EN POINT DE MIRE
Liban-Mémoires
de guerre 1/3 :
Les racines américaines
de la guerre civile au Liban (1975-2000)
René Naba
Mardi 7 août 2018
Note de la
Rédaction
www.madaniya.info
et renenaba.com publient un dossier
spécial en trois volets intitulé
«Liban-Mémoires de guerre», réalisé par
René Naba directeur du site, qui a
assuré une adaptation condensée, en
version française, de l’ouvrage d’un
diplomate américain James R. Stocker
intitulé: «Spheres of intervention: US
foreign policy and the collapse of
Lebanon 1967-1976», James R. Stocker,
Cornell University Press.
Sommaire
- Liban-Mémoires
de guerre 1/3: Les racines
américaines de la guerre civile au
Liban (1975 -2000)
- Liban-Mémoires
de guerre 2/3: Le Pacte national, un
mensonge dont la composante
musulmane de la population libanaise
en a été la victime.
- Liban-Mémoires
de guerre 3/3: Serge Soghanalian
(1929-2011), parfait représentant du
monde interlope des marchands de
mort
avec en Additif
1- Liban: Le 17
Mai 1983, «A Day Of Infamy», Un jour
d’infamie, «Yom Al A’Ar, Ya Lil A’AR».
Papier publié à l’occasion du 35 me
anniversaire de la conclusion du traité
de paix israélo-libanais. Un récit de la
face cachée de ce jour d’infamie. Un
traité abrogé pr la volonté du peuple,
rare cas de l’abolition d’un traité
international du fait d’un soulèvement
populaire.
2- De l’utilité
de certaines rumeurs en temps de guerre
Par Roger Naba’a*
La rumeur est une
continuation de la guerre
(civile/confessionnelle), par d’autres
moyens.
L’auteur, James
Stocker a appris l’arabe à l’Université
de Damas. En prévision de la rédaction
de son ouvrage, il a effectué un séjour
d’un an au Liban pour sa documentation.
L’auteur se fonde
sur les archives du Département d’état,
du Conseil National de Sécurité, des
services de renseignements américains,
ainsi que sur les archives des
bibliothèques des présidents Lyndon
Johnson, Richard Nixon et Gerald Ford,
de même que sur les notes personnelles
de Joseph Sisco, ancien sous secrétaire
d’état pour les affaires du Moyen
orient.
La version arabe de
cet ouvrage a été assurée par
l’universitaire américain d’origine
libanaise, Assaad Abou Khalil, animateur
du blog
http://angryarab.blogspot.fr/ par
ailleurs contributeur du journal
Libanais «Al Akhbar», qui en a assuré la
publication des principaux passages dans
une série d’articles en dix volets.
Le compte rendu de
l’ouvrage en version anglaise se trouve
sur ce lien du même auteur:
Fait significatif:
Dans sa relation des faits, l’auteur de
l’ouvrage s’abstient de mentionner les
interventions israéliennes contre la
population libanaise, notamment les
raids réguliers de l’aviation
israélienne et le pilonnage de
l’artillerie contre les villages du sud
Liban, de même qu’il s’abstient de
mentionner l’ampleur de la terreur
infligée par l’armée israélienne à la
population civile libanaise.
L’adaptation en
version française a été réalisée par
René Naba, directeur du site
www.madaniya.info
Fin de la note de
la Rédaction.
Les principaux
points de cet ouvrage
I – Prélude:
L’élection du président Camille Chamoun.
Les États Unis ont
«littéralement acheté» l’élection du
pro-occidental Camille Chamoun à la
présidence de la République libanaise
(1952-1958), autrement dit soudoyé les
députés libanais pour faire triompher
leur candidat contre son rival, le
dirigeant nationaliste Hamid Frangieh,
ancien ministre des Affaires étrangères.
Pourquoi un tel
engouement pour le 2eme président de la
République libanaise, vraisemblablement
parce que Camille Chamoun, grand ami du
chah d’Iran et des monarchies hachémites
pro britanniques d’Irak et de Jordanie,
était un grand ponte de la
franc-maçonnerie arabe, à l’instar de
bon nombre de dirigeants arabes.
