MADANIYA
Qui sont les ténors autoproclamés du Hirak algérien ?
René Naba
Mercredi 1er juillet 2020 Algérie-Hirak:
« Qui sont les ténors autoproclamés du
Hirak algérien? » Le dernier
livre-enquête d’Ahmed Bensaada.
L’Algérie célèbre
le 5 juillet 2020 le 58 ème anniversaire
de son indépendance à l‘arrière-plan de
révélations sur les manipulations du
Hirak, le soulèvement populaire
algérien, par des intellectuels
algériens en rapport avec les ONG
américaines. Retour sur cette ténébreuse
affaire, infamante pour ses auteurs.
1 –Une légende
tenace face à un livre-enquête corrosif.
Le sujet peut
surprendre tant la légende est tenace
d’un soulèvement spontané et autonome
face à un régime crépusculaire, affligé
d’un président à mobilité réduite,
doublé d’une nécrose des circuits
décisionnaires, ce qui était vrai au
départ; un mouvement qui sera toutefois
noyauté par la suite, ce qui sera
difficilement acceptable pour bon nombre
d’Algériens. Pourtant les faits sont là,
têtus. L’universitaire algérien Ahmed
Bensaada en fait la démonstration
implacable.
Pour aller plus
loin sur ce thème, cf; ce lien:
https://www.madaniya.info/2019/04/02/algerie-abdel-aziz-bouteflika-un-condense-de-lhistoire-post-coloniale/
Son livre-enquête
lève le voile sur les liaisons
dangereuses des « ténors autoproclamés »
du Hirak avec des puissances étrangères,
notamment les organismes américains dont
le NED (National Endowment for
Democracy), qui finance des
organisations actives en Algérie. Très
documenté, l’ouvrage consacre un grand
espace aux extraits de rapports
d’organismes étrangers.
Avec une précision
de scientifique qu’il est, en une
description méticuleuse des
enchevêtrements et des enjeux du
géopolitique, une qualité qu’il cumule,
Ahmed Bensaada, s’attaque à un sujet
éminemment tabou: Les manipulations qui
ont sinon dénaturé à tout le moins dévié
le Hirak, le soulèvement algérien, de
son cours authentiquement populaire en
une entreprise de déstabilisation d’un
pays incontournable, d’une superficie de
2 millions de km2 de superficie, le plus
grand d’Afrique, du bassin méditerranéen
et du monde arabe, à égalité, dans ce
dernier cas, avec l’Arabie saoudite.
Un pays qui
revendique, de surcroît, le double
exploit d’avoir mené une guerre de
libération victorieuse contre le
colonialisme français et une guerre non
moins victorieuse contre le terrorisme
durant la séquence dite de la «décennie
noire», la décennie 1990, et, à ce titre
objet d’un agacement prodigieux de la
part tant des occidentalistes que des
islamistes, que des séparatistes. Un
palmarès à faire pâlir plus d’un
envieux.
Pays central de la
zone sahélo sahélienne, limitrophe de
sept pays (Libye, Mali, Mauritanie,
Maroc, Niger, Tchad, Tunisie, Mali, RASD
(République Arabe Sahraoui
Démocratique), soit la quasi-totalité
des pays déstabilisés et sinistrés par
l’intervention de l’alliance
islamo-atlantiste lors de la séquence
dite du «printemps arabe», en 2011.
L’Algérie est en
outre le point d’ancrage de la présence
chinoise en méditerranée, la première
puissance planétaire en devenir; un état
charnière entre le Maghreb (Le Ponant)
et le Machreq (Le Levant), de par ses
connexions diplomatiques, notamment avec
la Syrie, son allié historique,
indéfectible.
L’Algérie est enfin
un «Hub» de la transhumance
transsaharienne, dont l’implosion
projettera un nouveau flux migratoire
d’arabo africains vers l’Europe,
générant en retour une négrophobie et
une islamophobie virulentes, dont les
berbéristes, partisans acharnés de la
scissiparité de leur pays d’origine, en
paieront lourdement le prix, eux aussi,
en raison de leur origine chromatique
basanée.
Titulaire d’un
doctorat en sciences de l’Université de
Montréal, enseignant au Canada, cet
universitaire algérien est un
récidiviste en la matière. Ahmed
Bensaada est en effet l’auteur d’
« Arabesque- enquête sur le rôle des
Etats-Unis dans les révoltes arabes »
(2015).
Un mémorable
ouvrage sur la mystification des
soulèvements populaires en Géorgie, où
des vétérans de l’armée israélienne ont
prêté main forte aux insurgés; en
Ukraine, qui s’est amputée de la Crimée
du fait de sa folle équipée anti russe.
