Interview
« Le racisme n’est que l’expression
brute
de l’ignorance crasse »
Mohsen Abdelmoumen

Lundi 6 juillet 2020
Lien vers l’interview :
https://promosaik.blogspot.com/2020/07/mohsen-abdelmoumen-racism-is-only-gross.html English version here
Par Milena
Rampoldi, ProMosaik. Dans ce qui suit,
mon entretien avec Mohsen Abdelmoumen,
un journaliste qui se concentre sur des
questions qui sont très importantes pour
moi, comme le Yémen, le Sahara
occidental, la Palestine et qui traite
également des questions telles que les
droits de l’homme, même si ce terme,
comme il le dit, est mal utilisé,
l’éthique dans le journalisme et la
lutte contre la discrimination des
personnes en raison de leur origine
ethnique et de leur orientation
religieuse. Une autre question
importante dans cette interview concerne
l’importance des opinions
anti-impérialistes qui ne doivent pas
rester inexprimées par les journalistes
engagés. Je remercie beaucoup Mohsen
pour son temps et ses précieuses
réponses.
Pourquoi
avez-vous décidé de devenir journaliste
?
C’est toujours
délicat de parler de soi parce que j’ai
grandi et vécu dans un univers où l’on
parle rarement de soi. En plus de cela,
ayant connu l’engagement et le
militantisme très jeune, j’ai appris que
quand on s‘engage politiquement –
notamment en étant dans la gauche
révolutionnaire – pour des causes justes
telles que la justice sociale, la
liberté, etc., on n’a pas l’habitude de
parler de soi. Au contraire, on donne
bien plus que ce que l’on reçoit.
Concernant les circonstances, je pense
que pour être journaliste, il m’a fallu
un concours de circonstances, une sorte
de destin. J’ai commencé tout jeune en
écrivant pour moi en arabe et en
français. Mon engagement politique me
poussait dans la lecture permanente, que
ce soit des livres ou des textes. Un ami
médecin du travail m’a proposé ensuite
de créer un journal local avec ses
copains à Béjaïa, en Algérie. Le projet
n’a pas abouti, pourtant nous avions
commencé à mettre en place le processus
administratif, etc. Entretemps, j’étais
en contact avec une agence de presse
algérienne à laquelle j’envoyais des
dépêches et des articles traitant de
l’actualité de la ville où je me
trouvais. Ils étaient très intéressés
par mon travail. À cette époque, nous
vivions une guerre contre le terrorisme
où des centaines de milliers d’Algériens
ont payé de leur vie, et beaucoup de
projets que j’envisageais n’ont pas
abouti.
Un jour, j’ai
rencontré Henri Alleg, un grand
journaliste et un grand militant de la
cause algérienne, il avait été directeur
d’Alger Républicain. Cette
rencontre était due au hasard mais elle
m’a marqué. J’y vois un signe. Les
anciens d’Alger Républicain qui
avaient formé une association ont décidé
de relancer la parution du journal. Je
me suis retrouvé au milieu de ce projet
et nous avons commencé l’aventure à
trois. J’ai beaucoup travaillé en
contactant notamment des anciens
soutiens du journal partout où ils se
trouvaient et j’ai fait partie de ce
journal pendant plusieurs années. Bien
que ce fût un journal ancien, sa
réapparition était pour moi un baptême
du feu. Je me suis donné à fond dans ce
journal.
Quelques années
plus tard, j’ai organisé une grève de la
faim en Algérie contre les conditions de
travail des journalistes et puis je suis
parti après l’élection de Bouteflika
pour son deuxième mandat. J’ai quitté
l’Algérie pour l’Europe où j’ai aussi
organisé une grève de la faim pour
obtenir des titres de séjour à plus
d’une centaine de personnes. Ce fut une
expérience enrichissante car je me suis
entre autres occupé du volet médiatique
de cette action. J’ai parlé de notre
lutte à différents journaux et médias
comme les télévisions internationales
telles qu’Al Jazeera, la BBC, RTL, la
RTBF, France 3, la RAI, les télévisions
espagnole, scandinaves, etc. Cela nous a
permis d’utiliser l’information comme
outil de combat et nous étions soutenus
dans le monde entier, notamment par Hugo
Chavez. Nous avons finalement obtenu
gain de cause.
