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Algérie Résistance

Quand l’Algérie passera-t-elle aux choses sérieuses ?

Mohsen Abdelmoumen

Jeudi 3 mars 2016

Passer d’un pouvoir personnel à un État avec des institutions fortes 

La fatigue du patriote coureur de fond ne l’empêche pas de s’infliger la corvée d’évoquer les divers grenouillages, cafouillages et les guéguerres médiatiques qui minent l’Algérie, laquelle reste pourtant notre patrie en dépit des présumés dépositaires d’un patriotisme d’essence « divine ». Il est important de revenir à certaines informations, comme l’affaire Djezzy qui a soulevé un tollé général chez les Algériens lorsqu’ils ont appris que leur État est associé à un sioniste notoire bien connu du FSB pour de multiples opérations plus que douteuses dont une tendance à confondre le sucre et la drogue dans ses importations, à savoir le milliardaire russe Mikhail Fridman. Oui, l’argent de millions d’Algériens a participé à la construction de colonies de l’entité sioniste criminelle en Palestine et au financement de Tsahal, l’armée israélienne. Cette révélation est d’une extrême gravité et réclame un boycott de Djezzy de la part de tous les Algériens. Comment l’État algérien a-t-il géré ce dossier avec Naguib Sawiris, l’homme d’affaires égyptien, déjà très gâté par le gouvernement algérien, et qui a augmenté sa fortune en revendant ses parts de Djezzy à Fridman sans consulter qui que ce soit ? Sans parler d’une autre opération concernant Nassef Sawiris, frère du précédent et actuel associé de Sonatrach à travers la Sorfert, qui a cédé des cimenteries algériennes à Lafarge. En faisant des affaires avec Fridman, Naguib Sawiris a piégé tout l’État algérien qui est désormais associé avec un financier du sionisme. Au moment où nos amis des BDS portent des coups mortels contre Israël et sa politique criminelle, en Algérie, on trouve des médicaments et du ciment israéliens. Qui a permis l’importation des produits israéliens qui n’est rien d’autre qu’un rapprochement en vue de la normalisation des relations avec Israël ? Tous les traîtres responsables de ce projet doivent être punis, car si le monde arabo-musulman sert les intérêts d’Israël, la cause palestinienne demeure pour chaque algérien une cause centrale et celui qui va à son encontre doit payer le prix fort. Ajoutons à ces faits gravissimes l’accueil à Alger de Patrick Klugman, ex-président des étudiants juifs de France et membre du CRIF, fer de lance du sionisme en France, venu dans le sillage de la maire de Paris, Anne Hidalgo, bien connue pour son dévouement à l’entité sioniste d’Israël. Klugman, qui roule pour le Mossad israélien, est chargé de diffuser la propagande sioniste et de casser les pro-Palestiniens en France, notamment en étant lié à la LDJ (ligue de défense juive) et au Betar. Est-ce un hasard si deux sionistes convaincus ont une présence en Algérie ? La réponse est non, et les dirigeants algériens actuels porteront l’entière responsabilité de cette trahison favorisée par la maladie d’une seule personne, Abdelaziz Bouteflika, dont la faiblesse s’est répandue dans tout le corps de l’État algérien. Profitant de cette fragilité, les sionistes ont gagné du terrain, et le ver est désormais dans le fruit. Que des sionistes avérés fassent des affaires avec l’État algérien et aient une présence en Algérie n’avait jamais pu avoir lieu jusqu’ici et ce n’est pas un match de football avec la Palestine qui parviendra à dissimuler ces faits gravissimes. La position de l’Algérie par rapport à la question palestinienne est une ligne rouge à ne pas dépasser même si ce clan présidentiel et son harem sont récidivistes dans les infractions consistant à brûler les feux rouges. Je passe sur les scandales de la gestion des accords avec l’Union Européenne dus à un cafouillage lamentable dans la communication où l’on constate une fois de plus le bricolage de la classe dirigeante qui nous montre qu’elle ne sait rien faire à part perdre du temps et dilapider les potentiels du pays. C’est dire si les dirigeants actuels peuvent donner des cours d’échec sur tous les plans, qu’ils soient économiques ou politiques. Je suggère que l’on inscrive un nouveau cours dans les sections universitaires des sciences économiques et politiques : « Comment faire échouer un pays ». Les traîtres du clan présidentiel ont transformé l’Algérie en véritable vache à lait pour tous les requins de la planète, de Mittal à Fridman en passant par les Sawaris. Tous ces gens ont été introduits par Khelil, l’ami d’enfance de Bouteflika, et donc par le président lui-même. Pauvre Algérie, vache des orphelins, qu’a-t-on fait de toi…

