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Analyse

L’Amérique Latine à nouveau ciblée
par l’Empire US

Mohsen Abdelmoumen

Mardi 3 mars 2015

Le continent sud-américain est dans la ligne de mire de l’impérialisme US qui fomente, selon son accoutumée, des opérations secrètes visant le Venezuela, le Brésil, l’Argentine, et toute autre nation refusant de suivre la feuille de route étasunienne. Tous les coups sont permis et les USA, renouant avec leur passé trouble dans la région, concoctent des coups d’Etat et autres tentatives de déstabilisation. Dans cette conjoncture très dangereuse où s’entremêlent le soft power et les coups tordus de la CIA allant de la guerre économique à l’assassinat politique, nous voyons à quel point les Etats-Unis veulent changer la carte politique de l’Amérique Latine qui est entrée dans un processus durable d’installer des mouvements progressistes au pouvoir en faussant tous les calculs étasuniens, déchaînant ainsi les foudres de l’Empire. La politique d’agression permanente des Etats-Unis vise plusieurs objectifs. Il s’agit de limiter la grande influence des pays du BRICS à ses portes et surtout de la Chine, en reproduisant la vieille méthode des opérations noires de la CIA qui ont saigné l’Amérique Latine pendant des décennies. Il faut aussi briser l’alliance entre les pays du continent sud-américain qui, désireux de peser sur l’échiquier des négociations, se sont groupés dans des organisations comme le MERCOSUR ou l’UNASUR. Alors qu’ils sont en guerre un peu partout dans le monde, les Etats-Unis se retrouvent isolés sur leur propre continent, mis à part quelques pays larbins comme le Canada, le Mexique et la Colombie, cette dernière étant devenue une base arrière pour les opérations de déstabilisation des gouvernements progressistes démocratiquement élus. Véritable armée aux ordres des agents de la CIA, les narcotrafiquants de Colombie financent les opérations secrètes de l’agence de renseignement US avec l’argent de la cocaïne, drogue dure qui empoisonne les gosses de New York et de Miami. L’Empire a compris qu’il ne peut pas effectuer des actions de grande ampleur sans passer par le trafic de la drogue et permet à la CIA de s’émanciper du contrôle du Congrès en « se payant sur la bête » dans l’opacité la plus complète pour mener la guerre contre les Etats progressistes d’Amérique Latine. La fin justifiant les moyens pourvu que les pays hostiles à la politique américaine tombent, tous les moyens sont bons, y compris les milliards de dollars issus du trafic de la drogue. Cette stratégie obscure permet à la Maison Banche de nier sa culpabilité évidente, puisqu’il s’agit d’opérations clandestines et qu’aucun budget n’a été alloué pour ces basses besognes : aucun budget, donc aucune responsabilité directe et, en cas d’échec, l’administration américaine s’en lave les mains. Le cas du Nicaragua où les Etats-Unis, via la CIA, finançaient les contras contre le gouvernement progressiste des Sandinistes, et relaté par le journaliste américain Gary Webb retrouvé « suicidé » par deux balles dans la tête en 2004, est plus que jamais d’actualité. La configuration de l’Afghanistan est un autre exemple puisque la CIA, grâce à la mainmise sur le pavot cultivé massivement et les laboratoires clandestins protégés par le gouvernement afghan fantoche, détient le monopole mondial du trafic de l’héroïne. Personne ne peut démentir la culture industrielle du pavot en Afghanistan et le fait que la CIA est devenue le plus grand dealer d’héroïne de la planète. Cela explique pourquoi les Etats-Unis ne quitteront jamais l’Afghanistan, où les officiers US gèrent les laboratoires de transformation du pavot en héroïne. Cet argent frais, immédiatement disponible et qui ne laisse aucune trace, sert à des opérations clandestines partout dans le monde. Le professeur canadien Peter Dale Scott l’a magistralement démontré dans ses ouvrages « Drogue, pétrole et guerre » publié en 2003 et« La machine de guerre américaine » paru en 2010.

Quand il s’agit de fomenter des coups d’Etat et d’éliminer des progressistes, la CIA réactive ses vieux réseaux de déstabilisation de l’Amérique Latine, les narcotrafiquants et les agents de l’extrême-droite nostalgiques de la « belle époque » des dictatures militaires. Non seulement la CIA jouit d’un budget alloué par le gouvernement US mais elle détient le monopole des deux plus grandes drogues de la planète, l’héroïne d’Afghanistan et la cocaïne de Colombie, ce qui lui permet de financer des opérations sans rendre des comptes au contribuable américain qui, dans ce cas de figure, ne débourse pas un centime. Les budgets occultes de la CIA via son trafic de drogue et ses vieilles filières en Afghanistan et en Colombie étant devenus plus importants que le budget fédéral, et en s’autofinançant avec l’argent de la drogue, la CIA est bel et bien un Etat dans l’Etat échappant à tout contrôle et représentant un danger considérable pour l’humanité. Sachant le poids de l’agence de renseignement américaine dans les ambassades US à travers le monde, dont certaines – pour ne pas dire la plupart – sont véritablement des antennes de la CIA implantées dans les pays étrangers, jouir de budgets extra-légaux en dehors de la finance publique est vital pour l’aboutissement de toutes les opérations noires et les coups montés fomentés ici et là. L’argent est le nerf de la guerre et l’Empire le sait très bien. En se lançant dans le trafic de drogue, la CIA a redoublé d’efficacité et, pour elle, la drogue est un poison vital. Comme par hasard, 4000 soldats américains seront bientôt basés au Pérou pour soi-disant lutter « contre le trafic de drogue ». Le Pentagone y a envoyé les 1 et 15 Février deux contingents militaires US composés d’un peu plus d’une cinquantaine d’hommes qui resteront jusqu’en février 2016 pour « former les forces armées péruviennes dans l’exécution d’opérations spéciales ». A quoi rime cette présence militaire au Pérou ? Depuis quand l’Empire lutte-t-il contre le trafic de drogue ? Et de quelles « opérations spéciales » s’agit-il ? Les USA ont-ils l’intention d’ouvrir au Pérou des prisons secrètes comme à Guantánamo pour y pratiquer la torture en toute impunité ? 3200 autres soldats US débarqueront prochainement pour constituer une véritable armée d’occupation qu’il va falloir surveiller attentivement, car quand les Etats-Unis parlent « d’opérations spéciales » et de « lutte contre le trafic de drogue », on peut s’attendre au pire.

