Algérie
Laurent Fabius
crache dans la soupe algérienne !
Mohsen Abdelmoumen
Jeudi 19 décembre 2013
La visite en Algérie du chef du
gouvernement français accompagné d’une
flopée de ses ministres est un échec,
n’en déplaise aux danseuses du ventre
qui l’ont programmée et qui ont signé
des accords avec la France en faillite.
Qu’on se le dise, c’est toute l’Europe
qui est en faillite. Ce 19 décembre, au
moment où les dirigeants européens sont
en réunion à Bruxelles, les artères
principales de la capitale de l’Europe
sont bloquées par des manifestants
hostiles au Traité européen synonyme
d’austérité. Pendant que certains chez
nous courent après le modèle européen,
ces gens qui brûlent des pneus et
ferment le cœur de Bruxelles ne le font
pas par amour du système. Leur slogan
est : «Contre une Europe de l’argent et
pour une Europe des gens». Dans le cadre
de la visite française à Alger, peut-on
envisager la venue d’un Premier ministre
sans son ministre des Affaires
étrangères ? A qui profite cette
excursion sur fond de petite musique
indécente que l’on pourrait prendre pour
un encouragement à un nouveau mandat de
l’actuel président ? Est-ce
l’inénarrable Saïdani qui en a été
l’éclaireur en s’offrant telle une
danseuse du Moulin Rouge ou du Lido ?
Non, Messieurs, l’Algérie n’est pas la
Côte d’Ivoire, ni le Niger, ni le Mali,
ni le Sénégal, ni la Centrafrique, et
tous les contrats qui ont été signés et
dont nous n’avons aucun détail sont
caducs, car nous sommes à la veille
d’une élection présidentielle, et ce
gouvernement n’est pas mandaté pour
signer des accords qui engagent la
politique future et stratégique de notre
pays. Pourrions-nous savoir sur quels
points a été établie cette saison des
amours et sur la base de quel slogan ?
On voit mal comment s’engager avec un
pays avec lequel nous n’avons aucune
position commune, que ce soit sur la
question du Sahara Occidental, celle de
la Palestine ou le dossier de la Syrie
ou encore de l’Iran, en y ajoutant
l’intervention criminelle des Français
en Libye qui a déstabilisé toute la
région du Sahel. Nous ne pourrons jamais
avoir une politique apaisée avec la
France tant qu’elle jouera au gendarme
de l’Afrique et du monde. Rappelons que
Georges Ibrahim Abdallah est toujours
détenu en prison en France malgré la
promesse qu’avait faite le gouvernement
français à l’Algérie de le libérer,
alors que notre pays a délivré un
passeport à ce grand militant
révolutionnaire arabe. Est-ce que le
prix du 4e mandat et de cette médiocrité
sans limite passe par des accords avec
un pays en pleine récession et dont le
taux de chômage est l’un des plus élevés
en Europe ? Nous ne pourrons jamais
envisager un partenariat gagnant-gagnant
avec la France hyper-endettée et dont
les citoyens se suicident pour cause de
détresse sociale sur fond de fermetures
massives d’usines. Mais où était donc
passé le soldat Fabius, ce spécialiste
dans l’étouffement des scandales – dont
ceux de son fils –, pendant que la
délégation française arpentait la baie
d’Alger ? Notons au passage que Thomas
Fabius, le fils du ministre des Affaires
étrangères français, est connu pour être
un accro à la roulette et a été mis en
cause dans les médias pour avoir
bénéficié d'un traitement de faveur
auprès de la Société des bains de mer
(SBM) concernant «l'effacement» d'une
dette de jeu de 700 000 euros par un
casino à Monaco. La direction de la SBM
a catégoriquement démenti l'information,
mais les gains de jeux de Thomas Fabius,
non imposables, expliqueraient l'origine
de sa fortune. Par ailleurs, il est
interdit de casino en France. En 2009,
il était conseiller auprès de
l’entreprise Unipay’s dans le cadre de
la recherche d’investisseurs pour le
financement d’un système de cartes de
paiement. Suite à la plainte d'un
associé le ciblant, il a été entendu par
la Brigade de répression de la
délinquance astucieuse (BRDA) et
condamné par le tribunal correctionnel
de Paris à 15 000 euros d’amende pour
abus de confiance, dont 10 000 avec
sursis. Revenons à Fabius père qui était
en Afrique du Sud il y a quelques jours
et qui a refusé de faire escale à Alger
pour ne pas déplaire à ses maîtres
sionistes et à leur autre larbin, le
roitelet du Maroc. Fabius serait-il en
médiation ou en négociation entre la
demi-sœur du roi du Maroc et son frère
Mohammed VI, selon un article d’un
journal israélien repris par l’AFP ? En
effet, l’Israélienne Hedva Selaa, 53
ans, ancienne soldate de l’armée
israélienne Tsahal, actuellement
réceptionniste dans un hôtel à Eilat,
dit être la fille naturelle de Hassan II
et sœur du «nouveau commandeur des
croyants». Cette révélation sur
l’existence de la fille secrète de
Hassan II fait sensation dans la presse
israélienne. Deux enfants seraient nés
des amours illégitimes du prince Hassan
(futur Hassan II) et de sa maîtresse
juive Anita, nièce de Léon Benzaquen,
figure de la communauté juive marocaine
et ministre des PTT du premier
gouvernement marocain sous Mohammed V.
