La Voix de la
Russie
L’Europe bruxelloise contre la liberté
d’expression ?
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
Фото:
Екатерина Андреева / «Голос России»
Lundi 22 septembre 2014
Une nouvelle qui fait
pratiquement figure de bombe. Plusieurs
politiciens de l’Union européenne
insistent sur la « nécessité »
d’interdire l’accès de l’Europe
bruxelloise aux journalistes russes.
Aveu de faiblesse, propagande du
mainstream en panne ou simplement énième
tentative de lutter contre la vérité et
la liberté d’expression ?
C’est bien connu, le
mainstream occidental a dominé l’espace
médiatique international durant de
longues années. A un certain moment, on
en est même arrivé à la situation dans
laquelle des faits étaient totalement
déformés du début à la fin, dans le
simple but de justifier des
interventions criminelles et
néocoloniales, et de contrôler ainsi
l’opinion publique aussi bien
occidentale que mondiale, permettant de
commettre sans impunité les crimes en
question. Mais les temps changent. Le
développement des nouvelles
technologies, et notamment d’Internet, a
permis l’apparition d’un nombre
conséquent de médias alternatifs, y
compris au sein même des Etats
occidentaux. Cette révolution a
notamment ouvert la voie à une
diversification massive des sources
d’information, ce qui au final permet à
ceux qui le souhaitent de prendre note
des informations issues de ces
différentes sources, d’analyser les
informations reçues et de se créer sa
propre opinion, quel que soit le thème
traité. Chose vraisemblablement à
laquelle le mainstream n’était
aucunement prêt. Peu étonnant donc que
certaines voix s’élèvent au sein de
l’Occident politique et médiatique pour
tenter de contrer ces nouvelles sources
informationnelles à l’heure où leurs
médias vivent une véritable crise de
confiance de la part de leurs propres
concitoyens, sans parler même de leur
influence en chute libre au niveau
global. Le premier journaliste russe
ayant été visé par les sanctions
occidentales est le célèbre présentateur
TV et directeur général de l’Agence
d’information internationale
Rossiya Segodnya, Dmitri Kisselev,
devenant par la même occasion le premier
journaliste au monde à faire
officiellement objet de sanctions
politiques de la part de ceux qui crient
chaque jour qui passe que la liberté
d’expression est un droit inébranlable.
La junte kiévienne, le
nouvel allié occidental, responsable par
ailleurs de la mort de plusieurs
journalistes russes comme étrangers, a
de son côté déjà établi sa propre liste
de journalistes russes et étrangers
travaillant pour les médias de Russie et
n’entrant pas dans le cadre du
mainstream, qui sont désormais interdits
d’accès sur le territoire ukrainien. Des
choses à cacher ? Peur de la vérité ?
Quoiqu’il en soit, le représentant de
l’agence d’information ukrainienne
UNIAN appartenant au sinistre
oligarque israélo-ukrainien Igor
Kolomoïsky, ce dernier étant
parallèlement le principal sponsor local
de l’expédition punitive des troupes
néofascistes contre les habitants de
Novorossia, lui se balade tranquillement
à Moscou et se permet même de temps à
autre, de raconter ses inepties lors de
débats radio-télévisés russes, auxquels
il est parfois invité. Pareil pour ses
collègues travaillant en Russie pour les
médias du mainstream et les agences de
presse occidentales.
Et aujourd’hui, cette «
nouvelle » Ukraine demande
officiellement à ses alliés bruxellois
de fermer l’accès aux pays de l’UE à
plus de 300 journalistes russes. Et
d’après plusieurs sources, certains
eurodéputés sont déjà prêts à soutenir
cette « initiative ». Que l’Ukraine
fascisante adopte une telle attitude
n’est aucunement surprenant. Tout
gouvernement qui adopte l’idéologie
néofasciste comme modèle de
développement utilise des méthodes qui
sont propres à un tel régime. Mais si
l’Europe bruxelloise, qui aime tellement
donner des leçons en termes de
démocratie, de droits de l’homme et de
liberté d’expression, et ce aux quatre
coins du monde, irait à faire de même,
ce serait tout simplement un signal plus
que clair à toute l’humanité que ceux
qui se présentent en maîtres absolus de
la liberté d’expression, seraient trop
loin des idéaux qu’ils désirent «
inspirer » au monde. Autre fait
surprenant, même en pleine guerre
froide, il n’était pas question de
sanctionner des journalistes de part et
d’autre. D’ailleurs, plusieurs
journalistes et correspondants
soviétiques ayant travaillé dans les
pays occidentaux à cette période,
affirment n’avoir jamais eu à faire face
à de telles mesures, mêmes éventuelles.
Visiblement au XXIème
siècle, cela est devenu d’actualité.
Reste à penser que les leaders
bruxellois n’iront pas encore plus dans
le ridicule en copiant leurs « nouveaux
amis » néofascistes. Le faire
reviendrait à définitivement ouvrir les
yeux à leurs propres citoyens, pour
certains encore hésitants, que la vérité
est bien ailleurs qu’au sein de
l’Occident médiatique. Quant aux autres
médias, russes et pas seulement,
n’entrant pas dans cette logique du
mainstream et connaissant une popularité
montante sans précédent, leur influence
ne ferait alors que s’accroitre encore
plus rapidement pour devenir de
véritables références en matière de
réinformation. Et c’est peut-être pour
la première depuis bien longtemps que
l’Occident politique et médiatique
serait en train de perdre la guerre
d’information qu’il mène sans relâche
contre ceux qui ne se soumettent pas à
son diktat. Réalité du monde
multipolaire oblige.
© 2005—2014 La
Voix de la Russie
Publié le 22 septembre 2014 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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