Syrie
Syrie : Bachar al-Jaafari répond à
Washington,
Londres, Paris et Staffan de Mistura
Vendredi 16 février 2018
Ce 14 février s’est tenue une
énième réunion du Conseil de sécurité
sur la situation en Syrie.
M. Staffan de
Mistura, envoyé spécial de l’ONU en
Syrie, a fait état d’une escalade
dangereuse du conflit, devenu
transfrontalier à Afrin, et a longuement
parlé d’un « Comité constitutionnel »
pour lequel un mandat aurait été donné à
l’ONU au Congrès du dialogue national
syrien réuni à Sotchi le 30 janvier
dernier, afin d’établir un processus
pour la rédaction d’une « nouvelle
constitution » syrienne.
Sans
surprise, Mme Nikki Haley, déléguée des
États-Unis s’en est pris à l’Iran, au
Hezbollah et au Président syrien,
soutenant que les États-Unis et Israël
avaient le droit de se défendre contre
leur terrorisme… [de la 17ème
à la 24ème minute ;[1]
]. Elle a réclamé l’application de la
résolution 2254(2015) en affirmant que,
moyennant quelques modifications, le
processus de Genève restait le seul
cadre politique légitime pour la
recherche de la paix en Syrie.
Concernant le Comité constitutionnel,
tel que présenté par M. de Mistura, elle
a déclaré que nul ne devait disposer
d’un droit de veto sur la décision de
l’ONU.
Or, la
Déclaration finale du Congrès de Sotchi
[2] conçue en conformité avec la
résolution 2254 (2015), adoptée à
l’unanimité par le Conseil de sécurité,
stipule que ce processus est l’affaire
des Syriens et ne délègue pas à une
tierce partie le droit de se substituer
aux institutions syriennes, de rédiger
une nouvelle Constitution ou d’amender
la Constitution actuelle, en vigueur
depuis 2012.
En revanche,
nul n’a évoqué le fameux document du
« Quintet de Washington » [États-Unis,
Royaume-Uni, France, Arabie saoudite,
Jordanie], distribué aux participants de
la dernière réunion à Vienne le 26
janvier 2018.
Un document
cherchant clairement à mettre la Syrie
sous la tutelle des Nations Unies et
jugé par le Dr Bachar al-Jaafari en ces
termes : «… c’est là une tentative vouée
à l’échec. Son but est de torpiller les
pourparlers de Genève, le Congrès de
Sotchi et toute perspective de solution
politique en Syrie, car c’est en accord
avec leurs politiques destructrices dans
la région ».
Bien que
vouée à l’échec, la tentative de mise
sous tutelle de la Syrie a-t-elle été
abandonnée ? Rien n’est moins sûr. [NdT]
Monsieur le
Président,
L'article 2
de la Charte des Nations Unies stipule,
dans ses paragraphes 1, 4 et 7, le
respect de l’égalité souveraine de tous
ses Membres ; que les États Membres
s'abstiennent, dans leurs relations
internationales, de recourir à la menace
ou à l'emploi de la force contre
l'intégrité territoriale ou
l'indépendance politique de tout État ;
et qu’aucune de ses dispositions
n'autorise les Nations Unies à
intervenir dans des affaires qui
relèvent essentiellement de la
compétence nationale d'un État.
De plus, les
29 résolutions relatives à la Syrie,
adoptées par ce respecté conseil, ont
toutes affirmé le ferme engagement à
respecter la souveraineté,
l'indépendance, l'unité, l'intégrité
territoriale de la République arabe
syrienne, ainsi que les buts et les
principes de la Charte des Nations
Unies.
Aujourd'hui,
comme tous les peuples qui croient en la
Charte des Nations Unies, nous sommes en
droit de nous interroger sur ce que le
Conseil de sécurité a fait pour assurer
le respect de ses buts et principes tels
qu’ils ont été formulés par la sagesse
des pères fondateurs dans leur recherche
de la paix, de la sécurité et de la
prospérité en ce monde, après en avoir
constaté toutes les guerres et les
catastrophes.