Pendant ce temps, on nous rabâche les oreilles avec « l’État civil » et d’autres concepts farfelus répandus ici et là dans des médias informels et illégaux par des responsables illégitimes parce que mal élus ou, pour certains, jamais élus. Le vide politique sidéral qui sévit en Algérie est extrêmement dangereux à tous les niveaux parce qu’il est accompagné de menaces internes et externes non négligeables, que ce soit l’instabilité dans la région du Sasel, et surtout celle de la Libye qui constitue aujourd’hui un péril immense pour l’Algérie et pour toute la région. Le diplomate espagnol et ex-patron de l’Otan, Javier Solana, a d’ailleurs tout récemment tiré la sonnette d’alarme en évoquant l’instabilité de l’Algérie qui mettrait tout le Sahel en danger et plaide pour une réaction du gouvernement algérien ainsi que pour un renforcement des liens entre l’Union Européenne et l’Algérie. Ce n’est pas un hasard si Javier Solana intervient au moment où l’Algérie se trouve dans une position plus que précaire et que la presse française, avec à sa tête Le Figaro – lequel a vanté en avril 2015 les mérites du président Bouteflika dans 8 pages que le gouvernement algérien avaient achetées – qui consacre une série d’articles sur la situation de l’Algérie, sans que le gouvernement algérien daigne lever le petit doigt pour répondre à ses maîtres gaulois. Qu’y a-t-il donc de changé depuis lors pour que Le Figaro cogne aujourd’hui sur le pouvoir actuel ? Et à quoi sert donc Hamid Grine la Pub et la Vertu, cet ancien laquais de Djezzy, qui donne des leçons d’éthique et de déontologie aux organes de presse algériens ? Encore un qui a la mémoire courte concernant ses liens avec le Makhzen et le sioniste Fridman. Dans le remaniement incessant qui ne saurait tarder un de ces jeudis, Grine et d’autres ministres incompétents comme Ghoul, Benkhalfa, Khebri, Bouchouareb, etc., liste non exhaustive, doivent impérativement rendre leur tablier. Certaines informations circulent d’ailleurs sur le départ de certains. Cependant, je persiste à dire que les liftings gouvernementaux ne servent à rien, c’est tout le pouvoir qu’il faut changer et non pas quelques têtes.

