à
la balistique. Pour faire image, «Ramzi»
est le conscrit d’une sorte de West
Point façon Ben Laden.
Al Qaida a
décidé de se venger des accords de
Dayton sur la Bosnie Herzégovine qui
mettaient les djihadistes hors-jeu.
C’est en 1994, à 16
ans, que «Ramzi» dont on ignore la
nationalité, rejoint le jihad en
Bosnie Herzégovine. Là il est sous la
gouverne de Khaled Cheikh Mohamad, celui
qui va devenir le maitre d’œuvre des
raids du 11 septembre 2001 à New York.
Mais, signés sous l’égide américaine,
les accords de Dayton entre les parties
du conflit yougoslave désappointent les
combattants d’Allah puisque les
jihadistes sont, d’entrée, persona
non-grata. En Bosnie, «Les accords de
Dayton nous ont placé hors-jeu, nous les
djihadistes arabo afghans. Khaled Ben
Cheikh nous a alors promis de nous
venger des Américains. Furieux, nous
avons tout de suite cherché à
renverser le président bosniaque Alija
Izetbegovićh, pour empêcher la signature
de l’accord. Mais cela ne s’est pas
fait».
«Ramzi» fait donc
son paquetage pour l’Afghanistan et
s’enrôle sous la bannière de Gulbuddin
Hekmatyar. Dans l’histoire de
l’humanité Hekmatyar restera comme une
«ordure absolue», dixit un diplomate qui
l’a bien connu à Kaboul. D’un côté il
appelle les jeunes musulmans à la guerre
sainte contre les USA, de l’autre il a
empoché plus de trois milliards de la
CIA pour lutter contre les soviétiques…
Puis Hekmatyar expédie son jeune soldat
au Haut Karabagh pour, aux côtés
du chef tchétchène Khattab, lutter
contre les Arméniens qui sont des
chrétiens.
En Azerbaïdjan «Ramzi»
est Incarcéré pour «immigration
clandestine», mais il est vite libéré
sur intervention d‘Ayman Al-Zawahiri
l’ancien médecin du Caire. Libre, «Ramzi»
est désigné comme le messager de Ben
Laden. Aussi bien auprès de ses
interlocuteurs du Pakistan et des autres
pays arabes et que de ses correspondants
européens.
Atteint d’une grave
maladie, une typhoïde doublée d’un
paludisme, le facteur d’Al Qaïda
est soigné aux frais de Ben Laden
qui lui a promis le paradis. Cette
prodigalité ne l’empêche pas de virer sa
cuti, de passer symboliquement à l’ouest
en 1998. Le repenti explique que les
attentats anti américains de Nairobi et
de Dar es Salam lui «ont ouvert les
yeux». Initié aux techniques du
renseignement par ses nouveaux maîtres
occidentaux, il va désormais
infiltrer le cœur d’Al Qaida. Désormais,
c’est du moins ce qu’il affirme, «Ramzi»
va «s’appliquer à déjouer de
nombreux attentats»… avant d’être
démasqué et d’être condamné à mort par
une fatwa d’Abou Yahya Al Libye. Trop
tard, le messager a eu le temps de
s’enfuir et peut maintenant raconter ses
aventures de jihadiste pas comme les
autres.
Aujourd’hui, tenu
au secret avec une fausse identité, le
terroriste en retraite revient sur
sa «carrière» :
L’attentat du
RER B à Paris en 1995.
«Suis-je traitre?
Traitre à qui ? Je n’ai ni trahi mon
pays, ni espionné contre lui. Je n’ai
pas trahi mon organisation, mais mon
organisation a dévoyé sa mission.
J’étais atteint de typhoïde et de
paludisme. J’emprunte alors le téléphone
d’Abou Zoubeida Al Falastini pour
prendre un rendez-vous avec un médecin.
Le premier décembre 1998 je quitte
l’Afghanistan pour me rendre dans le
pays où j’avais été précédemment soigné.
