La Guinée équatoriale, ce petit
pays d’un peu plus de 28 000 km2, situé
au centre-ouest du continent africain,
avec une population d’environ 800 000
habitants, attise les intérêts de toute
part. Aussi bien au niveau continental
que largement au-delà.
Ancienne colonie espagnole
(d’où l’ancien nom de Guinée espagnole),
le pays s’est libéré du colonialisme le
12 octobre 1968. Depuis, le pays a
poursuivi sa grande marche en avant.
Aujourd’hui, la Guinée équatoriale fait
partie des pays les plus prospères du
continent africain, notamment avec l’un
des plus importants revenus par
habitant. D’ailleurs, le pays est classé
tout simplement premier en Afrique au
niveau du PIB nominal par habitant. Il
est également l’un des plus grands
receveurs d’investissements étrangers
sur le continent.
Certains diront que le
succès de ce petit Etat est dû au
pétrole et au gaz. Il est vrai que
l’aspect énergétique ne joue pas le
dernier rôle dans le développement de la
Guinée équatoriale (le pays est le
troisième producteur de pétrole en
Afrique subsaharienne, cinquième au
niveau de tout le continent africain).
Mais est-ce tout ? Après tout, on sait
tous que la plupart des pays d’Afrique
regorgent de ressources naturelles, mais
très souvent cela profite peu (voire
très peu) aux populations des pays
concernés. D’ailleurs, cela est
particulièrement visible dans les pays
qui sont encore sous l’occupation
néocoloniale, où très souvent les «
élites » des pays en question «
travaillent en étroite collaboration »
avec les élites occidentales,
économiques comme politiques. Le cas de
la Françafrique est un exemple net et
criant.
Qu’est ce qui rend donc la
Guinée équatoriale si différente ?
Probablement une approche panafricaine,
une défense ardue de son indépendance et
de sa souveraineté, à l’opposé d’un bon
nombre de ses voisins. Ne serait-ce
d’ailleurs pas la raison pour laquelle
le chef de l’Etat, Teodoro Obiang Nguema
Mbasogo, est ardemment et constamment
critiqué par les élites occidentales,
politiques comme médiatiques ? Le
président du pays est en effet un
panafricaniste et il ne s’en cache pas.
Il était par ailleurs un ami très proche
du leader libyen, le colonel Mouammar
Kadhafi, assassiné en octobre 2011 par
l’OTAN, et a ouvertement condamné avec
quelques autres rares leaders africains
(dont Jacob Zuma, le président
sud-africain) cet acte barbare de
l’interventionnisme impérialiste et
néocolonial occidental. Il avait
notamment déclaré : « Nous
regrettons la disparition du colonel
Mouammar Kadhafi. Prendre le relais de
son combat panafricain est difficile ». En
tout cas et effectivement, la Guinée
équatoriale entend aujourd’hui reprendre
le flambeau de la lutte panafricaine,
malgré tous les défis que cela suscite.
Le succès du pays est
également dû à une politique sociale
adaptée, notamment via la construction
d’un grand nombre de logements sociaux
de qualité, destinés aux couches les
moins favorisées de la population. Un
grand accent est mis également sur
l’éducation et l’enseignement,
particulièrement chez les jeunes, censés
devenir rapidement les nouvelles élites
de leur pays et de leur continent. Les
revenus issus du pétrole sont utilisés
pour le financement de projets
importants, que ce soit dans
l’agriculture, l’éducation ou les
nouvelles technologies.
Luc Michel, spécialiste de
la géopolitique et notamment fin
connaisseur de la Libye, estime que la
Guinée équatoriale représente
effectivement aujourd’hui un nouveau
modèle de développement pour l’Afrique.
En outre, il croit en les capacités du
pays à reprendre le flambeau du
panafricanisme, après la chute de la
Jamahiriya libyenne.
Mais reste un problème
majeur auquel la Guinée équatoriale fait
déjà face. Celui de l’interventionnisme
occidental, si bien connu en Afrique.
Tout leader patriote et panafricain
représente toujours une cible de choix
pour les élites politiques et
financières occidentales. Les exemples
de la Côte d’Ivoire et de la Libye n’en
sont que des preuves supplémentaires.
Les leaders équato-guinéens le savent
parfaitement et avouent que plusieurs
tentatives de coups d’Etats, instigués
de l’extérieur, ont été avortées durant
les dernières années. Financement et
formation de mercenaires, tentatives de
déstabilisation : les pays changent, les
techniques restent les mêmes. Mis à part
l’aspect panafricaniste qui est très
important, pourquoi encore les
Occidentaux (pas les peuples mais bien
les élites), veulent autant en finir
avec cet Etat ?
Pour la simple et bonne
raison que « certains » trouvent encore
« anormal », y compris aujourd’hui au
XXIème siècle, qu’un Etat africain
disposant de ressources colossales
puisse se « permettre » de les gérer
lui-même et d’en faire profiter sa
population, et non des populations
étrangères extracontinentales. Reste à
croire en la clairvoyance des leaders de
la Guinée équatoriale, notamment via
l’adoption de mesures efficaces, y
compris en tissant des liens beaucoup
plus solides (le processus est déjà en
cours) avec les pays des BRICS et
d’Amérique latine. La Guinée équatoriale
pourra alors inspirer d’autres pays du
formidable continent africain, encore
sous le joug, afin qu’ils puissent se
libérer pleinement, aller de l’avant et
montrer au monde la capacité réelle de
l’Afrique !
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