LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY
Retour au projet géopolitique
du ʽGrand-Moyen-Orientʼ : Le
démembrement de
la Syrie toujours à l'agenda américain
Luc Michel
Mardi 20 février 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour
EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 02 20/ « la Russie est
convaincue que la Turquie et les
États-Unis comptent démembrer la Syrie
(…) Le déploiement des forces turques et américaines à
Manbij est illégal. Selon plusieurs
sources russes, les États-Unis
possèdent 26 bases militaires sur la
rive orientale de l’Euphrate où
n’existe aucun élément terroriste »
- Viacheslav
Matuzov (analyste politique et ancien
diplomate russe).
« Washington et
Ankara partagent les mêmes objectifs en
Syrie »
- Rex Tillerson (US
State Secretary à Ankara ce 15 février).
Inspiré des plans
géopolitiques du Likoud israélien des
années ’90, le projet américain
dit du « Grand Moyen Orient » (1) visait
à remodeler profondément une
vaste zone géopolitique allant du Maroc
à l’Asie centrale et centré
sur le Levant. En faisant éclater des
états stables en de nouveaux
mini-états sur base ethno-religieuse.
Initié par les néoconservateurs du
régime Bush II, les neocons, ce plan
visait Bagdad et déjà Tripoli et
Damas (2). « Notre chemin commence à
Bagdad » affirmait le
livre-manifeste de leurs chefs de file
Bill Kristol et Lawrence Kaplan
(3). L’échec américain, malgré les
rodomontades de Bush, mit le projet
sur pause.
Le « printemps
arabe » des Obama et Hillary Clinton,
préparé dès 2009 et initié par
l’Algérie fin 2010, n’est que la version
remaniée de ce projet américain du
« Grand Moyen Orient » (4) démembrement de la
Syrie. Là aussi avec pour cible Tripoli
et Damas.
Les présidents
américains, quel que soient leurs
programmes, font ce que leur dicte les
fondements de la géopolitique
américaine. Voici donc Trump sur les
pas de Bush II et d’Obama en Syrie :
l’objectif à l’agenda américain
est de démembrer la Syrie …
I /
DEMEMBREMENT OU
INTEGRITE DE LA SYRIE : LES VERITABLES
LIGNES DE FORCE
L’armée américaine
s’est solidement implantée à l’est de la
Syrie à savoir entre
l’Euphrate et la frontière irakienne, «
grâce à des accords avec le
groupe terroriste Daech » (presse
iranienne). La présence
diversifiée des États-Unis dans l’est de
l’Euphrate, l’installation des
équipements militaires ultra-modernes et
le déploiement de plus
de 30.000 hommes dans le nord de la
Syrie montrent le plan US de
s’implanter à cet endroit. « À cette
période post-Daech, il semble qu’il
soit temps de démembrer la Syrie et
partager le gâteau ! », dit Press TV.
L’EST DE L’EUPHRATE
POINT DE DEPART DE DEMEMBREMENT DE LA
SYRIE
Avec le déploiement
de 30.000 militaires et l’installation
des équipements
militaires sophistiqués dans le nord
syrien, les États-Unis ont
quelque chose derrière la tête. À vrai
dire ils entendent maintenir
leur présence à long terme en Syrie. En
effet les États-Unis
projettent de mettre sur pied un
gouvernement indépendant composé des membres
des Unités de protection du peuple
« YPG » (émanation du Parti
des travailleurs du Kurdistan, PKK) et
du Parti de l’union
démocratique, PYD, sa branche syrienne).
L’approbation d’un budget estimé à 550
millions de dollars par le Pentagone
destiné à soutenir les forces
kurdes syriennes et le déploiement des
équipements militaires
ultramodernes dans l’est de l’Euphrate
viennent étayer cette
argumentation.
Les actions des
États-Unis font en effet une partie de
la mise sur pied d’un
simili-État qui englobe la majeure
partie de la Syrie sur la côte est de
l’Euphrate jusqu’aux frontières
irakiennes. Le Pentagone a annoncé que « la
présence militaire américaine en Irak et
en Syrie sera restructurée
en parallèle à ce développement ».