Au Liban, sur le
soulèvement populaire libanais déclenché
par l’assassinat de l’ancien premier
ministre libanais Rafic Hariri, en
février 2005, et qui a abouti au retrait
de l’armée syrienne du Liban et qui
conduira le Hezbollah, la sentinelle de
l’Indépendance libanaise, à infliger une
correction militaire à Israël, l’année
suivante, en 2006, en réplique aux
incessantes ingérences israéliennes et
américaines dans la vie politique
libanaise. Tout un programme.
Dans la caverne
d’Ali Baba de sa vaste connaissance,
Ahmed Bensaada pointera particulièrement
le rôle nocif de Srdja Popovic sur les
activités de formations révolutionnaires
de centre CANVAS (Center for Applied Non
Violent Action and Strategies) qu’il
dirige depuis Belgrade. Un «agit prop»
dont les activités se sont déployées
dans 37 pays.
Pour aller plus
loin sur ce thème, cf ces liens:
Difficile donc de
récuser son nouveau livre-enquête du
terme méprisable de «complotisme»,
l’expression généralement utilisée par
les relais de la propagande atlantiste
pour discréditer tout contestataire à
leur doxa officielle.
Pour aller plus
loin sur l’usage du l’accusation de
«complotisme, cf ce lien
https://www.madaniya.info/2020/01/07/de-linfaillibilite-des-editocrates-et-son-corollaire-laccusation-de-complotisme-dans-le-debat-francais/
L’Algérie, comme le
Liban, a souffert d’une absence de mode
opératoire en vue d’impulser le
changement et de provoquer
l’effondrement de l’ordre ancien. Dans
ces deux pays, le Hirak a balancé
entre «politique non conflictuelle et
communication conflictuelle», pour
reprendre l’expression du philosophe
libanais Roger Naba’a.
La posture
déclamatoire ne saurait se substituer au
combat politique, pas plus que
l’incantation dispenser d’un plan
d’action en vue de la conquête du
pouvoir. Faute d’un tel plan, la
contestation est vouée au dépérissement.
Pour aller plus
loin sur ce thème, cf. ce lien:
https://www.madaniya.info/2020/06/01/lintifada-entre-politique-non-conflictuelle-et-communication-conflictuelle/
L’élan populaire
algérien, par son ampleur, a suscité les
vocations des farceurs et des hâbleurs,
les pêcheurs en eaux troubles; le
terreau fertile des usurpateurs, des
imposteurs, des vindicatifs, la horde
des algérophobes viscéraux, tous les
nostalgiques de l‘Empire qui n’en
finissent pas de rêver de leur paradis
perdu: l’Algérie, unique département
français soustrait au triptyque
républicain (Liberté, Égalité,
Fraternité) et soumis au code
discriminatoire de l’Indigénat,
accréditant ainsi par ricochet la thèse
d’une Algérie propriété de ses
autochtones:
Unique département
dont la superficie était néanmoins
quatre fois supérieure à celle de la
Métropole, propriété des autochtones,
-des indigènes musulmans Arabes et
Kabyles, certes, mais des Algériens
authentiques comme en témoignera leur
combat commun contre leur colonisateur.
Ah les fulgurances de la rationalité
cartésienne et ses conséquences
calamiteuses.
Un paradis perdu du
fait de cécité des dirigeants français,
de leur confusion mentale, de leur
duplicité et de leur cupidité, qui se
perpétue de nos jours par la présence en
France d’un «lobby pied noir», unique
pays au monde parmi les anciens empires
coloniaux à disposer de ce type de
lobby…. Autant de tortuosités qui
expliquent sans doute, sans la
justifier, la virulence de la curée
algérophobe dans la presse française.
Pour aller plus
loin sur ce thème, cf ce lien :
https://blogs.mediapart.fr/y-benzatat/blog/270520/le-coup-de-poignard-de-france-tv5-dans-le-dos-du-hirak
2- Le nœud
coulant autour de la nuque de l’Algérie
au début de la contre-révolution
islamiste du «printemps arabe».
Du nœud coulant
placé autour de la nuque de l’Algérie au
début de la contre révolution islamiste
du «printemps arabe», avec à l’Est, le
transbordement depuis Kaboul vers
Tripoli du N° 3 d’Al Qaida, le libyen
Abdel Hakim Bel Hadj; à l’Ouest, la
propulsion à Tunis de la branche
tunisienne de la confrérie des Frères
Musulmans, via le fameux tandem, Mouncef
Marzouki –An Nahda, l’Algérie s’en
dégagera habilement.
Face au chaos
destructeur de son environnement- la
Libye et le Mali du fait du bellicisme
outrancier de Nicolas Sarkozy et de
l’Emir du Qatar-, l’Algérie pratiquera
la stratégie du «parcours immobile»,
mais non inerte, contournant avec
habileté le piège de son implosion sous
l’effet de forces centrifuges,
verrouillant ses frontières, plaçant
sous pression les islamistes algériens
et renforçant sa coopération avec son
ami indéfectible la Syrie.
