Algérie Résistance
Le scandale des
jeux de Rio, une des conséquences
du règne des Bouteflika sur l’Algérie
Mohsen Abdelmoumen
Mardi 23 août 2016
L’incurie qui a marqué la
participation des athlètes algériens aux
jeux olympiques de Rio a démasqué la
trahison des responsables algériens à
tous les niveaux. Les différents
scandales qui ont émaillé ces jeux nous
laissent un goût amer, malgré les
performances de Taoufik Makhloufi au
800m et au 1500m où il a décroché deux
médailles d’argent et celles de Larbi
Bourrada qui a obtenu la cinquième place
au décathlon en battant le record
d’Afrique. Bravo à ces athlètes qui se
sont dépassés en dépit du manque
flagrant de moyens dont ils disposaient
pour se concentrer sur leur discipline.
Leurs résultats sont miraculeux quand on
sait ce qu’ils ont déployé comme efforts
dans un environnement contraire. Y
a-t-il eu un autre cas dans le monde où
un athlète a dû payer de ses propres
deniers son billet d’avion pour
participer aux jeux olympiques de Rio ?
C’est ce qui est arrivé à Salim Keddar,
spécialiste des courses de demi-fond,
qui était en stage de préparation en
France au moment du départ d’Alger des
athlètes algériens. Sans l’aide de
Makhloufi qui a réglé la note, Keddar
n’aurait pas pu représenter notre pays à
Rio. Cependant, on se demande où étaient
passés nos autres athlètes – une bonne
soixantaine – car certains qui s’étaient
déplacés à Rio n’ont pas participé aux
jeux et d’autres ont montré un niveau
trop faible pour une telle compétition.
On comprend mieux les raisons de cette
débâcle en entendant les propos de
Makhloufi et le témoignage de Bourrada.
“Nous avons réalisé un exploit
malgré le sabotage de certains
responsables qui ont détourné les moyens
mis à notre disposition par les
autorités. Je ne cours pas pour
l’argent comme ces responsables qui
déçoivent l’Algérie“, s’insurge
Taoufik Makhloufi à l’issue de sa
performance du 1500m. « Les Jeux
olympiques se préparent pendant deux à
trois ans et non pas en trois mois.
L’athlète pétri de qualités et qui l’a
prouvé plusieurs fois devrait être pris
en charge dans le moindre détail pour
qu’il puisse se concentrer sur sa
discipline et pouvoir rivaliser avec les
meilleurs. Malheureusement, ce n’est pas
le cas chez nous », regrette Larbi
Bourrada. Nous voilà une fois de plus
confrontés au problème de la corruption
et de la médiocrité, et s’il y avait des
jeux olympiques de la corruption, nul
doute que nous obtiendrions la médaille
d’or, on créerait même la médaille de
diamant rien que pour l’Algérie !
Impossible d’énumérer tous les
scandales qui ont eu lieu à Rio.
Certains faits sont tout simplement
surréalistes, à l’image des avatars de
Larbi Bourrada, qui a concouru pour le
décathlon avec une seule paire de
chaussures et qui ne disposait pas d’un
kinésithérapeute. En fait, il n’y avait
qu’un seul kiné pour l’ensemble des
athlètes et plusieurs athlètes se sont
retrouvés sans leurs entraîneurs
personnels. Le préparateur de Bouraâda
qui a soutenu l’athlète tout au long de
sa participation plus que méritante dans
un tel contexte n’avait pas obtenu
d’accréditation et a dû se rendre au
Brésil par ses propres moyens. Il devait
ruser pour entrer dans le village
olympique afin de prodiguer les
encouragements et les massages dont le
sportif était dépourvu. Mieux, après les
400m, Larbi Bouraâda devait bénéficier
d’une des voitures mises à la
disposition des athlètes algériens pour
se rendre dans une clinique italienne
spécialisée dans la thérapie de
récupération, mais la voiture n’est
jamais arrivée car elle était utilisée à
des fins personnelles par des membres de
la délégation, sans doute occupés à
faire le tour des boîtes de nuit. Après
une heure et demie d’attente, les
athlètes algériens ont emprunté la
navette pour regagner le village
olympique et c’est en taxi que Bouraâda
s’est ensuite rendu à la clinique.