Un coup d’Etat planifié par les Etats-Unis, avec la complicité de l’Europe et d’Israël, prévu pour le 12 février a été déjoué au Venezuela grâce aux services de renseignement civils et militaires. 10 personnalités de l’opposition dont un général de l’armée de l’air à la retraite ont été arrêtées. Les putschistes sont passés aux aveux et ont fait des révélations très graves, livrant les noms de ceux qui sont impliqués dans ce scénario effrayant, dont le maire de Caracas, Antonio José Ledezma Díaz et le chef du parti Primero Justicia, Julio Borges. Les sources vénézuéliennes confirment que l’ambassade des Etats-Unis à Bogota a été choisie comme siège central des opérations, sous les ordres du SOUTHCOM (US Southern Command) responsable de toutes les actions militaires en Amérique centrale, Amérique du sud et aux Caraïbes. Ricardo Zuñiga, conseiller spécial d’Obama et directeur aux affaires interaméricaines, un expert en opérations subversives et criminelles, était chargé de conduire l’« Opération Jericho » avec l’implication d’ONG rompues au travail de déstabilisation comme la NED (National Endowment for Democracy), l’IRI (International Republican Institute), la NDI (National Democratic Institute), la Freedom House de George Soros, et l’International Center for Non-Profit Law. « Bon sang ne peut mentir », dit l’adage : né au Honduras, Zuñiga est le petit-fils de Ricardo Zuñiga Augustinus, un politicien du Parti national qui a soutenu la dictature militaire d’Oswaldo López. Ricardo Zuñiga a dirigé l’antenne de la CIA à La Havane de 2009 à 2011 où il recrutait et finançait des opposants pour renverser le gouvernement cubain. A la lumière de ces éléments, les laboratoires étasuniens prépareraient-ils un « printemps sioniste » en Amérique Latine dans la logique du « chaos créatif » cher à Condoleezza Rice ?

Le bombardement du Palais présidentiel, l’Assemblée nationale, la télévision Telesur, le ministère de la Défense, le siège de la Direction du renseignement militaire, le Conseil national électoral et d’autres sites à Caracas, la plupart situés dans des zones densément peuplées, devait avoir lieu le 12 Février, Journée de la Jeunesse commémorant la victoire dans la bataille qui s’est déroulée contre l’empire espagnol dans la ville La Victoria en 1814. Cet anniversaire donne lieu chaque année à de grands rassemblements et le bombardement prévu aurait fait un grand nombre de victimes. Un avion Tucano d’Academi, ancien nom de la société militaire privée Blackwater, et peint aux couleurs de l’armée de l’air vénézuélienne, devait décoller d’une base en Colombie pour pilonner plusieurs sites stratégiques dont le palais présidentiel, et tuer le président Nicolas Maduro qui devait être remplacé immédiatement par María Corina Machado, l’agent des Américains et ancienne Yale World Fellow. Les chefs de la droite vénézuélienne, Maria Corina Machado, Leopoldo Lopez et Antonio Ledezma avaient d’ailleurs signé un « appel pour un accord national de transition » qui a été publié le 11 février dans le journal El Nacional, prouvant ainsi leur implication dans le coup d’Etat. L ‘« accord de transition » est un plan de démantèlement du projet socialiste de la Révolution bolivarienne, visant la privatisation des industries nationalisées et la reprise de la PDVSA, l’industrie pétrolière de l’État. Ce programme prévoyait aussi de juger les dirigeants actuels pour crimes. Des vidéos, une carte des cibles de bombardement et d’autres éléments de preuve essentiels ont été dévoilés à la télévision nationale avec les détails. Le pilote avait reçu un visa de l’ambassade américaine à Caracas pour lui-même et d’autres putschistes, afin qu’ils puissent s’échapper du Venezuela au cas où le complot échouerait.