Le pouvoir algérien actuel est-il armé et outillé pour faire face à tant de défis en même temps ? La réponse est encore non, parce que seules des institutions fortes peuvent immuniser un pays des périls intérieurs et extérieurs et construire un front interne indispensable en cas de menaces de guerre. On voit que la guerre en Libye a déjà commencé avec une présence militaire américaine, française et britannique, et avec la présence de Daech dans le sanctuaire terroriste libyen. Ce n’est pas un autocrate affaissé entouré d’une flopée de fervents courtisans et qui ne s’est pas adressé à son propre peuple depuis des années qui va pouvoir faire face à cette situation volcanique. L’Algérie est fragilisée, tant sur le plan économique où les revenus ont baissé de moitié, voire plus, que sur le plan sécuritaire avec l’instabilité de la Libye voisine et ce qu’elle comporte de dangers et de menaces pour la sécurité intérieure de notre pays. Toute l’équipe dirigeante dans son ensemble a échoué de l’aveu même de certains, comme Ouyahia, et doit impérativement partir sans négociations et remettre les clés de la maison Algérie aux patriotes qui existent dans l’institution militaire, la seule à rester debout et qui n’a pas été infectée par les virus propagés par un clan présidentiel gangréné. Le non rattachement des structures du DRS à la Présidence est d’ailleurs un très bon signe, car les services de renseignement restent sous la tutelle du Ministère de la Défense, ce qui est un point positif. Il est en effet dangereux de jouer avec des institutions aussi sensibles que les services de renseignement et de les placer entre les mains d’un président sénile entouré d’un sérail de flagorneurs qui ne maîtrisent pas les questions liées à la Défense, pour ne pas dire qu’ils ne maîtrisent rien du tout. Même avec cette pseudo « Constitution » votée avec les pieds et les mains par un Parlement croupion qui représente moins de 30% du corps électoral et est constitué d’affairistes, symbole de la dépravation et de l’affaissement de l’État algérien, l’Algérie est très loin d’amorcer le nouveau virage qualitatif qui signifierait restituer le pouvoir aux institutions, laisser les contre-pouvoirs jouer leur rôle, rendre la justice indépendante pour sévir contre tous ceux qui ont pillé et trahi la nation, bref, une justice au-dessus de tous. J’ai cherché les traces de ces éléments dans ce qu’ils ont présenté comme « Constitution » et je n’ai trouvé que quelques revendications sociétales érigées en pratiques constitutionnelles. Personne n’est dupe, même avec les diversions concernant la langue amazighe qui est insérée dans un article « bis » et dont l’effet d’annonce ne contient aucun mécanisme d’application quant à sa pratique dans la vie courante. Pourrait-on en outre m’expliquer ce que signifie le fait d’inclure « l’assainissement du climat des affaires » dans une Constitution? Un cadeau aux patrons, à Ali Haddad qui me fatigue et qui n’a jamais pu réaliser une route conforme et la livrer à heure et à temps ? On attribue à Bouteflika l’incitation à recourir aux énergies renouvelables dans le dernier Conseil de l’Énergie alors que le projet Desertec avec l’Allemagne, stratégique pour l’Algérie, a été abandonné sous la pression des Français, bien qu’il aurait pu garantir notre autosuffisance énergétique et l’exportation. Ce qu’on attribue comme déclarations au président, ses appels au peuple pour que celui-ci se dévoue à la nation, ne nous empêche pas de penser qu’on aurait aimé voir des mesures comme ce fut le cas dans d’autres pays qui baissent les salaires des ministres et des députés. Au lieu de cela, on demande au peuple de faire des sacrifices sans donner l’exemple. On voit par exemple un Tliba en visite privée  à Paris qui se balade en voiture diplomatique pour faire ses emplettes aux Champs-Élysées. Toujours les Champs-Élysées, rien que les Champs-Élysées, la Mecque des néo-harkis qui dirigent l’Algérie en ce moment. Donc, verbiages, grenouillages, diversions multiples, c’est le lot quotidien des Algériens, avec des intermittents du spectacle interchangeables selon la nécessité de la conjoncture.

La guerre de Dahis et El Ghabra fait rage entre les chefs du FLN et du RND pour déterminer qui est la locomotive et qui est le wagon dans un train sans conducteur « rakba mayla« . On apprend ainsi que Saïdani ne fait pas confiance à Ouyahia, lequel n’a pas hésité à déclarer que son parti était non seulement né avec une moustache mais avec en sus une kalachnikov à l’épaule. Est-ce que ces chefs de partis qui sont au gouvernement se rendent compte de leurs déclarations ou sommes-nous face à des échappés d’un hôpital psychiatrique ou chacun dit ce qu’il veut sans mesurer la portée de ses propos ? Quand on voit que Nicolas Beau de Mondafrique, en service commandé, a consacré un article faisant l’éloge d’Ahmed Ouyahia en l’érigeant personnage incontournable dans la politique algérienne et arbitre entre les différents clans, faisant même référence à Larbi Belkheir, on se demande si Nicolas Beau ne pas prend pas ses désirs pour des réalités. Ahmed Ouyahia n’est même pas capable de riposter face aux attaques de Saïdani, il restera un sous-fifre, un simple exécutant du clan présidentiel pour lequel il roule en ce moment et il n’aura jamais un rôle d’arbitrage avec un passif aussi lourd que le sien, chargé d’échecs et de mauvaise gestion, voire de crimes économiques, doublé d’une impopularité qui atteint des sommets et dont le parti n’est rien d’autre qu’un appareil où se gavent des affairistes et des prophètes de la chkara. C’est pareil pour le parti de Saïdani, lequel ergote dans une guerre de concierges pour obtenir la meilleure place dans le harem du sultan et qui plombe l’ambiance politique déjà précaire dans une Algérie engluée dans la bulle de l’absurdité et de la médiocrité, nous offrant un spectacle de clowns continu qui sert à la diversion de ce pouvoir pourri.

