Interview
Peter Mertens : « Il y a un
contre-pouvoir
qui existe à l’échelle
mondiale tant que
le peuple palestinien
résistera »
Mohsen Abdelmoumen
Peter
Mertens. DR.
Lundi 17 septembre 2018
English version here Mohsen
Abdelmoumen : Que pensez-vous du
retour en force des mouvements
populistes et néo-nazis en Europe en
général et en Belgique en particulier ?
Peter Mertens :
Après la crise de surproduction de
1973 et la bulle financière qui a éclaté
en 2008 par les banques et par les
spéculateurs, on savait très bien que le
monde ne pouvait prendre que deux
directions, soit le camp de
l’establishment même et donc de l’élite
qui voulait aller encore plus loin et
qui voulait installer un capitalisme
sans limite, c’est-à-dire sans
contre-pouvoirs, sans syndicats, sans
parti communiste, sans alternatives, en
éliminant l’idée même d’alternative, de
syndicats et de mouvements ouvriers
organisés, et installer une sorte
d’oligarchie, c’est-à-dire une dictature
du capital ouverte. D’un autre côté, on
voit aussi que le mouvement alternatif,
c’est-à-dire le mouvement ouvrier et les
forces communistes, les forces
marxistes, sont en train de chercher
leur voie pour se remobiliser et
remobiliser la classe ouvrière dans le
sens large du terme. Comme Gramsci, le
communiste italien, l’avait dit, le
vieux monde est en train de mourir et le
nouveau monde n’est pas encore né, et
c’est dans ces moments que des monstres
surgissent. C’est à cette époque, quand
le vieux monde est en train de mourir et
que le nouveau monde n’est pas encore
né, que nous nous situons aujourd’hui.
Il y a donc des Trump qui sont soutenus
à la base par le nationalisme et le
chauvinisme élitiste mais qui
s’adressent aussi à la population
ouvrière et qui sont soutenus par ce qui
est appelé aux États-Unis l’«Alt-right»,
la nouvelle droite, c’est-à-dire des
forces fascistes d’extrême-droite qui se
sont renouvelées dans leur langage et
dans leur stratégie tactique mais qui ne
se sont évidemment pas renouvelées dans
leur pensée fondamentale et leurs buts.
Le président Trump ne fait peut-être pas
lui-même partie de l’Alt-right mais il
est soutenu par elle et le discours de
Trump facilite l’organisation de
l’Alt-right. On voit la même chose ici
en Europe et le directeur de campagne de
Trump, Steve Bannon, est en train
d’organiser l’Alt-right en Europe.
Il est venu en Italie pour soutenir
Salvini et est venu en France demander à
Marine Le Pen de créer le mouvement
«Rassemblement national». Il y a une
stratégie derrière toute
l’extrême-droite en Europe qui touche
particulièrement la Belgique et surtout
la Flandre parce que l’on voit dans la
NVA, le plus grand parti belge, des
éléments de la nouvelle droite issue de
la stratégie de Bannon en train
d’infiltrer le gouvernement actuel.
C’est, comme le disait Gramsci, le temps
des monstres et c’est aux forces
marxistes et aux forces démocrates mais
aussi révolutionnaires de mettre en
place une contre-stratégie. Ce n’est pas
facile mais nous sommes en en train de
la reconstruire.
Donc, vous
pensez que nous nous dirigeons vers une
internationale fasciste, voire
néo-nazie menée par Steve Bannon ?
En tous cas, ils
sont en train de s’organiser. Les mots
ont une importance donc je parle de
l’Alt-right, la nouvelle droite. Ce
n’est pas exactement le fascisme comme
jadis, c’est une nouvelle forme de
l’extrême-droite qui est en train de
s’organiser. Ils ne sont pas encore
dominants mais on voit qu’avec des
figures comme Donald Trump, Salvini,
le FPÖ en Autriche, l’AfD en Allemagne,
etc., ils ont un potentiel indéniable.
À votre avis,
avec un élément comme Macron qui est en
train d’opérer en France une véritable
politique de casse sociale, n’y a-t-il
pas un risque de répercussions sur le
reste de l’Europe ?
