Analyse
L’Algérie du caporal martyr Mostafa Znanda
vs l’Algérie de Zitout et de
Haddad
Mohsen Abdelmoumen
Le chahid Mostafa
Znanda. DR.
Mardi 23 juin 2020
En apprenant la
mort d’un valeureux soldat, le chahid
Mostafa Znanda, tombé au champ d’honneur
face aux hordes terroristes sauvages et
traîtres, je n’ai pas pu m’empêcher de
penser au sacrifice de ces milliers de
soldats de la glorieuse ANP, digne
héritière de l’ALN, tués lors de la
décennie noire. La mort a plusieurs
visages et elle est notre destin à tous,
mais celle de ce jeune caporal nous
touche particulièrement et nous attriste
par son goût amer. Dans ces moments
sombres, nul sacrifice n’est au-dessus
du sang du martyr. Dans la même journée,
l’actualité nous apprend d’un côté le
décès d’un brave soldat qui a offert sa
jeune vie à son pays, et de l’autre
côté, un torrent de boue avec l’affaire
Ali Haddad. C’est l’Algérie des enfants
du peuple qui se battent contre vents et
marées pour gagner leur vie dans la
dignité et l’honneur contre l’Algérie de
la Jet-set et des soirées arrosées chez
les Kouninef.
Ainsi, je découvre
stupéfait les chiffres énoncés au procès
d’Ali Haddad : de 2000 à 2018, 124
marchés publics lui ont été attribués
pour un montant de 78 410 milliards de
centimes. Entre 2015 et 2018, la somme
de 3 333 526 646.16 DA, soit 8 935
880.16 euros auxquels s’ajoute un
montant de 1 954 250 582. 75 DA lui ont
été accordés pour le développement
routier dans huit wilayas, la plupart
des travaux n’ayant jamais été
achevés. Quatre terrains appartenant à
l’État ainsi qu’un terrain de 50 000
hectares lui ont été octroyés soi-disant
pour élever des vaches. Il a également
reçu 94 000 000 000 DA de l’État pour un
projet de développement ferroviaire d’un
coût de 118 552 520 003.65 DA, somme
estimée insuffisante à laquelle un
complément de 15 000 000 000 00 DA a été
ajouté. Il a obtenu 452 crédits
bancaires pour un montant de 211 000
milliards de centimes, dont 167 000
milliards de centimes ont été accordés
par des banques publiques, à leur tête
le Crédit populaire d’Algérie avec 73
000 milliards de centimes. Des chiffres
à donner le tournis ! Cette crapule a
bouffé tout cet argent et ce n’est
qu’une goutte d’eau dans un océan bien
plus vaste de corruption et de trahison.
Comme dit l’adage, le torse des braves
est rempli de balles pendant que les
traîtres se remplissent la panse. Au
moment où les enfants de l’Algérie
authentique donnaient leur sang à la
patrie, ces traîtres saignaient le pays
en dilapidant ses richesses. Le règne de
Bouteflika nous a montré à quel point la
gabegie, le népotisme, la corruption, le
régionalisme, le larbinisme, la
chitta, le clientélisme, etc.
étaient érigés en mode de gouvernance.
Ali Haddad n’est pas parvenu là où il
était arrivé par la force de sa seule
volonté et il ne doit pas être jugé seul
avec sa famille. La fratrie Bouteflika,
Saïd, Nacer et leur frère aîné la momie
Abdelaziz doivent aussi être jugés, car
qui a fait Ali Haddad sinon cette
famille maudite, cette plaie purulente
qui a gangrené l’Algérie et l’a plongée
dans l’abîme ?