La seule chose qu’il faut demander à tout ce joli monde composé de copains-coquins, larbins, chiyatine et spécialistes de la brosse à reluire qui ont marqué cette fin de règne de Bouteflika et qui affirment avec zèle le contraire de tout ce que chacun voit, et malheur à celui qui contredit Fakhamatouhoum et sa cour qui n’arrêtent pas de mentir, suivant l’exemple de Goebbels, car plus le mensonge est gros, plus il passe, c’est de partir illico presto. Le hic pour eux, c’est qu’à l’ère d’internet et des nouvelles technologies, chacun peut recevoir l’information en temps réel alors que ces gens semblent vivre dans une autre dimension en essayant de nous persuader que la Terre n’est pas ronde. Ces gens sont des montres à remontoir à l’ère du numérique. Bref, un vrai cirque qui, s’il continue, nous conduira droit vers l’effondrement. Est-ce que dans le bilan de Bouteflika, on va mettre le passeport biométrique qui nous cause à tous des tourments et des maux de tête et qui est un autre symbole de la forfaiture de ces responsables irresponsables, cette bande d’incapables qui ont osé passer à la biométrie sans aucune préparation et qui cumulent les retards dans tous les domaines, à l’heure où les Américains sont dans le Space Act ? Nos dirigeants ne sont même pas capables de gérer des passeports. Il est cependant utile de savoir que l’entreprise qui a raflé le marché de la biométrie en Algérie, que ce soit le passeport ou la carte d’identité, n’est autre que la société Gemalto financée par In-Q-Tel, un fonds de capital-investissement appartenant à la Central Intelligence Agency (CIA). Alex J. Mandl, un agent de la CIA originaire d’Autriche, a été promu président exécutif de Gemalto après voir quitté le conseil d’administration d’In-Q-Tel. Ainsi, les Algériens, après avoir participé à leur insu à la construction de colonies sionistes en Palestine et à l’effort de guerre d’Israël avec leur abonnement Djezzy, peuvent se dire que toutes les données contenues dans la puce de leur carte d’identité et de leur passeport sont désormais entre les mains de la CIA via son entreprise écran Gemalto. Idem pour les données téléphoniques des abonnés de Djezzy qui vont à Israël. Quand Ouyahia, Saïdani, Ghoul ou un autre des valets des frères Bouteflika nous parlent de la main de l’étranger, on se demande ce qu’ils vont pouvoir répondre à ces fait très graves. Qu’ils soient bien sûrs, néanmoins, qu’à chaque fois, nos sources nous donneront des informations sur leurs méfaits, et ils répondront tous un jour de leurs actes de haute trahison devant la justice. Et dire que ces gens-là osent se prononcer sur notre algérianité et notre amazighité, et dire qu’ils osent attaquer l’immigration algérienne qui est une plus value majeure pour que le pays s’en sorte. L’Algérie n’est pas votre propriété familiale, elle nous appartient à tous et personne n’est plus patriote que l’autre, donc à la niche les caniches ! De plus, le régime pourri du clan Bouteflika permet à des bédouins du Golfe, ces buveurs de pisse de chameau, de chasser l’outarde et autres animaux dans le sud algérien sous l’escorte de notre gendarmerie et de nos soldats. Il faut que cela s’arrête, l’Algérie n’est pas un terrain de jeu pour les émirs pervers qui ont perdu leur virilité et leur honneur et qui les cherchent en décimant notre faune. Ces images horribles de trophées de chasse exposés par dizaines sur notre sol doivent cesser. L’Algérie n’est pas la ferme de Bouteflika qu’il peut prêter à ses amis du Golfe pour qu’ils puissent s’y défouler.

