Liban-Syrie
Liban-Syrie : Malédiction de la
géographie conjuguée avec la richesse ?
Imad Fawzi Shueibi et Ziad Nasr
el-Din
Mardi 30 juillet 2019
Le professeur Imad Fawzi
Shueibi est sans doute le premier syrien
à avoir parlé ouvertement des
considérables ressources de la Syrie en
gaz et en pétrole, alors que l’ensemble
des États prédateurs faisaient et font
toujours mine de les ignorer, mettant
leurs ingérences meurtrières sur le
compte de leurs prétendus soucis
humanitaires porteurs de paix civile là
où ils n’ont cessé de semer la zizanie,
prometteurs de démocratie là où ils
n’ont soutenu que les traitres, les
dictateurs et les hordes terroristes
obscurantistes venues de tous les coins
de la planète.
Dès 2011,
M. Shueibi a soutenu l’idée que la
guerre sur la Syrie était
essentiellement une « guerre pour le
gaz ». En 2013, invité par la chaîne Al-Mayadeen,
il avait présenté une carte non chiffrée
de 14 gisements pétro-gaziers découverts
dans les eaux territoriales syriennes,
avec pour les gisements [4-9-10-13] des
rendements estimés équivalents à ceux du
Koweït et des potentialités en pétrole
et en gaz de plus en plus importantes en
partant de la frontière libanaise vers
Banias au nord de la Syrie. [1].
 Puis,
interrogé sur ses sources par la chaîne
libanaise NBN, M. Shueibi avait révélé,
avec documents à l’appui, que c’est
d’abord la société norvégienne « Inseis »
qui avait délivré à la Syrie les
résultats d’une première exploration
offshore en deux dimensions [2D]
révélant ces 14 gisements ; qu’ensuite,
c’est la « SAGEX », une deuxième société
norvégienne, qui avait repris les
explorations en 3D et rendu des
résultats comparables en se gardant de
communiquer ses estimations
quantitatives ; et qu’enfin, ces deux
sociétés avaient été rachetées par « CGGVéritas »,
une société franco-américaine basée à
Londres, laquelle a donc récupéré le
contrat et les données concernant la
Syrie [2].
Ce n’est
qu’en février 2018 que M.Shueibi a
divulgué les estimations chiffrées des
rendements de certains gisements :

Une carte qui montre que mis à
part le gisement 1 estimé le plus riche,
suivi en cela par le gisement 12, les
blocs 1, 2 et 3 donneraient 11 milliards
de barils, d’où la comparaison initiale
avec le Koweït.
Quant
à l’estimation globale des ressources onshore et offshore, il avait donné la
carte ci-dessous. Elle en dit long sur
les raisons de la présence des forces
américaines, françaises, anglaises, etc.
au nord-est de la Syrie et sur leurs
tentatives répétées pour faire main
basse sur la Badiya et la région de
Homs, au centre du pays, via leurs
mercenaires terroristes instruits par
leurs forces très spéciales.

Au cours de cette même émission
d’Al-Mayadeen [3], M. Shueibi avait
parlé de ce qui ne se chuchotait
jusqu’ici ; à savoir qu’en 1974, lors de
la visite du président Nixon en Syrie,
les autorités syriennes lui auraient
proposé d’étudier les possibilités d’un
partenariat pour l’exploration et
l’extraction des hydrocarbures, mais que
Kissinger serait intervenu par deux fois
pour signifier que c’était hors sujet en
la circonstance. Quant à Brejnev, il
aurait répondu que l’Union soviétique ne
pouvait pas assumer la mission. Les
autorités syriennes en auraient tiré la
conclusion qu’il avait été décidé par
les uns et les autres que l’exploitation
de ces ressources devait être remise à
plus tard.
Ce 26 juillet 2019, M. Shueibi
était de nouveau l’invité de la chaine
libanaise NBN pour expliquer que ledit
« Deal du siècle » sur la Palestine
occupée n’est en réalité que le prélude
d’un « Deal sur ce siècle du gaz ». Il
était accompagné par le chercheur
libanais en économie, M. Ziad Nasr el-Din,
lequel a exposé les raisons du sabotage
de la complémentarité économique
évidente entre le Liban et la Syrie et
des tentatives de mainmise d’Israël sur
le « Bloc 9 » du gisement offshore
libanais ; manœuvres largement
expliquées par le Général Amine Hoteit
vers lequel nous renvoyons le lecteur
intéressé par le sujet [4][5].
