Points de vue sur le monde arabe
Le
socialisme français sous la lumière crue
de l’apartheid et du sionisme
Mounadil al Djazaïri
Laurent
Fabius et Shimon Peres, plus qu’une
amitié
Lundi 9 décembre 2013
Les évolutions politiques en cours
depuis la chute du mur de Berlin
devraient nous inciter à réfléchir sur
ce que nous appelons gauche, droite,
fascisme, antifascisme, laïcité etc.
Parce qu’on tend à employer ces
mots comme des totems, sans jamais
s’interroger sur ce qu’ils recouvrent
vraiment.
Certains événements particuliers
sont pourtant des occasions de réflexion
en ce qu’ils projettent une lumière crue
sur une réalité habituellement voilée.
C’est le cas par exemple avec
l’annonce du décès et des obsèques de
Nelson Mandela, le grand leader
Sud-Africain.
Au milieu du concert quasi
universel de louanges on a en effet pu
observer deux faits significatifs.
Le premier est que François
Hollande a décidé d’inviter
Nicolas Sarkozy à le rejoindre dans
la délégation française qui assistera
aux funérailles de Nelson Mandela en
Afrique du Sud. Quand on se souvient de
la teneur du discours de Nicolas Sarkozy
sur l’homme Africain insuffisamment
entré dans l’histoire, on peut se
demander si cette invitation ne signale
pas une affinité supplémentaire entre
François Hollande et un Sarkozy avec la
politique économique et étrangère duquel
le gouvernement socialiste n’a pas
vraiment rompu.
L’autre fait significatif est
l’annulation du déplacement pour les
mêmes funérailles de Benjamin Netanyahou
et de Shimon Peres au motif du coût
élevé du transport et du séjour ! (Ce
qui revient en fait à insulter
ouvertement le défunt).
Vous me direz que quand on aime on
ne compte pas. Justement la presse
ne se gêne pas pour rappeler que les
dirigeants sionistes n’aimaient pas
Mandela et que celui-ci le leur rendait
bien en affichant son soutien à la cause
palestinienne.
Maintenant, il faut juste se
souvenir des dernières rencontres entre
François Hollande et Benjamin Netanyahou
et des déclarations d’amitié (presque
d’amour) du président Français à l’égard
du premier ministre sioniste, où des
bisous entre Laurent Fabius et Shimon
Peres pour comprendre le caractère
incongru de la présence même de François
Hollande aux obsèques de Nelson Mandela.
Parce que le soutien à l’apartheid par
l’entité sioniste n’était pas l’affaire
de la droite ou de la gauche sioniste
mais de tout le mouvement sioniste.
Shimon Peres, que les socialistes
Français ont régulièrement côtoyé dans
les rangs de l’Internationale Socialiste
était ministre de la défense en 1974 et
il fut un des principaux artisans du
resserrement des relations avec
l’Afrique du Sud ségrégationniste sur la
base, selon ses propres termes, «de
notre haine commune de l’injustice et de
notre refus de se soumettre à elle» et
d’une «identité d’aspirations et
d’intérêts».
Angry Arab reproduit une lettre
adressée par Shimon Peres en 1974 à
Eschel Rhoodie, alors ministre de
l’information Sud-Africain.
Lettre de
Shimon Peres à Eschel Rhoodie
Cette lettre est mentionnée par
The Guardian, journal selon lequel
Eschel Rhoodie avait même rapporté de
Tel Aviv, en bagage à main, ce qu’il
présentait comme un détonateur pour
bombe atomique, c’est-à-dire
probablement une substance radioactive
de nature à provoquer la réaction en
chaîne, l’explosion de la matière
fissile.
Ci-dessous la traduction de la
lettre de l’ami de Laurent Fabius qui
lui aussi a
une longue histoire de soutien à
Nelson Mandela.
Ministère de la défense
Tel Aviv, le 22 novembre 1974
Top secret
Cher Dr Rhoodie,
Permettez moi de vous remercier très
sincèrement pour les gros efforts que
vous avez déployés pour assurer le
succès des réunions qui se sont tenues à
Pretoria les 13 et 14 de ce mois.
C’est en très grande partie grâce à
votre perspicacité, votre clairvoyance
et à votre imagination politique qu’une
coopération d’une importance vitale
entre nos deux pays a été initiée. Cette
coopération est basée non seulement
sur des intérêts communs et sur la
détermination à résister également à nos
ennemis, mais aussi sur les fondations
inébranlables de notre haine commune de
l’injustice et de notre refus de se
soumettre à elle.
Tout comme je suis conscient du rôle
personnel significatif que vous avez
joué dès les étapes préliminaires de nos
discussions, je suis aussi convaincu
que les nouveaux liens que vous avez
contribué à forger entre nos deux pays
vont se développer dans une proche
identité d’aspirations et d’intérêts qui
s’avèreront durablement bénéfiques pour
nos deux pays.
Je me réjouis de vous rencontrer à
nouveau lors de votre prochaine visite
en Israël.
Avec mes chaleureuses et sincères
salutations,
Shimon Peres, ministre de la défense
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