Middle East Eye
Saïf al-Islam Kadhafi en course
pour
la présidentielle en Libye
MEE
Saïf
al-Islam est recherché par la Cour
pénale internationale (CPI) pour des
crimes présumés
contre l'humanité, et condamné à mort
par contumace par un tribunal de Tripoli
(AFP)
Mardi 20 mars 2018
Le fils de Mouammar
Kadhafi devrait bientôt s’adresser aux
Libyens pour présenter son programme,
axé sur la « reconstruction au service
de tous les Libyens »
Saïf al-Islam
Kadhafi, 44 ans, se présentera aux
prochaines élections en Libye, a déclaré
un porte-parole lors d'une conférence de
presse lundi 19 mars, à Tunis.
Le fils de
l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi
cherchera à mettre en œuvre un programme
de « réforme » axé sur « la
reconstruction au service de tous les
Libyens », a déclaré Ayman Abu Ras, un
responsable du Front populaire libyen.
Saïf
al-Islam, porté par ses partisans, à
Tripoli, en août 2011 (AFP)
Saïf al-Islam, qui
est recherché par la Cour pénale
internationale (CPI) pour des crimes
présumés contre l'humanité en juin 2011.
Elle l'accuse d'avoir joué un « rôle-clé
dans la mise en œuvre d'un plan » conçu
par son père visant à « réprimer par
tous les moyens » le soulèvement
populaire.
Il a également été
condamné à mort par contumace par un
tribunal de Tripoli en 2015.
Le groupe rebelle
qui l'avait capturé à Zintan, au
sud-ouest de la capitale, avait refusé
de le livrer aux autorités. Il a été
libéré de prison en juin 2017 après
qu'un parlement basé dans l'est de la
Libye a adopté une loi d'amnistie.
À LIRE : Saïf al-Islam peut-il revenir
au pouvoir ?
L’endroit où il se
trouve reste secret, mais Abu Ras a
déclaré que Kadhafi était libre en
Libye, ajoutant que le candidat
s'adresserait bientôt directement aux
Libyens. En décembre dernier, un
porte-parole de la famille
avait annoncé qu’il se porterait
candidat.
À la fin du règne
de Mouammar Kadhafi, qui a duré plus de
40 ans, Saïf al-Islam était considéré
comme son héritier non officiel. Aux
premiers jours de la rébellion de 2011,
le jeune Kadhafi est devenu le principal
porte-parole du gouvernement de son
père, avertissant dans des discours
télévisés que le pays s'effondrerait si
la révolte réussissait.
Les Nations unies
ont soutenu les Libyens pour organiser
des élections
d'ici la fin de l'année.
Les membres des
forces spéciales libyennes, fidèles à
Khalifa Haftar, qui compte aussi se
porter candidat, l'homme fort de l'Est
du pays, passent devant le panneau
publicitaire d'un entrepreneur du
bâtiment où figure Khalifa Haftar (AFP)
Mais « quand il y a
vingt millions d'armes pour six millions
d'habitants, comment imaginer que
des élections puissent réussir »
en Libye, se demande Federica Saini
Fasanotti du Brookings Institution à
Washington. « Les élections sont
l'apothéose de la démocratie, pas le
début ».
Quoiqu'il en soit,
plusieurs étapes restent à franchir
avant la tenue éventuelle du scrutin,
dont un référendum sur un projet de
Constitution et la rédaction d'une loi
électorale agréée par l'ensemble des
protagonistes, sur laquelle les
gouvernements et les factions rivales du
pays d'Afrique du Nord ne se sont pas
encore mis d'accord.
À LIRE : Libye : le mirage des élections
Début février,
l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye,
Ghassan Salamé, a reconnu que
« toutes les conditions ne sont pas
réunies aujourd'hui » pour la tenue
d'élections.
« Mais le plus
important est d'obtenir l'acceptation
par toutes les parties des résultats
des élections », avant même leur tenue,
a-t-il précisé, d'autant que les Libyens
ne gardent pas un bon souvenir des
dernières législatives de 2014. Quelques
jours après l'annonce des résultats du
scrutin, le Parlement élu avait été
contraint de s'exiler dans l'est du
pays, après qu'une coalition de milices
s'est emparée de la capitale au terme de
combats meurtriers.
En attendant la
levée de toutes ces incertitudes, la
Commission électorale libyenne, l'une
des rares institutions crédibles et
indépendantes dans le pays, a commencé à
mettre à jour sa liste électorale.
Jusqu'au 14 février, le nombre des
inscrits a atteint 2,4 millions
d'électeurs.
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Publié le 20 mars 2018 avec l'aimable autorisation de
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