Selon le
département américain de la Défense, «
le nombre de troupes américaines
déployées en Syrie a quadruplé entre
octobre et décembre 2017, atteignant
presque la barre de 2.000 personnes.
Environ 12.500 personnes, dont
plus de 11.000 Forces démocratiques
kurdes, « FDS » ont été formés par
les Etats-Unis ». Selon ce rapport «
plus de 3.000 éléments kurdes
membres du PKK et du PYD baptisés les
forces de sécurité intérieure
ont été formés à Raqqa par Washington ».
LES OBJECTIFS DE
WASHINGTON EN SYRIE
En bref, les
États-Unis suivent deux objectifs en
Syrie :
1 - Faire main
basse sur le pétrole. « Grâce aux
revenus pétroliers syriens, les
États-Unis assureront les dépenses
colossales de leur campagne militaire
dans la région névralgique du
Moyen-Orient et redresseront leur
économie fragile ».
2- Exercer plus de
pression sur l’Iran et déclencher une
éventuelle guerre directe
contre ce pays.
REALITE DU TERRAIN
ET ILLUSIONS GEOPOLITIQUES : ANKARA VS MOSCOU ET
TEHERAN
Bien que l’Iran, la
Russie et la Turquie aient soutenu
jusqu’à présent l’intégrité
territoriale syrienne, dans la
conjoncture actuelle la situation est bien
différente. Il semble qu’ Ankara réclame
sa part.
La présence de
l’armée turque à Afrin s’inscrit dans le
même cadre. La Turquie cherche à
établir une « zone de sécurité » dans
une profondeur de 30 km à partir
de la frontière et la relier à la bande
frontalière Azaz-Jarablus. En
effet, recourant à cette stratégie « la
Turquie veut s’accaparer une
part du gâteau ! ». Et les buts de
guerre d’Ankara (toujours et encore
membre de l’OTAN) rejoignent ceux de
Washington !
La Turquie « s’est
bien rendue compte que ni le président
syrien Bachar al-Assad ne
quittera ses fonctions ni que les
opposants prendront les rênes
du pouvoir » Mais elle se croit en
mesure de supprimer les
Kurdes syriens soutenus par les
États-Unis. « Donc la ville d’Afrin, qui
n’est pas sous le contrôle des
États-Unis, pourra satisfaire la
convoitise turque ».
L’Iran et la Russie
savent bien que Bachar al-Assad ne
pourrait plus dans cette
hypothèse préserver l’intégrité
territoriale syrienne. Assurément, la
présence de la Russie en Syrie et le
soutien à Bachar al-Assad font
partie d’une démonstration de force
russe. En effet la Russie veut faire
cavalier seul en Syrie, jouer un rôle de
premier plan dans les
équations régionales et mondiales.
Mais pour l’Iran
aussi la présence de Bachar al-Assad au
pouvoir revêt une importance
toute particulière. En effet
l’intervention militaire directe des
États-Unis en Syrie a rendu la tâche
ardue à Assad. Si les Kurdes, les
opposants et d’autres groupes
terroristes s’unissent sous la houlette des
États-Unis la tâche s’annoncerait
difficile pour le gouvernement
d’Assad.
REX TILLERSON:
LA TURQUIE ET LES
ETATS-UNIS PARTAGENT "LES MEMES
OBJECTIFS EN SYRIE"
Le chef de la
diplomatie américaine Rex Tillerson
s'est longuement entretenu ce jeudi
soir à Ankara avec le président turc
Recep Tayyip Erdogan pour tenter
d'apaiser des relations rendues
explosives par l'offensive turque
en Syrie contre une milice kurde alliée
de Washington. Selon
des responsables turcs, le chef de
l'Etat a "transmis de façon
claire" au secrétaire d'Etat toutes "les
attentes de la Turquie" sur
la Syrie, l'Irak, mais aussi sur la
longue liste de contentieux qui
empoisonnent les relations entre leurs
deux pays pourtant alliés au
sein de l'Otan. Un porte-parole du
département d'Etat américain
s'est borné à évoquer une "conversation
fructueuse et ouverte pour
permettre d'avancer de manière bénéfique
aux deux pays".