Si Jacky, l’aîné, refuse toujours de
parler à la presse, Hedva, la cadette, a
décidé de tout révéler huit ans après le
décès de sa mère en 1997. Ce scandale a
soigneusement été étouffé par les rois
successifs du Maroc. Le roitelet du
Maroc va-t-il céder Ceuta et Melilla,
voire Marrakech, à sa demi-sœur et
cesser de s’acharner contre le pauvre
peuple sahraoui ? Un partenariat
gagnant-gagnant, disent les Français !
Mais en quoi ? L’effet d’annonce et le
battage médiatique ont dépassé tous les
records. Les amuse-gueule, les
cacahuètes et autres petits fours
disposés dans la salle d’honneur de
l’aéroport Houari-Boumediene sont un
signe qui ne trompe pas. Quel intérêt
porte cette visite à part tenter de
redresser l’économie française comateuse
? Quel pourrait être l’avantage pour
l’Algérie dans ces accords et quelles en
sont les clauses ? Nous tenons à
informer le gouvernement français que
ces accords signés avec des individus
qui ne représentent qu’eux-mêmes à la
veille d’une échéance présidentielle
seront bientôt nuls et non avenus. Si
des promesses ont été faites à propos
d’un 4e mandat à Bouteflika, la biologie
aura son mot à dire et personne ne
pourra rien faire contre les aléas du
temps. La maladie du Président qui s’est
propagée dans toutes les institutions,
excepté dans notre armée et nos services
sécuritaires, constitue un immense
gâchis. Nous venons d’en voir un des
effets avec le scandale qui secoue la
Direction générale des impôts, et les
explications du directeur général Rouiya
n’ont pas réussi à convaincre la
population. Il faut arrêter de jouer
avec nos nerfs et notre patience ! Quant
à ceux qui implorent l’actuel président
de rempiler pour leurs intérêts
mesquins, ils sèment les germes de la
tempête. Nous rappelons au président
actuel qu’il ne peut combattre la nature
ni le temps et qu’il n’est qu’un être
humain. Il doit céder sa place et, comme
il l’a dit lui-même : «La Mecque a un
dieu qui la protège.» Ayrault, quant à
lui, n’a pas hésité à nous prendre pour
des imbéciles en déclarant : «Le
président Bouteflika combat la maladie
et suit les dossiers de partenariat de
très près», nous offrant l’image d’un
chef d’Etat qui rend visite à un préfet
d’outremer. Cette déclaration au sujet
du Mali est dangereuse. A quoi joue donc
la France ? Les propos du président
Bouteflika sont d’une gravité sans
pareille, car Ayrault semble dire que
l’Algérie remercie la France pour son
intervention au Mali et que le président
Bouteflika en fin de mandat leur a
accordé ce satisfecit ou une caution qui
va les encourager à plus
d’interventions. Remerciements pour quoi
? Sans doute pour leur payement rubis
sur l’ongle des rançons aux terroristes
afin que ceux-ci puissent acheter leur
arsenal ? L’affaire Trévidic n’a-t-elle
pas été un instrument de négociation
macabre et malsain de la part des
Français ? Tout le peuple algérien sait
que le Président est malade et personne
ne cautionne l’interventionnisme
français et son néocolonialisme. Ayrault
aurait-il abusé d’un malade, à l’instar
de Sarkozy avec Bettencourt, Woerth
ayant fait de même ? En tout cas, la
déclaration du Premier ministre français
constitue un précédent inacceptable, et
les propos qu’il rapporte du président
algérien malade nous confirment que
celui-ci devrait annoncer sans tarder
son départ de la politique. Les
danseuses du ventre et autres
affairistes pourris semblent déboussolés
et ne savent plus sur quel air danser,
aussi, reposez-vous, Monsieur le
Président, cela nous fera du bien à
tous. Quant aux prétendus compliments de
Jean-Marc Ayrault, nous n’en avons rien
à faire, nous préférons combattre le
clientélisme, la corruption, le
régionalisme, le «lèchebottisme» et nous
ne voulons surtout pas d’un pays où
règnent les «Madame Dalila» qui doivent
être définitivement éradiquées. Le
néocolonialisme représenté par Ayrault
et sa clique – «un gouvernement de
marionnettes», comme les nomme Paul
Craig Roberts –, n’a pas à délivrer le
bulletin de santé du président algérien.