Cette longue introduction pour
nous permettre de tirer l’essentiel
d’une émission de 1H20 menée à bâtons
rompus par M. Abbas Daher [NdT].

L’ESSENTIEL DE L’INTERVENTION DU
PROFESSEUR IMAD FAWZI SHUEIBI
Le dossier des hydrocarbures en
Syrie est bloqué depuis longtemps. Je
dirais que les accords Sykes-Picot,
conclu après la Première Guerre
Mondiale, et les accords de Yalta,
conclu après la Deuxième Guerre
Mondiale, étaient fondés sur le concept
de l’Énergie et sur la question de
savoir s’il fallait exploiter le pétrole
de notre région ou le pétrole de la
région du Golfe, ou encore s’il n’était
pas nécessaire de remettre
l’exploitation du pétrole de notre
région à plus tard. À l’appui de cette
nécessité, le puits de pétrole à l’Est
de la Syrie condamné en 1934 par les
Français, là où les forces
françaises se trouvent actuellement.
Autrement dit, ils sont évidemment au
courant de nos ressources et ne sont
absolument pas venus pour combattre
Daech ou n’importe quelle autre
organisation terroriste. C’est un
discours destiné à l’opinion publique.
Par ailleurs, lors de la partition
menée par les mandataires
[franco-anglais], Mossoul appartenait à
la Syrie et Deir ez-Zor appartenait à
l’Irak. L’échange a été fait en fonction
du pétrole avec interdiction pour la
France de l’exploiter pour des raisons
que nous n’avons pas le temps d’exposer
ici, sinon que la compagnie pétrolière
IPC [Iraq Petroleum Company] œuvrait de
l’autre côté. Et les discussions de
l’époque portaient sur la question
essentielle de savoir s’il fallait
accorder à la Syrie l’importance d’un
pays producteur de pétrole en plus de
son importance géopolitique, du fait
qu’elle se trouve au carrefour de
l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe.
Question toujours d’actualité vu son
passé sur la Route de la soie, qu’elle
est désormais collée à Israël et qu’elle
s’oppose au projet occidental dans la
région. Dans ces conditions : faut-il
lui permettre de devenir un pays riche ?
Cette question s’est posée depuis
le début du siècle, sans que nul n’en
parle ouvertement. Mais voici venue
l’heure de vérité. En témoignent non
seulement les révélations sur les
ressources de la Syrie, mais aussi les
révélations sur les ressources du Liban
[…]. Et, je ne vois dans le « Deal du
siècle » [porté par Jared Kushner, le
gendre de Trump ; NdT] et les pressions
américano-israéliennes exercées sur le
Liban pour revoir ses frontières
maritimes avec Israël d’une part, avec
la Syrie d’autre part, que le prélude
d’un deal sur ce siècle, qui est le
siècle du gaz, le pétrole étant toujours
important mais devenu secondaire […].
Autrement dit, le temps est venu
pour que cette région entre sur le
marché mondial et, par conséquent, pour
éteindre les incendies allumés depuis
une quarantaine d’années afin d’empêcher
son développement et aussi éviter une
baisse des prix. C’est pourquoi, je n’ai
cessé de dire qu’il nous fallait
attendre que Trump annonce le contenu du
deal. Il se pourrait qu’il contienne des
clauses inattendues. À mon avis tout ce
qui a fuité jusqu’ici n’était destiné
qu’à tâter le pouls des uns et des
autres.
Et la question qu’il nous faut
poser est : pourquoi cet insistant
soutien de Netanyahou de la part des USA
et de la Russie ? L’américain lui a
offert un chèque en blanc en lui
accordant le Golan [comme si Trump
l’avait hérité de son grand-père disent
les Syriens ! NdT] et le Russe lui a
offert le cadeau du corps d’un soldat
israélien enterré en Syrie, à la veille
des élections […]. Dans quel but ? Ne
serait-ce pas un signe de leur entente
sur cet individu considéré capable de
faire passer le deal dont nous ne
connaissons toujours pas la dimension
politique et économique ? […].