En Syrie,
nous sommes conscients que notre pays
n'est pas la première victime des
violations de la Charte des Nations
Unies et du droit international par
certains États Membres du Conseil de
sécurité, mais que les souffrances qu’il
endure sont la conséquence de la cécité
volontaire face à toutes les violations
de ces dernières décennies.
Qu’a fait le
Conseil de sécurité tout au début de sa
création lorsque des États Membres ont
sapé les dispositions de cette Charte en
privant le peuple palestinien de son
droit d'établir son État indépendant
avec Jérusalem pour capitale ?
Qu'a fait le
Conseil de sécurité lorsque ces mêmes
États Membres ont sapé les dispositions
de cette Charte en envahissant l'Irak…
en détruisant la Libye… en alimentant le
terrorisme international désigné par
« mouvement jihadiste »… en s’ingérant
d’une manière flagrante dans les
affaires intérieures d’États Membres et
en pillant leurs richesses comme c’est
le cas dans nombre de pays africains ?
Le
dévergondage de certains envers la Syrie
est le résultat de la suprématie
arrogante accordée au principe de la loi
du plus fort sur le principe de la force
du droit, doublé de leur mépris des buts
et des principes de la Charte des
Nations Unies en l’absence de sanction
envers celui qui puise sa force en
adoptant la loi de la jungle pour
enfreindre le droit.
Permettez,
Mesdames et Messieurs, que je vous
résume ce qu’a vécu mon pays durant
bientôt sept années d’une guerre
mondiale terroriste, sans précédent, à
l’ombre du silence des uns et de la
complicité ou de l’indifférence des
autres ; certains États Membres de ce
Conseil - je parle des États-Unis, du
Royaume-Uni et de la France- ayant
consacré toute leur énergie à détruire
sa terre, son peuple, son positionnement
politique, et à régler leurs vieux
comptes avec lui :
I. Ces
États ont manipulé les principes de la
Charte des Nations Unies et ont violé
ses dispositions pour
mettre en œuvre leur propre agenda
d’ingérence, au détriment du sang du
peuple syrien, de son potentiel et de
l'avenir de ses enfants.
Pour cela,
ils ont mobilisé leurs machines
médiatiques et, à notre grand regret,
certains fonctionnaires des Nations
Unies, pour déformer la réalité de ce
qui se passe en Syrie et induire en
erreur, « humainement parlant, comme ils
disent », l'opinion publique
internationale sur les souffrances
infligées aux civils par les groupes
armés terroristes qui n’ont cessé de les
utiliser, depuis sept ans, comme
boucliers humains dans les zones sous
leur contrôle.
Zones dans
lesquelles ils se sont approprié les
hôpitaux et les écoles pour les
transformer en centres militaires et
lieux de détention de leurs kidnappés.
Et zones à partir desquelles ils ont
lancé leurs projectiles de haine à tout
va.
Ainsi, ces 20
derniers jours, Monsieur le Président,
Damas, à elle seule, a été bombardée par
1000 obus…1000 obus !
II. Ces
États ont manipulé les principes de la
Charte des Nations Unies et ont violé
ses dispositions
lorsqu’ils ont suggéré à tous leurs
instrumentés régionaux de consacrer
toutes leurs ressources matérielles et
médiatiques pour soutenir les groupes
terroristes armés par des fatwas
wahhabites, takfiristes, justifiant
l’effusion du sang syrien ; lorsqu’ils
ont ouvert leurs frontières afin de
faciliter le transit de dizaines de
milliers de mercenaires terroristes,
venus en Syrie de plus de 100 pays
membres de cette Organisation [l’ONU] ;
et lorsqu’ils ont mis en place des camps
d'entraînement pour terroristes dans les
pays voisins de la Syrie en les
présentant comme une « opposition
syrienne modérée ».