Il est désormais plus que nécessaire de passer aux choses sérieuses, c’est-à-dire construire un État sérieux. Des institutions solides ne peuvent pas voir le jour avec un président malade et absent de la scène nationale et internationale et une pléthore de larbins qui se chamaillent pour la meilleure place derrière la charrette du monarque, alors que ce dernier ne tient pas le gouvernail. Comme un bateau en train de sombrer, l’Algérie tangue de vague en vague sur une mer déchaînée alors que les Ouyahia, Ghoul, Haddad, Saïdani, Tliba, etc. se disputent comme des chiens sur un os. La nécessité aujourd’hui de se débarrasser de ces incapables est urgente, il y va de la survie de l’Algérie. Si l’on ajoute à toutes les menaces le fait que ces gens-là osent augmenter les salaires des députés tout en disant au peuple qu’il doit se serrer la ceinture, on a une idée précise de leur arrogance je-m’en-foutiste. Cette bande de voyous et ce souverain incapable, vieux et malade, constituent une charge supplémentaire pour l’armée qui doit aujourd’hui assumer ses responsabilités en mettant fin à cette mascarade. L’ANP reste une pièce maîtresse pour sortir l’Algérie de la tempête et, n’en déplaise aux partisans de « l’État civil », les rênes sont entre les mains de l’armée. Selon mes sources, des négociations ont lieu en ce moment même pour choisir celui qui remplacera le président valétudinaire. Après la catastrophe où nous a mené Bouteflika et son clan avec le piège du 4è mandat, pour échapper au dépècement et à l’effondrement du pays, l’Algérie doit trouver une solution et refuser le statu quo actuel qui nous coûte très cher en termes économique, politique et sécuritaire. Il faut un nouveau souffle, un nouveau rythme, un nouveau staff, un nouveau président, et cette fois, il faut que l’on commence à poser les questions sérieusement et à faire appel aux compétences algériennes de l’intérieur et de l’extérieur pour bâtir une République des institutions et non pas compter sur des hommes providentiels qui n’ont jamais existé.

Le retour de Chakib Khelil et Amar Ghoul qui ne joue plus au foot avec le général Toufik

Le parfait exemple du délabrement d’un pays, ce sont des personnages comme Ghoul, Saïdani, Ouyahia, Haddad, Tliba, Bouchouareb, Grine, etc. Par exemple, Amar Ghoul, passé maître dans l’art de retourner sa veste, vient de nous offrir une sortie sur commande en affirmant que le DRS avait fabriqué des dossiers, notamment sur l’autoroute Est-Ouest et sur « le pauvre » Chakib Khelil, improvisé consultant de CBS News et le meilleur ministre algérien selon Saïdani el derbouka. Pourtant, « l’innocent » Chakib Khelil se retrouve une fois de plus dans la tourmente puisque la Cour de cassation italienne vient d’annuler le non-lieu prononcé à l’encontre de l’ancien patron d’ENI, Paolo Scaroni, permettant ainsi à l’accusation de fournir au tribunal de Milan, avec lequel je suis en contact, de nouvelles preuves sur les liens de Scaroni avec, entre autres malfrats, « le meilleur ministre qu’ait connu l’Algérie », à savoir Chakib Khelil. 198 milliards de pots-de-vin, ce n’est pas rien. Le pouvoir corrompu est incapable de gérer ne fut-ce que le retour d’un voleur comme Chakib Khelil, agent de l’Empire cité dans plusieurs affaires de corruption qui défraient la chronique à travers le monde. Bien des transfuges connus et éléments à l’étranger qui pratiquent la chitaa (la brosse à reluire) veulent revenir en Algérie, certains par des compromis politiques pour des missions du clan présidentiel et d’autres espérant revenir au pays, sans projet, en monnayant leur retour, fatigués d’un long exil doré. Si les différentes affaires concernant divers personnages exilés sont connues de tous, ce que l’on sait moins, c’est que le retour de Khelil s’inscrit dans l’objectif d’ouvrir une filiale en Algérie de la Khelil Enterprise, une société de consulting dans le domaine des hydrocarbures et dont le siège social est établi dans le New Jersey aux États-Unis. Le fils de Khelil en est le gérant et c’est l’épouse de ce dernier, Sonia Khelil, qui sert de médiatrice avec le gouvernement algérien. Le clan Bouteflika a programmé la venue de Khelil en chargeant Ghoul de préparer le terrain, c’est la raison pour laquelle Ghoul accuse le DRS d’avoir monté le dossier de Khelil pour atteindre le président. Ghoul, dans son délire, croyant à tort que le bras de fer qui a opposé la Présidence au DRS a tourné en faveur du président qui n’a jamais été plus faible politiquement qu’aujourd’hui, ne craint pas de s’attaquer au général Toufik et à l’institution du DRS, voire à l’armée toute entière, en accusant les services de renseignement d’avoir manipulé les dossiers, dont celui de l’autoroute Est-Ouest. Est-ce le DRS qui a transformé l’autoroute en champ de patates du côté de Bouira ? L’état dans lequel se trouve cette autoroute déglinguée est à l’image du personnel politique plus que médiocre qui dirige le pays. L’affaire Sonatrach, c’est aussi le DRS ? Les affaires Khalifa, BRC, Djezzy, itou ? Et pourquoi pas Fukushima, tant qu’on y est ? En ce qui concerne l’autoroute Est-Ouest, il suffit de la parcourir au risque de sa vie pour se rendre compte de son état déplorable et de compter les accidents mortels qu’elle cause chaque jour. Je suggère à Saïd Bouteflika de mieux choisir dorénavant l’équipe chargée de vendre ses produits avariés, car ce n’est certes pas Amar Ghoul qui va faire croire quoi que ce soit à qui que ce soit.