Pas un islamiste
algérien n’est parti d’Algérie pour
participer à la guerre de Syrie. Tous
ceux qui y ont pris part ont, soit opéré
sur le théâtre européen, soit se sont
rendus depuis leur lieu d’exil ou encore
étaient des islamistes algériens
porteurs d’une nationalité occidentale.
Sur le jeu trouble
du Qatar, alors partenaire privilégié de
la France, pour imposer Abdel Hakim Bel
Hadj au poste de gouverneur de Tripoli,
siège du plus important arsenal libyen,
cf ce lien:
https://www.renenaba.com/libye-an-iii-post-kadhafi-un-incubateur-de-dictateurs/
Mutique, l’Algérie
ne lèvera pas le petit doigt pour aider
les «matamores au bras courts» à se
dégager du bourbier dans lequel ils se
sont joyeusement et gaillardement
plongés. Elle refusera de participer au
G5, la force supplétive de la France au
Sahel, laissant son ancien colonisateur
s’embourber dans les dunes de la
métastase terroriste. Mieux, elle se
substituera à la France dans la zone
sahélo-saharienne en tant que médiateur
des conflits transrégionaux.
Pour aller plus
loin sur ce thème, cf ce lien:
https://www.madaniya.info/2014/10/16/l-algerie-s-est-substituee-a-la-france-dans-la-zone-sahelo-saharienne/
La séquence Abdel
Aziz Bouteflika purgée débouchera sur un
paysage sensiblement différent du schéma
traditionnel.
La France «prendra
note», sur un ton altier, de l’élection
de M. Abdel Majid Tebboune à la
présidence algérienne avec un score de
53 pour cent des votants, soit un score
supérieur à celui recueilli à son
élection par Jupiter de France. Mais
c’est le président Emmanuel Macron qui
dépêchera son ministre des Affaires
étrangères, Jean Yves Le Drian à Alger
pour vanter le «pôle de stabilisation»
représenté par ce pays, à la suite des
revers militaires enregistrés par la
France et ses alliés pétro monarchiques
en Libye, dans leur conflit en front
inversé avec leurs anciens alliés, la
Turquie et le Qatar.
C’est la France,
via les chaines publiques françaises,
qui diffusera deux documentaires
rudimentaires et réducteurs sur le Hirak
algérien, conduisant Alger à rappeler
son ambassadeur en France. Et c’est le
même «balnéaire du Touquet» qui
décrochera son téléphone pour calmer le
courroux de son homologue algérien.
Dans cette ambiance
électrique paraît le livre d‘Ahmed
Bensaada, un véritable pavé dans la
marre, un électrochoc salutaire, dont
voici les principaux extraits:
3 – Les «ténors
auto-proclamés»: Lahouari Addi, Mostefa
Bouchachi
En tête de liste
des «ténors auto-proclamés» Lahouari
Addi.
Professeur émérite
de sociologie à Sciences Po Lyon,
Docteur d’Etat à l’Ecole des Hautes
Etudes en Sciences Sociales (EHESS) de
Paris en 1987, ancien professeur de
sociologie à l’Université d’Oran
(Algérie). Il vit désormais, depuis
quelques années, aux Etats Unis, où il
est chercheur associé à Georgetown
University.
Théoricien reconnu
de la «régression féconde» appuyée sur
le modèle tunisien où les islamistes au
pouvoir sont obligés de tenir compte des
réalités de la société et de l’Etat, il
a commis de nombreux ouvrages et
articles sur l’islamisme et la
transition vers la démocratie. Son
dernier livre a pour titre «Radical
Arab Nationalism and Political
Islam» (Georgetown University Press,
2017).
Lahouari Addi
servira ainsi de caution intellectuelle
et laïque à un pouvoir islamiste en
gestation, une fonction identique à
celle assumée par Mouncef Marzouky, en
Tunisie, la caution démocrate du parti
An Nahda, la branche tunisienne de la
confrérie des Frères Musulmans, eu
tandem syrien Bourhane Ghaliuoune et
Basma Kodmani à l’opposition offshore
syrienne.
Pour aller plus
loin sur ce thème, cf; ce lien:
https://www.madaniya.info/2016/02/01/la-controverse-a-propos-de-basma-kodmani/
L’analyse
d’Ahmed Bensaada
Considérant que le
Hirak n’a «pas vocation à être
structuré» Lahouari Addi met en avant le
nom de certains «célébrités» du
mouvement populaire, dans une démarche
anti-démocratique visant à introniser
d’autorité ces poulains.