Après plusieurs
années d’absence dans le journalisme,
j’ai renoué avec le métier en écrivant à
distance et bénévolement pour des
quotidiens algériens tels que La
Nouvelle République et Algérie
Patriotique, et ensuite d’autres
sites occidentaux qui m’ont contacté
pour faire partie de leur équipe. Le
dernier organe de presse pour lequel je
travaille est American Herald Tribune
où j’écris régulièrement comme
chroniqueur, toujours bénévolement. Mon
parcours n’est pas classique, je me suis
fait sur le tas. Je suis venu au
journalisme par hasard et par accident.
C’était le destin. Dans Alger
Républicain, je tenais une rubrique
qui s’appelait « Grèves et émeutes » et
j’étais en contact avec de nombreux
syndicalistes. Je faisais beaucoup
d’interviews et de reportages. C’est une
longue expérience et j’oublie des tas
d’anecdotes mais le parcours qui a suivi
a été plus riche encore en contacts avec
des personnalités très intéressantes
d’envergure internationale, je dirais
même passionnantes. Ainsi, j’ai pu
rencontrer notamment des Occidentaux qui
ont milité pour l’indépendance de mon
pays l’Algérie, mais aussi des
ambassadeurs, des scientifiques, des
activistes, des journalistes, des
universitaires, des écrivains, des
professionnels du renseignement, des
militaires, des diplomates, etc.
L’interview est mon côté fort parce que
j’ai le contact facile. Je me suis
enrichi humainement au contact de ces
gens. C’est beaucoup de travail et cela
représente également du stress, mais
c’est passionnant. Comme c’est moi qui
d’habitude pose les questions (rires),
cette fois, c’est le contraire et c’est
délicat, car il s’agit d’une question
personnelle. J’espère néanmoins avoir
répondu à votre question.
Selon vous,
quelle est la relation entre le
journalisme et les droits de l’homme
aujourd’hui ? Et quels en sont les
principaux problèmes ?
Déjà, le concept
des droits de l’homme est biaisé car il
est utilisé à tort et à travers. On a vu
des interventions criminelles comme
celles des Américains en Irak ou des
Français en Libye, et bien d’autres,
sous prétexte des « droits de l’homme »
et de la « démocratie ». On a même vu
l’émergence du concept d’« intervention
humanitaire » théorisée par le sinistre
Bernard Kouchner. Il y a aussi le fameux
« chaos créatif » de la non moins
sinistre Condoleezza Rice et des néocons
américains. Malheureusement, les
« droits de l’homme » sont aujourd’hui
utilisés pour envahir et détruire des
pays. On remarque combien ce concept des
droits de l’homme est utilisé à
géométrie variable quand il s’agit des
droits du peuple palestinien, par
exemple, ce qui pose un grand problème
concernant la définition de ces droits
de l’homme dans le contexte politique
actuel. Qu’est-ce que les droits de
l’homme ?
Le rôle d’un
journaliste est d’informer objectivement
en respectant la déontologie. Il doit
être un éclaireur de la vérité, un
lanceur d’alerte. Malheureusement,
beaucoup de journalistes sont otages de
leur carrière, ils sont enfermés dans
leurs rédactions qui sont à la solde de
lobbies financiers et ne peuvent pas
exercer leur métier librement, et donc
ils ne peuvent pas informer.
Souvent, ils deviennent des instruments
de propagande plutôt que des outils
d’information, de véritables chiens de
garde.
En résumé, dans
notre société capitaliste, le concept
des droits de l’homme est faussé et le
journalisme indépendant n’existe pas.
Pour que l’un et l’autre existe, il faut
un changement du système. Les médias au
service du grand capital ne peuvent pas
produire un journalisme indépendant et
un système capitaliste prédateur devenu
impérialiste pour s’accaparer des
marchés au niveau international ne peut
pas prétendre servir les droits de
l’homme. Dans ce contexte, le
journaliste sert tout simplement une
oligarchie.
Dans quelle
mesure est-il difficile de s’éloigner
d’un point de vue euro centrique dans le
journalisme ? Quelles sont les
meilleures stratégies que vous pouvez
montrer aux journalistes occidentaux ?