Chacun sait maintenant en Algérie que
les délégués, cette caste de mafieux,
qui ont accompagné les athlètes sont
partis en famille pour faire du tourisme
à Rio de Janeiro et voir Copacabana,
privant les athlètes de leurs
entraîneurs et des kinés, en s’offrant
sur le dos du peuple algérien des
vacances au Brésil leur permettant de
voir autre chose que les plages de Club
des Pins et de Moretti.
Ces nouveaux scandales multiples sont
le reflet d’un pouvoir gangréné. Une
organisation catastrophique, au point où
l’on abandonne les athlètes à leur
propre sort, on ne trouvera ce fait
nulle part ailleurs. Pourtant ce brave
Bourrada a donné le meilleur de
lui-même, a bataillé contre vents et
marées et a obtenu une place méritoire
en se plaçant 5ème au décathlon.
Makhloufi en concourant dans une
spécialité qui n’est pas la sienne, le
800m, a obtenu un résultat historique et
est vice-champion olympique du 800m et
du 1500m, les seules médailles de
l’Algérie pour une soixantaine
d’athlètes engagés. Les responsables
algériens n’ont rien à voir avec ces
médailles qui sont dues à l’engagement
personnel d’un athlète, de l’aveu même
du champion Makhloufi qui dédie ses
médailles d’argent au peuple algérien et
non pas aux responsables. Quand on
apprend que Mustapha Berraf, président
du comité olympique algérien, a déclaré
sans honte que les athlètes algériens
s’étaient préparés en étant pris
complètement en charge et que le coût de
l’investissement était de 31 milliards
de centimes, on se demande où est passée
cette somme astronomique. Il n’y a eu
aucun résultat satisfaisant à part
l’effort individuel de Makhloufi, de
Bourrada et de certains malheureux
athlètes qui n’ont eu aucun moyen pour
s’entrainer convenablement. Où est parti
cet argent, bande de voleurs ? Vous avez
détourné l’argent de l’Algérie dans tous
les secteurs, vous avez défrayé toutes
les chroniques, et à cause de votre
mépris pour nos athlètes, on n’a
pratiquement pas vu le drapeau algérien
sur les podiums des Jeux Olympiques. Des
pays avec beaucoup moins de moyens ont
réussi à obtenir des résultats plus
qu’honorables. Devant ces faits,
qu’est-ce que vous allez dire ? Qu’il
faisait trop chaud à Rio, que le climat
tropical ne nous convient pas, que le
vent n’était pas en notre faveur, que
les pelouses n’étaient pas bien tondues,
que les arbitres étaient contre nous ?
Le bilan catastrophique des ces jeux est
la faillite totale d’un système mafieux
dont l’incarnation est la fratrie
Bouteflika et dont le président devrait
participer aux jeux paralympiques (avec
tout le respect que je dois aux
handicapés) dans le 100m haie avec Saïd
comme coach et kiné. Dopez la charrette
et ramenez-nous une médaille d’or ! Nous
voulons le voir sprinter comme Usain
Bolt !
Ces vieux débris n’ont jamais aimé la
jeunesse algérienne et c’est la raison
pour laquelle ils la sabotent. En
torpillant cette jeunesse, c’est tout le
pays qui est torpillé. Telle est la
leçon majeure à retenir de cet échec
lamentable qui n’a pas de précédent.
Quand on se remémore le passé, on
constate que l’Algérie a eu des
médailles même pendant la décennie rouge
et noire. Des athlètes comme Boulmerka
et Morsli ont versé des larmes devant le
drapeau algérien sur les podiums pendant
que le peuple se faisait égorger. Nous
avons résisté non seulement par les
armes et par la volonté de tout un
peuple de se débarrasser de la vermine
terroriste, mais nous avons résisté
aussi par le sport dans le concert des
nations, et nous nous rappellerons
toujours ces grands athlètes qui ont
brandi notre drapeau avec fierté. Cette
fois, Kassaman n’a pas retenti à Rio, à
la grande joie des nouveaux colons
d’Alger, les larbins de la France. Le
travail de sape des vieux fossiles a
porté ses fruits. Même si on félicite
Makhloufi et tous les athlètes, y
compris ceux qui n’ont pas réussi faute
de préparation adéquate, le constat doit
être établi et la responsabilité de ce
pouvoir pourri et anti national doit
être montrée. Vous demandez au peuple
des sacrifices et vous n’arrêtez pas
d’évoquer l’austérité, alors que vous
persistez à piller en pleine disette et
que l’Algérie se dirige vers la
faillite. Avec ce que vous avez offert
comme organisation et comme ambiance à
nos athlètes, comment voulez-vous avoir
des résultats ? Les exploits de
Makhloufi sont un miracle dans un tel
environnement de médiocrité. Vous et vos
brosseurs, les chiyatines
élevés dans el rokhs, justifiez
ce résultat ! Nous ne nous faisons
aucune illusion de voir une commission
chargée d’enquêter sur les scandales à
Rio, ni aucune démission, ni aucun
limogeage. Si certains membres du
gouvernement qui ont la double
nationalité préfèrent entendre résonner
la Marseillaise plutôt que Kassaman,
tout le peuple algérien dans son
ensemble a regardé les nations saluer
leur drapeau, alors que nous, nous
n’étions pas seulement à la traîne, nous
étions quasiment absents, à tel point
que l’on dirait que nous n’avons pas
participé aux jeux de Rio. Comme vous
n’avez pas la culture de la démission
face à votre propre échec, on vous
demande de dégager et de laisser ce
peuple tranquille en acceptant
l’alternance du pouvoir dans une
transition pacifique. Dégagez
immédiatement, car vous avez échoué sur
tous les plans alors que des milliards
de dollars sont partis en fumée dans
votre gabegie et vos pillages assassins.