A propos de
Camille Chamoun
M. Chamoun a été
élu en 1952 à une date où les États
Unis, émergeant comme les grands
vainqueurs de la II me guerre mondiale,
commençaient à se positionner sur
l’échiquier mondial, en substitution aux
deux anciennes puissances coloniales
européennes: La Grande Bretagne et la
France. Une période marquée au
Moyen-Orient par le lancement du Point
Four d’un programme de coopération entre
les États Unis et le Monde arabe, sur le
modèle du Plan Marshall pour l’Europe;
par le coup d’état de la CIA contre le
premier ministre nationaliste iranien
Mohamad Mossadegh (1953), coupable
d’avoir nationalisé les installations
pétrolières iraniennes; enfin la
constitution du Pacte de Bagdad (1955),
regroupant des pays musulmans sunnites
Pakistan et Turquie, autour de la
dynastie hachémite d’Irak. Ce pacte
devait servir de maillon intermédiaire
entre l’Otan (Europe / États Unis) et
l’OTASE (Asie du Sud Est).
Camille Chamoun,
poulain des Américains par excellence,
au même titre que le premier ministre
irakien de l’époque monarchique, Noury
Said, refusera de rompre les relations
diplomatiques du Liban avec la France et
la Grande Bretagne, en signe de
solidarité avec l’Égypte, victime d’une
agression tripartite à la suite de la
nationalisation du Canal de Suez (1956),
une agression menée par les deux
anciennes puissances coloniales de la
zone (France et Grande Bretagne) et leur
créature Israël, signe indiscutable d’un
alignement aveugle aux objectifs
atlantistes.
Camille Chamoun
achèvera son mandat dans la première
guerre civile libanaise. La guerre a
éclaté en Mai 1958 avec l’assassinat
d’un journaliste libanais Toufic Al
Matni, mettant le feu au poudre, alors
que l’Égypte et la Syrie, sous l’égide
de Gamal Abdel Nasser, auréolé de la
nationalisation du Canal de Suez (1956),
procédait à l’Union des deux Républiques
arabes.
Les États Unis
débarqueront des troupes au Liban en
juillet 1958, parallèlement au
parachutage de commandos britanniques en
Jordanie, afin de contrebalancer les
effets du coup d’état anti monarchique
en Irak et la proclamation de la
République par le général nationaliste
Abdel Karim Kassem.
Au delà des grands
principes hautement proclamés et
régulièrement brandis contre leurs
détracteurs, il en ressort que les États
Unis n’hésitent pas à recourir à la
corruption pour s’assurer une clientèle
docile visant à imposer leur hégémonie.
II – A propos de
la 2eme guerre civile libanaise
(1975-1990)
Le leadership
maronite, responsable du feu initial.
1- Le leadership
maronite est responsable du
déclenchement de la guerre. Les États
Unis et les principaux dirigeants
chrétiens (aussi bien les anciens
présidents Camille Chamoun, Charles
Hélou et Soleimane Frangieh que Pierre
Gemayel (phalangistes) et Raymond Eddé,
de même que la hiérarchie militaire
chrétienne plaidaient ouvertement en
faveur du maintien du système de
répartition confessionnelle du pouvoir
assurant une prépondérance de la
communauté maronite au sein du système
politique libanais.
2- L’Alliance
tripartite des trois principaux
dirigeants maronites (Camille Chamoun,
Pierre Gemayel, Raymond Eddé), scellée à
l’occasion des élections législatives de
1968 dans la foulée de la défaite arabe
de juin 1967, constituait en fait un
pacte de confrontation tant contre
l’OLP, massivement implantée à Beyrouth
après le massacre palestinien du
«Septembre Noir» jordanien (1970) que
contre la gauche libanaise en vue de
museler les forces contestataires à
l’hégémonie occidentale au Moyen orient.
Raymond Eddé, le chef de file ses
chrétiens modérés, se dégagera de ce
pacte au déclenchement de la guerre
civile libanaise en 1975 et ne prendra
pas les armes ni contre les Libanais, ni
contre les Palestiniens.
Pour aller plus
loin
III- L’Armée
libanaise et sa passivité face à Israël.
A- Les
pourparlers d’armistice israélo libanais
de Nakoura, un leurre, un «paravent» à
une coordination militaire entre les
deux pays.
Ces pourparlers,
aménagés par l’accord d’armistice de
1948 signé entre Israël et les pays
arabes du champ de bataille, se sont
poursuivis au delà du délai raisonnable
à ce genre de négociations.
