La Voix de
la Russie
Ukraine :
Occident vs Russie,
la gifle se retourne contre le gifleur
Mikhail Gamandiy-Egorov
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La Voix de la Russie
Lundi 9 décembre 2013
Les derniers événements en Ukraine nous
montrent une nouvelle fois l’opposition
d’intérêts géopolitiques diamétralement
opposés. D’un côté le projet atlantiste
de Washington via Bruxelles, de l’autre
le projet eurasiatique qui regrouperait
la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie
et d’autres Etats issus de l’ex-URSS, un
projet si gênant pour les intérêts
occidentaux.
L’Ukraine est
donc de nouveau et plus que jamais
divisée en deux, à l’image des
événements de 2004. Si les médias
occidentaux bombardent avec des images
des « Ukrainiens désireux d’intégration
avec l’UE », les autres citoyens,
n’étant pourtant pas minoritaires bien
au contraire, aux yeux du mainstream
médiatique ne méritent pas (ou très peu)
l’attention… Pourtant, fait récent qui a
été mis sous silence à l’Ouest, c’est la
pétition (organisée par le Parti
communiste d’Ukraine KPU) signée déjà
par 3,5 millions de citoyens ukrainiens
contre l’adhésion de l’Ukraine à l’Union
européenne et réclamant un référendum
sur cette question.
Parallèlement, ces citoyens
ukrainiens qui s’opposent à
l’intégration de l’Ukraine à l’UE,
l’OTAN (la suite logique) et compagnie,
expriment ouvertement leur volonté d’une
intégration à l’Union douanière Russie-Bélarus-Kazakhstan,
que rejoindront également courant
2014-2015 l’Arménie, le Kirghizistan et
le Tadjikistan notamment. Ils dénoncent
également les agissements de l’Union
européenne qui vise à « détruire
l’Ukraine en tant que pays uni ». A
noter par ailleurs que cette
mobilisation à l’opposé des nouveaux «
orangistes » se fait au cœur des régions
leaders économiques du pays et des
grands centres industriels.
Quant au gouvernement ukrainien,
qui a compris le danger pour le pays
d’être tout simplement avalé par
Bruxelles et comprenant le danger de
perdre la Russie, son problème c’est
qu’il a trop longtemps voulu avoir le
beurre et l’argent du beurre. En
l’occurrence l’argent du beurre étant la
Russie (de loin le principal partenaire
économique du pays) et le beurre dans la
tête d’un certain nombre de partisans
pro-occidentaux étant l’UE. Bien que et
vu l’état actuel des choses, notamment
du point de vue économique, il faut dire
que ce beurre est de moins en moins bio…
Parlons maintenant du respect de la
souveraineté de l’Ukraine. Bien que et
globalement parlant, les liens entre les
peuples ukrainien et russe soient
beaucoup plus forts qu’avec qui que ce
soit, que Kiev soit le berceau de la
Russie, que des millions de citoyens
ukrainiens soient d’origine russe de
même que des millions de citoyens de
Russie aient des origines ukrainiennes,
malgré tout cela, la Russie a montré
beaucoup plus de respect vis-à-vis de la
souveraineté ukrainienne que les
technocrates de Bruxelles. D’ailleurs,
a-t-on vu ne serait-ce qu’un
représentant du pouvoir russe au centre
des manifestations anti-UE à Kiev et
dans d’autres villes ukrainiennes ?
Aucun. A l’inverse des « démocrates » de
l’UE, venus « soutenir » les partisans
pro-UE et ainsi mettre de l’huile sur le
feu et contribuer à accroitre la
division du pays.
De même, la réaction de Moscou a
été exprimée sans hystérie, à l’inverse
là aussi des représentants du « rêve
européen » bruxellois. Quant au désir de
la Russie de défendre ses intérêts,
ainsi que ceux de ses amis et
partenaires, il n’y a absolument rien de
quoi être étonné. Il est évident que
toute union d’Etats ne pourrait accepter
en son sein un Etat qui s’allie
parallèlement à une autre union ayant
des intérêts politiques, économiques et
géopolitiques très différents.
Concernant l’hystérie de Bruxelles
alimentée par Washington, là aussi pas
de quoi s’étonner. Lorsque des Etats
vendent leurs indépendances et leurs
souverainetés au profit d’intérêts
outre-Atlantique, comment peut-on
attendre d’eux le respect de la
souveraineté des autres ?
Pour finir, il faut noter que la
situation actuelle en Ukraine n’est que
suite des événements des derniers mois,
et ce au niveau mondial. Le bloc
atlantiste occidental a toujours du mal
à accepter le fait qu’il ne constitue
plus (au niveau global) un pôle
d’attractivité majeur dans un monde
dorénavant multipolaire. Ils ont
également toujours autant de mal à
accepter le fait qu’un Etat libre,
indépendant et souverain puisse choisir
le bloc qui l’intéresse et que ce bloc
ne soit pas occidental.
En ce qui concerne le projet
eurasiatique qui se crée autour de la
Russie et de ses alliés, et pour se
rappeler de la position occidentale sur
la question, reprenons la citation de
décembre 2012 de la désormais
ex-Secrétaire d’Etat étasunienne Hillary
Clinton : « Cela ne portera pas le
nom d’URSS. Cela portera le nom d’Union
douanière, d’Union eurasiatique, etc…
mais ne nous y trompons pas. Nous en
connaissons les buts et nous essayons de
trouver le meilleur moyen de ralentir ou
d’empêcher son établissement »…
Une déclaration qui veut tout dire,
surtout venant d’un représentant
politique aussi haut placé qu’Hillary
Clinton.
Après cela, cela étonne-t-il encore
quelqu’un qu’après les affaires de
Julian Assange et d’Edward Snowden, le
rejet et la résistance à la domination
étasunienne sur pratiquement tout le
territoire d’Amérique latine, la débâcle
en Syrie, la remise en question du
modèle occidental (USA-OTAN-UE) dans le
monde entier et la gifle que les
occidentaux comptaient donner à la
Russie en Ukraine et se retrouver ainsi
aux portes des frontières russes, mais
qui s’est retournée contre eux, que la
réaction soit aussi hystérique à
Washington comme à Bruxelles ?
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Publié le 9 décembre 2013
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