Vous avez saigné l’Algérie. Dégagez
avant qu’un torrent de colère ne
s’abatte sur vous et votre sale
engeance, rassa khamja !
L’Algérie n’existe nulle part grâce à
vous, ni dans l’économie, ni dans la
science, ni dans le sport. Dans rien. Et
dire que dans ces conditions d’échec
total, la momie et ceux qui rédigent ses
lettres adressées au peuple depuis 2013,
osent comparer le torchon de la nouvelle
constitution au Congrès de la Soummam !
C’est une hérésie. Didouche Mourad nous
a laissés une phrase en guise de
testament « Si nous sommes appelés à
mourir, défendez nos mémoires ».
C’est ce que nous faisons en dévoilant
vos turpitudes. Vous avez squatté le
présent, confisqué l’avenir, et vous
salissez la mémoire de nos martyrs en
assimilant votre torchon de constitution
et votre règne de corrompus à la
plateforme de la Soummam. Saïd, arrête
de jouer et sache que cela n’enlève rien
à la responsabilité de ton frère qui
s’accroche à sa charrette. Vous êtes
tous l’indignité et le déshonneur
national avec votre régionalisme, votre
népotisme, votre larbinisme, votre
corruption, votre chitta, votre
clientélisme, tous ces fléaux
institutionnalisés. Oser comparer votre
trahison avec le rêve généreux de nos
martyrs et les sacrifices qui ont fait
naître cette nation dans la douleur
grâce au dévouement des braves, est
parfaitement abject. Regardez-vous, tas
de débris ! Bouteflika n’est pas l’un
des pères fondateurs de l’Algérie. De
quelle œuvre parlez-vous ? L’autoroute
Est-Ouest ? Sonatrach 1 et 2 ? Les 1000
milliards de dollars évaporés ? Et j’en
passe ! Si les martyrs s’éveillaient de
leur sommeil de justes, ils viendraient
vous étrangler de leurs propres mains le
uns après les autres pour haute
trahison.
Chaque jour qui passe est un scandale
et vous persistez à gagner du temps et à
abandonner cette jeunesse débordante de
vitalité qui ne demande qu’une chose,
avancer vers l’avenir dans un pays
développé, dans une Algérie forte avec
des institutions sérieuses, cette
jeunesse qui survit quotidiennement
alors que vous et votre progéniture,
vous vous la coulez douce et vivez comme
des nababs. L’Algérie n’est pas votre
propriété privée ni votre domaine
familial pour que vous usiez et abusiez
de tout à votre gré. Vous avez terni
l’image de notre pays et on ne vous le
pardonnera jamais, car ce pays et son
drapeau que vous martyrisez sont nés
dans la douleur et dans le sang de
millions d’Algériens, alors que vous
n’êtes qu’une parenthèse régressive,
médiocre, incompétente, et nuisible.
Cette parenthèse doit se fermer en vous
voyant tous partir. Dehors, vous les
nouveaux colons, allez rejoindre vos
maîtres les anciens colons dans votre
mère patrie la France ! Vous pourrez
chanter la Marseillaise autant que vous
voudrez, tandis que nous, nous
chanterons toujours Kassaman envers et
contre vous tous et vos maîtres les
Gaulois.
Mohsen Abdelmoumen
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