Je ne peux pas
écrire sur le sacrifice de ce jeune
soldat sans évoquer ceux qui ont ruiné
l’Algérie, économiquement, moralement,
et socialement. On ne peut pas parler de
ce chahid et lui rendre hommage sans
parler de ce qu’il se passe pour le
moment en Algérie et qui est dramatique,
car bien d’autres jeunes pourraient être
emportés de la même manière si l’on n’y
prend pas garde. Le régime Bouteflika a
corrompu la société algérienne toute
entière pendant des années et on en vit
les conséquences désastreuses avec le
retour du « qui-tue-qui » et des
charlatans islamistes, apprentis
sorciers et faux prophètes de malheur
comme ce Zitout et son organisation
Rachad qui se sont érigés en conscience
de la nation. À défaut de mettre en
avant des patriotes et des gens
intelligents, de vrais hommes d’État,
l’ère Bouteflika nous a ramené toutes
sortes de déchets auxquels s’agrippent
des milliers d’Algériens, surtout des
jeunes qui n’ont pas connu la décennie
noire et qui n’ont aucune idée de ce que
l’idéologie islamiste peut faire comme
dégâts. Zitout et autres « influenceurs »
sur YouTube ou Facebook, qui passent
leur temps à blablater pour ne rien
dire, nous saoulent quotidiennement avec
leurs vidéos. Il s’agit d’une vraie
pollution. Tout le monde se déclare
expert et sachant, Gaa riyasse fel
babor (capitaines du navire), tout
le monde est devenu « révolutionnaire »,
alors que le pays tourne en rond.
Wach thabou tahdrou fel fragh
(combien vous aimez parler dans le
vide). Pour un pays qui ne produit même
pas sa propre nourriture, vous parlez
trop. Au lieu de l’instruction et du
savoir, notre jeunesse a droit à un
Internet pollué par des débilités
véhiculées par des vieux cons. Il est
dommage que ces énergumènes ne
connaissent pas la vertu du silence et
passent leur temps à bavasser sans
offrir la moindre valeur ajoutée en
termes d’idées, sinon une causerie
indéfinie et sans profondeur, dignes des
commérages de concierge. Dieu merci, je
suis épargné par ce fléau et je n’écoute
personne. Les nations avancées utilisent
internet pour produire de la richesse,
comme par exemple le télétravail. Nous,
nous avons droit aux clabaudages, aux
parlotes de vieux débris frustrés,
séniles et atteints du retour d’âge. Si
l’on calcule la quantité d’heures que la
jeunesse passe sur internet à suivre des
discours creux, inutiles et haineux,
primaires, qui ne rapportent rien,
flattant les bas instincts, jouant sur
l’émotion, que de temps perdu qui aurait
pu être consacré à l’apprentissage, à la
construction, à l’instruction. Nos
jeunes sont gavés et abrutis par une
logorrhée de stupidités dangereuses.
Zitout navigue en terrain conquis et il
est urgent de « dézitoutiser »
l’Algérie, et de commencer à travailler
et à construire l’avenir sur un projet
politique progressiste et non sur des
considérations d’un autre âge,
rétrogrades et malsaines.
Pour certains,
l’acte politique consiste à aller
manifester le vendredi après la prière.
Pour se retrouver avec Rachad ? Le Hirak
a raté une occasion historique en
restant sans perspectives, sans
organisation et sans textes fondateurs.
Il est resté figé à l’image d’un de ses
chefs déclarés, Zitout. J’ai écrit bien
avant la première sortie du Hirak le 22
février 2019 que les Algériens devaient
commencer à s’organiser en structures
locales de bas en haut et, dans un
deuxième temps, à produire les textes
fondateurs de ce mouvement enrichis par
les divers courants et par la base, pour
faire avancer le pays. La période de
confinement aurait pu être bénéfique
pour la réflexion et l’enrichissement
des textes. Mais non, rien n’a été fait,
vous avez préféré vous en remettre aux
fables de grand-mère Zitout. Vous
préférez l’oralité, c’est évidemment
plus facile, mais cela ouvre la porte à
une floppée de vieux bavards qui
jacassent comme des perroquets, des
aventuriers qui, sachant qu’ils sont
pour la plupart recherchés en Algérie
pour divers crimes comme la trahison et
le terrorisme, veulent la perte de
l’Algérie. Qui a donné l’audience à ces
merdeux, à cette crasse ? Qui leur
permet d’exister ? C’est le peuple
algérien, en particulier les jeunes.
