Syrie, 3-17 octobre
2015
Derrière l’image médiatique,
le courage et la détermination des
Syriens (2)
Marie-Ange Patrizio
Vendredi 30 octobre 2015
Sabalh'l
nour ![1]
Samedi matin 10
octobre 2015, monastère de Mar Yakub,
Qâra.
Le soleil n’est pas encore levé. Deux
étoiles tiennent compagnie à un très
mince croissant de lune. De l’eau
ruisselle dans le jardin de simples, en
contrebas : c’est celle du puits (à
pompe) qui alimente le monastère.
J’ai entendu deux fois déjà la prière
venant de Qâra. Tout est calme, les
nuages s’étirent au-dessus du Qalamoun
dont la silhouette se détache dans les
lueurs de l’aurore. Il fait frais dans
l’embrasure de la fenêtre ; le plateau
est à 1300 mètres. J’ai éclairé une
petite lumière dans ma chambre et je
réalise tout d’un coup qu’à contre-jour
devant cette fenêtre, je peux faire une
bonne cible pour un
sniper
qui se serait embusqué dans la campagne.
Exagéré, sans aucun doute ; à force de
promettre (en France) d’être prudente,
voilà où on en arrive. Mais j’éteins, on
ne sait jamais ; de toutes façons je
n’ai pas besoin de cette lumière. Au
contraire même, pour profiter du lever
du jour puis de la chaleur des premiers
rayons du soleil. La petite cloche dans
le patio du monastère annonce la prière
du matin. Et l’heure, donc.
Hier soir, deux combattants du Hezbollah sont arrivés en pick-up au
monastère, quand nous finissions notre
entretien avec les gens du Croissant
Rouge syrien (prochain épisode). Les
combattants du Hezbollah sécurisent la
région avec l’Armée syrienne ; leur aide
a été décisive dans la bataille du
Qalamoun.
Nous avons demandé si nous pouvions
leur parler quelques instants. Nous nous
asseyons, pas autour de la table, sur
les banquettes du salon, face à face.
Leurs treillis sont en meilleur état que
ceux des soldats syriens : ils ont la
réputation d’être mieux lotis
(intendance, cantine notamment) que
l’Armée syrienne.
Ils ont dans les 35-40 ans. L’un barbu,
l’autre non. Celui qui n’est pas barbu
garde les yeux baissés et le silence, il
ne nous regardera que vers la fin de
l’entretien. C’est l’autre qui parle,
très souriant. A la fin de notre bref
échange il dit qu’il a une fille de 16
ans qui est déjà plus grande que lui, et
qu’elle lui dit de ne pas marcher à côté
d’elle dans la rue ! Nous leur disons
notre solidarité pour leur combat,
partagée par nos camarades en France ;
l’honneur et le bonheur de les
rencontrer. Ils rient et -« sur ma tête
et sur mes yeux »- disent que ça se voit
sur nos visages que nous sommes
heureuses ! On nous a bien recommandé de
ne pas tendre la main, pour les
salutations. Mais quand ils repartent,
de la voiture celui qui n’a
rien dit fait un
signe de la main.
Après le déjeuner, je fais discrètement quelques pas hors de l’enceinte
du monastère ; je croise plusieurs
jeunes soldats qui rejoignent leur poste
de garde face aux montagnes de l’Anti-Liban.
Un peu plus loin, pièce d’artillerie
chargée sur un camion, pointée vers les
montagnes.
Artillerie
Je reviens un peu
plus tard avec R. et D. vers un engin
blindé, vide. Nous échangeons quelques
mots avec des jeunes appelés un peu
surpris de nous voir là, et encore plus
quand ils apprennent notre nationalité ;
ils parlent volontiers avec nous.
Pas de notes de ces brefs échanges ; ce sont de très jeunes gens, ils
sont un peu intimidés, R. traduit pour
leur dire notre amitié, notre admiration
pour leur combat légaliste, pour leur
pays. Et notre gratitude. L’un d’eux
fait le geste de nous offrir de l’eau,
de nous inviter à venir rencontrer aussi
ses camarades ; mais on nous a demandé
de ne pas aller dans la zone militaire.