Le président Maduro a fait une allocution à la télévision nationale pour révéler les faits et accuser le gouvernement des États-Unis d’avoir participé à ce complot. Il a également déclaré qu’une vidéo réalisée par le groupe de putschistes devait être diffusée après la chute du gouvernement, le script ayant été écrit avec l’aide d’un conseiller de l’ambassade américaine. Le maire de Caracas, Antonio José Ledezma Díaz, a été arrêté le 19 février pour tentative de coup d’Etat. Ce n’était pas une première pour lui puisqu’il avait déjà soutenu le coup d’Etat contre le président Chavez en 2002. Lorsqu’il était gouverneur du district de Caracas, il avait appliqué une répression féroce contre les protestations sociales, visant en particulier les étudiants et les journalistes, comme María Verónica Tessari, journaliste touchée à la tête par une grenade lacrymogène lors des manifestations estudiantines du 19 mars 1992, et décédée ce 15 janvier après sept opérations et une longue agonie, ou comme la travailleuse Leonarda Reyes, tuée lors de la répression des travailleurs de l’informel le 28 novembre 1996. Il a en outre participé activement à la grève des entreprises pétrolières qui visaient à renverser le président Chavez, et aux « guarimbas » en 2014. Son « palmarès » comprend la répression sanglante des citoyens, les crimes, la persécution politique, les licenciements abusifs, les détournements de fonds et de biens sociaux, les malversations, etc. Il est de plus très lié avec Israël où il a effectué plusieurs voyages en secret.

Le renversement du gouvernement était planifié en plusieurs phases, la première ayant été déclenchée lors du déplacement du président Maduro à l’étranger, lorsqu’il faisait la tournée des pays de l’OPEP, les 5. 6 et 7 janvier. Il s’agissait pour la droite d’instaurer une déstabilisation économique en accumulant les produits de première nécessité afin de provoquer une pénurie dans les supermarchés, de façon à propager le mécontentement du peuple et de l’inciter au pillage. Pendant des semaines, les Vénézuéliens ont fait la file devant les magasins vides, les files d’attente étant infiltrées d’agents chargés de pousser au pillage, mais les Vénézuéliens ne se sont pas laissés manipuler. Le gouvernement a rétorqué avec l’Opération « Dignité », en confisquant les biens amassés pour les redistribuer à la population à des prix équitables, tout en arrêtant les entrepreneurs complotistes. C’est ainsi que plus de mille tonnes de nourriture ont été saisies dans un entrepôt appartenant à une société liée au parti de droite.

Etrangement, le 5 Février, le représentant de l’ambassade allemande avait diffusé une lettre d’avertissement aux citoyens allemands résidant au Venezuela, leur recommandant de prendre des précautions particulières dans le cas de « troubles politiques comme ceux qui ont eu lieu au printemps 2014 ». La lettre suggérait aux ressortissants allemands de se munir d’un approvisionnement de deux semaines en nourriture, eau et produits de première nécessité. La lettre indiquait également qu’une perte de l’accès à l’électricité et Internet était envisageable. L’ambassade d’Allemagne semblait bien informée qu’un coup d’Etat allait se produire.

La deuxième phase consistait à formuler de fausses accusations diabolisant le gouvernement vénézuélien au niveau international. Soutenue par Washington et les médias internationaux, la droite vénézuélienne accusait le gouvernement Maduro de faire vivre à son peuple une crise humanitaire parce que la production alimentaire était paralysée et que les gens n’avaient pas de quoi se nourrir. Dans cette tentative de diffamer le gouvernement Maduro, trois anciens chefs d’Etat latino-américains, Andres Pastrana de Colombie, Felipe Calderon du Mexique et Chili Sebastian Pinera du Chili, sont arrivés fin janvier au Venezuela pour visiter le leader de l’opposition, Leopoldo Lopez, incarcéré et en attente de jugement pour avoir organisé les émeutes de 2014, les « guarimbas » qui ont fait 43 morts et plus de 800 blessés. Les ex-présidents à la solde des Etats-Unis ont organisé une conférence de presse pour exiger la libération de Lopez en accusant le gouvernement vénézuélien de violation des droits de l’Homme.

Début février, le président Maduro a interpelé les Etats-Unis pour qu’ils cessent leur ingérence et a accusé Washington d’essayer de corrompre les fonctionnaires d’Etat pour les inciter à trahir le gouvernement. Il a également dénoncé les récentes réunions du vice-président Joe Biden avec divers dirigeants latino-américains, au cours desquelles il leur a déclaré que « Maduro tomberait bientôt » et qu’il n’y aurait plus de programme Petrocaribe. Petrocaribe est le programme vénézuélien qui fournit le pétrole à des pays des Caraïbes à bas prix en couvrant 40% de la demande de pétrole de la région latino-américaine.

Et enfin le coup d’Etat du type 11/09/1973 au Chili, avec le bombardement prévu le 12 février des sites stratégiques, et financé depuis Miami.

Les organisations révolutionnaires et le haut commandement militaire ont aussitôt manifesté leur unité et la défense de la Révolution bolivarienne du Venezuela. Vladimir Padrino Lopez, le ministre de la Défense et commandant opérationnel stratégique de la FANB (Forces armées nationales bolivariennes), a dénoncé le complot avec un groupe d’officiers de haut rang : « Les Forces armées bolivariennes réitèrent leur soutien et leur loyauté envers le président Nicolas Maduro Moros et réaffirment leur attachement à la volonté du peuple, et avec le plan de la patrie dans la construction du socialisme », a-t-il déclaré.