Je crois
effectivement que l’élite européenne,
c’est-à-dire l’élite industrielle et
financière, après la crise bancaire de
2008, a choisi de se taire pendant une
ou deux années, mais après la crise
européenne en 2011, elle a pratiqué la
fuite en avant et est en train de suivre
une stratégie de guerre économique, ce
qu’elle a fait en Grèce, en tuant
presque l’économie grecque avec des
conséquences énormes au niveau des
suicides et au niveau de l’effondrement
économique. C’était un exemple pour dire
à toute l’Europe qu’il n’y a pas
d’alternative possible. Ces cercles-là,
qui suivent une politique d’agression
économique, sont maintenant dominants.
Ne croyez-vous
pas que nous vivons les conséquences du
règne de la social-démocratie en Europe
?
Oui, effectivement,
et c’est dramatique. Je crois aussi
qu’après la crise, on a vu qu’il y a
énormément de personnes dans la
social-démocratie qui sont touchées par
cette stratégie de la soi-disant «3ème
voie» entre capitalisme et socialisme,
mais en fait, le nom même de « 3ème
voie » sert à cacher la capitulation
totale vis-à-vis du néolibéralisme.
Quand l’Europe se composait de quinze
pays, onze étaient dirigés par des
sociaux-démocrates, et c’est à ce
moment-là que l’on a le plus privatisé,
que l’on a le plus démantelé les acquis
sociaux du mouvement ouvrier qui ont
payé cash. Les gens qui ont eu confiance
dans la social-démocratie après la
seconde guerre mondiale se sentent très
seuls et trahis. Et la
social-démocratie, on l’a vu en France,
aux Pays-Bas, en Italie, s’est effondrée
et cette colère s’est transformée, les
gens se dirigeant ensuite vers la droite
parce que celle-ci était promue par les
médias, par les idées dominantes, la
gauche marxiste n’étant pas encore
organisée, n’ayant pas encore de
stratégie. C’est la situation
actuelle mais cela ne va pas durer. Les
marxistes et la gauche conséquente et
sérieuse doivent s’organiser et avoir
une stratégie intelligente pour répondre
à tous les défis.
Justement, en
parlant de résistance, pourquoi, d’après
vous, au moment où on assiste à une
offensive ultralibérale et impérialiste
sans précédent, on voit le manque
d’efficacité de l’encadrement
révolutionnaire ? À quoi est-ce dû et
comment expliquez-vous que les syndicats
aient perdu leur combativité en
encadrant la classe ouvrière, par
exemple ?
Nous devons être
patients, il y a beaucoup à
reconstruire. Il y a deux dangers, selon
moi. D’un côté, il y a un danger de
défaitisme, de ne pas croire en une
alternative, et c’est le langage
dominant depuis longtemps au sommet de
la social-démocratie : «la droite est
dans l’offensive, toute puissante», «on
n’est rien, on ne peut rien faire, on
doit rester sur la défensive», «il faut
se retenir…». Selon moi, c’est le danger
principal. D’un autre côté, il y a aussi
une espèce d’impatience de la part des
camarades et des gens qui ont compris
comment le système fonctionne. Mais ce
n’est pas parce que, nous, nous avons
compris comment fonctionne le système
que la classe ouvrière et les gens ont
compris. Et donc, il faut être un peu
impatient et patient en même temps, mais
l’impatience peut aussi être un danger
parce que si nous crions dans le désert
et voulons attaquer mais que personne ne
nous suit, il y aura un problème. Il ne
faut pas jouer la politique du héros
solitaire. Si nous voulons changer le
monde, comme Marx le disait, c’est la
classe ouvrière elle-même qui doit
prendre conscience de son sort. Il faut
avoir aussi la patience de la
reconstruction et ce n’est pas avec la
nostalgie qu’il faut le faire. Je sais
bien que dans les années ’50, ’60, ’70,
la gauche était plus forte, qu’il y
avait encore un contre-pouvoir contre
l’impérialisme et que les rapports de
force dans le monde étaient beaucoup
plus favorables pour la révolution
contre le néocolonialisme. Je sais tout
cela, je sais aussi que les syndicats
étaient beaucoup plus combatifs, que
l’éducation dans le syndicalisme de
combat était beaucoup plus forte, mais
il ne faut pas être nostalgique, nous
sommes maintenant dans la situation de
reconstruction et c’est un travail de
longue haleine. Ce n’est
pas grave. Le capitalisme a commencé à
percer dans la moitié du XIXe siècle, et
il a fallu des décennies pour construire
le mouvement ouvrier, les syndicats,
pour construire une pensée libératrice,
socialiste, émancipatrice réelle dans la
lutte avec toutes les autres pensées,
anarchistes, et autres. Il y a des gens
qui pensent que les acquis sont là pour
toujours. Non, pas du tout. La droite,
au niveau des idées, a aussi gagné des
esprits. C’est dommage mais c’est la
réalité. C’est à nous de reconstruire le
mouvement et de rebâtir un
contre-pouvoir au niveau de
l’organisation, au niveau du
syndicalisme, mais aussi au niveau des
idées. Je ne suis pas pessimiste à ce
sujet. Si nous sommes trop nostalgiques,
nous tomberons dans le défaitisme et
dans l’idée que c’était mieux avant.