Nous attirons l’attention sur l’absence
de la famille qui abandonne le gamin
seul devant l’ordinateur à visionner ces
« desesperados du clavier » et qui
laissent des Zitout élever leurs
enfants. On a vu ce que cela a donné en
Syrie et en Libye. Il y a donc matière à
s’inquiéter. Car c’est cette idéologie
nocive qu’est l’islamisme politique, ce
coronavirus, encouragée par le régime
pourri d’Abdelaziz Bouteflika, qui vient
de tuer un jeune militaire algérien,
tombé à la fleur de l’âge comme tant
d’autres avant lui. Cependant, en
partant, ce jeune homme nous a donné une
leçon majeure : le patriotisme ne
consiste pas à faire des discours, il ne
se mesure pas au nombre de followers sur
Facebook, Twitter, Instagram ou YouTube,
le patriotisme est un très lourd fardeau
que seuls les authentiques patriotes
peuvent porter. Ali Haddad et Cie,
corrompus et pourris, et Zitout et Cie,
tout autant corrompus et pourris, sont
des alliés objectifs et naturels engagés
contre l’Algérie des patriotes. Ils
s’alimentent les uns des autres et
symbolisent l’effondrement et la mort de
l’Algérie, celle de Hassan el-Banna, de
Sayyed Qotb et d’Ibn Taymiyya, ces pères
fondateurs de l’obscurantisme. Tandis
que l’Algérie du caporal Znanda, c’est
l’Algérie de la vie, du courage et de
l’honneur. Les balles qui ont tué ce
brave soldat de notre glorieuse armée
proviennent de l’idéologie mortifère
charriée par ce Zitout et ses
semblables, idéologie malheureusement
toujours présente en Algérie grâce au
travail des cercles occultes qui ont
livré l’éducation nationale à des
charlatans et des criminels qui ont lavé
le cerveau à des générations entières.
Après que l’école ait vassalisé le
cerveau de l’Algérien, on le livre sur
un plateau d’argent à divers
bonimenteurs des réseaux sociaux et de
YouTube. Qui paye le prix ensuite ?
C’est l’enfant du peuple qui va au
casse-pipe. Le combat contre cette
idéologie restera pour longtemps encore
une question de vie ou de mort. Et ce
jeune homme vient de payer le prix le
plus fort de ce combat. Pour démanteler
l’idéologie islamiste, il faut la
déraciner et cela demande un travail
méthodique de tous les instants.
Dézitoutiser l’Algérie ne sera pas une
mince affaire, tant cette crapule a
gagné du terrain. Les gesticulations
frénétiques de ces héros virtuels qui
n’ont mené aucune bataille sauf celle du
web et qui tirent les Algériens vers les
bas en les manipulant comme des gamins
ont assez duré. On sait que leur agenda
à tous, que ce soit Ali Haddad ou Zitout,
c’est la destruction de l’État algérien.
Ils devraient tous être jugés pour haute
trahison. Idem pour Chouchane qui
devrait rendre des comptes pour sa
félonie comme tous ceux qui ont véhiculé
le « qui-tue-qui » et qui ont accusé
l’armée algérienne en blanchissant les
islamistes du FIS. Tant qu’on n’aura pas
réglé ces questions, ces diables que
nous avons sortis par la porte
rentreront par la fenêtre. En attendant,
certains de ces islamistes qui prêchent
le chaos dans notre pays se la coulent
douce, planqués dans les pays
occidentaux sans être inquiétés. On leur
a offert l’asile alors qu’ils sont
condamnés en Algérie qui a demandé
l’extradition de certains d’entre eux
jugés par contumace. Pire, on leur
permet de véhiculer les idées de l’islam
politique alors qu’il y a eu des
attentats dans les pays occidentaux.
L’Algérie n’a pas besoin des moulins à
paroles qui radotent à longueur de
vidéos, elle a besoin de gens qui se
retroussent les manches et propulsent le
pays vers des horizons prometteurs.
L’Algérie veut s’épanouir, aller de
l’avant et offrir une vie meilleure à sa
jeunesse plutôt que les balles
assassines que ma génération a connues
et qui continuent à tuer. Deux projets
antagoniques s’affrontent et
s’affronteront toujours, celui de ce
jeune soldat et des patriotes de notre
armée, et le projet funeste des
islamistes, djihadistes, et leurs alliés
de la bourgeoisie compradore et de
l’oligarchie. L’Algérie du futur doit
être débarrassée de l’islamisme
politique et de la bourgeoisie
compradore, les deux servant les
intérêts du même maître : l’empire.
Trêve de bavardage,
Messieurs les imposteurs de tous bords !