Comme je l’ai dit
dans la réponse précédente, un
journaliste qui n’est pas libre et qui
n’exerce pas librement son métier parce
que son journal ou sa télévision est lié
à des lobbies financiers, ne pourra pas
informer les citoyens. Il servira ses
employeurs et les actionnaires, et il
deviendra avec le temps un
propagandiste, ce que l’on remarque
aujourd’hui dans les médias mainstream
où le mensonge fait rage et où le
journaliste est devenu une caisse de
résonance du pouvoir politique. Ce n’est
pas cela être journaliste et faire du
journalisme. Il faut avant tout être
indépendant, libre de ses mouvements,
défendre ses opinions, ne pas négocier
ses positions, ne pas être dans des
compromissions ou faire des concessions,
même si le prix à payer est de quitter
ce métier. S’émanciper d’une politique
quelle qu’elle soit, eurocentrique ou
autre, est impossible quand on n’est pas
libre soi-même. À mon avis, il faut
placer la liberté au-dessus de tout,
c’est-à-dire qu’au moindre désaccord ou
pression de la part des actionnaires du
journal ou du média en général, il faut
quitter le navire parce que ça ne sert à
rien de lutter à l’intérieur d’une
rédaction, car il y a un grand déficit
au niveau de la solidarité entre
journalistes. En cas de sanction, tout
le monde se détourne de celui qui est
incriminé. Dans la plupart des
rédactions, on croit qu’il y règne une
harmonie ou une synergie, mais ce n’est
pas vrai, c’est une illusion. Il y règne
au contraire une concurrence rude et
cette concurrence est la matrice du
système capitaliste. Il y a un manque
certain d’organisation au sein de ce
métier. Par exemple, on trouve des
grèves dans beaucoup de secteurs mais
jamais ou très rarement dans les
rédactions, alors que les travailleurs y
connaissent des conditions de travail
difficiles au même titre que les autres
citoyens. Ce qui fait que la
désorganisation de ce métier profite à
l’establishment, aux actionnaires, qui
font travailler des journalistes à bas
prix et dans des conditions intenables :
charge de travail immense, disponibilité
à toute heure, etc. On les tient
par le portefeuille. Ce métier est
vraiment en crise, on le voit par
exemple par la chute de la presse papier
mais aussi par d’autres phénomènes qui
n’arrangent pas les choses tels que
l’émergence des réseaux sociaux qui
concurrencent aujourd’hui le travail des
journalistes. Nous sommes à l’ère du
journalisme citoyen avec tout ce que
cela comporte de risques de recevoir des
fausses informations, des analyses
médiocres, etc. Bien que j’encourage le
citoyen à être dans l’information, à
être un journaliste citoyen, il faut
qu’il ait un minimum de formation et de
parcours pour faire ce travail.
Le conseil que je
peux donner aux journalistes
occidentaux, c’est de ne pas accepter
d’être des outils de propagande et de
s’affranchir des lobbies financiers, et
de tout simplement rester objectifs en
traitant les informations, ce qui est
tout à fait impossible dans notre
époque. J’ai eu l’honneur d’interviewer
deux grands personnages : Edward S.
Herman et Noam Chomsky, et je conseille
aux journalistes de lire leur ouvrage
magistral qui est La fabrique du
consentement. Je leur conseille
aussi de s’intéresser aux travaux d’un
autre grand personnage que j’ai eu la
chance d’interviewer, William Blum, qui
a été un précurseur de la presse
alternative et qui a écrit notamment
l’État voyou.
Je tiens à terminer
mon propos en précisant que je m’insurge
contre le traitement que l’on fait subir
à Julian Assange qui a consacré sa vie à
informer et qui en paie le prix fort
dans une prison. Alors qu’il a fait
beaucoup pour la liberté d’expression,
aucun média ne parle aujourd’hui de
Julian Assange. Ils l’ont enterré
vivant. Parler de Julian Assange, c’est
faire du journalisme. Il n’y a aucune
explication à ce silence, sauf le fait
que les médias et les politiciens sont
tous à la botte de l’impérialisme US.
La guerre du
Yémen est une guerre oubliée et un
cauchemar ignoré. Quel est le principal
problème et quelle est la solution ?