Ainsi, le 14 mars
2019, soit moins d’un mois après le
début du Hirak, il écrivit : « […] les
décideurs doivent accepter le caractère
public de l’autorité de l’Etat. Ils
doivent demander à celui qui fait
fonction de président aujourd’hui de
démissionner et de nommer une instance
de transition qui exerce les fonctions
de chef d’Etat. Mostefa Bouchachi,
Zoubida Assoul et Karim Tabbou devraient
être sollicités pour exercer les
prérogatives d’une présidence collégiale
qui nommera un gouvernement provisoire
qui gérera les affaires courantes et
préparera les élections présidentielle
et législative dans un délai de 6 à 12
mois. Les généraux doivent aider à la
réalisation de ce scénario et se dire
une fois pour toute que l’armée
appartient au peuple et non
l’inverse »8.
«Pourquoi le
sociologue a-t-il proposé ces personnes
en particulier et ce, très peu de temps
après le début des manifestations ? Les
connaissait-il personnellement ?
Avait-il discuté avec elles et pris
connaissance de leurs programmes
respectifs ? Y avait-il une coalition
sous-jacente au Hirak pour proposer une
liste en particulier ? Quel était le fil
conducteur qui reliait ces personnes au
professeur lyonnais ?
«Tout le monde
avait remarqué, bien entendu, que ces
noms avaient émergé ― comme par
enchantement― très tôt de la houle du
Hirak. Mais que ces personnes en
particulier soient « désignées » par
Lahouari Addi, cela est loin d’être
anodin. En effet, la recherche de
dénominateurs communs exige aussi bien
un retour vers le passé qu’une
observation de l’actualité récente.
Ainsi, dans les
années 1990-2000, et ce durant plusieurs
années, Lahouari Addi a fait partie de
l’«International Forum for Democratic
Studies Research Council» de la NED (en
français: Conseil de recherche du Forum
international d’études démocratiques)11.
Outre Addi, la
liste des membres de ce conseil de
recherche cite les noms de célébrités de
la «démocratisation» américaine. Par
exemple, dans le rapport annuel 2005 de
la NED on trouve, entre autres,
d’influents politologues américains
comme Francis Fukuyama, Samuel P.
Huntington ou Donald L. Horowitz.
Le premier,
néo-conservateur de la première heure, a
déclaré: «J’ai travaillé pour l’ancien
vice-ministre de la Défense Paul
Wolfowitz à deux reprises, d’abord à
l’Agence de contrôle des armements, puis
au State Department ; […] J’ai par
ailleurs travaillé avec son mentor,
Albert Wohlstetter, au sein de la firme
de consultants Pan Heuristics, et comme
lui j’ai été [salarié] plusieurs années
par la RAND Corporation »14.
Rappelons que Paul
Wolfowitz est un des néo-conservateurs
américains les plus radicaux, qu’il a
travaillé dans l’administration Bush
fils en s’illustrant comme un fervent
artisan et défenseur de l’invasion de
l’Irak.
D’autre part, la
RAND Corporation est considérée comme le
think tank le plus influent des
États-Unis. Financée en majorité par le
gouvernement américain (essentiellement
par le secteur militaire), elle produit
des rapports d’analyse politique et de
renseignement pour l’armée et les
décideurs américains.
De son côté, le
professeur Samuel P. Huntington est
mondialement connu pour son ouvrage
intitulé «Le choc des civilisations»,
alors que le professeur Donald L.
Horowitz est spécialisé dans les
«conflits ethniques».
Ce dernier a été
nommé en 2006 par Condoleeza Rice au
«Comité consultatif de la Secrétaire
d’État pour la promotion de la
démocratie» afin de la conseiller ainsi
que l’administration de l’USAID (United
States Agency for International
Development, un autre organisme, comme
la NED, spécialisé dans l’exportation de
la démocratie)15. Cette longue liste
mentionne aussi quelques faucons
néoconservateurs comme Joshua Muravchik
qui avait demandé, en 2006, rien de
moins que : «Bombardez l’Iran»16.
Fin de citation-
4 – La stratégie
en amont: Mostefa Bouchachi et le réseau
Optor.
Un workshop sur la
Serbie, l’Algérie, la Palestine et la
Roumanie tenu en 2000, soit près de dix
ans avant la séquence dite du «printemps
arabe».
Extraits :
«La seconde
Assemblée mondiale du WMD s’est tenue à
São Paulo (Brésil) du 12 au 15 novembre
2000. Comme on doit s’en douter, les
vedettes de cet évènement étaient, sans
conteste, les activistes d’Otpor.
D’ailleurs, deux de ses plus éminents
membres étaient présents: Slobodan
Djinovic et Slobodan Homen36. Et leur
contribution n’est pas passée inaperçue.
Dans une session organisée et modérée
par l’IRI, Slobodan Homen présenta une
communication intitulée: «Des élections
décisives comme opportunités de
promotion de la démocratie: quelles sont
les meilleures stratégies ? ».