En fait, j’avais été suivi pas à pas par
à travers le téléphone d’Abou Zoubeida
qui était écouté. Les gens du
renseignement n’avaient plus qu’à me
cueillir. Je peux vous révéler que,
contrairement à ce qui a été affirmé,
c’est bien Al-Qaïda qui est derrière les
attentats de Paris en 1995. L’attentat
du RER B s’est déroulé le 25
juillet vers 17 heures, faisant 8
morts et 117 blessés à la gare Saint
Michel. Il a été revendiqué par le GIA
algérien (Groupe Islamique Armé). Deux
poseurs de bombes ont été identifiés
grâce à leurs empreintes
digitales: Khaled Kelkal et Boualem
Bensaïd. Mais, je le réaffirme, c’est
bien Al Qaïda qui est derrière cette
action.
Après avoir été
incorporé dans l’organigramme du service
occidental, mes nouveaux interlocuteurs
voulaient absolument que je leur livre
Abou Zoubeida, celui qui, dans notre
organisation a géré cette affaire de
Paris avec ses relais algériens. C’est
lui qui a donné l’argent. Si je
n’ai pas pu coincer Abou Zoubeida, je
les ai aidés à démasquer un autre
réseau, celui d’Abou Qtada le patron
d’Abou Zoubeida Al Falastini, une
organisation responsable de la mort
d’innocents… Jadis j’étais un élément du
problème, je suis devenu un élément de
la solution… Je n’avais pas d’état
d’âme, ces attentats desservaient
l’islam.
J’ai été interpellé
et au terme de longues interrogations,
mon aide a été sollicitée. J’ai fait
l’objet d’un transfert médical vers un
pays européen pour soigner une hépatite.
J’ai été pris en main par un service de
lutte contre le terrorisme qui m’a
initié à l’observation de
l’environnement, à l’analyse de la
gestuelle un art qui permet
l’identification des gens.
J’ai appris à
observer et à ne jamais poser des
questions… Une fois par mois je rendais
compte à mon officier traitant, en
dehors du Pakistan. Ma cible restait
Abou Abdel Aziz Al Maghrébi, le
spécialiste des explosifs.
Les attentats de
Nairobi et de Dar Es Salam (1995):
Chronique d’un retournement
«En Bosnie, nous
étions au nombre de 480 combattants
d’origine arabe, des «Ansars»
(partisans), un chiffre qui connaissait
une inflation considérable en été, du
fait du «djihad touristique», un afflux
considérable de ressortissants des
pétromonarchies et autres pays musulmans
ou pas, venus «faire le coup de
feu pendant la saison estivale».
Rendu en
Afghanistan, les choses ont commencé à
changer. Nous ne faisions plus la guerre
avec des fusils contre des soldats.
Notre entrainement a dévié vers
les cibles civiles, (sabotage des
barrages de retenue d’eau,
empoisonnement des cours d’eau,
dynamitage des salles de cinéma). C’est
là que les attentats contre les
ambassades des Etats Unis au Kenya et en
Tanzanie, en 1995, m’ont fortement
secoué. Le fait de se donner la mort
soi-même, dans un attentat suicide,
équivaut à un suicide. Un acte pourtant
formellement prohibé par la religion
musulmane. Mais pour justifier les
attentats suicide, les dirigeants d’Al
Qaida invoquaient le précédent de la
bataille d’Al Yammama, en Arabie
Saoudite juste après la mort du
Prophète, et l’exploit de Barrak Ben
Malek qui s’était lancé, en solitaire,
dans une opération commando.
Pour justifier sur
le plan religieux ces suicides et ces
attaques contre des civils, Ben Laden
avait créé la «Faculté de la Législation
Islamique d’Al Qaida», confiant son
programme d’enseignement à Abou Abdallah
Al Mouhajer. En fait c’était un
instrument de propagande chargé de
déculpabiliser à bon compte les
djihadistes qui se lançaient dans ces
projets criminels.
Je me posais la
question: quelle est notre légitimité ?