Car,
aujourd’hui encore, le terrorisme
international qui nous arrive de 100
États Membres de cette Organisation est
qualifié d’« opposition syrienne
modérée », une opposition génétiquement
modifiée pour qu’elle mute en opposition
strictement syrienne !
[Mon collègue
me dit que la traductrice a parlé de
seulement 20 obus qui auraient frappé
Damas. Non ! Je répète : ces 20 derniers
jours, Damas a été bombardée par 1000
roquettes et obus de mortiers].
Je ne
divulguerai pas un secret, Monsieur le
Président, en disant que ce soutien leur
a coûté 137 milliards de dollars selon
les aveux de l’ex-ministre qatari des
Affaires étrangères ; comme je ne
divulguerai pas un secret en disant que
l’ex-ambassadeur des États-Unis en Syrie
a déclaré que son pays a dépensé 12
milliards de dollars en 4 ans, de 2014
jusque 2017, dans le but de « changer le
pouvoir » en Syrie.
Le pouvoir en
Syrie ne plaît pas à ces Messieurs à
Washington. Ils veulent le changer. Ils
le changent à Bagdad. Ils le changent en
Libye. Ils le changent au Venezuela, en
Iran… Le droit n’existe pas !
Quand aux
documents de WikiLeaks, ils ont mis en
évidence les politiques des
administrations américaines successives
hostiles à la Syrie, depuis l'invasion
américano-britannique de l'Irak.
III. Ces
États ont manipulé les principes de la
Charte des Nations Unies et ont violé
ses dispositions
lorsqu’ils ont fourni ou facilité la
possession de produits chimiques
toxiques à utiliser contre les civils
innocents, pour ensuite jouer sur le
lieu de leur usage et fabriquer des
informations ainsi que des faux
témoignages auprès d’un mécanisme
d’enquête de crédibilité et
d’impartialité douteuses, afin d’accuser
le gouvernement syrien et s’en servir de
prétexte pour lancer une agression
contre lui.
Voici,
Monsieur le Président, un épais dossier
de 136 courriers adressés par le
Gouvernement syrien à votre Conseil. Des
informations très importantes concernant
l'usage et l'importation, par les
terroristes, de produits chimiques venus
de l’extérieur de la Syrie, destinés à
être utilisés en Syrie et qui ont été
utilisés.
136 courriers
concernant exclusivement « le sujet du
chimique », lesquels ont été distribués
en tant que documents officiels à vous
tous. Mais personne ne se soucie de ces
courriers. Personne ne lit ces
informations sauf, peut-être, certains
spécialistes.
Pourtant,
l’un des plus importants magazines
américains, le Newsweek, a publié
ce 8 février un article du journaliste
Ian Wilkie intitulé : « Now Mattis
Admits There Was No Evidence Assad Used
Poison Gas on His People. Un article
où il est écrit que le ministre
américain de la Défense admet qu’il n’y
a pas de preuve quant à l’usage, par le
Gouvernement syrien, de gaz toxique
contre son peuple, ni à Khan Cheihkhoun
ni dans la Ghouta en 2013 [3].
De son côté,
la ministre française de la Défense,
Florence Parly, est allée dans le sens
de son homologue américain en concédant
que la France n’avait pas de
« confirmation absolue » quant à
l’utilisation de chlore par le
Gouvernement syrien [4].
Déclaration de la ministre française qui
n’a pas empêché le Président français de
tracer des lignes de toutes les couleurs
de l’arc en ciel [5] et de
menacer d’attaquer mon pays, comme
l’avait fait le précédent gouvernement
américain avant lui.
IV. Ces
États ont manipulé les principes de la
Charte des Nations Unies et ont violé
ses dispositions
lorsqu’ils tenté de légitimer les
attaques répétées perpétrées par ladite
Coalition internationale menée par les
États-Unis ; la dernière agression de
cette coalition illégitime ayant eu lieu
le 8 février courant dans le Rif
nord-est de Deir ez-Zor contre les
forces populaires syriennes confrontées
à l’organisation terroriste Daech [6].