Il a espéré de
"nouveaux progrès" lors de la rencontre
de vendredi entre Rex Tillerson
et son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
Les Etats-Unis et
la Turquie "ne vont plus agir chacun de
leur côté" en Syrie et veulent
"aller de l'avant ensemble" pour
surmonter leur crise actuelle, a
déclaré ce vendredi à Ankara le chef de
la diplomatie
américaine. Les deux pays ont mis en
place un "mécanisme" commun qui va
s'atteler à résoudre "en priorité" le
sort de la ville de Minbej, où se
trouvent des militaires américains, a
indiqué Tillerson lors
d'une conférence de presse à Ankara avec
son homologue turc Mevlüt
Cavusoglu. Tout cela sans consulter
Damas !
Cette question
empoisonne depuis plusieurs semaines les
relations entre les
Etats-Unis et la Turquie, Ankara ayant
menacé d'étendre à cette ville
l'offensive que mène l'armée turque
contre la milice kurde syrienne des Unités
de protection du peuple (YPG). Cavusoglu
a répété vendredi que son
pays « exigeait le retrait des YPG de
Minbej en préalable à toute
coopération avec Washington sur cette
question ». « Nous pourrons
avancer avec les Etats-Unis en toute
confiance après que les YPG se seront
retirés (de Minbej). Il est nécessaire
que les YPG sortent de là », a
insisté le chef de la diplomatie turque.
Selon lui, le
président turc Recep Tayyip Erdogan a
exprimé de façon "explicite" les
attentes de la Turquie lors d'un long
entretien avec Tillerson à Ankara
jeudi soir. De son côté, Tillerson a
indiqué vendredi que
Washington et Ankara partageaient "les
mêmes objectifs en Syrie", à savoir «
la défaite des groupes djihadistes et
une solution politique »
(entendez le départ d’Assad).
Tillerson a
toutefois appelé une nouvelle fois la
Turquie à la "retenue" dans son
offensive contre les YPG dans l'enclave
d'Afrine (nord-ouest de la
Syrie). Ankara y mène son offensive
baptisée "Rameau d'Olivier" depuis
le 20 janvier.
II /
LA POSITION RUSSE
EN FAVEUR DE DAMAS
LAVROV : « LES
ÉTATS-UNIS CHERCHENT A DEPECER LA SYRIE
»
« Les États-Unis se
bercent toujours du rêve de voir la
Syrie démembrée, ce qui
passerait par la création d’une
formation autonome basée sur les
Kurdes », annonce le ministre russe des
Affaires étrangères cité par
‘Rossiya Segodnia’.
S’exprimant en
exclusivité sur la chaîne d’information
européenne ‘Euronews’, Sergueï
Lavrov, a essayé de faire la lumière sur
les réelles intentions
des États-Unis concernant la Syrie : «
Il est clair que les États-Unis
ont probablement une stratégie qui
consiste à garder une présence
militaire permanente en Syrie. Ils
veulent actuellement faire
la même chose en Irak et en Afghanistan
malgré toutes les
promesses qu’ils ont faites », a déclaré
le chef de la diplomatie russe.
Et de poursuivre :
« Depuis qu’ils sont installés en Syrie,
ils ont tenté d’isoler une
grande partie de la Syrie du reste de
son territoire, en
violation de la souveraineté et de
l’intégrité territoriale de la
République arabe syrienne, de créer des
autorités quasi locales et de
mettre sur pied une formation autonome
basée sur les Kurdes. »
LES ÉTATS-UNIS
INTERVIENNENT DANS LA CRISE SYRIENNE
DEPUIS 2014 SANS L’AVAL DU
GOUVERNEMENT DE DAMAS
Rappelons que les
États-Unis dirigent une coalition
internationale prétendument
anti-Daech qui intervient dans la crise
syrienne depuis 2014 sans l’aval du
gouvernement de Damas. Le secrétaire
d’État américain Rex
Tillerson avait plutôt souligné qu’il
était « crucial pour notre intérêt
national de maintenir une présence
militaire et diplomatique en
Syrie ».