Il n’y a rien de pire qu’un petit minable qui retourne sa veste contre ceux qui l’ont conçu. C’est la raison pour laquelle je réitère qu’il ne faut pas s’appuyer sur des incompétents doublés de traîtres, cooptés non pas pour leurs compétences et leur intégrité, mais pour leur propension à une servilité sans limite. Voilà où mène l’ancienne méthode de créer des politiciens de pacotille qui s’attaquent à des institutions sensibles telles que les services de renseignement dans un moment très délicat. Je demande non seulement l’éjection de cet Amar Ghoul du gouvernement et son jugement immédiat, ainsi que tous les autres ministres irresponsables et incompétents impliqués dans des affaires de corruption, quand ce ne sont pas des affaires d’intelligence avec l’ennemi. Les propos de Ghoul sont très graves et on aurait aimé voir leur fameux État civil à l’œuvre avec une justice indépendante et un procureur de la République inflexible pour saisir cette affaire afin que la lumière soit faite sur les propos de ce ministre qui essaie lui-même d’échapper à la justice en offrant ses services au clan présidentiel mené par Saïd Bouteflika qui, comme tout le monde le sait, est obsédé par le DRS et par le général Toufik. Celui-ci et son service accusés par Ghoul doivent réagir à ses propos diffamatoires, et tant pis si cela tourne en guerre de tranchées. La vérité doit être dite. Il est grand temps de sortir les dossiers, tous les dossiers. Nous sommes dans l’Algérie du 4è mandat et d’une guerre des clans à ciel ouvert, que tout le monde sorte son flingue comme à O.K. Corral et qu’on en finisse une fois pour toutes pour pouvoir enfin passer aux choses sérieuses.

Cela dit, en s’attaquant au DRS, Ghoul a oublié que lui-même, à l’instar d’Ouyahia, Sellal, Bouteflika, et d’autres, ont tous été faits et placés par le DRS. Les mémoires sont courtes et celle de Ghoul n’échappe pas à la règle et on peut y déceler surtout sa tentation de vouloir échapper au scandale de l’autoroute Est-Ouest qui le poursuivra toujours et qui, dès la chute des têtes actuelles du pouvoir, l’amènera à rendre des comptes à la justice. Nul doute qu’il sera jugé ainsi que le kharay Ali Haddad, dont on apprend que l’affaire dont j’ai déjà parlé, à savoir la pénétrante d’autoroute Djendjen-El Eulma dont son entreprise ETRHB est en charge avec l’entreprise italienne Rizzani de Eccher n’avance toujours pas. Depuis la pose de la première pierre en août 2013, le chantier a « progressé » de 5% ! Le ministre des Travaux publics a inspecté récemment les travaux et a constaté par lui-même le manque de professionnalisme – c’est le moins que l’on puisse dire – des entreprises impliquées. Tout ce que j’ai dit dans mes précédents articles est exact, la sous-traitance a saboté un projet immense et vital pour le port de Djendjen alors qu’on ne manque pas de problèmes et que ce n’est pas le moment de perdre du temps et de l’argent. Ali Haddad doit passer en justice comme Amar Ghoul et comme tous les responsables qui ont mal géré leur secteur et pour cela il faut une véritable volonté politique. On ne fait pas du neuf avec du vieux, dit l’adage. Ceux qui ont causé des pertes, dilapidé, cassé les potentialités du pays, doivent rendre des comptes. Nous l’attendrons toujours même si cela parait utopique, car c’est une nécessité, et cela arrivera sans doute après le départ de ce président grabataire.