Qui sommes-nous, nous, 400 combattants
d’Al Qaida en Afghanistan, pour décider
de la guerre et de la paix et engager,
par délégation, le destin d’un milliard
et demi de musulmans? Nous ne
dispositions dans nos rangs d’aucun
véritable savant religieux (faqih). Les
justifications que l’on nous donnait ne
relevaient que de l’interprétation
personnelle de chacun des responsables.
Après l’attentat de
Nairobi, qui a couté la vie à 12
américains et 250 africains, dont le
quart était de confession musulmane,
j’ai interrogé Abou Abdallah Al
Mouhajer, le responsable de la
«faculté»:
«Est-il licite de
tuer des Musulmans et des Africains qui
n’ont aucun rapport avec nos guerre?
«Oui, répondit-il,
en vertu de la jurisprudence «Al
Tataross» qui absout le meurtre
accidentel de musulmans (le dégât
collatéral) lorsqu’il est fait usage de
musulmans en guise de boucliers
humains».
-«Face à mon air
dubitatif, il a écourté la conversation
en ces termes: Les diplomates n’étaient
rien d’autre que des espions».
J’étais hésitant à
poursuivre dans cette voie. Au camp
Farouk frappé d’une nouvelle crise de
paludisme, cette nuit-là, pris de
malaise, je sortis de ma tente pour
prendre l’air et me soulager. Quelle ne
fut ma surprise de constater que des
boules de feu s’abattaient sur le
camp. Il s’agissait en fait de missiles
Cruse, qui ont tué six personnes. Ce
raid fut mon point de basculement. J’ai
quitté l’Afghanistan et Al Qaida.»
Les
néoconservateurs, Clinton et la guerre
en Irak.
«La fréquentation
des responsables d’Al Qaida m’a permis
d’entendre pas mal de secrets. Ainsi,
dès 1999 je savais que les Américains
voulaient faire la guerre en Irak. Un
soir, lors d’un dîner regroupant une
quarantaine de personnes, Abou Mousa’ab
Al Soury, un syrien né à Alep,
théoricien du «djihad global» et qui est
aujourd’hui le vrai successeur de Ben
Laden, tire de sa poche un texte en
arabe intitulé «American Century
Project» et nous annonce à voix haute:
«Les Américains
préparent une invasion de l’Irak et le
renversement de Saddam Hussein pour
faire de l’Irak un exemple de démocratie
et assurer l’expansion des intérêts
américains dans la zone». Le texte de
cette lettre, adressée à Bill Clinton
président des États Unis, portait la
signature de George Bush jr, Dick
Cheney, Donald Rumsfeld, Condoleeza Rice
et Paul Wolfowitz. C’est dire que de
hauts responsables politiques, ceux qui
allaient succéder à Clinton, préparent
déjà la guerre contre l’Irak.
Et Abou Mousa’ab Al
Soury avait aussi dans sa poche la
réponse de Clinton. Il disait «Je ne
saurais me lancer dans de telles
opérations, sauf en cas d’attaque
similaire à celle de Pearl Harbour».
Abou Fahs Al Masry enchaîne alors:
«C’est vrai, alors nous leur assénerons
un nouveau Pearl Harbour»…
En septembre 2001,
j’ai compris ce dont il était question à
l’époque. Al Qaida songeait de
longue date à une grande opération. En
juillet 2001, j’étais au Kandahar. Abou
Fahs al Masry me réclame et me charge
d’une mission: «Je te charge de faire
parvenir ce message à quatre personnes
de Londres et de Birmingham: «Quittez le
Royaume Uni et revenez en Afghanistan,
avant début septembre. Sinon restez sur
place et ne bougez plus».
Surpris je pose
cette question à Abou Hafs: «Cette
attaque sera plus forte que celle des
missiles Cruse qui nous ont touché l’an
dernier?»
Il m’à répondu:
«Rien à voir. Ce sera un théâtre de
guerre. L’évènement sera énorme. Toi tu
resteras en Europe».
Le Pearl Harbour,
ce fut le raid du 11 septembre 2001».
Le commandant
Massoud Shah.