Daniel Coats,
directeur de l’US National Intelligence
(DNI), a déclaré ce 13 février que «
l’opposition syrienne ne pouvait plus
renverser le président Bachar
al-Assad », mais.que « le conflit allait
se prolonger pendant au moins
l’année en cours ». Selon Coats, « la
guerre en Syrie a fait pencher la
balance en faveur des autorités de
Damas, mais les rebelles et les
membres de Daech ont probablement assez
de ressources pour poursuivre le
conflit en Syrie pendant au moins
l’année 2018 », rapporte aussi
‘Rossiya Segodnia’.
UN « QUASI-ÉTAT »
DANS L’EST DE LA SYRIE ?
Voici cinq jours,
Lavrov avait déjà révélé le plan
américain de « créer un quasi-État
dans l’est de la Syrie ». Les États-Unis
auraient l’intention de
créer cet état de facto « à l’est de
l’Euphrate ».
C’est du moins ce
que pense le ministre russe des Affaires
étrangères.
"AFRIN DEVRA ETRE
PLACEE SOUS LE CONTROLE DU GOUVERNEMENT
ASSAD"
Un influent
analyste politique russe, dont je
partage l’analyse, a déclaré que « les
forces de l’armée syrienne devraient se
déployer à Afrin ». Interviewé
par l’édition arabe de la chaîne de
télévision ‘Sky News’, ce
vendredi 16 février depuis Moscou,
Viacheslav Matuzov, analyste politique
et ancien diplomate russe, s’est exprimé
sur les entretiens du
secrétaire d’État américain, Rex
Tillerson, avec les autorités turques à
propos de la situation en Syrie.
Interrogé sur une suggestion d’Ankara
en faveur du déploiement des militaires
turcs et américains à
Manbij, Viacheslav Matuzov a déclaré que
la Russie « est convaincue que la
Turquie et les États-Unis comptent
démembrer la Syrie ».
« Les Turcs et les
Américains, pourquoi doivent-ils
discuter du sort de Manbij, en tant
que ville syrienne ? Ils abordent ce
sujet sous prétexte d’une
lutte contre Daech alors qu’aucun
élément terroriste n’est actif à
Manbij. Le déploiement des forces
turques et américaines à Manbij est
illégal. Selon plusieurs sources russes,
les États-Unis possèdent 26 bases
militaires sur la rive orientale de
l’Euphrate où n’existe aucun
élément terroriste. C’est la région où
les miliciens kurdes coopèrent
avec les forces américaines », a déclaré
Viacheslav Matuzov.
À la question de «
savoir si la Turquie considère les
agissements des Kurdes comme une
menace pour sa sécurité nationale »,
Viacheslav Matuzov a reconnu «
les préoccupations d’Ankara quant aux
agissements des terroristes »,
tout en ajoutant que « la Turquie ne
devrait pas porter atteinte à
ses relations avec Damas ». « La Syrie
est prête à bloquer les
agissements des terroristes de Daech et
du Front al-Nosra qui risquent de
mettre en péril la sécurité nationale de
la Turquie », a-t-il noté.
L’ancien diplomate
russe a fait part des discussions en
cours sur Afrin, disant que «
les Kurdes étaient pour le déploiement
des militaires de
l’armée régulière syrienne dans cette
ville du nord syrien afin de les
protéger devant les attaques de l’armée
turque ». « L’armée syrienne
est prête à défendre Afrin », a-t-il
indiqué.
Interrogé pour
savoir si « les États-Unis mettront fin
à leur soutien aux Kurdes des
Forces démocratiques syriennes »,
l’analyste russe a déclaré que « la
Maison Blanche n’aurait certes aucune
autre option » : « Il faut
préciser quelle partie contrôlera la
région d’Afrin. Si cette région tombe
entre les mains des Turcs, ceux-ci
massacreront les Kurdes. La seule
solution est la prise de contrôle de
cette région par le gouvernement
légal de la Syrie. Les Américains ne
reconnaissent pas encore Bachar
al-Assad en tant que président légal de
la Syrie. Idem pour la Turquie qui
devra, elle aussi, reconnaître le
gouvernement Assad. »
L’analyste
politique russe a enfin souligné que «
les militaires américains
devraient se retirer du territoire
syrien » ...