Comment un peuple pourrait-il croire en quoi ce soit de la part de ces gens-là ? Car aujourd’hui, le problème se pose aussi en termes de crédibilité, d’éthique et de morale. Ces dirigeants immoraux et leur entourage corrompu nous mènent droit dans le mur en demandant au peuple d’accepter son sort comme une fatalité. Cette situation doit changer, il n’est pas trop tard, et il faut continuer à mettre la pression sur tous les personnages de l’entourage du président afin qu’ils soient traduits en justice pour les nombreux délits qu’ils ont commis envers la nation. Pour cela, il faut aller vers une autre étape et rejeter les vieux schémas de cooptation qui produisent le clientélisme, le régionalisme et la corruption, et passer au véritable pouvoir, celui des institutions, c’est-à-dire réhabiliter la politique et les politiciens. On peut appeler cela une deuxième République, ou une deuxième étape de la construction de l’État algérien dont le garant n’est autre que l’ANP, car l’armée dans l’histoire de l’Algérie reste la seule institution capable de garantir ce processus, même s’il y a eu des erreurs d’appréciation dans le passé avec une situation politique instable et une donnée géopolitique périlleuse, et si les choix n’ont pas toujours été les bons. Ne restons pas dans les constats, passons à autre chose. Il faut être réaliste et comprendre que l’armée reste la vraie détentrice du pouvoir et qu’elle doit stopper cette hémorragie qui menace notre pays. Ceux qui prétendent qu’il existe d’autres acteurs déterminants dans la décision n’ont qu’à nous les présenter. Ce n’est ni le lobby de l’argent sale ni le clan présidentiel qui détiennent le pouvoir en ce moment, même si les apparences sont trompeuses. L’armée reste plus forte que jamais de par la nature des tâches qui lui incombent et qui sont des tâches de souveraineté, et aussi de par l’histoire de l’armée algérienne qui demeurera le seul pôle de décision. Les tentatives du clan de l’argent sale mené par Saïd Bouteflika à vouloir être le seul maître à bord ont échoué. Le moment est venu pour l’armée de mettre hors d’état de nuire tous ceux à l’intérieur qui constituent un danger pour le pays et qui sont le prolongement du danger externe, trouver un consensus incluant tous les patriotes dans tous les domaines pour se diriger vers un renouveau national qui s’appuiera sur les forces vives, neuves et intègres, et non pas reconduire la même clientèle du pouvoir pourri du clan des Bouteflika, apprendre de nos erreurs passées et aller de l’avant. Ce sera soit cela, soit l’effondrement de l’État algérien. Il n’y a pas de demi mesure, la situation est tellement catastrophique à tous les niveaux que nous devons dépasser les personnes et les clans et immuniser le pays avec des institutions fortes. Notre armée a tout à gagner dans ce sens parce qu’elle serait soulagée des charges supplémentaires qui pèsent aujourd’hui sur ses épaules. Notre armée doit être une institution forte appuyée par d’autres institutions fortes. La présidence ne doit pas être une coquille vide hantée par une personne et son clan. Le Parlement doit jouer son rôle de contrepouvoir, être moderne et légiférer. Les partis politiques doivent assumer leur devoir d’opposition forte, contrairement à ceux qui sont en train de nous répéter qu’il faut rendre hommage au dieu vivant, même s’il est à demi mort. Il faut une société civile vive et pas celle qui patauge dans le clientélisme et l’affairisme. Un gouvernement doit gouverner réellement et non se contenter de gérer les affaires courantes en faisant des constats et des photos de famille. Il faut aussi une presse vraiment indépendante et non pas des médias-poubelles peuplés de carriéristes flagorneurs. Bref, il faut des institutions fortes où chacun est à sa place, c’est-à-dire le contraire de ce que vit l’Algérie où personne n’est à sa place et où les usurpateurs se reproduisent comme des poux en portant des coups de poignard au pays. Quand on voit le niveau du débat politique en Algérie, on ne peut qu’avoir honte. Les compétences ont été marginalisées et la mauvaise graine fait la loi. Tous ces djouha, qualifiés ainsi par notre ami et frère Boukrouh, doivent impérativement dégager. Cela ne solutionnerait pas tous les problèmes, mais ce serait le début de la solution. La mission cruciale de l’armée aujourd’hui est de mettre fin à ce cirque et de réparer les erreurs du passé, notamment celle d’avoir choisi le moins mauvais candidat en 1999, Abdelaziz Bouteflika. Après tant de mandats, c’est le pire président que nous ayons eu et non le moins mauvais. Quel que soit le président qui dirigera le pays, l’héritage de ce clan mafieux ne sera pas une sinécure. Le staff qui dirigera le pays après le départ de ce clan fera face à des défis colossaux, car l’Algérie est sur le chemin de l’endettement. Ils vont nous léguer un pays exsangue et qui risque de perdre sa souveraineté avec de multiples défis géostratégiques à relever. Le but ultime n’est pas seulement le départ de ce régime pourri incarné par le clan des Bouteflika, mais de trouver une alternative viable qui peut faire renaître l’Algérie de ses ruines.