Quand nous le saluons en lui tendant la
main, je lui dis
choukrane,
Souria,
et je demande à R. de traduire
« courage » ; c’est en entendant ce mot
qu’il a tout d’un coup des larmes aux
yeux. Moment d’inquiétude face à ce qui
l’attend ? Ou bouffée d’émotion aux
paroles et geste affectueux de femmes
qui pourraient être sa mère ? Depuis
quand n’est-il pas rentré chez lui ?
Un peu plus tard dans la matinée, à la fin de notre entretien avec
Brahim (prochain épisode), un autre
soldat arrive en voiture pour récupérer
un fauteuil roulant qu’il doit livrer,
avec Brahim (Croissant Rouge), à
Lattaquié, à un soldat qui a été amputé.
Lui aussi vient parler avec nous ; il a
34 ans, réserviste, avant de revenir à
l’Armée il travaillait dans les
assurances ; nous montre la photo de sa
fiancée sur son portable. Je montre
celle de Jules, presque deux mois,
compliments réciproques ; les échanges
sont joyeux, il est souriant, bavarde
volontiers. En l’écoutant parler arabe
avec R. je distingue les mots « réseau
voltaire » (avec les r roulés de ce bel
accent) : nous lui disons alors que
justement nous devons voir Thierry
Meyssan à Damas. Il n’en revient pas :
immense sourire ! « Dites à Mr Meyssan
que tout le monde l’aime ici » et il
parle de la situation politique, des
analyses de Thierry, de son admiration
pour son engagement aux côtés du peuple
syrien, et pour la vérité et la justice.
Il nous demande de parler à Damas des
besoins en appareillages des soldats
blessés, handicapés, invalides. Nous
parlons matériel orthopédique,
prothèses, je regarde le fauteuil,
offert par une ONG libanaise je crois.
On s’attarde, à côté de la voiture.
Les minous
Avant de partir il retourne subitement
vers le local où il a pris le fauteuil,
il allait oublier quelque chose : il
revient avec son arme, qu’il dépose sur
le siège de la voiture.
Au moment où nous
le saluons et le remercions, lui aussi a
des larmes aux yeux quand je lui dis
courage… A chaque fois, nous sommes
bouleversées nous aussi.
Abou Georges vient nous dire ensuite que le Colonel dirigeant la zone du
monastère et de Qâra peut nous accorder
un entretien. Nous allons le voir dans
le salon d’accueil juste à l’entrée du
monastère.
Nous sommes un peu impressionnées par cette rencontre que nous espérions
mais n’avons pas eu le temps de
préparer, et à laquelle cet officier va
consacrer une heure et demie de son
temps de repos. Le ton est cordial,
simple.
Nous lui disons en préambule notre
conscience qu’il ne peut pas nous parler
de certains aspects militaires,
stratégiques de la situation actuelle :
offensive de l’Armé syrienne, appuyée
par l’aviation russe. On se rabat sur
des questions d’ordre général, et assez
anodines, un peu stupides parfois. Quand
il nous dit qu’on peut poser toutes les
questions qu’on veut et il verra ce
qu’il peut nous répondre, nous sommes
encore plus décontenancées.
Au lieu de lui demander tout simplement
: comment
ça va ?ce
qui aurait
été une vraie bonne question,
on
démarre bêtement
: dans
quelle arme sert-il ?
« Armée
de terre, Infanterie ».
m-a :
Conditions de travail de l’armée ?
« Nous,
notre combat depuis toujours a été
contre Israël, au Golan. Les combats de
rue on n’en avait pas eu l’habitude.
C’est pour ça que les deux premières
années ont été difficiles, mais depuis
deux ans nous avons acquis beaucoup
d’expérience ; à partir de 2013 notre
expérience était acquise ».
m-a :
Conditions de vie quotidiennes
acceptables ?
« Au
début il y a eu des erreurs, maintenant
on améliore les conditions de vie, avec
plus d’organisation. Mais nous ne sommes
pas des fonctionnaires de l’armée, nous
sommes des
engagés, dans
notre armée. Nous ne sommes pas des
mercenaires, qui ont des conditions de
vie bien plus confortables que nous, et
se sont engagés pour ça. Pour nous,
c’est l’engagement qui compte, pas les
conditions de travail.
On défend notre pays, à n’importe
quelles conditions». Il y a 25 ans qu’il
est dans l’armée.
D. : L’arrivée
des Russes ?