Le Russe considère que sans une
sorte d’accords de Yalta portant sur les
ressources en énergie de notre région,
les problèmes du monde ne se règleront
pas. Et de son point de vue, cette
entente nécessite la sainte trinité
États-Unis-Chine-Russie. Une entente qui
se trouve bloquée par le désaccord entre
les États-Unis, que ce soit le courant
de Trump ou celui de l’État profond, et
la Chine. La Russie a donc initié le
vrai deal du siècle en offrant à la
Chine le méga contrat gazier de 400
milliards de dollars afin de lui assurer
que rien ne viendra nuire à ses intérêts
[…]. Cependant, une telle entente entre
ces trois puissances n’est pas près de
se concrétiser. Elles s’entendront
partiellement […]. En d’autres termes,
elles s’entendront sur les quantités
d’hydrocarbures que le Liban et la Syrie
seront autorisés de produire tandis
qu’Israël produira ce qu’il a, afin de
ne pas perturber les prix sur le marché
international et aussi afin d’alimenter
l’Europe, vu que les USA ne pourraient
lui assurer que 46% de ses besoins […].
D’autre part, la Russie ne cherche
pas à tout dominer, mais cherche à
« partager » avec l’Occident. La preuve
en est que sur les 14 gisements offshore
syriens, elle n’a pris que le plus petit
situé entre Banias et Tartous et n’a
toujours pas entrepris de l’exploiter.
Ce qui suggère que les accords sur ce
qui est permis et ce qui est interdit
n’ont pas encore été trouvés, que les
ententes sur les quantités et leurs
distributions n’ont pas encore abouti et
que, ce faisant, la Russie a voulu dire
qu’elle a avancé de ce pas dans la
région sans chercher à tout s’approprier
[…].
Par conséquent, la Russie attend
la concrétisation des ententes. Et le
fait qu’elle soit le candidat préféré
pour l’exploitation du pétrole et du gaz
de la zone maritime partagée par le
Liban et Israël suggère qu’elle en sera
le garant. Quant à l’annexion du Golan
syrien occupé par Israël, tout ce que
j’en sais est que c’est une compagnie
américaine qui s’est chargée de la
prospection. Je pense que cette annexion
servira de carte lors d’une négociation
future avec la Syrie. C’est mon avis et
non une information […].
Quant à l’Iran, il ne faudrait
surtout pas croire que son ciblage est
dû à son programme nucléaire. Ce
problème est caduc. Ce qui est
sous-jacent à ce conflit est son
programme balistique et, plus encore, le
deal du siècle avec ce qu’il implique
pour la région. Je pense qu’en fin de
compte ce sera le deal sur le gaz contre
le dossier du nucléaire. D’où la
bataille des pétroliers et les messages
envoyés de part et d’autre, car la
vraie lutte porte sur l’énergie […].
Réfléchir à ce qui sera permis ou
interdit à la Syrie, aux prix du marché
en sachant que ni la Russie ni Israël
n’ont intérêt à voir les prix baisser,
et sur le fait que la Syrie est le
passage obligé des gazoducs de la région
vers l’Europe me donne la migraine. Mis
à part qu’elle a accordé sa préférence
au gazoduc iranien passant par l’Irak au
détriment du gazoduc qatari, ce qui a
été le point de départ de l’explosion,
reste le problème de l’acheminement du
gaz du gisement situé dans le « Rub al-khali »
de la péninsule arabique, dont le
rendement attendu serait de 320
trillions de pieds cubes. Par où
transitera-t-il ? La seule voie
raisonnable passe par la Syrie, à moins
que son exploitation n’ait été remise à
plus tard, à 10, 50 et même 100 ans. Qui
sait s’il ne donnera pas lieu à un
énième deal du siècle ? […].
Reste aussi le problème de l’État
chypriote qui a été contraint de signer
des contrats avec Israël alors qu’il a
des gisements partagés, et donc des
intérêts partagés, avec la Syrie. Il en
restera l’otage tant que la Syrie ne
sera pas stabilisée. Quant à Erdogan,
qu’est-ce qui justifie son acharnement à
se mêler de la Libye sinon sa volonté de
s’ingérer dans l’équation pétro-gazière
du bassin du Levant, via la partie nord
de Chypre occupée par la Turquie ? En
dépit du fait qu’elle est destinée à
devenir un hub gazier, par le gazoduc
Nabucco ou le Turkish Stream, Erdogan
veut sa part des fonds marins.