Je continue à soutenir le général Benhadid qui a entamé une grève de la faim à 72 ans et qui risque de mourir en prison, ce qui serait une catastrophe pour le pays, comme je soutiens Mohamed al-Qiq, le journaliste palestinien emprisonné qui a fait une grève de la faim de 94 jours, et tous les opprimés de la terre où qu’ils se trouvent. Bien entendu, la cécité du clan qui a emprisonné à tort le général Benhadid l’empêche de voir le désastre que provoquerait la mort de ce grand patriote. Il a eu le courage de dire tout haut ce que nous pensons tous, nous les patriotes, nous qui n’avons pas été corrompus par la gangrène qui s’est propagée dans la classe dirigeante. Le général Benhadid doit être libéré immédiatement et ce sont ceux qui l’ont emprisonné qui doivent rendre des comptes et être incarcérés. C’est une position de principe à laquelle je ne renoncerai jamais. J’ajoute au nom de Benhadid celui du général Hassan et du général Medjdoub et ceux de tous les officiers supérieurs qui ont été emprisonnés ou limogés et dont certains m’ont contacté. Je leur apporte mon soutien total car je connais leur intégrité. L’arbitraire qui a ciblé le général Benhadid est scandaleux et ce qu’il vit dans sa cellule en ce moment nous interpelle tous. À ceux qui me disent que je ne soutiens que des généraux emprisonnés, je réponds que je n’ai de leçons à recevoir de personne et encore moins de certains mercenaires de la plume ou du clavier qui se chamaillent dans des querelles qui n’apportent rien au pays et qui montrent le visage hideux d’une Algérie qui suffoque. Nos martyrs ne connaîtront le sommeil que lorsqu’il y aura justice et réparation.

L’heure des choses sérieuses est arrivée, la vérité nue a éclaté et a montré au monde entier l’image dégradée d’une Algérie otage d’une bande d’usurpateurs qui nous ont fait rater l’occasion d’être une nation respectable, un pays fort, gérée non pas par des faux prophètes mais par des institutions. Tirons maintenant les leçons et la conclusion majeure est de juger tous ceux qui ont porté atteinte à l’Algérie, tous les ennemis intérieurs, serviteurs zélés du néocolonialisme, qui ont ruiné le pays. Mais de ces ruines, nous allons construire avec des nouveaux matériaux une nouvelle conception de l’État. Telle est l’Algérie de demain.

Mohsen Abdelmoumen

Published in Oximity, March 3, 2016:https://www.oximity.com/article/Quand-l-Alg%C3%A9rie-passera-t-elle-au-1

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Source: Mohsen Abdelmoumen
https://mohsenabdelmoumen.wordpress.com/...

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