Les Etats-Unis, selon leur habitude, ont nié toute implication dans cette tentative de coup d’Etat, mais ils n’expliquent pas le fait que lorsqu’il a comparu devant un comité de la Chambre des représentants pour faire son rapport sur ​​la stratégie de sécurité des États-Unis de 2015, le général Vincent Stewart, directeur du Département des renseignements de la Défense, a prédit une vague de protestations violentes au Venezuela lors des prochaines élections législatives. D’où tient-il ces informations ? Serait-il devenu voyant extra-lucide ? Rappelons également les propos de Barak Obama dans sa nouvelle stratégie de sécurité nationale : « Nous sommes du côté des citoyens dont le plein exercice de la démocratie est en danger, comme les Vénézuéliens ».

Le président Maduro a en outre rapporté qu’il existe une conspiration internationale contre le Venezuela, y compris dans les médias. Il a déclaré qu’il avait des preuves de l’implication du personnel de l’ambassade américaine dans la tentative de coup d’Etat, et a également assuré que les villes de Bogota (Colombie), Miami (Etats-Unis) et Madrid (Espagne), sont des centres « qui conspirent contre notre pays ». En conséquence, le président Maduro a décidé de prendre des mesures diplomatiques et politiques vis-à-vis du gouvernement des Etats-Unis, en accord avec la Convention de Vienne et le droit international, pour la défense de la République bolivarienne du Venezuela. Nicolas Maduro a énuméré les quatre décisions à sa ministre des Affaires étrangères, Delcy Rodriguez.

« D’abord, j’ai commandé au chancelier Rodriguez de procéder immédiatement et conformément à l’article 11.1 de la Convention de Vienne pour réviser, réduire, adapter et limiter le nombre de responsables américains qui sont dans l’ambassade américaine au Venezuela. L’ambassade américaine a 100 employés, nous en avons 17 aux Etats-Unis. Nous exigeons l’égalité. »

Deuxièmement, citant l’article 41 et 41.2 de la Convention de Vienne, le président a informé qu’il convenait d’aviser tous les employés de l’ambassade américaine que les réunions politiques au Venezuela étaient interdites, le gouvernement vénézuélien devant être avisé et donner son autorisation pour que des réunions puissent avoir lieu.

Troisièmement, tout citoyen américain qui souhaite visiter le Venezuela devra demander un visa. « Nous allons mettre en œuvre un système de visa obligatoire, tous les Américains devront obtenir un visa et en payer les frais, au même titre que les Vénézuéliens qui désirent voyager aux Etats-Unis. Celui qui veut venir pour le tourisme, un séjour culturel, sportif, éducatif, sera le bienvenu, mais il faudra un visa. Cette mesure est conforme à la réciprocité et les frais seront facturés en dollars, au même prix que celui pratiqué par l’ambassade américaine. »

Quatrièmement, le gouvernement du Venezuela a établi une liste de responsables américains qui ont commis des crimes en violation des droits de l’Homme et qui sont interdits d’entrée sur le sol vénézuélien. « C’est une liste d’interdiction qui concerne des dirigeants politiques qui ont violé les droits humains et qui ont bombardé les peuples d’Irak, de Syrie et du Vietnam. Il ne leur sera pas accordé de visa et ils ne pourront jamais venir au Venezuela. Ce sont l’ancien président George W. Bush, l’ex-vice président Dick Cheney, le directeur de la CIA John Brennan, les sénateurs et députés Bob Menendez, Marco Rubio, Ileana Ross-Lehtinen et Mario Diaz-Balart. Ces terroristes ne pourront jamais entrer au Venezuela

Après l’annonce de ses mesures, le président Maduro a souligné que le peuple du Venezuela respecte le peuple américain et en est solidaire.  « J’ai pris ces mesures contre l’oligarchie impériale américaine. Le Venezuela est ouvertement contre les empires mondiaux. Nous n’acceptons pas les lois ou sanctions impériales, nous ne les reconnaissons pas. » Pour terminer, le président Maduro a exigé que le président Obama rectifie sa politique d’intervention contre le Venezuela, en lui rappelant qu’il avait essayé de lui parler à maintes reprises mais sans succès : « Pourtant, je suis président comme vous ».

Au Brésil, une vaste campagne de dénigrement sévit dans certains organes de presse et sur les réseaux sociaux à l’encontre du Parti des Travailleurs (PT), de la présidente Dilma Roussef et de l’ex-président Luiz Ignacio Lula da Silva. Une rumeur a circulé annonçant le décès de l’ancien président Lula. Un autre mensonge absurde émanant du magazine Voir de Brasilia a circulé un peu plus tard quand un « journaliste » a publié le 14 Février un article relatant que l’ancien président Lulla donnait une fête d’anniversaire pour les trois ans de son neveu « Thiago » de Brasilia, fête dont le coût s’élevait à 220 000 dollars, chaque invité se voyant offrir un I pad. Or, Lula n’a pas de neveu de ce nom vivant à Brasilia. Une autre rumeur a circulé pendant le carnaval alléguant que les comptes épargne à la Caisse Fédérale d’Epargne allaient être confisqués, ce qui a conduit le ministre des Finances à faire une déclaration pour démentir cette fausse information. Fait curieux, ces innombrables rumeurs ne visent jamais les membres des partis de l’opposition. Dans l’acharnement de la droite à dénigrer Dilma Roussef et le PT, le rival éconduit de la présidente aux dernières élections, Aécio Nevesprésident du PSDB (Parti social démocrate brésilien), a vilipendé la position de soutien du gouvernement brésilien envers Nicolas Maduro qui vient de déjouer un coup d’Etat. Les propos nauséabonds de ce Neves contre la présidente Roussef et son gouvernement pour leur solidarité avec la République Bolivarienne du Venezuela, et ses insultes à l’égard des présidents Chavez et Maduro, nous prouvent que la droite brésilienne est liée à la droite vénézuélienne et qu’elles sont toutes deux le pur produit des laboratoires de la CIA. Un sénateur qui prend la défense du maire putschiste de Caracas, Antonio Ledezma, ne peut être qu’un putschiste lui-même.