Si dès 2011 je me suis aventuré,
comme vous dites, à révéler la présence
de ces gisements dont il ne fallait pas
parler, c’est parce que je craignais le
pire pour mon pays, lequel a payé à
trois reprises le prix des guerres
mondiales dont la Guerre froide […]. La
Promesse de Balfour a amputé la Syrie de
son Sud, quoi qu’en pensent les uns et
les autres, et les accords Sykes-Picot
de partition de la Syrie se sont bel et
bien concrétisés en l’amputant plus
encore. Dans un ouvrage publié en 1991,
j’avais prédit que la Syrie paierait une
fois de plus le prix du nouvel ordre
mondial. Malheureusement, la Syrie a
toujours dû payer le prix fort. Telle
est la malédiction de sa géographie
conjuguée avec sa richesse […].
Ceci étant dit, en politique, il
n’y pas d’optimisme ou de pessimisme. Il
y a des faits. Et les faits suggèrent
que les Grandes puissances sont
condamnées à s’entendre. Cette situation
de ni guerre, ni paix, ne règlera pas
les problèmes du monde. Et la guerre sur
la Syrie prendra fin car elle a épuisé
ses objectifs. C’est pourquoi, je ne
suis pas convaincu qu’il y aura une
guerre ouverte contre le Liban ou
Israël.
En attendant, les pressions sur la
Syrie continuent et continueront, la
pression principale consistant à broyer
les Syriens en s’en prenant à tout ce
qui touche leur vie quotidienne, le
fuel, le mazout, etc., jusqu’à ce qu’ils
en arrivent à réclamer leur délivrance
et à appeler au règlement de cette
situation. C’est là un scénario
complémentaire de tout le projet
échafaudé contre notre région […].
Maintenant, nous parlons des
États-Unis comme s’il s’agissait d’un
seul État alors que le courant de Trump
et le courant de l’État profond US
paraissent divisés […]. À lire les
médias US, les tenants de l’État profond
poussent Trump à faire main basse sur
les sources d’énergie dans notre région,
en arguant qu’il ne faudrait pas trop
miser sur les hydrocarbures de schiste
qui ne tarderont pas à s’épuiser, que
s’il se retirait il ne restera plus
personne sur qui compter vu l’entente
évidente entre la Russie et l’Arabie
saoudite sur le prix du pétrole au
niveau mondial.
En d’autres termes, il y a
possibilité de confrontation. Si Trump
gagne, nous irons probablement vers une
entente avec la Russie et la
confrontation portera toujours sur la
Chine. Si le courant de l’État profond
gagne, nous irons vers une confrontation
avec la Russie. Mais s’il y a compromis,
notre région passera par des hauts et
des bas et les choses ne se règleront
pas de sitôt.
L’ESSENTIEL DE L’INTERVENTION DE
M. ZIAD NASR EL-DIN
L’histoire des hydrocarbures au
Liban a commencé en 1926 lorsque le Haut
commissaire de l’époque a décrété le
lancement de la prospection pétrolière
et gazière. En 1944, la compagnie IPC a
découvert la présence de gisements de
pétrole terrestres dans la région d’Adloun
au sud, à Yohmor et Sohmor dans la
région Beqaa ouest, à Tal-Zanoub et à
Abrine au nord du pays […].
En 1974, le Liban a adopté la
première loi de prospection
pétro-gazière. À peine un an après, la
guerre civile a éclaté. Quels sont les
non-dits derrière cela, d’autant plus
que 1973 a vu l’effervescence du pétrole
de la région du Golfe ? Puis, en 2002,
les compagnies Spectrum, PGS et NGS ont
prospecté en 2D et 3D et aujourd’hui,
c’est le consortium Total-ENI-Novatek
qui a obtenu les licences d’exploration
et de production des hydrocarbures
offshore […].
L’important est que ces
explorations ont montré que le Liban
possède dans ses fonds marins 95
trillions de pieds cubes de gaz, chaque
trillion valant 12 milliards de dollars,
alors qu’Israël ne possède que 25
trillions de pieds cubes. J’ajoute que
si Trump a accordé le Golan à Israël,
c’est justement parce que le gisement de
gaz le plus riche se trouve dans son
sol. Et les Américains, en particulier,
viennent nous dire de ne pas trop parier
sur notre gaz et notre pétrole ! Je l’ai
moi-même entendu dans certaines
réunions. […].
La bataille en cours autour du
bloc 9 n’est que de la poudre aux yeux.
L’Américain est venu nous dire : prenez
donc 90% de ce bloc et nous nous
entendrons. En réalité, cela nous
privera d’une bonne partie du bloc 8 à
travers lequel Israël est obligé de
faire passer un futur gazoduc vers
Chypre en direction de l’Europe. Nous,
nous n’acceptons pas le terme de zone
« contestée ». Il s’agit plus exactement
de la « fixation » de nos frontières
internationalement reconnues et, comme
l’a déclaré M. Nabih Berri [président de
la Chambre des députés du Liban] : ce
serait plutôt à nous de réclamer ce qui
nous appartient de l’autre côté, non
l’inverse. […].