Ce que je
viens de dire est d’une grande
importance : les forces populaires
syriennes attaquaient l’organisation
terroriste Daech dans une zone sous
protection américaine au nord-est de
Deir ez-Zor lorsqu’elles ont été
attaquées par les forces aériennes
américaines.
Les forces
populaires syriennes attaquaient Daech
que nous avons éjecté de Deir ez-Zor et
d’Abou Kamal et qui s’est replié, sous
la protection des forces américaines,
dans cette zone de 30 Kms de large sur
60 Kms de long, située à la frontière
syro-irakienne.
Un fait qui
révèle, une fois de plus et sans aucun
doute possible, la véritable fonction de
cette Coalition et le rôle de Washington
dans le soutien de Daech, comme ce fut
le cas le 17 septembre 2016, lorsque ses
forces aériennes ont attaqué les
positions l'Armée arabe syrienne sur le
Mont al-Tharda, toujours près de Deir
ez-Zor, permettant ainsi à
l’organisation terroriste d’avancer et
d’occuper ces mêmes positions.
Ceci, sans
parler de la destruction délibérée de
90% de la ville syrienne de Raqqa par
les forces aériennes de la Coalition et
du manquement à ses engagements
d’éliminer les dizaines de milliers de
mines posées dans la ville par Daech
avant son retrait ; lequel retrait fut
suivi de son passage au service de deux
bannières : la bannière américaine à
l’Est de l’Euphrate et la bannière
turque à l’Ouest de l’Euphrate.
À ce propos,
il est très regrettable que dans son
exposé, que j’ai écouté avec beaucoup
d’attention, Monsieur l’Envoyé spécial
de l’ONU n'ait absolument pas mentionné
la réalité d'une occupation américaine
de certaines parties de mon pays et
d’une occupation turque d’autres
parties. Monsieur l’Envoyé spécial de
l’ONU a juste parlé d’un conflit
transfrontalier à Afrin, non de
l’irruption illégitime de la Turquie
dans mon pays et de l’agression d’une
ville syrienne nommée Afrin.
V. Ces
États ont manipulé les principes de la
Charte des Nations Unies et ont violé
ses dispositions
lorsqu’ils se sont tus, tout autant que
la direction des opérations de maintien
de la paix, sur les agressions répétées
des forces d'occupation israéliennes, la
dernière en date ayant eu lieu ce 10
février 2018.
Cette
agression que ma collègue déléguée des
États-Unis a tenté de justifier en
disant qu’elle est venue en réponse à
l’envoi d’un drone, par l’Iran, sur le
territoire de la Palestine occupée ; ce
qui est faux, mensonger et trompeur.
Ce n’est pas
la première fois qu’Israël viole la
souveraineté de mon pays. Comme vous le
savez tous, Israël n’a cessé de ce faire
jusqu’à ce que son avion de guerre ait
été récemment abattu au dessus de la
Palestine occupée par un missile syrien.
Autant
d’informations que nous portons à votre
attention et à l’attention de la
direction des opérations de maintien de
la paix.
VI. Ces
États ont manipulé les principes de la
Charte des Nations Unies et ont violé
ses dispositions
lorsqu’ils ont empêché le Conseil de
sécurité d’émettre des communiqués
condamnant les attaques des
organisations terroristes ainsi que le
lancement de plus de 1000 obus et
roquettes ces derniers jours sur les
quartiers, les banlieues résidentielles,
les missions diplomatiques, les églises
de Damas et d'autres villes où ils ont
fait des dizaines de martyrs et des
centaines de blessés, principalement des
femmes et des enfants.