De son côté,
Slobodan Djinovic anima un workshop
modéré par le NDI, avec le titre
évocateur suivant: «Comment les ONG
peuvent-elles aider à surmonter les
obstacles et à réduire les coûts humains
dans les transitions difficiles ? ».
Et le plus
intéressant dans cette histoire, c’est
la mention accompagnant l’évènement: «Ce
workshop est focalisé sur l’étude de
quatre cas : la Serbie, l’Algérie, la
Palestine et la Roumanie »37.
Un workshop animé
par un leader d’Otpor, dans un évènement
organisé par la NED et focalisé sur
l’Algérie? Et quand cela? En 2000 ! Une
décennie avant le printemps arabe,
presque deux décennies avant le Hirak!
Mais quelle est la relation entre tout
cela et maître Bouchachi, me dira-t-on ?
La réponse est dans
la liste des participants de la seconde
Assemblée mondiale du WMD: Mostefa
Bouchachi était présent38 en qualité
d’«Avocat à la Cour agréé auprès de la
Cour Suprême» en compagnie de Hakim
Addad, fondateur du RAJ (Rassemblement
Actions Jeunesse) en 1992.
Comme précisé dans
plusieurs articles sur le sujet, le RAJ
est une des organisations les plus
financées par la NED. De plus, en 2000,
le RAJ était bien connu de la NED
puisque cette dernière avait commencé à
le subventionner en 1997.
Alors que Mostefa
Bouchachi n’était venu qu’en auditeur,
Hakim Addad a co-animé un workshop
portant un titre explicite: «Le
réseautage des jeunes militants pour la
démocratie »42. À noter que les
rapporteurs de ce workshop étaient des
représentants de la NED et de la
Friedrich Ebert Stiftung (un organisme
allemand de financement similaire à la
NED, bien connu en Algérie). Faut-il
rappeler que, comme le RAJ, la LADDH a
été financée par la NED ? Fin de la
citation.
5- Le
dénominateur commun entre Lahouari Addi
et deux des candidats qu’il a propulsé à
la direction collégiale.
La relation avec
les Etats Unis
Le dénominateur
commun du trio est «leurs relations avec
les États-Unis et leurs organismes
d’«exportation» de la démocratie. Il est
évident que Lahouari Addi, Mostefa
Bouchachi et Zoubida Assoul ont tous eu
des accointances avec des intérêts
étasuniens.
Le 2eme trait
commun: L‘appétence islamiste des
«ténors»du Hirak.
Extraits: «En
février 2020, le jour même de la
célébration du premier anniversaire du
Hirak, M. Bouchachi a rendu visite à
l’ex-numéro deux du FIS (Front islamique
du Salut) en la personne d’Ali Benhadj,
ce fut un tollé général. Comment celui
qui se considère comme le porte-drapeau
du Hirak et de ses valeurs démocratiques
pouvait-il frayer avec une personne qui
déclarait, il n’y a pas si longtemps,
qu’il n’était pas démocrate et que la
démocratie était «Kofr» (impie) ?
En effet, ce
n’était pas la première marque de
sympathie de M. Bouchachi à l’égard des
ex-membres du FIS. Lors du décès du
numéro un de ce parti, Abbassi Madani,
il s’était empressé de twitter ses
condoléances en priant «qu’Allah
l’accueille dans son vaste paradis ». Ce
à quoi lui répondit une internaute: «Mon
père, première victime civile de ce
terroriste et ses acolytes, vous salue
de sa tombe cher ‘‘démocrate’’. Vous
avez perdu une occasion en or de vous
taire…116 ».
La proximité de
Maître Bouchachi avec la chaîne Al
Magharibia, illustre bien cette affinité
avec le mouvement islamiste. Ses
fréquentes apparitions à l’écran et les
marques de déférence dont il bénéficie
de la part de cette chaîne et ce, des
années avant le Hirak, trahissent une
évidente sympathie à l’égard de celui
qu’on surnommait, comme mentionné
précédemment, «l’avocat du FIS».
Pour aller plus
loin sur ce thème, cf; ce lien!
https://www.madaniya.info/2020/02/22/al-magharibia-la-chaine-du-peuple-et-du-front-islamique-du-salut-fis/
En février dernier,
lorsque Lahouari Addi arriva au lieu du
débat organisé par «Rachad», il fut
accueilli tout sourire par M. Zitout.
Accolade et embrassade s’ensuivirent,
témoignant d’une camaraderie
difficilement dissimulable. Ce n’était
visiblement pas la première fois qu’ils
se rencontraient.
Lahouari Addi et
Mourad Dhina sont aussi de vieilles
connaissances.
Cela est aussi
évident à la familiarité expressive
(tutoiement, utilisation des prénoms,
etc.) clairement visible dans cette
vidéo de Rachad TV datée du 21 octobre
2019 (en plein Hirak) et où le premier
est l’invité du second 127. D’ailleurs,
n’est-ce pas M. Addi qui avait déclaré:
«Mourad Dhina est un Erdogan algérien,
il défend un islam compatible avec les
droits de l’homme et la démocratie. Mais
pour le gouvernement algérien il n’y a
rien de pire que des islamistes
autonomes… 128 ».
