Russie
Une troupe de théâtre nommée Union
européenne
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
© Photo:
East News/Seth Joel Photography
Samedi 16 août 2014
La riposte russe aux sanctions
occidentales n’en est qu’à sa première
phase (la suite dépendra des « actions »
des pays occidentaux), et pourtant la
comédie de Bruxelles bat son plein.
Après avoir
réalisé les dégâts qu’ils ont eux-mêmes
causés à leurs compatriotes par leur
politique irréfléchie et non-souveraine,
les responsables bruxellois poursuivent
dans le ridicule.
Heureusement que le ridicule ne tue pas.
Sinon cela aurait été depuis longtemps
une catastrophe totale pour les
habitants de l’Europe bruxelloise. Après
avoir fait face à la riposte russe aux
sanctions occidentales, dont celles de
l’UE, Bruxelles a d’abord crié au
scandale (comme s’il croyait vraiment
que la Russie allait rester spectatrice
dans cette situation), puis a décidé «
d’agir ». Comment ? Eh bien simplement
en tentant de « convaincre » les Etats,
dont les producteurs agricoles et
fermiers remplacent déjà et avec très
grand enthousiasme les fournisseurs
occidentaux sur le marché russe, en
premier lieu ceux d’Amérique latine, de
ne pas être « opportunistes » et de ne
pas occuper ainsi la place des
producteurs issus de l’Union européenne.
Après cela,
certains ont-ils encore des commentaires
à faire ? Je crois qu’après cela, tout
commentaire est superflu. Voici à ce
titre la déclaration venant d’une source
haut placée au sein de l’UE : « Nous
mènerons des négociations avec les pays
susceptibles de substituer nos produits
à l’exportation vers la Russie pour leur
faire comprendre que nous espérons
qu’ils ne tireront pas injustement
profit de la situation qui a vu le jour
».Donc en d’autres termes, ce que les «
leaders » de l’UE ont voulu dire à
l’Amérique latine, ainsi qu’aux autres
pays concernés, revient à peu près à la
chose suivante : « n’augmentez pas vos
capacités sur le marché russe. Ne donnez
pas la possibilité à vos producteurs
nationaux de se faire beaucoup d’argent
sur l’énorme marché que représente le
marché russe. Soyez sympas et restez en
dehors de tout cela. Après tout, nous
sommes vos anciens colons, vous devez
donc encore nous obéir »…
Et vous
imaginez ne serait-ce qu’un instant, que
ce sont des « représentants » du
continent européen qui affirment ces
inepties. Ou en tout cas, ceux qui
prétendent le représenter. Une autre
source avait-elle précisé que mis à part
l’aspect juridique et « moral » de la
question, il s’agirait de « négociations
politiques » afin de « fédérer l’opinion
internationale sur la situation en
Ukraine ». En d’autres termes : « Les
Russes sont les méchants. Et nous les
gentils. Quant à vous, vous devez être
de notre côté ! ».
Maintenant,
puisqu’on a mentionné les inepties des
leaders de l’UE, répondons-y point par
point :
- L’époque
de la colonisation, c’est heureusement
du passé. Bien que malheureusement dans
certaines régions du monde, le
néocolonialisme est plus actif que
jamais. Notamment sur une partie du
continent africain, qui continue
toujours à en souffrir. Mais en ce qui
concerne l’écrasante majorité des pays
d’Amérique latine, la page du
colonialisme (européen comme étasunien)
a été tournée de la plus belle des
manières, et ce depuis plusieurs années
!
-
Concernant le « but » de « fédérer
l’opinion internationale sur la
situation en Ukraine », les « braves »
leaders bruxellois oublient également
une chose très importante. La
quasi-totalité des pays d’Amérique
latine, à l’instar des pays des BRICS,
soutiennent la position russe sur cette
question et aucunement l’approche
occidentale. La récente visite de
Vladimir Poutine en Amérique latine a
justement confirmé d’une part l’alliance
entre la Russie et la grande majorité
des pays latino-américains, et d’autre
part et plus globalement l’alliance des
BRICS (dont l’un des membres n’est autre
que le Brésil, poids lourd
latino-américain) avec les pays de cette
grande région du monde.
- Et pour
finir, mis à part l’aspect géopolitique,
il faut savoir qu’il y a très peu de
pays dans le monde qui fermeront
bêtement les yeux sur leurs intérêts
économiques et commerciaux, ainsi que
sur les intérêts de leurs producteurs et
entrepreneurs. L'Amérique latine et
d’autres groupes de pays ne font pas
exception. La seule exception étant
justement l’Union européenne, suivant en
quasi-esclave les ordres de Washington.
C’est en effet l’une des rares
exceptions à la règle.
Après les
nombreux pays d’Amérique latine, très
enthousiastes de pouvoir augmenter
massivement la présence de leurs
produits (de plus très souvent de bien
meilleure qualité que ceux en provenance
des USA/UE), et surtout après la
confirmation de la grande alliance avec
la Russie dans le nouveau système des
relations internationales, ce fut au
tour de l’Egypte d’annoncer la même
intention, ne serait-ce qu’au moins dans
le domaine économique et commercial,
voire beaucoup plus…
En effet,
le président égyptien Abdel Fattah
al-Sissi était tout récemment en visite
en Russie où il a eu de grands
entretiens avec Vladimir Poutine,
portant sur les relations bilatérales
entre les deux pays. A noter que la
Russie était le premier pays, en dehors
du monde arabe, que le leader égyptien a
visité depuis son élection à la
présidence de son pays. Principaux
résultats de la visite ? L’Egypte
augmentera de 30% ses fournitures de
produits agricoles à la Russie,
enfonçant ainsi encore plus le clou pour
l’UE. Vraisemblablement et même si les
leaders occidentaux finiront par
retrouver ne serait-ce qu’un minimum de
raison, leurs producteurs auront
désormais énormément de mal à retrouver
leurs positions d’antan sur le marché
russe. D’autre part, l’Union douanière
et l’Union économique eurasiatique
(Russie, Kazakhstan, Biélorussie, ainsi
que bientôt l’Arménie et le
Kirghizistan) envisage de créer une zone
de libre-échange avec l’Egypte. Par
ailleurs, Le Caire a invité Moscou à
participer aux travaux sur le nouveau
canal de Suez.
Et après
tout cela, il y en a encore certains qui
croyaient (certains le croient toujours)
qu’ils sont le centre du monde…
Pendant ce
temps, la liste des pays membres de l’UE
exigeant une indemnisation en raison des
sanctions russes s’allonge de jour en
jour. Finlande, Pologne, pays baltes,
Grèce, Espagne, Belgique, France,
Italie… Pour certains producteurs des
dits pays, c’est la catastrophe pure et
simple, n’arrivant même pas à vendre à
moitié prix et à perte, leurs produits
initialement destinés à la Russie. Et
tout cela alors que la Russie garde
encore bon nombre d’options plus que
sérieuses dans le tiroir.
L’Union
européenne représente effectivement une
grande troupe théâtrale. Pour certains
comique et tragique pour d’autres. Ses
représentations théâtrales se déroulent
le plus souvent à Bruxelles, où se
trouve son théâtre principal. Le
propriétaire de la troupe, lui, est basé
à Washington.
© 2005—2014 La
Voix de la Russie
Publié le 16 août 2014 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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