Cela ne peut inspirer personne, il nous
faut gagner les cœurs des jeunes qui ont
maintenant des difficultés à trouver du
travail ou qui ont des emplois
précaires, etc.
Ne croyez-vous
pas qu’il y ait une nécessité
stratégique d’un nouveau souffle de tous
les résistants anticapitalistes et
anti-impérialistes ?
Oui, absolument.
C’est ce que j’essaie de dire. Je crois
que toutes les forces anticapitalistes,
anti-impérialistes, doivent aussi
raisonner stratégiquement. Ce n’est pas
un jeu. La droite et les forces
impérialistes sont à l’offensive. C’est
sérieux et les dangers de guerre, les
dangers du nationalisme, du racisme,
etc., ce sont des sujets très sérieux
qu’il ne faut pas prendre à la légère.
Si on doit se contre-organiser, avoir un
contre-mouvement, on doit réfléchir
stratégiquement, on doit réfléchir avec
la stratégie d’émancipation mais aussi
avec la tactique. Il faut savoir quand
il faut attaquer et quand il faut
défendre. Il ne faut pas d’aveuglement
dans l’attaque, il y a un temps pour se
taire et un temps pour attaquer
durement.
Une guérilla
révolutionnaire, en somme ?
Oui, au niveau des
idées en tous cas.
Ne pensez-vous
pas que nos camarades de l’hémisphère
nord doivent s’allier avec nos camarades
de l’hémisphère sud pour créer une
riposte au niveau mondial, à l’échelle
de ce que font l’impérialisme et le
capitalisme ? Ne faut-il pas une
résistance mondiale au capitalisme et à
l’impérialisme ? On le voit par exemple
avec Cuba, le Venezuela, même dans
certains pays comme en Syrie où il y a
une résistance face à Daech, où dans
d’autres pays indépendants comme
l’Algérie que l’on veut casser. Les
luttes du nord et du sud ne sont-elles
pas complémentaires ? Ne faut-il pas une
âme internationaliste et universaliste ?
Absolument, je
crois que c’est très important au moment
où les nationalismes resurgissent et
sont poussés par l’impérialisme US,
allemand, français. On voit la poussée
de ces tendances nationalistes au nord
dans la classe ouvrière et je suis
totalement d’accord avec Marx qui disait
qu’un peuple qui opprime un autre peuple
ne peut pas être libre lui-même. Donc,
attaquer l’impérialisme et s’unir dans
cette lutte est très important. Cela ne
signifie pas, bien entendu, qu’il ne
faut pas lutter dans chaque pays parce
qu’il y a des gens qui prônent
l’universalisme pour abandonner la lutte
dans leur propre pays. Il y a une
droitisation, une fascisation, dans la
société belge, française, italienne,
etc., et il faut aussi lutter dans le
pays où l’on vit. Il faut combiner
les deux. D’un côté, Il y a le danger
principal du nationalisme et du
chauvinisme, et d’un autre côté, on doit
être conscient que l’universalisme ne
signifie pas abandonner la lutte dans
son propre pays, parce qu’elle semble
trop difficile à mener.
Vous parlez de
la spécificité de la lutte. Cela me fait
penser à un dirigeant communiste
algérien, Bachir Hadj Ali, qui a évoqué
ce sujet en parlant de la spécificité du
combat lors de la guerre de libération
nationale en Algérie.
On vient
d’apprendre que le co-fondateur des BDS,
Omar Barghouti, avait été interdit de
sortie du territoire par l’entité
sioniste d’Israël et ne pouvait donc pas
participer au festival politique
ManiFiesta de votre parti. Vous avez
un parti qui soutient la cause du peuple
palestinien dans sa lutte. Ne
pensez-vous pas que la lutte du peuple
palestinien est une cause très
importante voire centrale ?