Al Qaida et les
Talibans se méfiaient du Commandant
Massoud Shah. Il était Tadjik et les
Talibans, des Pachtounes. Ils le
soupçonnaient d’avoir passé un accord
avec les russes pour aménager une zone
démilitarisée dans la zone frontalière
du Tadjikistan dans la perspective du
retrait soviétique d’Afghanistan. Ancien
élève du lycée français de Kaboul, il
avait «de très forts liens avec les
Français» qui lui livraient des armes
que même que les Russes et les Anglais.
Al Qaida a assassiné Massoud à l’insu
des talibans, pour ne ps les gêner.
Ben Laden, «un
lion entouré d’ânes»
A la fin de son
entretien avec Al Hayat, Ramzi revient
sur une partie des aventures de Ben
Laden au Soudan : «Hassan Tourabi et
Omar Al-Bachir (actuel président du
Soudan) ont trahi Ben Laden. D’ailleurs
il les qualifiait de «Frérots
caméléons». Oussama Ben Laden disposait
d’une forte escorte égyptienne. Ils ont
été à l’origine de tous ses maux. C’est
eux qui lui ont soufflé l’idée de
s’installer au Soudan pour se trouver à
proximité de l’Egypte, pour y fomenter
un coup d’état.
Or, il n’a pas pris
le pouvoir et perdu 165 millions de
dollars d’investissements. Le tandem
Tourabi-Bachir a mis la main sur ses
plantations et l’a roulé dans la farine.
Ben Laden n’était
pas fait pour la politique quotidienne,
politicienne. Il vivait en compagnie de
trois de ses épouses et de leurs
enfants, menant une vie frugale, chasse,
natation et équitation, se réservant le
prêche du vendredi. Comment pouvait-il
monter un coup d’état? Autour de lui ses
amis Ayman Al Zawahiri et Abou
Fahs Al Masri, manquaient tout
autant de bon sens. En fait, Ben Laden
n’était qu’un lion entouré d’ânes».
Ses passionnantes
confessions de Ramzi, avec leur part
d’omission et de mensonge, nous
conduisent à tenter de comprendre le
nouveau rapport de forces qui traverse
le Al Qaïda de l’après Ben Laden.
L’organisation djihadiste se débat
maintenant dans des conflits internes en
raison des difficultés qu’ont ces
guerriers d’Allah à trouver un
incontestable successeur à leur maître
disparu, à former une nouvelle
génération de djihadistes. Ce qui est
certain c’est qu’Al Zawahiri, qui se
veut le nouveau calife, est en but
à une solide opposition et à de la
surenchère.
Pour se remettre en
selle, Zawahiri a décidé de tourner son
haut-parleur vers l’Occident et
d’éditer une revue en langue anglaise «Resurgence».
Cette publication s’adresse aux
musulmans qui résident ou sont nés des
pays occidentaux. La raison de cette
croisade de recrutement lancée en
Europe ? Le fait que les djihadistes
venus de pays arabes soient de moins en
moins nombreux et motivés. Ce nouveau
marketing explique que Zawahiri, dans
ses interventions, emprunte
maintenant de longs passages des
discours de Malcolm X, le leader
des «Black Muslims», assassiné il y a
quarante ans. Même avec Al Qaida,
l’histoire tourne en rond.
http://www.raialyoum.com/?p=62702
Références
1 -Les accords de
Dayton, signés le 14 décembre 1995,
prévoient une partition de la
Bosnie-Herzégovine à peu près égale
entre la Fédération de
Bosnie-et-Herzégovine (croato-bosniaque)
et la République serbe de Bosnie
(serbe), ainsi que le déploiement d’une
force de paix multinationale, l’IFOR: un
système de gouvernance tripartite
complexe permet de conserver l’intégrité
territoriale de la Bosnie, laissant une
large autonomie aux entités
croato-musulmane d’une part, et serbe
d’autre part. L’accord a été négocié sur
la base aérienne de Wright-Patterson,
près de Dayton, dans l’Ohio, aux
États-Unis. Les principaux participants
sont les présidents serbe (Slobodan
Milošević), croate (Franjo Tuđman) et
bosniaque (Alija Izetbegović), ainsi que
le négociateur américainRichard
Holbrooke.