Dans le but d’enrayer la corruption et la collusion entre le monde politique et entrepreneurial au Brésil, le gouvernement de Dilma Roussef a entrepris une vaste opération « mains propres », lancée en mars 2014 sous l’appellation « Opération Lava Jet ». Il s’agit d’une enquête portant sur un vaste système de blanchiment d’argent et de détournement de fonds impliquant Petrobras, le géant pétrolier brésilien, de grands entrepreneurs et des politiciens, et qui se chiffre à des milliards de dollars. L’enquête a démontré que des entreprises qui ont des contrats avec Petrobras ont reçu de l’argent détourné des caisses de la société pétrolière et effectué des dépôts sur des comptes en Suisse. Suite aux arrestations effectuées dans le cadre de cette opération, l’ancien directeur de Petrobras, Paulo Roberto Costa, des entrepreneurs et des politiciens sont accusés de corruption et d’évasion fiscale. Bien entendu, l’alliance formée par les partis d’opposition, les médias et les groupes d’affaires se déchaîne contre le Parti des Travailleurs et le gouvernement, utilisant le scandale révélé par l’opération Lava Jet pour affaiblir Dilma Roussef et son parti, et démanteler Petrobras, colonne vertébrale de l’économie brésilienne, pour le livrer aux appétits internationaux. D’ailleurs, le PSDB (parti social démocrate brésilien) ne cache pas ses intentions en déclarant que Petrobras devrait être divisé en entreprises autonomes et une société holding. Par la suite, certains actifs pourraient être vendus ou privatisés,offrant ainsi à des intérêts privés internationaux un patrimoine qui appartient à la population brésilienne. La notation de Petrobras récemment rétrogradée dans la catégorie spéculative par Moody limitant l’accès aux crédits et aux investissements, n’est qu’un avant-goût dans la guerre sans merci livrée à l’Etat brésilien et à sa présidente. Le 6 février, pour contrer les attaques et redresser la situation désastreuse de Petrobras, la présidente Dilma Roussef a posé un geste fort en nommant Aldemir Bendine, le président directeur général de la Banque du Brésil depuis 2009, à la tête du géant pétrolier. Bendine est reconnu internationalement pour sa bonne gouvernance à la tête de la banque du Brésil qui a été élue la banque la plus éthique du monde par l’institut Ethisphère aux Etats-Unis en 2014. Certaines voix évoquent l’opportunité pour l’Etat brésilien de racheter les actions de la société au moment où elles ont perdu de leur valeur. Pour un quart de ce que les titres valaient il y a quelques années, l’État reprendrait ainsi possession de la gestion de l’entreprise.

Le 24 février, l’ancien président Lula a participé à une manifestation au siège de l’ABI (Association Brésilienne de la Presse) à Rio de Janeiro pour la défense de Petrobras. Cet évènement était parrainé par l’Union centrale des travailleurs (CUT) et la Fédération unitaire des travailleurs du pétrole (FUP), avec une présence importante de représentants des syndicats, des associations professionnelles, des dirigeants de mouvements sociaux comme João Pedro Stedile du MST (Mouvement des Sans Terre), ainsi que des étudiants, des artistes et des journalistes. « Au lieu de pleurer, nous défendons ce qui est nôtre : Petrobras. Parce que défendre Petrobras c’est défendre le Brésil, défendre le Brésil c’est défendre les travailleurs brésiliens, et défendre les travailleurs brésiliens c’est défendre la démocratie » a déclaré Lula sous les applaudissements de la salle qui criait « Lula, le guerrier du peuple brésilien ! ». L’ancien président Lula a fait une comparaison entre les campagnes de déstabilisation actuelles et celles menées contre les présidents Vargas, Juscelino Kubitschek, João Goulart et contre lui-même en 2005, au moment des plaintes à propos de l’allocation mensuelle : « Ils veulent punir Petrobras et criminaliser la politique. Cette société est une source de fierté pour moi et pour tous les Brésiliens. Nous ne pouvons pas jouer le sort de Petrobras à cause d’une poignée de personnes dans une famille de 86 000 travailleurs. » Lula a ajouté que la présidente Dilma Rousseff devait « relever la tête et dire : j’ai gagné les élections et je gouverne. Il a fustigé l’opposition : « J’ai vécu beaucoup de choses dans ce pays. J’ai reçu beaucoup d’insultes et d’attaques, rien de tout cela ne m’a perturbé. Je vais vous dire une chose et je veux que la presse le publie. Je suis le fils d’une femme analphabète et d’un père analphabète, et l’héritage le plus important laissé par ma mère est de marcher la tête haute et personne ne me fera courber la tête dans ce pays. L’honnêteté est incontournable. Je veux la paix et de la démocratie, mais s’ils veulent la guerre, je sais bien me battre. Ils continuent à faire aujourd’hui ce qu’ils ont toujours fait. L’idée est de criminaliser avant d’être jugé, et vous êtes criminalisé par la presse. Si l’on dit un mensonge, il devient souvent la vérité dans l’esprit de millions de personnes. Je suis venu deux fois à la présidence sans elle », a-t-il ironisé à propos de la presse dans son propre siège national. Avant le début de la réunion, des manifestants pour et contre le Parti des Travailleurs (PT) se sont affrontés devant le siège de l’ABI situé sur une avenue animée de Rio. Les militants du PT et les membres de la CUT et de la FUP, la plupart avec des chemises rouges, se sont bagarrés avec un groupe de personnes qui protestaient contre le gouvernement, demandant la destitution de Dilma Roussef.