C’est une question
très importante effectivement. Nous
avions invité Barghouti et aussi Ahed
Tamimi. Ils avaient leur visa, leur
billet d’avion et leur chambre à
l’hôtel, mais finalement, l’armée
d’occupation israélienne leur a interdit
de quitter le territoire. C’est la
réalité quotidienne des camarades
palestiniens. Même s’ils sont dans leur
droit, ils ne peuvent pas décider de
leur propre vie et c’est
l’administration israélienne qui décide.
Pour nous, c’est une question très
importante parce que la cause
palestinienne est symptomatique de
l’impérialisme. L’agression sioniste
exercée par Israël est soutenue par les
États-Unis, et aujourd’hui davantage
encore avec la politique de Trump. La
cause palestinienne est importante pour
toute la région du Moyen Orient, par le
fait de la colonisation de la Palestine
par les impérialistes, et par le fait
que l’on parle de la Palestine parce
qu’il y a une résistance. On ne parle
pas des peuples où il n’y a pas de
résistants. En Palestine, il y a une
résistance contre cette agression et
contre cette colonisation, on en parle
et c’est important parce que cela veut
dire qu’au niveau des idées, il y a un
contre-pouvoir qui existe à l’échelle
mondiale tant que le peuple palestinien
résistera. C’est aussi un signe d’espoir
pour les autres peuples. Le peuple
sud-africain a lutté pendant de longues
années contre l’apartheid ; c’était
évidemment important pour essayer de
libérer le peuple sud-africain, mais
pour les autres peuples aussi.
Une sorte de
catalyseur des luttes pour les nations.
Oui, c’était une
lutte très importante pour les autres
peuples aussi.
Une question
concernant le PTB dont vous êtes le
président. Si l’éventualité se
présentait d’une alliance avec les
socialistes, le PTB fera-t-il cette
alliance avec un parti qui ne s’inscrit
pas dans la lutte des classes ? Ne
pensez-vous pas que le PTB doit se
prémunir contre une tentation droitière
voire social-démocrate ? Comment
comptez-vous résister à une
social-démocratie qui viendrait capter
le mouvement sous forme d’alliance avec
les socialistes ? N’est-ce pas
dangereux ?
Absolument. C’est
un danger réel. Nous vivons dans un
monde qui est en train de devenir fou,
un monde impérialiste très agressif, il
n’y a pas de solution définitive et
donc, il faut chercher une tactique.
Nous sommes en train de chercher cette
tactique, en essayant de trouver celle
qui soit la plus intelligente. Cela veut
dire que nous voulons toucher des
ouvriers et des gens qui sont encore
sous l’influence de la
social-démocratie. Pour cette raison-là,
il y a des ponts qui restent ouverts et,
bien entendu, il y a des idées qui
peuvent passer dans un sens comme dans
l’autre. Nos idées peuvent passer vers
eux, mais, effectivement, leurs idées
peuvent aussi passer vers nous. Et ça,
c’est un danger réel. Et donc,
nous avons dit que nous ne voulons pas
entrer dans un gouvernement au niveau
supra-local, c’est-à-dire un
gouvernement wallon, bruxellois,
flamand, ou fédéral, sans avoir une
politique de rupture avec les
orientations de la Commission européenne
et sans avoir la volonté de composer un
gouvernement qui veut mobiliser la
classe ouvrière pour mener cette
lutte-là. Pour le moment, on ne voit pas
d’autre parti prêt à cela. Nous, nous
disons que nous sommes ouverts pour
créer un gouvernement capable
d’affronter les diktats de la Commission
européenne et qui veut conscientiser et
mobiliser les gens, mais pour le moment,
à part nous, il n’y a personne.
Pensez-vous que
le PTB est capable d’impacter d’une
manière révolutionnaire la vie politique
en Belgique ?
Il faut avoir une
stratégie intelligente, il n’y a pas de
stratégie simple. Il faut donc avoir une
stratégie qui tend vers le sommet de la
montagne, et cette route n’est pas
facile. Je crois que le plus grand
danger aujourd’hui, puisque nous avons
des sondages favorables, puisque le
parti grandit, c’est de devenir comme
tous les autres partis.