« A
l’origine, ce n’était pas notre souhait
; mais parce que c’est une guerre
mondiale, il faut que la Russie
intervienne. Aujourd’hui chacun est pour
la vérité et la justice, on en est
content et c’est notre souhait que la
France change d’avis. Depuis De Gaulle
on n’a rien vu venir [de bon] de la
France.
m-a : Quels
sont les hommes politiques que vous
estimez ?
« De Gaulle est un symbole mondial, pas
que pour la France. En Syrie, Khaled Ibn
Al Walid, qui a enseigné les tactiques
et règles de la guerre[2].
Et Salah Eddin El Ayoubi[3] ».
Grand silence de notre part, on n’a pas
compris ou on ne savait pas de qui il
parlait : l’ignorance des vainqueurs.
m-a :
Et les
militaires ?
« Youssef El Azmeh, qui s’est battu
contre la France coloniale. Il avait 200
hommes quand les Français sont entrés en
1920. On lui a dit tu es fou, tu n’as
que 200 hommes. Il savait qu’il serait
vaincu
[et
tué les armes à la main]
; il a dit
comme ça on ne pourra pas dire que la
France est entrée en Syrie sans qu’on se
défende »[4].
A mon retour, en allant voir qui étaient
ces hommes je constate dans notre
historiographie l’ampleur de la censure
coloniale toujours en vigueur ici,
presque un siècle après l’occupation
française, grâce notamment à ces
messieurs Sykes et Picot.
« Et on est fiers de Hafez al Assad,
d’octobre 1973, guerre de Kippour ; il a
cassé l’épine dorsale d’Israël. Il avait
aussi tiré profit des batailles
napoléoniennes. Il avait une grande
culture. Et nous sommes fiers de Nasser,
un symbole de résistance. De Gaulle et
Che Guevarra sont des symboles de la
résistance des peuples, Napoléon c’est
autre chose, c’est un génie militaire.
La première victoire contre Israël,
c’est grâce à Hafez el Assad ; c’était
quelqu’un de simple et pourtant c’est
lui qui a conduit cette guerre. Il était
aussi philosophe, avec un discours qui
est toujours d’actualité aujourd’hui, un
discours très charismatique, qui soulève
le peuple.
Pendant les négociations (après
la guerre de Kippour, 1973) Kissinger a
dit à Assad : « Heureusement que tu n’es
pas le président d’un grand pays, sinon
on aurait beaucoup souffert ; vous êtes
un petit pays mais vous nous le faites
payer cher».
« Pendant les négociations, Sadate ne
voulait négocier que pour lui. Pour nous
la Palestine est un problème central ;
Assad au bout de 4h et demi d’entrevue
n’avait toujours pas dit un mot. Et
Kissinger au bout de 4h et demi a sorti
son mouchoir blanc pour dire
Help
!
Mitterrand a dit d’Assad qu’il était le
seul homme politique à être cultivé dans
tous les domaines ».
Courage
de l’armée syrienne
[m-a :
évocation de la mosaïque de la bataille
d’Issos (Musée archéologique national,
Naples), Alexandre au premier plan
devant son armée, à cheval, tête nue
face à Darius qui, lui, est derrière ses
officiers, protégé par son char et
casqué : l’effroi sur le visage de
Darius est provoqué par le courage et
l’absence de peur qu’il perçoit chez son
adversaire].
«Il y a un proverbe ici qui dit : il
vaut mieux un lion qui a une armée de
lapins comme soldats qu’une armée de
lions qui a un lapin comme chef » !
« Quand les Russes sont arrivés et ont
vu ce qu’étaient les armes de l’Armée
syrienne pour résister depuis quatre ans
-même si l’AS a aussi des armes lourdes-
ils étaient très surpris et nous
disaient comment vous avez fait pour
combattre avec de telles armes de
l’antiquité ? Et ils prenaient des
photos ! Les armes sont importantes,
bien sûr, mais c’est le combattant qui
compte ».
« Vous
savez il y a un journaliste égyptien -
Hussein Heikal[5],
il avait commencé son métier en 45 et il
fait toujours des émissions à la télé-
il avait un contrat avec Al Djazeera, il
avait beaucoup d’audience, pouvait faire
tomber des hommes politiques par ses
interventions. Il a refusé un contrat du
Qatar, où il aurait été le mieux payé du
monde par eux et a quitté Al Djazeera.