III /
LA POSITION DE
TEHERAN CONTRE LES PROJETS AMERICAINS ET
TURCS
Le conseiller pour
les affaires internationales du Leader
de la Révolution
islamique a réitéré, ce dimanche 18
février à Bagdad, lors d'une rencontre
avec le vice-président irakien Nouri
al-Maliki, que la « Résistance ne
permettrait pas un déploiement américain
dans l'est de l'Euphrate ».
LA RESISTANCE NE
PERMETTRA PAS AUX ÉTATS-UNIS DE SE
DEPLOYER A L'EST DE L'EUPHRATE
Le conseiller du
Leader de la Révolution islamique Ali
Akbar Velayati a mis en garde «
contre le plan américain visant à
démembrer et à diviser les pays de
la région avant d'appeler à une
vigilance accrue, surtout après la
victoire remarquable du front de la
Résistance face à Daech, et ce pour
contrer les plans des Etats-Unis ». Ali
Akbar Velayati a plaidé
pour des efforts destinés à empêcher le
déploiement des forces US dans
l'est de l'Euphrate : « La mise sur pied
de nouvelles bases
militaires en Syrie fera déferler une
nouvelle vague de terrorisme et
renforcera les mouvements tafkiristes
(ndla djihadistes) qui
cherchaient à affaiblir le Front de la
Résistance notamment l'Iran. »
Ali Akbar Velayati
se trouvait en visite, depuis jeudi en
Irak, pour participer au
‘Forum de l'Assemblée du rapprochement
de l'unité islamique’. Il a eu
des entretiens avec divers responsables
irakiens dont le
vice-président irakien Nouri al-Maliki.
NOTES :
(1) Le « Grand
Moyen-Orient » (« Greater Middle East »)
est un terme imposé par les
idéologues neocons du régime Bush II et
utilisé par le président George W.
Bush et son administration pour désigner
un espace s'étendant du
Maghreb et de la Mauritanie au Pakistan
et à l'Afghanistan, en
passant par la Turquie, le Machrek et
l'ensemble de la péninsule
Arabique. C’est la « doctrine de
remodelage du Grand Moyen-Orient ». Le
président américain George W. Bush a
d'abord évoqué la doctrine de «
remodelage du Grand Moyen-Orient » le 26
février 2003 devant une réunion
de néoconservateurs de l'American
Enterprise Institute (AEI),
avant de la développer le 9 mai 2003
dans un discours à l'université de
Caroline du Sud2.
L'initiative vise
un vaste ensemble d'États, d'histoire et
de culture différentes :
- les 22 pays de la
Ligue arabe — c'est-à-dire les sept
membres fondateurs suivants
: l'Égypte, l’Irak, le Liban, l’Arabie
saoudite, la Syrie, la
Jordanie, le Yémen nord, ainsi que la
Libye, le Soudan, le Maroc, la
Tunisie, le Koweït, l’Algérie, le Yémen
du Sud (unifié depuis 1991 avec le
Yémen du Nord), le Bahreïn, le Qatar,
les Émirats arabes unis, Oman,
la Mauritanie, la Somalie, Djibouti, les
Comores et l'Organisation de
libération de la Palestine ;
- et 5 États non
arabes — la Turquie, Israël, l'Iran, le
Pakistan et l'Afghanistan.
L'initiative de partenariat au
Moyen-Orient (Middle East Partnership
Initiative), a ainsi été approfondie en
Initiative de Grand Moyen-Orient
(Greater Middle East Initiative, GMEI),
et vise à transformer le
paysage politique et économique de cet
ensemble.
Lors de son
discours sur l'état de l'Union du 24
janvier 2004, George Bush déclara ainsi
: « Tant que le Moyen-Orient restera un
lieu de tyrannie, de
désespoir et de colère, il continuera de
produire des hommes et des
mouvements qui menacent la sécurité des
États-Unis et de nos amis. Aussi,
l’Amérique poursuit-elle une stratégie
avancée de liberté dans le
Grand Moyen-Orient », jetant ainsi les
bases de ce qu'on appellera «
la Doctrine Bush ».