Dans la même veine de ce récit et
pour aller plus loin sur la
collaboration entre djihadistes d’Al
Qaida et les services des renseignements
occidentaux, CF. ce lien
https://wikileaksactu.wordpress.com/2014/07/06/un-agent-dal-qaeda-a-travaille-pour-le-mi6-wikileaks/
Wikileaks Actu
Francophone
Un agent d’Al-Qaeda a travaillé pour le
MI6: WikiLeaks
Nation.com, 27 avril 2011
LONDRES (INP) – Un agent d’al-Qaeda
accusé d’avoir bombardé deux églises
chrétiennes et un hôtel de luxe au
Pakistan en 2002 a travaillé dans le
même temps pour le renseignement
britannique, selon des dossiers secrets
sur les détenus qui ont été livrés au
camp de la prison militaire américaine
de Guantanamo Bay.
Adil Hadi al
Jazairi Bin Hamlili, un citoyen algérien
décrit comme un facilitateur, courrier,
kidnappeur et assassin d’Al-Qaeda, a été
détenu au Pakistan en 2003 et plus tard
envoyé à Guantanamo Bay. Mais selon le
dossier d’évaluation d’Hamlili à
Guantanamo, l’un des 759 dossiers
individuels obtenus par le Guardian, les
interrogateurs américains étaient
convaincus qu’il agissait en même temps
comme un informateur du renseignement
britannique et canadien. Après sa
capture en juin 2003, Hamlili a été
transféré au centre de détention de
Bagram, au nord de Kaboul, où il a subi
de nombreuses interrogations sous garde
avec le personnel de la CIA.
Source:
http://www.nation.com.pk/politics/27-Apr-2011/Qaeda-operative-worked-for-MI6-WikiLeaks
Voir le dossier
publié sur Wikimedia: »ISN 01452, Adil
Hadi al-Jaza’iri Bin Hamlili’s Guantanmo
detainee assessment » (pdf)
Autre cas de
collaboration Otan Qaida, le cas du
«journaliste» britannique Paul Conroy,
agent opérationnel du MI6, avec les
djihadistes libyens Abdel Hakim Belhadj
et Mahdi Al Harati.
Reporter
photographe au Sunday Times, Paul Conroy,
il a réussi à s’enfuir de l’Émirat
islamique de Baba Amro, mars 2012.
Mahdi al-Harati a épousé une Irlandaise
et a vécu à Dublin. Paul Conroy est
Irlandais du Nord, élevé à Liverpool.
Mahdi al-Harati est toujours recherché
en Espagne pour son implication dans les
attentats de Madrid du 11 mars 2004.
En 2010, avec une barbe plus soignée et
la couverture d’une ONG, Mahdi al-Harati
était infiltré par le MI6 au sein de la
«Flottille de la Liberté» qui tenta
d’apporter de l’aide humanitaire dans la
bande de Gaza.
Mahdi al-Harati dirigeait la brigade
d’Al-Qaeda qui assiégea l’hôtel Rixos de
Tripoli, en août 2011, encadré par des
instructeurs français.
Abdelhakim Belhaj,
chef du groupement islamique de Libye, a
été le bras droit d’Ayman al-Zawahiri,
l’actuel numéro 1 d’Al-Qaida. Bien qu’il
soit officiellement toujours un des
criminels les plus recherchés dans le
monde, il a été promu par l’OTAN,
gouverneur militaire de Tripoli.
Bekhadj a fait l’objet d’une tentative
de blanchissement par les autorités
françaises. Une journaliste du journal
Le Monde, Isabelle Mandraud, responsable
du dossier Maghreb au sein du quotidien,
a publié un livre à sa gloire relatant
sa conversion du djihadisme à la
démocratie, parallèlement à une audience
du djihadiste-démocrate au Quai d’Orsay
au printemps 2014
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réservés © René Naba • 2014
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