Syrie
Syrie - La nouvelle Campagne au sud
d’Alep
Moon of Alabama
Dimanche 18 octobre 2015
Hier, l’armée arabe
syrienne soutenue par les
forces irakiennes et
iraniennes et la force
aérienne russe a lancé une
attaque surprise au sud et à
l’est d’Alep. Au début, la
progression a été rapide,
mais maintenant la
résistance s’est renforcée
et le rythme de la
progression actuelle est
plus lent et plus régulier.
Comme les lignes de front se
déplacent constamment, les
nouvelles sur les positions
réelles changent.
Une excellente carte de
l’opération en cours via
TexMapMaker1. (Encore
une fois, le vert =
insurgés, le rouge = le
gouvernement syrien et les
forces alliées)
En plus grand
Il y a trois axes
importants. Le premier, (en
haut à gauche sur la carte :
numéros 1 et 2) aux abords
des villes assiégées de Nubl
et Al-Zahra, a pris de
l’ampleur lorsque, plus tôt
dans la semaine, les
rebelles payés par
l’étranger ont perdu
certaines de leurs positions
au nord-est d’Alep dans des
combats contre l’État
islamique. L’Armée arabe
syrienne (AAS) en a profité
pour élargir son emprise sur
le terrain aux abords des
villes assiégées. En plus de
soulager les villes, le fait
d’étendre ces positions
coupera la ligne
d’approvisionnement des
insurgés vers le nord de la
ville d’Alep.
A l’est, les troupes de
l’AAS se battent pour
dégager l’aéroport militaire
assiégé de Kuweiris (à
droite sur la carte). Au
sud, elles contournent la
route directe qui relie,
d’ouest en est, la ville
d’Alep à Kuweiris mais qui
est sous le contrôle des
insurgés. Elles progressent
de manière satisfaisante et
pourraient atteindre
l’aéroport demain ou
après-demain.
Hier et aujourd’hui, la
principale attaque surprise
a eu lieu au sud de la ville
d’Alep. Les troupes ont
progressé d’environ dix
kilomètres au sud avant de
tourner à droite en
direction de l’autoroute M5,
à l’ouest (en jaune foncé
sur la gauche). Elles vont
essayer de gagner
l’autoroute contrôlée par
les rebelles ou au moins les
collines qui la surplombent
à l’est.
Cette opération a
surpris les insurgés.
L’opération a été menée
tambour battant. Plusieurs
centaines de combattants
irakiens, soutenus par
l’Iran, de la force Qods
commandée par Suleiman, ont
été transférés de nuit de
Lattaquié à Alep pour
soutenir l’attaque au sud
d’Alep.
On a aussi
entendu dire que quelque
3000 combattants
supplémentaires du Hezbollah
devaient arriver, ce qui
porterait à 10 000 le nombre
de combattants venant
d’Iran, d’Irak et du Liban
pour se joindre aux forces
du gouvernement syrien. Le
Pentagone estime le nombre
de soldats russes en Syrie à
3000, beaucoup plus que
mon estimation à moi, qui
est de 1250.
Il y a quelques mois, je
pensais que l’armée syrienne
aurait besoin d’une aide
extérieure équivalent à une
division (soit 15 000
hommes) pour regagner du
terrain. Le nombre actuel de
soldats envoyés par des
gouvernements étrangers a
presque atteint ce chiffre.
Si, comme le bruit en court,
une division blindée du
Hezbollah devait rejoindre
les forces actuelles, il
deviendrait possible
d’entreprendre une grande
offensive vers Idlib, puis
vers la frontière turque.
Cela fermerait les grandes
lignes de ravitaillement des
rebelles, et ce serait
probablement le début de la
fin pour eux.
Mais cette attaque n’a
pas encore commencé. A la
place, il y a
plusieurs petites opérations
autour de Rastan,
assistées (video) par
des hélicoptères russes,
pour désagréger une bulle
rebelle, à Lattaquié, dans
la plaine du Ghab, puis à
Alep. Il faut savoir que la
vision tactique et
stratégique russe influence
maintenant l’ensemble de la
campagne. La Maskirovska*,
les feintes ici et là avant
de frapper ailleurs, font
toujours partie des
opérations militaires russes
de plus grande ampleur. Ce
que nous savons de la
disposition des forces du
gouvernement syrien et de
ses alliées est
essentiellement ce qu’on
veut que nous sachions. Cela
peut ou non refléter la
véritable situation. Nous ne
sommes pas au bout de nos
surprises.
Traduction : Dominique
Muselet
(*) La Maskirovka (en
russe : Маскировка,
littéralement : camouflage)
est l’art russe de la
désinformation militaire.
Elle ne recouvre aucune
pratique spécifiquement
russe mais trouve son
originalité dans
l’appréhension des
techniques de désinformation
comme un tout, depuis le
simple camouflage à
l’échelon individuel
jusqu’au niveau stratégique
(Wikipedia).
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