VII. Ces
États ont manipulé les principes de la
Charte des Nations Unies et ont violé
ses dispositions
lorsqu’ils ont promu l’expression
« régions assiégées » en parlant de la
situation dans la Ghouta orientale des
environs de Damas, négligeant le fait
que les habitants étaient assiégés de
l’intérieur par diverses organisations
terroristes qui sévissent dans cette
région et exploitent les civils en les
utilisant comme boucliers humains, en
détournant les aides humanitaires soit
pour eux-mêmes, soit pour les distribuer
à leurs partisans, soit pour les vendre
aux nécessiteux à des prix exorbitants,
comme cela s'est passé dans les
quartiers est d'Alep, si vous vous en
souvenez.
Monsieur le
Président,
Lorsque les
États-Unis décidèrent unilatéralement et
illégitimement d’intervenir
militairement dans mon pays, Washington
déclara qu’ils intervenaient pour
combattre Daech. Ensuite, ils se
ravisèrent en disant qu’ils venaient
pour construire des bases militaires
permanentes afin d’assurer leur sécurité
stratégique et celle de leurs alliés.
Puis, ils se ravisèrent encore en
expliquant qu’ils restaient en Syrie
pour créer des milices armées rebelles à
la souveraineté syrienne, lesquelles
contrôleraient les ressources
pétrolières, gazières et hydriques ;
autrement dit, pour créer un mini-État
par la force.
Mais, ils se
ravisèrent une fois de plus pour
annoncer : « Nous resterons en Syrie
même si Daech est défait » ; les mêmes
propos tenus sur l’Irak afin de
justifier la présence pérenne de leurs
forces armées dans le pays.
Et, ils se
ravisèrent encore pour prétendre :
« Nous ne quitterons pas la Syrie tant
qu’un règlement politique n’est pas mis
en place et que la sécurité de nos
alliés dans la région n’est pas
garantie » ; leur dernière sortie
brillante étant : « En Syrie, nous
combattons l’Iran, le Hezbollah et la
Russie ».
Entretemps,
ils auraient modifié leur stratégie
nucléaire, puisqu’il semble que ces
Messieurs songent à utiliser leurs armes
nucléaires et qu’il n’est pas loin le
jour où ils nous diront : « Nous sommes
en Syrie pour combattre les
extra-terrestres venus du fin fond de la
voie lactée ».
Monsieur le
Président,
Le
gouvernement de mon pays félicite et
salue les efforts de la Fédération de
Russie, notamment le Président Vladimir
Poutine, pour avoir organisé et
accueilli le « Congrès du dialogue
national syrien » dans la ville de
Sotchi.
Un congrès
qui a prouvé, encore une fois, que le
processus politique en Syrie ne peut
commencer et se poursuivre que sous
direction syrienne et sans aucune
ingérence étrangère, vu que les
participants représentant les diverses
composantes politique, sociale,
culturelle, économique et autres de la
société syrienne ont adopté à une
écrasante majorité deux documents
importants : le premier étant la
Déclaration finale, le second étant la
Commission pour discussion de la
Constitution.
Ici, je vous
prie de m’accorder votre attention afin
d’éviter les manipulations ou les
mésinterprétations de ce qui est sorti
de Sotchi.
Monsieur le
Président,
La
« Déclaration finale » qui a été amendée
sur nombre de points par les
participants syriens avant d’être
soumise au vote et adoptée à la
majorité, c'est-à-dire par un vote
démocratique selon les règles et les
procédures convenues, est l’élément
essentiel et la base solide sur lesquels
repose dorénavant tout dialogue, ou
toute discussion, puisque la solution
sera inter-syrienne, sous direction
syrienne et sans ingérence étrangère,
comme précisé dans le texte de cette
déclaration.
De ce fait,
cette déclaration constitue le point de
départ unique et la base légitime de
tout processus politique, d’autant plus
qu’elle souligne des constantes
nationales et incontestables pour tous
les Syriens : la préservation de la
souveraineté et de l’unité syriennes, le
droit exclusif du peuple syrien à
décider de son régime politique, et le
maintien de l’Armée et des Forces
armées.