Ces pourparlers
servaient en fait de «paravent à une
coordination politique entre les deux
pays», avec les encouragements des États
Unis. Se tenant au poste frontière
libanais de Nakoura (sud-Liban), ils
n’ont jamais bridé Israël dans ses
agressions répétées contre le Liban, pas
plus à empêcher la violation de l’espace
aérien libanais par l’aviation
israélienne, de même que les tirs de
saturation de l’artillerie israélienne
contre les villages du Sud Liban, en vue
de forcer à l’exode la population de
cette zone à majorité chiite et la
refouler vers Beyrouth.
Un exode forcé
destiné à constituer à Chyah (sud
Beyrouth), -la fameuse Dayeh des
journalistes occidentaux-, une ceinture
de misère autour de la capitale
libanaise, à proximité des camps
palestiniens de Sabra Chatila, sur la
route de l’aéroport.
Dans le
prolongement de cette connivence, Israël
n’hésitera pas à instrumentaliser les
officiers félons de l’armée libanaise
(Saad Haddad et Antoine Lahad) pour
constituer une armée de supplétifs
faisant office de garde frontières de
l’État Hébreu, sous le vocable d’«Armée
du Sud Liban» (ASL), au plus fort de la
guerre civile libanaise.
B- Le
comportement singulier des deux anciens
commandants en chef de l’armée, le
général Émile Boustany et son
successeur, le général Iskandar Ghanem.
L’autonomie du
commandement de l’armée à l’égard du
pouvoir politique était telle que lors
de la guerre de juin 1967, le commandant
en chef (chrétien) de l’armée, le
général Émile Boustany, refusera
d’obtempérer aux ordres du premier
ministre sunnite Rachid Karamé d’engager
les hostilités contre Israël par
solidarité avec les pays arabes du champ
de bataille (Égypte, Syrie).
Le général Emile
Boustany passera à la postérité pour sa
passivité lors du raid israélien contre
la flotte aérienne civile libanaise et
l’aéroport international de
Beyrouth-Khaldé, en décembre 1968, ainsi
que dans son implication dans une
affaire de rétrocommissions consécutive
à l’achat de missiles CROTALE à l’armée
française. En toute impunité.
Terme ultime d’une
carrière affairiste, le général Boustany
boiera néanmoins la coupe jusqu’à la lie
de ses forfaitures, en représentant le
Liban à la signature de l’accord
palestino libanais du Caire, en novembre
1969, légalisant la présence armée
palestinienne au Liban, sous l’égide de
Nasser, signant par là même sa défaite
symbolique face à ses adversaires.
Son successeur, le
général Iskandar Ghanem, auparavant
commandant miliaire de la place de
Beyrouth, s’est distingué, lui, par sa
désinvolture lors du raid israélien
contre le centre de la capitale
libanaise, en avril 1973, décapitant
certains des principaux dirigeants de
l’OLP, Abou Youssef An Najjar, ministre
de l’intérieur de l’OLP, Kamal Nasser,
porte parole de la centrale, ainsi que
Kamal Adwane, responsable de la jeune
garde palestinienne.
Le Général Ghanem
sera promu commandant en chef de l’armée
en dépit de sa forfaiture, malgré les
demandes répétées du premier ministre de
l’époque Saéb Salam réclamant sa
démission en guise de sanction.
C- Le commandant
Johny Abdo, désigné par les Israéliens
pour succéder à Bachir Gemayel: membre
du Conseil de Guerre des Forces
Libanaises.
La passivité de
l’armée à l’égard des raids successifs
israéliens tant contre Beyrouth que
contre le sud Liban, sur trente ans, de
même que les visées israéliennes sur les
fleuves du sud Liban (Litani et Zahrani)
ont conduit à l’émergence d’un corps
d’auto-défense chiite, se substituant à
la vacance du pouvoir d’état, pour la
protection de la zone frontalière
israélo libanaise.
L’histoire de
l’armée libanaise face à Israël n’est
pas une succession de glorieux faits
d’armes mais un long récit de connivence
et de forfaitures en ce que depuis
l’indépendance du Liban en 1943, il y a
73 ans, tous les commandants en chef qui
se sont succédé à la tête de l’armée,
–tous à la notable exception du Général
Émile Lahoud–, ont considéré l’État
Hébreu comme le gros bâton avec lequel
il importait de mater la contestation
populaire libanaise et par la suite la
Résistance palestinienne.