À noter que ces
propos ont été rapportés par Marie
Verdier (La Croix) en 2012, des années
avant le Hirak.
En ce qui concerne
Zoubida Assoul, ses interventions sur Al
Magharibia ne sont plus à compter. En
plus des émissions qui lui ont été
consacrées, elle intervient
régulièrement en direct sur cette chaîne
pour analyser et critiquer la vie
politique du pays.
Selon Maghreb
Intelligence, de nombreuses
personnalités de l’opposition ont été
invitées à Paris par Al Magharibia pour
fêter l’anniversaire de la chaîne, en
février 2019 (quelques jours avant le
début du Hirak). Et la source de
préciser : «Les billets d’avion, les
chambres d’hôtels, les locaux de la
réunion, les dîners, les boissons, tout,
absolument tout, a été pris en charge
par la comptabilité de la chaîne
islamiste Al Magharibia qui défend
clairement et ouvertement les positions
de l’ex-FIS et, surtout, les
« bienfaits » du Qatar et de sa
diplomatie sournoise ».
Parmi les invités,
les noms de Zoubida Assoul et de Karim
Tabbou ont été cités. La présence à
Paris, à cette période, de ces deux
figures du Hirak a été confirmée par
Naoufel Brahimi El-Mili dans son livre
«Histoire secrète de la chute de
Bouteflika»:
«Par une étrange
coïncidence, ce dimanche-là [17 février
2019] des personnalités algériennes,
liées au mouvement ‘‘Mouwatana’’, se
trouvent à Paris. Elles répondent
présent. Parmi elles, Karim Tabou,
Zoubida Assoul et Soufiane Djilali et un
certain ‘‘Amir DZ’’, activiste sur la
Toile et blogueur très suivi, qui prend
le micro et galvanise la foule avec son
parler « jeune » »
La bronca qui
suivit la publication de la nouvelle fit
vaciller quelques certitudes. Maître
Bouchachi et Zoubida Assoul démentirent
l’information. Les politiques à la
mémoire courte comprennent à leurs
dépens que certaines liaisons peuvent
être dangereuses, très dangereuses.
Commentant ces relations
démocrato-islamistes, Lahouari Addi
rédigea un article affublé d’un titre
explicite: «Faut-il avoir peur des
islamistes ?». Il va sans dire que poser
la question de cette façon, c’est y
répondre par la négation.
L’explication
rudimentaire du sociologue est basée sur
deux arguments aussi solides qu’un
château de sable en plein ouragan: le
respect de la diversité idéologique et
le «qui-tue-quisme»140.
- Addi feint de
ne pas comprendre que ce n’est pas
l’islamisme en général qui a été
visé par le tollé, mais l’alliance
avec des personnes ayant un lourd
passé qui prônent une idéologie qui
a généré le chaos et la désolation
durant la décennie noire. D’autre
part, il y a une différence entre
permettre la diversité idéologique
et avoir des liens aussi étroits et
des canaux de communication aussi
bien huilés avec une mouvance
particulière de l’islamisme dont
l’histoire est douteuse. Quant au
« qui-tue-quisme », ce n’est qu’un
subterfuge simpliste pour absoudre
les terroristes de leurs crimes.
En fait, Lahouari
Addi remet au goût du jour sa fameuse
théorie de la «régression féconde». À ce
propos, le journaliste Hassan Zenati
précise que cette approche est celle
d’un «groupe d’intellectuels algériens
vivant en Europe, inspirés par la
théorie du ‘‘chaos créateur’’ des
néo-conservateurs américains qui
soutenaient qu’un pouvoir islamiste ne
serait au pire qu’une ‘‘régression
féconde’’ sans lendemain, mais qui
permettrait tôt ou tard de trouver les
voies démocratiques ». Il ajouta que
l’un des chefs de file de ce groupe est
le sociologue Lahouari Addi.
Ce qui nous ramène
au tout début de cette analyse : la
relation de Lahouari Addi avec la NED et
les néoconservateurs américains. Mais
aussi aux liens entre certains «ténors»
du Hirak et les intérêts étasuniens.
Cela n’est pas sans nous rappeler la
volonté américaine de favoriser
l’installation d’un pouvoir islamiste
dans les pays arabes, comme ce fut le
cas en Égypte, en Syrie, en Libye ou au
Yémen. Fin de citation.
6 – Un larron en
embuscade.