Partant du
principe que les Syriens sont les seuls
à pouvoir décider de leur avenir et de
leur Constitution, les participants au
Congrès de Sotchi ont adopté une
décision définissant la composition et
les missions de la Commission chargée de
discuter de la Constitution. Cette
commission devra donc être conforme à
leur décision, en sachant qu’ils n’ont
accordé aucune tutelle, aucun mandat ou
pouvoir à l’envoyé spécial de l’ONU.
Par
conséquent, en Syrie, nous nous sommes
engagés à respecter le vote des
participants à ce Congrès, mais nous ne
sommes absolument pas concernés par une
quelconque commission formée par
n’importe quelle partie tierce et nous
ne discuterons pas de ses conclusions
quelles qu’elles soient. La Constitution
est une question de souveraineté et
s’applique à vous tous.
Le
Gouvernement de la République arabe
syrienne est toujours favorable à
n’importe quel processus politique qui
stopperait l’effusion du sang syrien,
maintiendrait l'unité et l'indépendance
du pays, assurerait l'inviolabilité de
sa souveraineté de quelque façon que ce
soit, garantirait le principe selon
lequel le peuple syrien est le seul à
pouvoir décider de l'avenir de son pays
à travers le dialogue national ;
principe constant réaffirmé par toutes
les résolutions du Conseil de sécurité
en rapport avec la crise en Syrie.
Pour finir,
je reviens sur les propos de ma collègue
déléguée des États-Unis qui affirme
qu’elle est pour la paix en Syrie et
qu’elle veut l’application de la
résolution 2254. Bien. Mais cette
résolution affirme préserver la
souveraineté, l’indépendance, et
l’intégrité territoriale de mon pays.
Dans ce cas et étant donné que la
délégation de Washington a voté en
faveur de cette résolution, que font
donc les forces américaines dans
certains régions de mon pays ? Les USA
ne violent-ils pas cette résolution
adoptée à l’unanimité par ce Conseil ?
Merci
Monsieur le Présiedent
Dr Bachar
al-Jaafari
Envoyé permanent de la
Syrie auprès des Nations Unies
14/02/2018
Transcription et traduction de l’arabe
par Mouna Alno-Nakhal
Source :
Vidéo / Al-Ikhbariya TV (Syrie)
https://www.facebook.com/Alikhbaria.Sy/videos/1710578338965178/
Notes :
[1] The
Situation in the Middle East (Syria) -
Security Council, 8181th meeting
14 Feb 2018 -
The situation in the Middle East.
http://webtv.un.org/watch/the-situation-in-the-middle-east-syria-security-council-8181th-meeting/5733883888001/
[2] Final
statement of the Congress of the Syrian
national dialogue, Sochi, January 30,
2018
http://www.mid.ru/en/foreign_policy/news//asset_publisher/cKNonkJE02Bw/content/id/3046246
[3] Now Mattis Admits There Was No
Evidence Assad Used Poison Gas on His
People. By Ian Wilkie
http://www.newsweek.com/now-mattis-admits-there-was-no-evidence-assad-using-poison-gas-his-people-801542
[4] Armes chimiques en Syrie : à
ce stade la ligne rouge fixée par Paris
n'est pas franchie
http://www.europe1.fr/international/armes-chimiques-en-syrie-a-ce-stade-la-ligne-rouge-fixee-par-paris-nest-pas-franchie-3569825
https://francais.rt.com/international/48113-mais-quoi-consiste-ligne-rouge-syrie-macron
[5] Mais en quoi consiste la
«ligne rouge» d'Emmanuel Macron sur les
armes chimiques en Syrie ? (VIDEO)
https://francais.rt.com/international/48113-mais-quoi-consiste-ligne-rouge-syrie-macron
[6]La Syrie qualifie de «crime de
guerre» des frappes de la coalition
contre des forces pro-Damas
https://mirastnews.net/2018/02/08/la-syrie-qualifie-de-crime-de-guerre-des-frappes-de-la-coalition-contre-des-forces-pro-damas/
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