Que les Français s’occupent de leurs
affaires ! L’Algérie n’est pas un
vulgaire cabaret rempli de bagarra
et de corrompus aux ordres de la
France et du capital international. La
roue de l’Histoire est implacable et
nous rappelons que l’Algérie a été
perdue par la France en 1962 et que rien
ne sera plus jamais comme avant. Nous
informons tous les responsables pourris
et corrompus que nous ne les oublierons
jamais. Qu’ils sachent que nous les
considérons comme des terroristes
économiques qui méritent le châtiment
suprême à la façon Corée du Nord :
aucune pitié pour les pilleurs du peuple
et de la nation, quels que soient leur
rang ou leur poste. La gangrène de notre
pays est cette corruption génératrice de
tous les maux. Nous voulons les têtes de
Khelil, Bedjaoui, faire tomber leurs
filières et leurs commanditaires, nous
voulons les têtes de ceux qui sont
derrière Khalifa et pas uniquement celle
du play-boy devenu refugié au royaume de
Kate, William et leur rejeton, le
royaume pervers de la City, nous voulons
la tête de Saïdani, le «gasbaman», pour
son détournement de fonds au FNDA, et
celles de tous les corrompus qui
salissent notre pays. Nous les
pourchasserons où qu’ils se trouvent !
Pour la énième fois, nous répétons que
personne ne doit être au-dessus de la
loi en Algérie. Les patrons de presse
impliqués dans des affaires louches
doivent se rappeler le combat du
personnel du journal Liberté,
un exemple pour tous, car la presse qui
lèche les bottes des goinfres
capitalistes est autant pervertie que
les responsables voyous. Un bon coup de
karcher pour balayer tout ce joli monde
s’impose, avec l’aval et la caution du
peuple algérien écœuré des magouilles, à
l’opposé des salons feutrés du Paris
sioniste et assassin. Comme chantait
Brel : «T’as voulu voir Vesoul et on a
vu Hambourg..., non je n’irai pas à
Paris !», n’est-ce pas, M. Saïdani ?
Votre tournée parisienne est un flop et
vos maîtres doivent dorénavant vous
tenir en laisse. La présidentielle ne se
gagne pas en signant des accords et des
contrats à quelques mois des élections,
Messieurs. Si vous pensez à un marathon
ou un téléthon pour aider vos mentors
français, ne comptez pas sur nous. La
mentalité de colonisé doit être bannie
par tous les patriotes algériens qui
n’ont jamais oublié la France de l’OAS,
des 100 familles de Fabius et du
patronat, à laquelle certains se sont
offerts comme des prostituées pour une
illusion de règne éphémère, pour du
vent, pour un mirage que nous voulons
voir disparaître à jamais. Basta ! Le
renouveau patriotique est une exigence
historique face aux bricolages et aux
jeux de hasard que certains nous
concoctent. Ces traîtres doivent
rejoindre leurs clubs parisiens les
mains vides sinon rien ne retiendra la
fureur du peuple qu’ils ont enterrée
trop tôt. Quant aux Français et à leur
gouvernement, qu’ils se débrouillent
avec leur crise et ne comptent pas sur
nous pour les aider, car beaucoup
d’entre nous n’ont pas oublié l’odeur du
napalm et le sang de nos martyrs. Tous
les contrats obtenus découlent de faux
et usage de faux, et nous conseillons
aux responsables français qui sont venus
faire la manche en Algérie de rejoindre
Claude Guéant, un de leurs brillants
ministres, un escroc notoire, dans sa
mise en examen. En tout cas, cette
visite est un non-lieu, un
non-événement, sauf pour les gros bides.
L’intérêt de l’Algérie est avec les
peuples qui ont partagé ses souffrances,
ses douleurs et ses joies. Notre intérêt
stratégique nous dirige vers la Chine,
la Russie, nos amis du Brics tournés
vers l’avenir. Nous laissons le passé
aux historiens, ceux qui veulent un
partenariat avec les Français, qu’ils
les gardent pour la compote, les
nouilles et le camembert. Circulez, y a
rien à voir. La baie d’Alger est plus
souriante sans la parade des rapaces
repartis enfin vers la brume et la
récession de Paris.
Le dossier
Algérie
Les dernières mises à jour
|