Vu du Droit
Trump et l’Iran :
le droit international, c’est
casse-pieds
Régis de Castelnau

Dimanche 5 janvier 2020 La situation au
Proche-Orient est quelque chose de très
compliqué et comme disait Charles De
Gaulle à ce sujet, « il faut éviter
les idées simples ». Je vais donc
être très prudent et n’émettre aucun
avis explicatif. Ni décrire ce qui s’y
passe en surface, en coulisse et dans
les souterrains, sonder les reins et les
cœurs pour connaître les raisons des uns
et des autres, disserter sur
l’affrontement entre chiites et
sunnites, sur les rapports entre
l’Arabie Saoudite et Israël, etc. etc.
Je n’ai ni compétence ni outil et aucune
envie de me faire écharper. Et puis il y
a suffisamment d’experts toutologues sur
le marché pour vous expliquer tout et le
contraire de tout.
En revanche
appréhender le réel avec les armes du
droit, cela permet de se faire une
petite idée.
En 2003 Bush et
Blair ont commis une guerre d’agression
contre l’Irak pays souverain membre de
l’ONU pour des prétextes qui se sont
révélés être de purs et grossiers
mensonges.
En application du
Titre II, art. 6, al. a.,
de l’Accord de Londres du 8 août 1945,
Statut du Tribunal Militaire
International, ils ont commis à cette
occasion avec leurs complices un «
CRIME CONTRE LA PAIX »
c’est-à-dire
« la direction, la préparation, le
déclenchement ou la poursuite d’UNE
GUERRE D’AGRESSION, ou d’une guerre en
violation des traités, assurances ou
accords internationaux, ou la
participation à un plan concerté ou à un
complot pour l’accomplissement de l’un
quelconque des actes qui précèdent.
»
Ils auraient dû
être jugés depuis longtemps pour ce
crime et croupir en prison. Au lieu de
cela, ils font des conférences
grassement rémunérées et jouent au golf
avec Obama prix Nobel de la paix.
Donald Trump,
président des États-Unis, après avoir
ordonné l’assassinat d’un dirigeant
d’un pays étranger souverain avec lequel
il n’était pas en guerre
vient de menacer le même pays souverain,
si celui-ci réagissait à cet acte
d’agression en disant : « que les
Etats-Unis ont identifié 52 sites en
Iran et les frapperont « très
rapidement et très durement » si la
République islamique attaque du
personnel ou des objectifs américains.
Certains de ces sites iraniens « sont
de très haut niveau et très importants
pour l’Iran et pour LA CULTURE IRANIENNE
», a précisé Donald Trump dans un
tweet.
La quatrième convention de Genève,
signée le 12 août 1949, comporte 159
articles et 3 annexes et précise que la
violation de certaines de ses
dispositions, constitue une «
infraction grave », correspondant à
UN CRIME DE GUERRE. Ces violations sont
: « l’homicide intentionnel,
[…………………] , LA
DESTRUCTION et l’appropriation de biens
NON JUSTIFIÉES PAR DES NÉCESSITÉS
MILITAIRES et exécutées sur une grande
échelle de façon illicite et arbitraire
».
Voilà le chef de la
plus grande puissance du monde qui
menace de commettre des crimes de guerre
(!) et de se comporter avec
les sites culturels de la Perse
comme le dernier
des barbares talibans avec les bouddhas
de Bamiyan ou de
Daesh avec les merveilles de Palmyre.
Et qui revendique le fait de se torcher
avec les règles du droit international
que son pays a approuvées, ratifiées et
s’est engagé à respecter.
Un petit tour dans
les médias et sur les réseaux permet de
constater qu’un bon paquet des habituels
professeurs de morale n’y voit aucun
inconvénient et approuve tout cela, pour
certains avec jubilation.
Bon il faut
comprendre, si on commence à revendiquer
le respect du droit, on ne va pas s’en
sortir.
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