Le Brésil est aussi touché par l’affaire Swissleaks et la banque HSBC, puisque 8667 Brésiliens propriétaires de 6606 des comptes ouverts entre 2006 et 2007 ont détourné 7 milliards de dollars. Le Sénat brésilien vient de voter la création d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire toute la lumière sur ce dossier, systématiquement ignoré par les grands médias brésiliens. Selon le sénateur qui a proposé cette commission d’enquête, le silence des médias prouve l’implication de personnages puissants qui ont toujours pu compter sur la complicité des organes de presse. Autre fait marquant qui ne plaît pas à la droite et qui prouve que Dilma a bien suivi le conseil de Lula et relève la tête, le ministre de la Planification a signalé que le gouvernement prévoit d’augmenter les impôts sur les grandes fortunes dans les prochaines mesures d’ajustement budgétaire. Le paquet fiscal établi par le gouvernement pour boucher le trou dans les comptes publics contient des mesures qui permettront d’atteindre les contribuables les plus riches avec des augmentations d’impôt. L’une des initiatives à l’étude est la création d’un impôt sur ​​les grandes fortunes. Par ailleurs, un grand partenariat sino-brésilien va voir le jour avec l’investissement massif de la Chine dans l’acier et la métallurgie au Brésil, ce qui permettrait de relancer l’économie brésilienne tout en offrant la possibilité à la Chine qui connaît des problèmes de pollution et de pénurie d’eau, d’atténuer ces problèmes en investissant dans la production de l’acier par l’intermédiaire d’une usine innovante non polluante installée au Brésil.

En Argentine, le gouvernement de Cristina Kirchner est aussi visé. Une marche organisée par le Parti judiciaire a eu lieu à Buenos Aires le 18 février « en hommage » au juge Nisman, sauf que cela n’avait rien à voir avec un hommage mais à une nouvelle tentative de déstabiliser le gouvernement Kirchner. Celui-ci fait face à un groupe de juges et de procureurs corrompus liés aux grands médias et aux groupes économiques, tous partisans de l’impunité pour les crimes commis sous la dictature militaire, certains d’entre eux étant d’anciens responsables politiques de cette époque obscure. Cette caste pourrie au sein de la magistrature s’active pour enterrer les affaires de blanchiment d’argent, de détournement de fonds, de crimes et de trafic de drogue, mais aussi du cas de l’AMIA, dont nous avons parlé dans un précédent article. Non seulement ces juges ne paient pas d’impôts mais ils statuent dans des dossiers concernant des entreprises dans lesquelles ils sont actionnaires.

Dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de l’AMIA en 1994, le procureur Gerardo Pollicita a déposé le 13 février la plainte déjà introduite le 14 janvier par le procureur Nisman retrouvé mort à son domicile,  plainte pour délit d’entrave à la justice à l’encontre de la présidente Kirchner, de son ministre des Affaires étrangères, d’un membre du Congrès et d’autres personnalités politiques favorables à Cristina Kirchner. Invité à se présenter devant le Congrès pour expliquer l’accusation portée contre le chef de l’Etat et un ministre, le procureur Pollicita a préféré décliner l’invitation sous prétexte de « confidentialité de la procédure » et que sa comparution impliquerait « de répondre aux demandes des membres du Congrès, ce qui pourrait faire échouer différentes lignes d’enquête si les détails étaient rendus publics ». Rappelons qu’avant sa mort, le procureur Nisman avait accepté l’invitation de l’opposition de se présenter devant le Congrès et avait auparavant porté ses accusations dans tous les réseaux médiatiques. Il est évident que cette plainte concoctée à l’ambassade US était sans fondement puisque la justice argentine l’a rejetée le 26 février. En effet, le juge fédéral Daniel Rafecas statuant sur l’affaire a annoncé qu’il n’engagerait pas de poursuites contre la présidente « faute d’éléments essentiels pour ouvrir une instruction » argumentant son rejet dans un document de 63 pages.