Quand au début de la crise l’émir du
Qatar et Hariri ont dit que dans un mois
ou deux ils iraient prier dans la
mosquée des Omayyades, il leur a dit
(publiquement) : si la moitié des
Syriens est contre Bachar al Assad, oui,
il tombera en un mois ou deux. Mais si
plus de la moitié de la population est
avec lui il tiendra.
Il faut que vous sachiez bien qu’on n’idéalise pas Bachar al Assad : on
est avec lui parce qu’il est pour le
pays, mais s’il change on ne sera plus
avec lui.
m-a :
slogan entendu fréquemment « Allah
Souria Bachar ou bass
(c’est tout) !
»
« Oui,
et quand Assad entend ça il corrige,
toujours :
Allah Souria al Shab
(et le Peuple).
Il y a des gens qui ont mis comme
sonnerie de leur téléphone un discours
de Hafez al Assad !».
« Quand Bachar al Assad est revenu en Syrie après sa spécialité médicale,
en 94, pour remplacer son frère (Basel,
nombreux portraits dans les rues, sur
les voitures) il assistait à des
réunions d’officiers ». « Il est très
démocratique, tu dis ce que tu veux ; il
est capable de reconnaître quand l’avis
de l’autre est plus intéressant, et
c’est cet avis qui est rapporté dans le
compte-rendu de la réunion. S’il venait
à une fête dans l’Armée, il voulait
utiliser la même voiture que tous les
autres, n’importe qui. Dans les combats,
il a été jusqu’à 50 mètres des groupes
armés, sur le front. Il a visité des
combattants au front qui étaient sans
électricité, il a mangé avec eux, en
épluchant ses pommes de terre bouillies
et son oeuf !».
« On est pour le bien, la justice et la lumière, on est en train de
défendre ceux qui sont pour la justice
et la lumière. Chaque homme libre qui
aime l’humanité doit se sentir concerné
par la Syrie. Un orientaliste a dit que
chaque homme dans le monde doit sentir
qu’il a deux pays : celui où il est né
et la Syrie, berceau de la civilisation.
Damas est habitée depuis 7000 ans,
continuellement, sans coupure.
m-a :
différence avec la Libye ?
«Pas
que la Libye
[…]
De tout ce qui arrive comme destruction
la terre fait naître des choses belles».
« Tu
fais de la poésie ! » dit R ;
« Parce que ça vient de mon coeur.
Chacun des habitants de ce monastère est
un projet de saint. Ils aiment beaucoup
donner et ils donnent dans le bien.
A Qaryatayn [ville
entre Homs et Palmyre, occupée par Daesh
en août, habitants chrétiens pris en
otages] le Vatican est en train de négocier.
La semaine prochaine le travail pour nous est sur Qaryatayn et, après,
Palmyre. J’espère qu’à la fin du mois,
inch’Allah, ce sera fini ». Il a
beaucoup d’espoir parce qu’il pense
qu’il est avec la vérité et la justice.
« La victoire c’est la patience d’une
heure, et la patience c’est la clé de
l’ouverture, de la délivrance.
Les femmes nous disent que
le pessimisme
c’est une trahison ».
« Le rôle des femmes est primordial. Un
poète, le prince des poètes orientaux a
dit "la mère est une école, si tu la
prépares tu prépares un peuple
authentique. Si la mère est bonne et le
père mauvais les enfants seront bons".
Mohammed disait : quelle personne
dois-je aimer le plus ? Ta mère. Il
repose la question : ta mère. Mais après
? Ta mère. Mais après ? (quatrième fois)
Ton père ».
m-a : question sur
les insignes qu’il porte
: au bras gauche, « commandos », et sur
la poitrine un insigne de para, «made in
France ! » nous dit-il en riant, il le
porte depuis 92, il était parachutiste.
Quand il s’est engagé, il était dans la
Garde Nationale de Hafez el-Assad.
R. lui
demande s’il
y a beaucoup de gens comme lui dans
l’armée.
« Oui, beaucoup !».
m-a :
« s’il n’y avait pas beaucoup de gens
comme vous dans l’armée, il y a
longtemps que la Syrie n’existerait plus
et ça, les ennemis le savent ».
« Ecris
à tous ceux qui aiment la vérité, qui
veulent voir l’humanité et la justice,
qu’ils viennent, c’est le pays de tout
le monde ici. Nous on fait notre devoir
mais c’est Dieu qui protège la Syrie ».
