Opinion
Guerre-éclair de Poutine en Syrie : Axe
Russie-Iran-Hezbollah... et
vassalisation de la France
Mike Whitney
Samedi 3 octobre 2015
Guerre-éclair de Poutine en
Syrie : Axe Russie-Iran-Hezbollah… et
vassalisation toujours plus humiliante
et coûteuse pour la France
Sources :
http://www.counterpunch.org/2015/10/01/putins-blitz-leaves-washington-rankled-and-confused,
http://www.counterpunch.org/2015/10/02/putins-lightning-war-in-syria/
Traduction : Salah
Lamrani (Sayed
Hasan) :
http://sayed7asan.blogspot.fr/
[…] Mardi [29
septembre], Barack Obama a [essayé de]
planter un couteau dans le dos de
Poutine. Voyez
Reuters :
« Dans les
prochains jours, la France discutera
avec ses partenaires une proposition de
la Turquie et de membres de l’opposition
syrienne pour une zone d’exclusion
aérienne dans le nord de la Syrie, a
déclaré le Président français François
Hollande lundi [28 septembre]. (...)
Le ministre
français des Affaires étrangères Laurent
Fabius « examinera dans les prochains
jours ce qu’en pourrait être la ligne de
démarcation, comment cette zone pourrait
être sécurisée et ce qu’en pensent nos
partenaires », a déclaré Hollande aux
journalistes en marge de l’Assemblée
générale annuelle des Nations Unies.
(...)
Hollande a
soutenu qu’une telle proposition
pourrait éventuellement être entérinée
par une résolution du Conseil de
sécurité de l’ONU qui ‘donnerait une
légitimité internationale à
ce qui se passe dans
cette zone.’
»
Hollande est un
menteur et une marionnette. Il sait bien
que le Conseil de sécurité n’approuvera
jamais une zone d’exclusion aérienne. La
Russie et la Chine l’ont déjà affirmé.
Et ils ont également expliqué pourquoi
ils y étaient opposés : c’est parce
qu’ils ne veulent pas d’un autre État en
déliquescence comme la Libye sur les
bras, ce qui s’est produit la dernière
fois que les États-Unis et l’OTAN ont
imposé une zone d’exclusion aérienne.
Mais là n’est pas
la question. La véritable raison pour
laquelle la question de la zone
d’exclusion aérienne a refait surface
est qu’elle était l’une des concessions
faites par Obama au Président turc Recep
Tayyip Erdogan pour l’utilisation de la
base aérienne d’Incirlik.
Washington a maintenu les termes de cet
accord secrets, mais Hollande a vendu la
mèche.
Un français
appliquant à la lettre les préceptes
« socialistes et républicains »
de notre médiocratie apatride et
terroriste
Qui a donc poussé
la marionnette premier prix Hollande à
évoquer ces absurdités de zone
d’exclusion aérienne ?
Eh bien,
l’administration Obama, bien sûr. Qui
peut croire sérieusement que Hollande
mène sa propre politique indépendante en
Syrie ? Bien sûr que non. Hollande fait
tout simplement ce qu’on lui ordonne de
faire, comme il l’a fait quand il a
sabordé l’accord de vente des Mistral
qui a coûté à la France la somme
faramineuse de 1,2 milliard de dollars.
Washington et l’OTAN n’ont pas apprécié
l’idée que la France vende des
porte-hélicoptères dernier cri à leur
ennemi juré Poutine, et ils ont donc
ordonné à Hollande de foutre l’affaire
en l’air. Ce qu’il a fait, parce que
c’est ce que font les marionnettes :
elles obéissent à leur maître au doigt
et à l’oeil. Hollande fournit maintenant
une couverture à Obama afin que les
vrais détails de l’accord d’Incirlik
restent cachés au public. Voilà pourquoi
nous disons qu’Obama a [essayé de]
planter un couteau dans le dos de
Poutine, parce qu’en fin de compte, une
zone d’exclusion aérienne nuirait aux
intérêts de la Russie en Syrie. […]
Depuis plus d’un
an, les États-Unis jouent à
tape-mains avec une armée de
maniaques homicides qui se désignent
comme « l’Etat Islamique ». Lundi [29
septembre], le Président russe Vladimir
Poutine a annoncé qu’il en avait assez
des pas de danse de Washington et avait
l’intention d’apporter un peu de justice
russe aux milices terroristes qui ont
tué 225.000 Syriens et dépecé le pays,
le réduisant en lambeaux. Dans un
langage qui ne pouvait pas être plus
explicite, Poutine a déclaré à
l’Assemblée Générale [de l’ONU] : « Nous
ne pouvons plus tolérer l’état actuel
des choses dans le monde. » Moins de 48
heures plus tard, les bombardiers russes
déversaient des munitions à guidage de
précision sur les bastions terroristes à
travers la Syrie occidentale, acculant
la vermine djihadiste à se terrer comme
les rats qu’ils sont.