Durant la 2eme
guerre civile libanaise, le commandement
de l’armée libanaise disposait de sa
propre organisation crypto terroriste
«At tanzim», qu’elle activait en sous
main durant les période de trêve pour
relancer les hostilités.
La symbiose entre
le haut commandement de l’armée et les
milices chrétiennes était telle qu’un
des responsables du 2me bureau libanais
(le service des renseignements), le
commandant Johnny Abdo, siégeait au
Conseil de guerre du Front Libanais,
coalition des milices chrétiennes. Homme
de l’ombre par excellence, Johnny Abdo
avait été désigné par les Israéliens
pour succéder à Bachir Gemayel, à la
suite de l’assassinat du chef
phalangiste à la veille de sa prise de
fonction comme Président de la
République, en septembre 1982.
Diplômé des
académies militaires anglo saxonnes,
contrairement à tous ses prédécesseurs
et ses successeurs de formation
française, Emile Lahoud Chef
d’État-major des Armées (1989-1998),
puis Président de la République
(1988-2007) sera le théoricien de la
«doctrine de la riposte» face aux
agressions répétées israéliennes
particulièrement contre le sud Liban,
initiant une réplique à double détente
contre les empiétements de l’État
Hébreu, combinant une action conjuguée
de l’armée en soutien à la guérilla du
Hezbollah Libanais.
Aux mépris du Droit
International, contrairement à tous les
usages internationaux, Émile Lahoud,
unique chef d’état chrétien du Monde
arabe, sera néanmoins mis en quarantaine
à l’instigation du président français
Jacques Chirac à la suite de
l’assassinat de Rafic Hariri, l’ancien
premier ministre libanais dont il était
le partenaire affairiste et son
pensionnaire posthume.
Pour aller plus
loin sur cette séquence
Johnny Abdo le
candidat des Israéliens à la succession
du chef phalangiste Bachir Gemayel
Johnny Abdo l’homme
de l’ombre par excellence
De rebondissements
en rebondissements, d’escalades en
escalades, une telle passivité conduira
à la constitution du Hezbollah et à sa
redoutable riposte asymétrique
balistique, faisant de la formation
politico militaire chiite l’artisan du
retrait israélien du Liban, sans traité
de paix, ni négociation, cas unique dans
les annales de la guerre contemporaine.
Sur le Hezbollah
Hassan Nasrallah,
premier dirigeant depuis Nasser à avoir
su développer une capacité d’influence
sur l’opinion publique israélienne.
Le Hezbollah,
sentinelle de l’indépendance libanaise
IV- L’exode des
Chrétiens du Liban, la plus grosse
intoxication de la première phase de la
guerre.
L’information selon
laquelle les Américains envisageaient la
déportation des chrétiens libanais hors
du Liban constitue un «grand mensonge».
La rumeur a été forgée par le leadership
chrétien afin de «forcer à la solidarité
la population chrétienne du Liban»
consternée par l’ampleur des dégâts, la
tournure des combats et de les conduire
à rallier les rangs des milices
combattantes.
La rumeur a été
amplifiée au moment de la visite de
l’émissaire américain au Liban Dean
Brown, envoyé du président Gerald Ford,
«venu précisément réaffirmer
l’engagement des États Unis à soutenir
l’effort de guerre des milices
chrétiennes» que le leadership maronite
voulait impressionner par l’importance
de l’adhésion chrétienne à la cause
milicienne.
Les encouragements
de Dean Brown ont conduit le leadership
maronite à refuser toute concession à
leurs adversaires palestino
progressistes, prolongeant d’autant les
hostilités, la destruction du Liban, la
souffrance de sa population et
l’affaiblissement du Liban. Comme quoi
les conseillers ne sont jamais les
payeurs.
L’accord de Taëf
(Arabie saoudite), qui mit fin en 1989 à
la guerre du Liban, a consacré le
déclassement des prérogatives
constitutionnelles des Maronites,
sanction inéluctable de leur cécité
politique et de leur bellicisme à tout
crin.
V- Les États
Unis: La transparence pour les autres.
Les États Unis
prônent la transparence pour les autres.