D’autre part, au cours d’un discours devant l’Assemblée ce 1 mars, la présidente Kirchner qui était interrogée sur l’affaire de l’AMIA, a répondu que l’attentat de l’AMIA n’était pas qu’une attaque contre Israël mais contre l’Argentine et les Argentins : « Je le dénonce comme une attaque contre l’Argentine » a-t-elle affirmé. « Malheureusement, l’affaire AMIA est devenue un enjeu de la politique nationale et internationale. » Faisant référence aux propos d’Itzhak Aviran, l’ex-ambassadeur israélien en Argentine de 1993 à 2000, qui avait déclaré lors d’une interview début janvier que « la grande majorité des coupables des attentats de Buenos Aires ne sont plus de ce monde et c’est nous qui les avons supprimés », ajoutant : « nous savons qui sont les auteurs du bombardement de l’ambassade et ils l’ont fait une seconde fois ». La présidente Kirchner a déclaré qu’elle allait faire la demande officielle à l’Etat d’Israël afin que l’ancien ambassadeur vienne témoigner devant le juge en Argentine. « On a toujours utilisé la cause de l’AMIA pour diffuser des preuves inexistantes », a-t-elle dit, ajoutant que depuis le début, l’enquête avait été dirigée sur une fausse piste. Au sujet des dissimulations, la présidente a dit que s’il y avait des retards et des dissimulations dans le procès de l’AMIA, il fallait regarder de l’autre côté, pas du sien : « l’AMIA n’a pas explosé pendant notre gouvernement, elle a explosé il y a 21 ans et voilà 21 ans que les familles réclament justice. 21 années ont passé et nous n’avons pas une seule condamnation ». Faisant référence au cas du procureur Nisman, Cristina Kirchner a dit regretter sa mort comme celle de n’importe quel être humain, néanmoins elle s’est interrogée sur la position contradictoire du procureur concernant la dissimulation supposée de la présidente dans l’affaire de l’AMIA. Lors de l’enquête sur le décès du juge Nisman, deux documents contradictoires ont été trouvés, l’un en décembre 2014 et l’autre en janvier 2015. Un document reconnaissait le sérieux de la présidente dans l’affaire de l’AMIA et l’autre l’accusait de dissimulation. Selon la présidente, quelque chose s’est produit pendant que le juge était en vacances qui l’a incité à produire l’accusation, et elle s’est interrogée sur ce qui s’est passé entre le moment où Nisman est parti en vacances et celui de son retour en Argentine.

Concernant le conflit entre l’Argentine et les fonds vautours, la présidente a souligné qu’ils ont essayé de bloquer la gestion du gouvernement mais ils n’ont pas réussi. Selon elle, le gouvernement a réussi à désendetter définitivement l’Argentine. « Les fonds vautours sont des suceurs de sang internationalement reconnus. Les gouvernements n’ont pas à s’endetter pour payer une dette. Si nous nous endettons, c’est pour financer les travaux d’infrastructure ou la croissance, et non pour le bénéfice d’un secteur financier international » a-t-elle signifié.

A l’avant-veille des élections présidentielles qui se tiendront en octobre prochain, il est intéressant de noter quelques unes des réalisations du gouvernement de Cristina Kirchner : abrogation des lois d’impunité, instauration d’une allocation universelle aux enfants, l’Argentine a atteint les plus hauts niveaux de l’inclusion sociale en matière de sécurité sociale, création de programmes pour l’accès universel à des prêts, allocations aux jeunes et accès à internet, gros investissement dans la flotte ferroviaire avec de nouveaux trains, création de plus de 5 millions d’emplois, rétablissement des conventions collectives, activation du Conseil pour le salaire minimum national, réindustrialisation du pays, construction de l’infrastructure la plus importante en 50 ans, achèvement du barrage de Yacyreta et de la centrale nucléaire Atucha II, construction et lancement dans l’espace du premier satellite argentin, créant ARSAT, société d’État, reprise du programme nucléaire stratégique en investissant plus de 11 milliards USD, rapatriement de plus de 1000 scientifiques et création du ministère de la Science et de la Technologie, ouverture de neuf nouvelles universités nationales et création du programme national de bourses, rétablissement du statut de travailleur rural, adhésion au MERCOSUR, UNASUR et à la CELACouverture de tous les fichiers classés et permission à tous les agents de renseignement de parler de l’affaire de l’AMIA, coopération juridique avec la République islamique d’Iran à l’ONU en vue de résoudre le cas de l’AMIA, octroi d’importantes ressources économiques et humaines à ceux qui instruisent le dossier de l’AMIA, etc.