Concernant la Syrie, j’aimerais
rappeler sa situation début 2011 :
-
État autosuffisant,
-
au deuxième rang mondial pour sa
production de coton,
-
au troisième rang mondial pour sa
production d’olives,
-
au premier rang des pays arabes pour sa
production de blé,
-
au premier rang des pays arabes et au
quatrième rang mondial pour sa sécurité
intérieure,
-
au premier rang des pays arabes pour sa
sécurité alimentaire,
-
au premier rang des pays arabes en
matière de recherches scientifiques,
-
un chômage n’ayant pas dépassé les 8%
dans le pays et les 6% à Alep,
-
5,6 millions de touristes enregistrés
avec un apport de monnaies étrangères de
6 milliards de dollars,
-
sans frais
notables de publicité,
-
une industrie pharmaceutique couvrant
90% des besoins du pays,
-
un produit intérieur ayant atteint 64
milliards de dollars sans compter les
rendements du pétrole,
-
un surplus de la production
d’électricité de 5000 mégawatts
-
21000 écoles [avec 7000 écoles détruites
et 113 000 installations industrielles
détruites dont 53 000 à Alep] […].
Or, les points forts de l’économie
libanaise sont les points faibles de la
Syrie et les points forts de l’économie
syrienne sont les points faibles du
Liban. En poussant à la révision de nos
frontières communes avec la Syrie,
l’ennemi commun cherche à semer une
zizanie qui n’a pas lieu d’être et à
empêcher cette complémentarité
économique libano-syrienne de
fonctionner, tout en imposant à la Syrie
un embargo économique terroriste afin
qu’elle cède sur le dossier du gaz. Mais
celui qui n’a pas cédé en 2010, ne
cèdera pas aujourd’hui ; ce que
l’Américain n’arrive pas à comprendre
[…].
Nous sommes bien d’accord que
quelle que soit la quantité des
ressources, le plus important est leur
transport. Ce qui fait que nous sommes
entrés dans une nouvelle ère de lutte
sur les sources d’énergie avec Israël,
laquelle pourrait nous mener vers une
lutte qui menacerait notre existence et
la sienne. Or, aujourd’hui, nous avons
les moyens de l’empêcher de profiter de
ses propres ressources étant donné que
la voie principale de leur transport
passe par le Liban et la Syrie.
Par conséquent, la résistance
militaire syrienne et la résistance
politique et militaire libanaise
joueront un grand rôle à l’avenir. C’est
pourquoi nous voyons l’Américain se
poser en médiateur [dans cette affaire
dite du bloc 9] ; ce qu’il n’est pas,
puisqu’il intervient en tant que partie
favorable aux projets d’Israël.
Le dossier du pétrole et du gaz
est salvateur pour le Liban dont la
dette s’élève à 90 milliards de dollars.
C’est pourquoi je veux dire au Libanais
que toute cette terreur à propos d’un
prochain effondrement financier est la
conséquence de conditions imposées pour
les pousser à céder sur ce dossier et ne
pas en profiter. Car si jamais nous
réussissions à intégrer cette fortune
dans notre économie pour développer les
industries dérivées, en complémentarité
avec la Syrie, nos deux pays
deviendraient parmi les États les plus
riches en ce monde.
Les États-Unis et l’entité
israélienne le permettront-ils, auquel
ce serait la fin de cette entité fondée
sur la discorde, l’affaiblissement et
l’errance d’autrui ? En tous cas, nous
avons su leur dire : Non !
Syhthèse et traduction par Mouna
Alno-Nakhal
29/07/ 2019
Source : [Video
NBN (Liban) / émission du 26 juillet
2019]
Notes :
[1] [La
Syrie dans le chaudron des projets
gaziers géants !]
[2] [Syrie
: La guerre pour le gaz et les gazoducs
continue ! ]
[3] [video
d’Al-Mayadeen : Pétrole et gaz… la
guerre secrète]
[4] [Liban :
La ligne bleue maritime…]
[5] [Le
Liban, Israël et le vol du gaz à l’ombre
du 4ème Sommet arabe à Beyrouth]
Le sommaire de Mouna Alno-Nakhal
Le
dossier Liban
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour

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