Le larron en
embuscade n’est autre que Saïd Saadi,
Président du Rassemblement pour la
Culture et la Démocratie (RCD), l’ami de
Bernard Henry Lévy, le fer de lance de
la stratégie médiatique israélienne sur
le théâtre européen, le cachériste et
hirakiste, dénommé par dérision «Said Le
Samedi», car, craignant la colère de la
foule, il manifestait les samedis au
lendemain des grandes manifestations
populaires.
((NDA Cachir:
saucisson algérien- Cachiriste: se dit
des gens proches du cercle des
dirigeants déchues depuis)).
Pour aller plus
loin sur ce personnage, cf ce lien:
https://libnanews.com/said-saadi-lami-de-bhl-cachiriste-et-hirakiste-par-boualem-snaoui/
7- Le témoignage
du préfacier Majed Nehmé: «Sauver le
Hirak de ses démons».
Majed Nehmé,
Directeur de la revue Afrique Asie, sans
ambages, se livre à une promesse de
porte fort, tant la démarche de l’auteur
est limpide.
«On ne peut
soupçonner Ahmed Bensaada, l’auteur de
ce livre-enquête, d’être hostile au
Hirak, qu’il avait appelé de tous ses
vœux.
Il le dit sans
ambages dès les premières lignes de son
enquête: «Cet évènement majeur dans la
vie politique de l’Algérie a bouleversé
tous les codes du pays. Il a modifié la
psychologie d’un peuple, a aiguisé son
sens de la discipline, a soudé ses rangs
dans un objectif commun contre le
despotisme et la hogra et a réussi avec
brio le déboulonnage d’un système
prédateur et sa meute de serfs. Une
vraie campagne de salubrité publique
scandée de concert dans les rues de
toutes les villes du pays avec la
classe, la véhémence et le ton que
requièrent ces moments historiques… »
Mais l’adhésion à
un mouvement historique refondateur et
salutaire ne peut se faire, pour un
esprit critique et vigilant comme Ahmed
Bensaada, en fermant les yeux devant les
tentatives de certains agitateurs
professionnels pour récupérer ce
soulèvement populaire et patriotique en
vue de le dévier de sa trajectoire et de
le mettre au service d’un plan étranger
inavoué car inavouable. Son adhésion au
Hirak était mue uniquement par son
attachement à son pays, son identité,
son indépendance, sa souveraineté
chèrement acquise sans laquelle aucune
réforme structurelle ne saurait être
engagée sérieusement et durablement.
Vigilant, fin
observateur des stratégies
minutieusement et méthodiquement mises
en place par les néoconservateurs
américains en particulier et occidentaux
en général, adeptes du « regime change »
et du «chaos constructif», Ahmed
Bensaada, avec le flair qu’on lui
connaît, a très vite décelé, documents à
l’appui, les tentatives de récupération
de ce mouvement historique. Fin de la
citation de Majed Nehmé
8 – Epilogue: De
l’importance historique et stratégique
de la révolution algérienne.
Elles ont été
inventées dans les années 1950, en
pleine Guerre froide pour affaiblir le
bloc communiste de l’intérieur,
utilisant différents paravents
d’associations d’entraide humanitaire et
sanitaire, d’alphabétisation et –
bien-sûr – de médias dits
«démocratiques» avec beaucoup de
guillemets : Radio Free Americia, Free
Europe, Free tout ce qu’on veut…
Quelques-unes de ces ONG : National
Endowment for Democracy (NED), National
Democratic Institute (NDI), Freedom
House, Open Society Institute et la
fameuse Otpor – qui signifie en serbe
cyrillique «résistance».
Optor dernière a
été créée en 1998 avec le soutien du
National Endowment for Democracy et du
milliardaire d’origine hongroise George
Soros.
Après la casse de
l’ex-Yougoslavie, Otpor est devenue le
centre de formation pour «l’action non
violente» et a produit de nombreux
activistes «révolutionnaires» notamment
en Géorgie, en Ukraine, en Biélorussie,
aux Maldives, en Égypte et,
dernièrement, au Venezuela.
Et la recette est
tellement efficace qu’elle continue
d’être consciencieusement appliquée dans
les pays qui ont l’audace de ne pas se
conformer aux injonctions de Washington,
de Londres, des autres chancelleries
européennes, de Tel-Aviv et des pays du
Golfe, c’est-à-dire des principaux
acteurs de la mondialisation
ultralibérale actuelle.
Car c’est bien la
question essentielle. Les révolutions
française (1789), russe (1917), chinoise
et cubaine (1949), algérienne (1954) et
sandiniste (1979) ont provoqué de
profonds basculements historiques,
marquant un avant et un après décisifs
de «substance», au sens hégélien du
terme.
Dans cette séquence
contradictoire, qui fait progresser «la
raison dans l’histoire», la révolution
nationale algérienne tient une place
tout à fait particulière parce qu’elle
met fin à une occupation et une
exploitation coloniale qui perdurait
depuis 1830.