Les dirigeants des trois pays cités dans cet article ont le mérite d’avoir travaillé pour leur peuple et d’avoir servi leur pays et non pas leurs intérêts personnels, au risque de s’attirer les foudres des multinationales et de la nébuleuse impérialiste qui utilisent tous les moyens pour abattre ces gouvernements légitimes et populaires, car les intérêts des peuples ne sont jamais compatibles avec ceux des multinationales et de l’empire US. Une guerre impitoyable est en cours et la force de ces dirigeants d’Amérique Latine ne peut provenir que de leurs peuples respectifs qui ont connu les ténèbres des régimes dictatoriaux vassaux des Etats-Unis et qui s’émancipent aujourd’hui du régime fasciste des USA. L’Empire est incapable de s’adapter aux temps qui changent et essaie de briser tout espoir en Amérique Latine en pratiquant la politique du soft power ou en fomentant des coups d’Etat, des agitations et des manifestations programmées, pour faire tomber les chefs d’Etat progressistes. Les Etats-Unis d’Amérique continuent de ronger le continent sud-américain comme la peste en voulant stopper l’émancipation de ces peuples qui aspirent à un monde meilleur à travers le courage et la compétence de leurs dirigeants qui ont fait preuve d’intégrité et de dévouement envers leur patrie et leur peuple. Au lieu de s’occuper de la faillite sévissant sur leur propre territoire dont la ville de Detroit dévastée en est l’exemple le plus frappant, et d’aider les millions de leurs concitoyens qui vivent dans la misère, les Etats-Unis continuent à vouloir exporter à coups de bottes leur American way of life, symbolisé par  la clochardisation de la population américaine. Ce doit être très désagréable pour les USA de voir leurs anciennes provinces dirigées par des chefs d’Etat charismatiques aimés par leurs peuples, car de nos jours, le gouvernement US n’est même plus un modèle pour ses propres citoyens. C’est ce que ne parvient pas à comprendre l’élite politique américaine qui semble vivre dans une autre dimension et qui n’a pas guéri de ses vieux réflexes putschistes. L’administration américaine a certainement misé dès le départ sur l’échec à court ou moyen terme des dirigeants progressistes au fur et à mesure que ces derniers exerçaient le pouvoir, une faute d’appréciation qui a vu tous les plans US s’effondrer, car les gouvernements d’Amérique Latine ont réussi à appliquer des programmes sociaux très performants qui mettent l’être humain au centre de leur politique et non pas le profit. Plus encore, certains pays sont devenus des puissances régionales et même mondiales. Les Etats-Unis ont sous-estimé l’évolution historique qui s’est produite en Amérique Latine et leur arrogance les a marginalisés sur leur propre continent qu’ils ont saigné de tous temps.

A Cuba, l’administration Obama a changé de stratégie en utilisant le soft power, l’embargo et les sanctions n’ayant pas réussi à briser la résistance. Fidel Castro a bien compris la nouvelle tactique de la Maison Blanche lorsqu’il a déclaré qu’il ne ferait jamais confiance aux Américains. Les USA veulent coûte que coûte récupérer Cuba dans leur sphère d’influence et Cuba est désormais sur le chemin de la normalisation. L’administration US vise à faire imploser Cuba de l’intérieur, ce qu’elle n’a pas réussi avec les pays d’Amérique Latine qui échappent à son emprise. Ironie de l’Histoire, Cuba qui a inspiré tous ces pays risque de basculer dans le giron américain. Avec perfidie, l’administration américaine a opté pour frapper le symbole de la résistance avant de s’attaquer aux autres pays. Que cache le deal entre l’administration Obama et Cuba ? C’est la revanche des Yankees qui, en reprenant Cuba sous leur tutelle, adressent un message aux autres nations : « Vous pourrez nous résister tant que vous voudrez, vous finirez par revenir manger dans notre main, comme Cuba ».

Le continent sud-américain est menacé par les manœuvres machiavéliques des Etats-Unis et il existe une similitude entre les pays progressistes dont les gouvernements sont visés par les mêmes attaques des  grands consortiums médiatiques et des opposants liés aux Etats-Unis et à la CIA, avec le rôle central des ambassades américaines sur place qui ne font plus de la diplomatie depuis longtemps et se sont convertis à la subversion et à la déstabilisation des nations qui dérangent les plans de l’Oncle Sam. La stabilité de l’Amérique Latine ne tient désormais qu’à un fil. Les gouvernements progressistes ayant des assises populaires très importantes, l’irresponsabilité des USA les pousse à provoquer des guerres civiles dans les pays qu’ils veulent assujettir. Les Etats-Unis n’ont pas saisi le changement qui s’est opéré en Amérique Latine malgré leurs bataillons de spins doctors spécialistes en tout et en rien qui n’ont absolument pas compris que plus rien n’est comme avant, et que l’Amérique Latine a opté pour le progrès en choisissant des dirigeants qui portent ce projet. Ce n’est pas un coup d’Etat qui va stopper ce processus historique. En pratiquant la politique de la terre brûlée, les USA démontrent leur faiblesse à toute la planète, néanmoins une bête blessée peut faire de grands dégâts, c’est pourquoi les peuples d’Amérique Latine doivent rester mobilisés face à l’ogre US et ne pas hésiter à achever la bête au moment opportun. Les USA ont raté plusieurs rendez-vous avec l’Histoire en refusant d’admettre un monde multipolaire et en s’accrochant à leur hégémonie, leur cécité les perdra.

Nous ne le répéterons jamais assez, c’est en s’unissant que tous les pays progressistes en Amérique Latine et ailleurs pourront déjouer les complots et toutes les opérations de déstabilisation élaborés par l’impérialisme US et ses caniches. Il est impossible d’abattre l’ogre impérialiste en restant isolé, il faut donc intensifier les alliances et serrer les rangs en restant vigilant en permanence, car les ennemis ne désarmeront jamais et profiteront de chaque moment de relâchement pour frapper les Etats progressistes. Nous sommes confrontés à une véritable guerre d’usure menée par l’impérialisme US et ses alliés face à l’axe de résistance à leur hégémonie totalitaire. Plus que jamais, l’union fait la force face à la barbarie américano-sioniste !

Mohsen Abdelmoumen

Published in Oximity, March 3, 2015 :https://www.oximity.com/article/L-Am%C3%A9rique-Latine-%C3%A0-nouveau-1?faid=591765

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