Voilà comment on
combat le terrorisme quand on veut le
faire sérieusement. Bravo, M. Poutine.
Le blitz de Poutine
a pris l’ensemble de la classe politique
occidentale au dépourvu. Même
maintenant, après trois jours de cette
campagne aérienne, ni l’administration
ni les mordus de politique des nombreux
groupes de réflexion d’extrême-droite à
Washington n’ont pu se mettre d’accord
ne serait-ce que sur une approche,
encore moins une stratégie, quant aux
développements sur le terrain. Ce qui
est clair, c’est que l’action de Poutine
a surpris tout le monde, y compris les
médias, qui n’ont pas même pu se mettre
d’accord sur les grandes lignes de leur
couverture des événements à ce jour.
Ceci est
extraordinaire. Demandez-vous ceci, cher
lecteur : Comment nos dirigeants
politiques et militaires peuvent-ils
voir Moscou déployer ses troupes, ses
avions de combat et son matériel
militaire dans un théâtre où les
Etats-Unis mènent des opérations
majeures et n’ont absolument aucun plan
pour faire face aux forces terroristes
lorsqu’ils se retrouvent face à elles ?
De quel
côté sommes-nous ?
- Je n’en sais rien !
(Armée US)
Si vous êtes
convaincu, comme je le suis, que nous
sommes gouvernés par des minables, vous
en trouverez certainement la
confirmation dans les événements
récents.
Mais tandis que
l’administration Obama est désespérément
à la recherche d’une stratégie, les
escadrons aériens de Poutine déversent
un saint déluge de feu sur les
sociopathes, coupeurs de tête et autres
vipères du même acabit qui composent
l’État Islamique. Et M. Poutine reçoit
également un important soutien, en
particulier de la part des troupes
d’élite des forces iraniennes d’Al-Quds
(Jérusalem) et de l’indomptable milice
qui a mis l’armée israélienne en déroute
dans deux conflits distincts, le
Hezbollah ou Parti de Dieu. Lisez donc
ce reportage de
Reuters :
« Des centaines
de soldats iraniens sont arrivés en
Syrie au cours des 10 derniers jours et
vont bientôt rejoindre les forces
gouvernementales et leurs alliés du
Hezbollah libanais dans une offensive
terrestre majeure soutenue par les
frappes aériennes russes, ont déclaré
deux sources libanaises à Reuters. (...)
‘Dans un futur
proche, ces frappes aériennes seront
accompagnés par des avancées au sol de
l’armée syrienne et de ses alliés’, a
déclaré l’une de ces sources bien au
fait des développements politiques et
militaires de ce conflit. (...)
‘L’avant-garde
des forces terrestres iraniennes,
constituée de soldats et d’officiers
spécialement choisis pour participer à
cette bataille, a commencé à arriver en
Syrie. Ce ne sont pas des conseillers.
(...) Il s’agit de centaines de soldats
armés et équipés de pied en cap et parés
au combat. D’autres contingents
suivront. Des Irakiens prendront
également part à l’opération’, a déclaré
la deuxième source. »
Une alliance
militaire entre Moscou, Téhéran et le
Hezbollah ?
Exactement ! Et
vous pouvez remercier Barack Obama et
son plan dément de changement de régime
pour ce développement considérable.
Pas touche
à la Syrie !
Beaucoup de
critiques de l’action de Poutine ont
prétendu : « Il ne sait pas ce qu’il
fait », « Il va s’enliser », ou encore «
Ce sera un nouveau Vietnam. »
Faux. Le fait est
que Poutine est un plus fervent adepte
de la
doctrine Powell que n’importe lequel
des abrutis au Pentagone. Et il est
particulièrement conscient de la règle
numéro 5 qui stipule : « Y a-t-il une
stratégie de sortie viable afin d’éviter
un enlisement sans fin ? »
Poutine a-t-il
pensé à cela ou a-t-il simplement foncé
de manière stupide et impulsive, comme
les dirigeants américains sont si
enclins à faire ? Voici ce qu’il a
déclaré
le 30 septembre :
« Bien sûr, nous n’avons pas
l’intention de nous enliser profondément
dans ce conflit. Nous allons agir en
stricte conformité avec notre mission.
Premièrement, nous n’allons soutenir
l’armée syrienne que dans sa lutte
légitime contre les groupes terroristes.
Deuxièmement, notre soutien sera limité
à des frappes aériennes et n’impliquera
pas des opérations au sol.