(2) Cfr. Luc
MICHEL, L'AGRESSION AMERICANO-SIONISTE
EST UNE GUERRE IDEOLOGIQUE CONTRE
LE NATIONALISME ARABE : APRES BAGDAD,
DAMAS ET TRIPOLI SONT EN
LIGNE DE MIRE !, Editorial du 7 octobre
2003 (Le quotidien du PCN -
N° 765)
sur
http://www.pcn-ncp.com/editos/fr/ed-031007.htm
(3) William Kristol
& Lawrence F. Kaplan, NOTRE ROUTE
COMMENCE À BAGDAD, Saint-Simon
(Editions), Paris, 2003 (pour l’édition française).
Kristol et Kaplan
livrent les clés pour décrypter la
politique internationale du
régime Bush II. Rédacteur en chef de
l'hebdomadaire conservateur ‘The
Weekly Standard’, William Kristol est
considéré comme l'un des
chefs de file des penseurs
néoconservateurs. « Il fait partie de la
poignée d'idéologues qui ont convaincu
le président américain de venger
les morts du 11 septembre en libérant
Bagdad » (sic). « La guerre
en Irak a certes été menée pour la
sécurité des Américains,
écrivent-ils. Mais la libération de
l'Irak a également été entreprise dans
l'espoir que la chute de Saddam
marquerait le début de plusieurs
changements de régimes dans les Etats
terroristes et pourrait même
donner le coup d'envoi d'une révolution
démocratique libérale dans le
monde arabe (…) Imposons la démocratie
partout où les tyrans et les
autocrates sévissent encore, et les
droits de l'homme verront le jour et
s'épanouiront naturellement » (resic), poursuivent-ils. A
l'instar de leurs amis néoconservateurs,
Kristol et Kaplan s'appuient
sur la doctrine de « l'exceptionnalisme
américain » (ou « Manifest
Destiny ») : « Une croyance dans la
singularité et la vertu du système
politique américain qui, pris sous
l'angle de la politique
étrangère, fait des Etats-Unis un modèle
pour le monde ».
(4) Mon analyse est
simple et elle est constante depuis 2003
:
* La cible de l’Axe
américano-sioniste est la même que celle
du Régime Bush en 2003 et le
« printemps arabe » n’est rien de plus
que l’actualisation
depuis 2009 par le Régime Obama du
projet dit du « Grand Moyen-Orient
». Cette cible c’est le Nationalisme révolutionnaire
arabe et les vestiges des états
socialistes arabes.
* L’ultime étape de
l’assaut occidental sera l’Algérie et le
« printemps arabe »
ne sera accompli pour ses promoteurs
qu’avec cette dernière étape.
Seule la Résistance de la Kadhafi en
2011 – qui a tenu 8 mois alors qu’on
lui donnait deux semaines – et la
Résistance de la Syrie ba’athiste
ont retardé une agression déjà esquissée
en janvier 2011 et septembre
2011, puis en 2013.
* Lire mes analyses
– « Le Monde arabe est en feu » (sur
PCN-TV) – exposant la nature
véritable du soi-disant « printemps
arabe » dès début février 2011.
Cfr. sur PCN-TV, «
LE MONDE ARABE EST EN FEU » : Entretien
en Français de Luc MICHEL pour
PCN-TV, sur les soit-disant «
révolutions arabes » (Tripoli, 7 février
2011).
VIDEO sur Vimeo :
http://vimeo.com/26435385
VERBATIM sur le
Website THE JAMAHIRIYAN RESISTANCE
NETWORK :
http://www.elac-committees.org/2011/08/03/6-fevrier-2011-luc-michel-annonce-depuis-tripoli-l%E2%80%99agression-occidentale-contre-la-libye-et-la-syrie/
(Sources : EODE
Think-Trank – PCN-TV - PCN-Info -
Rossiya Segodnia – Fars – AFP)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le
Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique –
Géoéconomie – Géoidéologie – Néoeurasisme –
Néopanafricanisme (Vu de Moscou et
Malabo) : PAGE SPECIALE Luc
MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE
http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE III
– GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
TWITTER
https://twitter.com/LucMichelPCN
* EODE :
EODE-TV
https://vimeo.com/eodetv
WEBSITE
http://www.eode.org/
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