Et aujourd’hui
encore, la révolution algérienne demeure
emblématique et centrale dans la vie et
la mémoire des peuples, parce qu’elle
incarne une victoire sans appel sur le
fait colonial, renvoyant définitivement
ce mode de gouvernance aux oubliettes de
l’histoire.
L’affirmation d’une
Algérie nationale, souveraine et
indépendante reste une menace et un défi
pour les tenants et profiteurs des
derniers colonialismes en acte et en
puissance, au premier rang desquels
l’entité sioniste, son «État juif»
d’apartheid qui occupe, annexe, colonise
et opprime les Territoires palestiniens.
Plus largement,
l’existence d’une Algérie souveraine et
indépendante gêne les protagonistes et
les profiteurs de la mondialisation
contemporaine: ultralibérale,
anglo-saxonne, destructrice des
ressources naturelles et de la liberté
des peuples.
L’obsession de
cette machinerie morbide : casser les
États-nations, les services publics et
les politiques de redistribution
sociale.
L’Algérie gêne
encore doublement les apprentis sorciers
de la mondialisation : d’abord parce que
c’est un grand pays pétrolier et gazier
qui pèse au sein des organisations des
pays producteurs et exportateurs. Et
quelles que soient les variations du
prix du baril, ces ressources
algériennes – gérées nationalement –
font obstacles aux intérêts des
États-Unis et des pays du Golfe.
L’autre défi
algérien –insupportable à tous les
nostalgiques du colonialisme– c’est,
bien-sûr une diplomatie de non-ingérence
et de médiation à l’usage de
l’auto-détermination des peuples de
Palestine et du Sahara Occidental en
passant par de multiplies théâtres
africains et asiatiques. La diplomatie
algérienne demeure l’un des grands
vecteurs d’émancipation et de libération
des peuples, parce que sa vraie
révolution nationale ne peut être
assimilable, sinon récupérée par
quiconque.
Encore plus
largement, l’affirmation nationale d’une
Algérie souveraine et indépendante reste
une menace pour les actuels faiseurs de
mondialisation, parce que l’État-nation
constitue – toujours et encore – la
«monade» au sens leibnizien du terme, la
cellule indispensable d’une théodicée de
la résistance.
Le grand historien
de la Méditerranée, Fernand Braudel,
nous a enseigné que tout processus
d’édification nationale s’inscrit dans
une durée longue et contradictoire.
Avant de connaître
une relative stabilité constitutionnelle
et institutionnelle, le pays de la
Révolution française s’est étripé, des
siècles durant, entre catholiques et
protestants, entre monarchistes et
républicains, entre laïcs et cléricaux,
la séparation de l’Église et de l’État
datant d’une loi de… 1905. Par
conséquent, personne n’est en droit de
faire la leçon à quelque pays que ce
soit… et certainement pas à l’Algérie.
S’adressant à
l’intelligence collective, Ahmed
Bensaada l’écrit de manière limpide et
saisissante: la question n’est pas
d’être pour ou contre le Hirak ; la
question n’est pas d’exagérer, de nier
ou d’instrumentaliser les questions
internes qui travaillent la société
algérienne, comme toute société au
monde.
La vraie question
est de rappeler qu’il s’agit de
l’affaire des Algériens eux-mêmes, et
que ces défis d’avenir ne peuvent être
abandonnés à des officines étrangères,
dissimulées derrières les masques d’ONG
aux financements et feuilles de routes
des plus opaques. –Fin de la citation de
Richard Labévière.
«Qui sont les
ténors auto proclamés du Hirak
algérien?» Edition APIC -2020. Préface
de Majed Nehmé; Post face de Richard
Labévière.
L’importance
stratégique et historique de la
révolution algérienne explique sans
doute les rancœurs et les aigreurs.
La présence dans
l’ouvrage d’Ahmed Bensaada de la
signature de Majed Nehmé, directeur
d’Afrique Asie,
http://www.afrique-asie.fr/, la
revue de référence des guerres de
libération nationale du tiers monde de
la décennie 1960-1970, et de Richard
Labévière, directeur du site
https://prochetmoyen-orient.ch/, à
l’expertise mondialement reconnue dans
le domaine du «Rhizome islamique»,
signe, dans l’ordre symbolique,
l’alliance de trois mousquetaires,
pourfendeurs des contre-vérités sur
l’Algérie et du monde arabe, face aux
falsificateurs, aux imposteurs, aux
hordes atlantistes, islamistes et
séparatistes……..En un mot face aux
vaincus de l’Histoire.
Dans le roman
d‘Alexandre Dumas, «Les trois
mousquetaires» sont en fait quatre:
D’Artagnan, Athos, Pothos et Aramis.
Dans l’affaire algérienne, le quatrième
mousquetaire n’est autre que le
signataire de ce texte. Mais cela, le
lecteur, perspicace, l’avait déjà
aisément déduit.
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