Au Liban, ils étaient soucieux de
disposer d’un canal direct de
communication avec le Président de la
République en «court-circuitant le
ministère des Affaires étrangères afin
que ces pourparlers «TOP SECRET» ne
soient pas consignés dans les archives
du ministère».
Sous Charles Hélou
(1964-1970), l’émissaire libanais a été
Michel El Khoury, fils de l’ancien
président de la République, dont
l’activité secrète était camouflée par
la fonction de Président du Conseil
National du tourisme. M. Michel El
Khoury sera gratifié de son rôle
souterrain par sa nomination ultérieure
au poste de Gouverneur de la Banque du
Liban. Sous Soleimane Frangieh
(1970-1976), la fonction était dévolue à
son gendre Lucien Dahdah.
VI- La
responsabilité directe des États-Unis
dans la guerre du Liban.
Les États-Unis
n’appréhendait pas la guerre du Liban
comme un conflit entre chrétiens et
Musulmans, mais bien comme un conflit
idéologique entre la droite et la
gauche, quand bien même le leadership
maronite incitait l’administration
américaine à intervenir militairement au
Liban pour museler la gauche libanaise,
au plus fort du flux nassérien
(1960-1967), puis la résistance
palestinienne.
Deux dirigeants
druzes alliés de Camille Chamoun, l’Émir
Majid Arslane, ancien ministre de la
Défense et le député Fadlallah Talhouq,
plaidaient en ce sens auprès de leurs
interlocuteurs américains, davantage
soucieux, eux, de combattre leur rival
électoral Kamal Joumblatt, chef druze du
Parti socialiste progressiste (PSP) et
futur chef de la coalition palestino
progressiste.
Les États Unis ont
favorisé l’amplification des hostilités
comme dérivatif aux pourparlers de paix
égypto israéliens, dans la foulée de la
guerre d’Octobre 1973, afin d’embourber
la Syrie au Liban et de fixer l’OLP dans
cette guerre infractionnelle.
A ce titre
l’administration américaine a facilité
le transfert des armes via la Jordanie
et Israël. L’aide militaire américaine
n’était pas tant destinée à renforcer
l’armée libanaise mais de la doter des
moyens de lutte contre les organisations
palestiniennes et les mouvements de la
gauche libanaise. De les «frapper», dans
l’intérêt de la sécurité d’Israël.
Sous le mandat du
président Charles Hélou, l’aide
économique américaine était, elle aussi,
conditionnée par l’engagement du pouvoir
libanais à durcir la répression contre
les forces progressistes libanaises.
Pour aller plus
loin sur Beyrouth et sa fonction
traumatique à l’encontre des Israéliens
Et sa fonction
critique à l’égard des Arabes
VII -La relation
Syrie/ États-Unis
La relation de la
Syrie avec les États Unis lors de la
présence syrienne au Liban (1976-2005)
était infiniment plus étroite que la
relation entre la Syrie et l’URSS. Damas
se plaignait auprès de Washington des
contraintes imposées par Moscou au
Liban, visant à ménager ses alliés du
camp palestino progressiste. Mais le
président Hafez al Assad s’est abstenu
d’opérer un changement d’alliance comme
cela a été le cas avec le président
égyptien Anouar Al Sadate, conscient des
dégâts qu’un tel revirement allait
produire sur la scène régionale et de la
grande dépendance vis à vis des États
Unis et des pétromonarchies dans
laquelle se placerait la Syrie du fait
de ce virage.
Pour aller plus
loin sur ce thème
(NDA: Sadate,
artisan du traité de paix avec Israël, a
été assassiné le 6 octobre 1981, par des
islamistes, poulains des Américains dans
la guerre anti soviétique d’Afghanistan,
alors que la Syrie, en pleine tourmente
djihadiste dans la séquence dite du
«printemps arabe», bénéficiera du
soutien militaire résolu de la Russie au
point de renverser le cours de la
guerre, à titre de «prime à la fidélité»
de la Syrie vis à vis de la Russie,
après l’effondrement du bloc soviétique.
L’Égypte, pour sa part, au terme d’une
séquence de quarante ans d’alignement
sur les États Unis, sous la double
présidence d’Anouar El Sadate et de
Hosni Moubarak, a opéré n 2015 un
recentrage en direction de la Russie
sous la présidence du Maréchal Abdel
Fattah Al Sissi)).
Sur ce lien la
version arabe de cette tranche
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
Le
dossier Liban
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