L’Algérie n’a que faire de vos
chamailleries et de vos combats de coqs
de basse-cour. Bombez le torse sur votre
tas de fumier tant que vous voulez mais
laissez l’Algérie tranquille ! Il est
impératif de sortir de l’Algérie de la
parlote, celle de « Arwah ngoulak »
(viens que je te raconte) et des
élucubrations, pour se diriger vers
l’Algérie du travail et de la
construction, de la création, de
l’intelligence et du savoir. Pour cela,
il faut que d’autres voix s’expriment et
refusent de laisser le champ libre à la
médiocrité et à la traîtrise. Beaucoup
qui se sont tus pendant des années se
permettent aujourd’hui de nous donner
des leçons de patriotisme alors qu’ils
ont fermé les yeux sur le règne du
cadre. Tout le monde utilise le mot
Issaba alors qu’hier on courait pour
une place à la mangeoire. Chacun était
avec la Issaba d’une manière
directe ou indirecte, on applaudissait
et on faisait campagne pour les
Bouteflika et la horde sauvage. Ces
donneurs de leçon d’aujourd’hui sont-ils
plus Algériens que nous ? Je répète la
phrase que j’ai citée pendant des
années, celui qui dispose de l’acte de
propriété de l’Algérie, qu’il nous le
montre. L’Algérie appartient à tout le
monde, sauf aux traîtres et aux
prédateurs qui l’ont massacrée, et
certainement pas non plus à ceux qui
veulent la ramener à l’âge de pierre
comme les Zitout et Cie. Le peuple est
autant responsable que ceux qui l’ont
gouverné car il a été silencieux et
démissionnaire pendant des années. N’est
pas révolutionnaire qui veut ou celui
qui prétend l’être. Courir les rues pour
Rachad tous les vendredis mènera à la
catastrophe et ce n’est pas de cette
manière que l’on construit un pays. La
confrontation du peuple avec les forces
de l’ordre qu’encourage Zitout et sa
clique nous mène vers un désastre plutôt
qu’à une solution. Pour construire un
pays, il faut des hommes intègres et
patriotes qui parlent un langage de
vérité. Or, nous sommes dans une période
de flottement où tout le monde est
devenu un héros dans le virtuel avec un
pseudo. Et où sont donc les partis
politiques démocratiques ? Ils ont
démissionné, disparus comme les
dinosaures à l’ère glaciaire, laissant
le peuple sans repères et sans
encadrement, ce qu’ils n’ont jamais
réussi à faire depuis l’avènement du
multipartisme.
Mes pensées vont à
la famille du martyr, le caporal Mostafa
Znanda, il n’est pas seulement un
contractuel de l’armée, il a défendu sa
patrie et est mort au champ d’honneur,
digne fils de l’Algérie et continuateur
de l’œuvre de Ben M’hidi et de
Benboulaïd. Son sacrifice est fondateur.
La mort de ce jeune homme, en plus de
m’avoir attristé, m’a donné envie
d’écrire et de dire que l’on est fier
d’être Algérien devant le courage et la
bravoure de nos braves soldats qui
protègent le pays de tous les fléaux. Et
que plus que jamais, il faut dénoncer la
trahison des chacals et des hyènes qui
n’arrêtent pas de porter des coups à
notre chère patrie. Le sacrifice de nos
milliers de martyrs ne doit pas avoir
été versé en vain. Il ne doit pas tomber
dans l’oubli. Leur sang réclame
vengeance et réparation. C’est pour cela
qu’il faut éradiquer l’hydre intégriste.
La lutte pour une Algérie meilleure et
contre les projets de la bourgeoisie
compradore qui a saigné le pays et
contre l’islamisme politique sinistre
qui veut nous replonger dans un océan de
sang est une lutte qui doit être menée
avec courage et opiniâtreté. Le combat
continuera toujours et sera porté par
les authentiques patriotes et non pas
par les usurpateurs et les pseudos.
C’est un combat de vie ou de mort, il y
va de la survie de l’Algérie. Nous
l’emporterons ! Gloire à nos martyrs
d’hier et d’aujourd’hui !
Mohsen
Abdelmoumen
Reçu de Mohsen Abdelmoumen pour
publication
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