La guerre du Yémen
a commencé par une intervention
criminelle de l’Arabie saoudite et de
ses alliés, à leur tête les Émirats
Arabes Unis, contre les Houthis. Le
problème fondamental, c’est cette
intervention criminelle saoudienne qui a
massacré le peuple Yéménite en utilisant
l’uranium appauvri et l’on évoque une
famine épouvantable et différents fléaux
qui touchent la population civile. La
communauté internationale a fermé les
yeux sur cette intervention saoudienne
criminelle et les exactions, voire les
crimes contre l’humanité, qu’elle a
provoqués. S’il y a un silence à propos
de cette guerre, c’est surtout dû à
l’influence du lobby saoudien aux
États-Unis. Aujourd’hui, on assiste à
une vraie colonisation d’une partie du
Yémen incluant des ports et des villes
stratégiques par les Émirats Arabes
Unis. Les Émiratis ont bien caché leur
jeu durant l’intervention saoudienne et
ils ont raflé la mise, les Saoudiens
n’ayant rien obtenu, bien au contraire,
ils ont essuyé des attaques sur leur
propre sol de la part des rebelles
houthis. On voit que le Yémen se dirige
vers une sécession, à l’image de ce qui
se fait actuellement en Libye. Le Sud et
le Nord sont divisés. Le gouvernement
Hadi est pris en otage par les
Saoudiens, la guerre fait rage, le pays
est divisé, les Émiratis jouent un rôle
trouble en armant des milices et en
occupant des villes et des ports
stratégiques. L’intervention criminelle
saoudienne et émirati a mené à une
catastrophe humanitaire, à un échec
politique et risque de conduire à une
partition du pays. Les patriotes
Yéménites doivent maintenant chasser
l’occupant saoudien et émirati de leur
sol. C’est à eux de décider de leur sort
et de régler leurs problèmes d’une
manière politique en mettant les jalons
d’un dialogue serein avec toutes les
forces qui constituent ce pays. Au
Yémen, la solution n’est pas militaire,
mais elle est éminemment politique.
La phrase du roi
saoudien Abdelaziz ben Abderrahmane Al
Saoud qui se transmet entre rois de
génération en génération est révélatrice
: « Votre gloire est dans l’humiliation
du Yémen et votre humiliation est la
gloire du Yémen » (traduction littérale
de l’arabe). Pour moi, c’est une phrase
très importante qui explique les
relations entre l’Arabie saoudite et le
Yémen et donne des clés de compréhension
de cette guerre. Je considère que les
Émiratis sont autant coupables que les
Saoudiens ainsi que tous les pays arabes
qui ont pris part à cette intervention
criminelle. Juste un dernier point : mon
pays d’origine, l’Algérie, n’a pas fait
partie de la coalition saoudienne
maudite et n’a pas participé à la guerre
criminelle engagée contre le Yémen, et
j’en suis fier et heureux.
Le Sahara
occidental est un autre problème oublié.
Pourquoi ? Et comment s’opposer à
l’impérialisme marocain ?
La question du
Sahara occidental, bien que relevant
d’une question de décolonisation par
l’ONU, est oubliée parce que le lobbying
marocain du Makhzen corrompt et achète
des députés européens, des membres du
Congrès américain, et aussi des
journalistes. Le Maroc connaît des
problèmes économiques et politiques avec
une monarchie décadente qui n’hésite pas
à réprimer les protestataires notamment
du Rif marocain qui réclament leurs
droits, et fait du lobbying sur toute la
planète pour étouffer la question
légitime et la cause juste du peuple
sahraoui qui doit pouvoir disposer de
lui-même. J’ai interviewé plusieurs
députés européens dont certains m’ont
révélé l’existence d’un lobbying
marocain qui s’apparente à de la
corruption qui vise les députés
européens et on a vu les répercussions
de ces pratiques avec l’accord sur la
pêche entre l’Union européenne et le
Maroc. La corruption à laquelle se livre
le Maroc et à laquelle se soumettent
certains politiciens et députés
européens donne une piètre image de la
démocratie et de la politique en Europe.
Un député qui est mandaté par ses
électeurs a-t-il le droit de se vendre à
des pays tiers et de participer à
écraser tout un peuple ? Je ne vous
cache pas que j’ai ressenti un
écœurement immense par rapport aux
pratiques de certains politiciens
européens qui soutiennent le
colonialisme marocain aux dépends de la
cause juste du peuple sahraoui. Leur
comportement est abject et immoral.
Malheureusement, ils se livrent à ces
pratiques alors que leurs peuples ne
sont pas informés de ces malversations.
Ainsi les lobbies marocains appuyés par
les Israéliens et les pays du Golfe font
pression à tous les niveaux pour que la
question sahraouie ne soit pas réglée et
pour que le peuple sahraoui ne recouvre
pas son indépendance sur son propre
territoire. Les faits historiques en
témoignent, jamais le Sahara occidental
n’a appartenu au Maroc.