Pendant tout notre entretien, il a un
chapelet à la main ; sunnite, nous dira
ensuite Soeur Claire-Marie.
« Bachar Al Assad (il n’a jamais dit « Bachar »,
il doit être moins intime avec lui que
Fabius) a un sens élevé de la morale,
mais il a voulu faire de la politique
par la morale, et ça ne marche pas
ensemble. Lui, le Président, c’est une
bonté. La politique c’est un baril de
déchets ; et les politiciens en prennent
une cuillère tous les matins. Morale et
politique ça ne va pas ensemble ».
C’est l’essentiel des notes que nous
avons prises de cet entretien, que nous
n ’avons pas enregistré, à la demande de
notre interlocuteur. Avec cette entrevue
nous aurons beaucoup appris.
Sur la censure historiographique occidentale, sur l’histoire de la
Résistance syrienne contre la
colonisation, des « guerres des francs »
(dites ici Croisades) à l’arrogant
Gouraud en 1920, et à nos pitoyables
« gouvernants » démocrates actuels.
Et sur la noblesse et l’humanité des combattants. Le colonel dirige(ait)
la zone où est le monastère. Les soeurs
et frères de la communauté nous ont dit
la discrétion et le dévouement de cet
homme ; et son attention bienveillante à
leur sécurité et à celle de ses soldats.
De fait les jeunes appelés et
réservistes que nous avons rencontrés
autour du monastère étaient souriants,
avenants, parlant sans crainte avec
nous.
Un autre officier, compagnon d’arme du colonel, a été tué l’an dernier
par les terroristes, sauvagement ; son
portrait est à côté du réfectoire, au
monastère.
m
J’ai vu vendredi
matin (Arrêt
sur info ;
pas dans nos médias évidemment !) un
reportage vidéo[6]
pour Russia
Today de la
journaliste Lizzie Pheelan -vraie
journaliste, pas les propagandistes
Laroche-Joubert et Olliéric[7]-
sur l’engagement de l’Armée
syrienne à Palmyre ces jours-ci
(évidemment rien à ce sujet dans nos
médias qui pendant ce temps
nous
occupent
comme ils peuvent). Les soldats que nous
avons rencontrés doivent y être.
C’est ce qui m’a fait interrompre l’ordre chronologique de ce
récit. Pour vous parler avant tout de
ces combattants discrets, lucides,
défendant leur pays et aimant la vie.
Protégez vos vies, soldats de l’Armée
arabe syrienne et combattants du
Hezbollah, comme vous protégez celles du
peuple syrien ; et les nôtres.
Terra da
fraternidade
O povo è quem mais ordena
Dentro de ti, o cidade
[8]
m-a
patrizio
Marseille, 1er
novembre 2015
Merci à
Dominique de France qui a complété les
notes de notre entretien avec le colonel
syrien. Et à Mouna Alno, pour tous les
“matins” arabes traduits.
[3]
Saladin… notre ignorance nous
empêche de parler davantage avec
le colonel de ces personnages
extraordinaires. Peut-être
est-ce par courtoisie qu’il va
donner des noms qui puissent
nous faire avoir l’air moins
ignares : Napoléon…
[4]
Youssef al Azmeh, ministre de la
défense et général syrien, héros
de la résistance anti-coloniale
en 1920 contre le Général
Gouraud. Mort en martyr à la
bataille de Khan Maysaloun.
Gouraud entre dans Damas où « à
peine installé, (il) se rend au
tombeau de Saladin, près de la
mosquée des Omayyades où il
s’écrie : « Eh bien, nous voici
revenus ! » (La
Syrie,
d’Alain Chaudouet, p. 70,
Editions Karthala, Paris 1997).
Phrase non rapportée dans les
diverses biographies de Al Azmeh
sur Internet. On appréciera
aussi la différence du nombre de
soldats du général Azmeh dans
ces biographies : il en faut au
moins 5000 pour rajuster la
victoire des troupes
colonialistes sur une poignée de
résistants.
[7]
Déjà correspondante de guerre à
Tripoli l’été 2011, dans les
jours les plus durs de la
bataille.
[8]
Terre de
fraternité, seul le peuple
ordonne en toi, ô cité.
Grandola, vila morena
, Zeca Afonso :
https://www.youtube.com/watch?v=Ha-h5bPSxQE
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