Une sorte de
banalisation.
C’est ça, et c’est
un grand danger parce que si nous
faisons la même chose que les autres
partis, nous préparerons vraiment le
terrain pour l’extrême droite.
Ce serait un
suicide politique.
Effectivement. D’un
autre côté, je crois que notre avenir
n’est pas dans l’isolement, nous ne
sommes pas intéressés de prêcher dans le
désert…
Vous voulez être
pragmatiques sans perdre les
orientations marxistes du parti.
Absolument. C’est
pour cela que l’on dit que la locomotive
n’est pas la plus grande partie du train
mais elle est la partie la plus
importante parce qu’elle entraîne les
autres. Et on voit qu’il y a des forces
de droite qui sont des locomotives à
droite et qui font changer les idées au
niveau du racisme et du nationalisme
auprès de la classe ouvrière. Il y a
donc des locomotives de droite qui ne
sont pas les partis les plus grands mais
dont l’influence est importante, et on a
besoin pour le moment de partis
locomotives de gauche et nous, on veut
jouer le rôle de cette locomotive de
gauche.
Pensez-vous
qu’il est plus simple en ce moment en
Belgique et en Europe d’être
réactionnaire, libéral, néo-nazi que
d’être communiste ?
C’est une question
de conviction. Soit on est pour la
libération de l’humanité entière, des
peuples et de la classe ouvrière, soit
on défend d’une manière ou d’une autre
un système totalement inégalitaire
avec des niveaux d’inégalité qu’on n’a
jamais vus d’ailleurs dans le monde et
dans l’histoire. Nous, nous sommes du
côté des opprimés et de la classe
ouvrière. Nous défendons un système
humain et correct, le «socialisme 2.0» –
peu importe le nom – mais un autre
système que le capitalisme et c’est dans
cette démarche que nous nous inscrivons.
Vous êtes dans
un élan historique vers un changement
radical ?
C’est ça.
Que pouvez-vous
dire aux mouvements de résistance au
capitalisme et à l’impérialisme et
antisionistes à travers le monde, via
notre journal ? Quel est votre message ?
Le temps nous
appartient. Peut-être cela ne
semble-t-il pas toujours le cas parce
que nous vivons des temps difficiles
avec l’offensive de l’impérialisme, mais
c’est justement dans ces moments-là que
les forces anti-impérialistes et
anticapitalistes doivent être
conscientes et avoir le courage de
résister. C’est difficile mais ça sera
payant. On est en train de semer de
nouveau et de reconstruire, il ne faut
pas baisser la tête. C’est difficile, on
le sait, on va recevoir des coups, on le
sait, mais on est en train de
reconstruire et nous devons avoir des
perspectives pas d’un ou deux ans mais
de cinq, dix, quinze ans pour être cette
locomotive de libération partout dans le
monde.
Vous pensez que
leurs fautes stratégiques seront les
meilleurs alliés d’un mouvement
communiste ?
Il faut avoir les
deux. Comme Lénine disait, c’est leur
faute, ça craque de partout, les
contradictions internes sont nombreuses,
etc. Mais ça ne suffit pas non plus, il
faut aussi la locomotive. Il faut la
conscience, il faut la dynamique, et la
lutte des idées aussi.
Interview
réalisée par Mohsen Abdelmoumen
Qui est Peter
Mertens ?
Peter Mertens est
le président du
PTB-PVDA
(Parti du Travail de Belgique). Il est
sociologue de formation. Peter a été
actif dans le mouvement étudiant contre
le racisme et pour la solidarité avec
les travailleurs des chantiers navals de
Boel-Tamise. Il a ensuite travaillé un
an et demi comme intérimaire dans
plusieurs usines de la zone du canal de
Gand. En 1998, il est devenu responsable
provincial du PTB à Anvers. Depuis 2006,
il est à la tête de la Direction
Journalière du PTB. Lors du 8e Congrès
du parti, il en a été élu président.
Peter vit à Anvers, en Belgique.
Il a écrit
plusieurs livres dont Priorité
de gauche. Pistes rouges pour sortie de
crise en 2009 ; Comment
osent-ils ? : La crise, l’euro et le
grand hold-up en 2012 ; et
Au pays des profiteurs.
Reçu de Mohsen Abdelmoumen pour
publication
Le sommaire de Mohsen Abdelmoumen
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