Pourquoi le monde
se tait-il devant l’occupation et le
colonialisme marocain au Sahara
Occidental ? Simplement parce que le
Maroc est l’allié privilégié et le
vassal d’Israël, des Saoudiens, des
Émiratis, et des Américains (je rappelle
que le Maroc vient d’installer une base
militaire conçue par les Israéliens sur
sa frontière avec l’Algérie). Le peuple
sahraoui qui se bat pour sa liberté et
pour son droit élémentaire d’avoir son
indépendance sur son propre territoire
s’est retrouvé face à un colonialisme
soutenu par des puissances mondiales.
C’est pour cela que la solution tarde à
venir. Le Maroc utilise tous les
artifices légaux et surtout illégaux
pour stopper l’indépendance de ce
territoire, pour bloquer toute
proposition allant vers la résolution de
la crise du Sahara Occidental, et c’est
pour cela que les émissaires de l’ONU
ont échoué. Ils n’ont pas pu travailler
librement parce que le Maroc a corrompu
de nombreux responsables européens et
américains. Il empêche l’aboutissement
du processus qui mène à la
décolonisation de ces territoires. La
cause du peuple sahraoui est juste et le
peuple sahraoui veut vivre libre sur son
territoire. Le Maroc n’a rien à faire au
Sahara occidental.
Comment contrer
l’impérialisme marocain ? À mon avis, il
faut un combat à la fois politique et
médiatique pour faire savoir au monde
qu’un peuple a été dépossédé de sa terre
et qu’il subit le colonialisme marocain.
Le combat politique est de soutenir le
Front Polisario, de le reconnaître et de
faire connaître son combat. Les partis
politiques anti impérialistes dans le
monde doivent interpeller leurs
gouvernements et faire pression sur
leurs dirigeants pour contrer la
propagande de l’impérialisme marocain et
aider le peuple sahraoui à recouvrer son
indépendance. C’est un combat juste que
tous les anti-impérialistes, tous les
internationalistes, que tous les gens
épris de liberté dans le monde doivent
mener au même titre que le combat pour
le peuple palestinien. Sur le plan
économique, je suggère de boycotter, à
l’image du BDS qui fait un travail
remarquable de boycott des produits
israéliens, tous les produits qui
proviennent des territoires sahraouis
occupés par le Maroc. Il faut bannir cet
impérialisme marocain par tous les
moyens possibles et soutenir la cause du
peuple sahraoui jusqu’à ce qu’il
recouvre son indépendance.
Mon pays d’origine,
l’Algérie, a toujours été avec le peuple
sahraoui dans ce combat comme il a
toujours soutenu le peuple palestinien.
Et dans ce cas de figure, je suis très
satisfait de la position de mon pays.
Pour moi, il n’y
a pas de réfugié mais seulement la
personne. Comment lutter contre le
racisme et la discrimination dans le
monde occidental aujourd’hui ?
Le racisme est
enraciné dans la société occidentale, on
a vu récemment l’impact mondial de
l’assassinat de George Floyd. Je pense
que le meilleur moyen de lutter contre
ces fléaux néfastes que sont le racisme
et la discrimination, c’est l’éducation.
Si la famille joue un rôle, l’école doit
aussi le faire en offrant des programmes
qui disent la vérité, par exemple à
propos de la colonisation et de
l’esclavage. C’est très important et
cela commence par là. Pour lutter contre
le racisme, la meilleure chose est le
savoir, l’instruction, la culture, parce
que le racisme n’est que l’expression
brute de l’ignorance crasse. Il faut
aussi faire tout un travail pour
sensibiliser les gens à propos des
causes de l’immigration qui sont
étroitement liées à des phénomènes
géopolitiques, tels que les
interventions militaires et les guerres
générées par les politiques
impérialistes occidentales, et les
conflits qui servent les intérêts des
multinationales qui s’accaparent les
richesses des continents africains et
autres. Il y a aussi le soutien des
gouvernements occidentaux aux despotes
qui mènent leurs pays au désastre à la
fois politique et économique et qui
provoquent le départ de centaines de
milliers de personnes désespérées et
sans avenir. Le paradoxe est que
l’Afrique est un continent riche pour
les multinationales mais pauvre pour les
populations africaines. Je pense que
dans le futur, il faudra craindre aussi
un nouveau type d’immigration avec le
réchauffement climatique qui poussera de
nombreuses populations à se déplacer et
qui posera de grands problèmes.
Reçu de Mohsen Abdelmoumen pour
publication
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