Troisièmement, notre soutien aura un
temps limité et ne durera que tant que
l’armée syrienne mènera son offensive
anti-terroriste. »
Bingo. En d’autres
termes, Poutine va bombarder ces
parasites jusqu’à éradication et laisser
les brigades d’Al-Quds et le Hezbollah
nettoyer la scène. Il n’y aura pas de
présence de l’infanterie russe sur le
terrain. L’armée de l’air russe
obtiendra des renseignements précis sur
les emplacements de l’Etat Islamique
grâce aux agents syriens présents sur le
champ de bataille, ce qui permettra de
minimiser les pertes civiles et de
limiter les dommages contre les
infrastructures essentielles. Elle
transformera également en viande hachée
tout destinataire de ces bombardements.
Croit-on sérieusement que l’Etat
Islamique et la vermine disparate de
coupeurs de gorge « modérés » qui
reçoivent des fonds de la CIA vont être
capables de résister à cet assaut
imminent ?
En aucune façon.
Poutine va ravager ces masses
terroristes comme une tornade dans un
parc de mobile-homes. Oui, l’Etat
Islamique a obtenu certains succès
contre les armées irakiennes et
syriennes durement éprouvées. Mais
maintenant, ils vont faire face aux
champions, contre lesquels ils n’ont
clairement pas le niveau. Repousser ces
égorgeurs va prendre beaucoup moins de
temps qu’on se l’était imaginé.
Les bombardiers
russes sont déjà en train de détruire
les stocks de munitions, les dépôts de
carburant, le matériel militaire lourd,
les postes de commandement et tout ce
qui augmente la capacité de l’Etat
Islamique à faire la guerre. La nouvelle
coalition anti-terroriste va couper les
lignes d’approvisionnement et assécher
les djihadistes. Et toute l’opération va
être emballée avant même que l’Oncle Sam
ait fait ses lacets. Voyez ce communiqué
de la chaîne iranienne
Press TV :
« Un membre
éminent du parlement russe a déclaré que
la campagne aérienne menée par Moscou
contre les militants opérant en Syrie va
s’intensifier. Alexei Pouchkov, le
président du Comité des affaires
internationales de la Douma (parlement
russe), a déclaré vendredi que Moscou va
intensifier ses attaques contre les
militants en Syrie tout en étudiant les
risques qu’entraînerait une vaste
opération.
‘Il y a toujours
un risque d’enlisement, mais à Moscou,
on parle d’une opération de trois à
quatre mois’, a déclaré Alexei Pouchkov
selon Reuters.
Mercredi (30
septembre), la Russie a commencé à
lancer des frappes aériennes coordonnées
contre les positions des militants en
Syrie. Ce développement s’est produit
peu de temps après que les membres de la
chambre haute du parlement russe, le
Conseil de la Fédération, aient [unanimement]
autorisé les opérations militaires en
Syrie. »
Il n’y aura pas de
tergiversations. Poutine va frapper
directement la jugulaire et se diriger
vers la sortie.
Pensez-vous qu’ils
ont enfin compris cela à la Maison
Blanche ? Pensez-vous qu’ils comprennent
que les troupes iraniennes et le
Hezbollah ne vont pas faire la
distinction entre les terroristes «
modérés » et les terroristes
« extrémistes » ; qu’ils vont tout
simplement « Tous les tuer, et Dieu
reconnaîtra les Siens » ? Pensez-vous
qu’ils se rendent compte que la
politique de Washington au Moyen-Orient
vient de s’effondrer et que le
financement des djihadistes et les rêves
de changement de régime viennent de se
terminer pour de bon ? Pensez-vous
qu’ils comprennent que le rôle de
Washington en tant que garant de la
sécurité mondiale vient d’être transféré
à Vladimir Poutine, qui a mis sa
personne et son pays en péril pour
défendre les principes fondamentaux du
droit international, la souveraineté
nationale et l’autodétermination ? Voici
Poutine à nouveau :
« Nous soutenons
le gouvernement de la Syrie dans sa
lutte contre une agression terroriste.
Nous lui apportons et nous continuerons
à lui apporter l’aide militaire et
technologique nécessaire. Nous devons
poursuivre le dialogue afin de parvenir
à un consensus. Mais il est impossible
de parvenir à un véritable succès tant
que l’effusion de sang se poursuit et
que les gens ne se sentent pas en
sécurité. Nous ne parviendrons pas à
quoi que ce soit tant que le terrorisme
ne sera pas vaincu en Syrie. »
Poutine est à la
tête d’une coalition qui lutte contre le
terrorisme. Nous devrions tous lui être
reconnaissants pour cela.
Obama,
Poutine & le nouvel ordre mondial
MIKE WHITNEY
vit dans l’État de Washington. Il a
contribué à l’ouvrage
Sans espoir: Barack Obama et les
politiques de l’illusion (AK Press).
Il peut être contacté à cette adresse :
fergiewhitney@msn.com.
Reçu de l'auteur pour publication
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