EODE / International Elections
Monitoring
Venezuela :
Elections municipales (1)
Un défi pour le président Maduro
Luc Michel
Lundi 9 décembre 2013
Luc MICHEL pour EODE Press Office /
avec AFP / 2013 12 09 /
http://www.facebook.com/EODE.monitoring
http://www.eode.org/category/eode-international-elections-monitoring/international-elections-survey/
Venezuela: le président Maduro face au
verdict des municipales …
Les Vénézuéliens votent dimanche pour
des municipales faisant figure de
premier test électoral pour le président
Nicolas Maduro, héritier de Chavez,
confronté à de graves difficultés
économiques (organisées en grande partie
par la bourgeoisie et ses soutiens
occidentaux) après avoir été élu
étroitement en avril dernier.
Maduro, héritier politique de Hugo
Chavez, décédé en mars d'un cancer, a
appelé ses concitoyens à voter en masse
ce dimanche, se référant une nouvelle
fois à l'héritage de son charismatique
prédécesseur, au pouvoir de 1999 à 2013.
"Que tous les patriotes aillent voter,
pour offrir en ce jour une victoire à
notre commandant (Hugo Chavez) et
garantir la paix et le futur de la
patrie", a-t-il exhorté sur son compte
Twitter.
Samedi soir, il avait également appelé à
"la sérénité" alors que l'élection
pourrait être très disputée dans
certaines mairies. Le scrutin s'effectue
sous la surveillance de quelque 120.000
soldats. Car les élections
présidentielles d’avril 2013 avaient été
suivies d’émeutes insurrectionnelles,
une tentative avortée (provisoirement ?)
de nouvelle « révolution de couleur ».
120.000 SOLDATS DEPLOYES POUR LE SCRUTIN
Plus de 13.500 bureaux ont ouvert leurs
portes à partir de 06H00 locales (10H30
GMT). Les quelque 19 millions
d'électeurs sont appelés à élire 337
maires et 2.455 conseillers municipaux.
Dès l'aube, des dizaines de milliers de
jeunes partisans du gouvernement ont
commencé à former des files d'attente
dans de nombreux bureaux de vote à
travers le pays. Dans le même temps, les
‘Unités de bataille Bolivar Chavez’
(UBCH), la base activiste du Front
chaviste et du PSUV (le Parti Socialiste
Unifié du Venezuela, fondé par Chavez)
composées de jeunes militants, ont
commencé très tôt à mobiliser les
sympathisants du gouvernement pour
qu'ils aillent voter.
Pour ce 17e scrutin national au
Venezuela en moins de 15 ans,
l'opposition, elle, largement financée,
a coordonné des opérations de
covoiturage sur les réseaux sociaux pour
éviter de perdre les voix de partisans
privés de moyen de transport.
Les premiers résultats sont attendus
environ trois heures après la clôture
des opérations de vote, prévue vers
18H00 locales (22H30 GMT).
LES ENJEUX : LA STABILITE DU REGIME
SOCIALISTE
L'enjeu principal de ces élections
locales est de mesurer l'adhésion des
Vénézuéliens au gouvernement socialiste
de M. Maduro, élu d'une courte tête en
avril (mais pas plus mal que la plupart
des présidents français depuis Giscard).
Perçu dans ses premiers mois comme
impuissant face aux pénuries, à
l'inflation galopante (54% depuis
janvier) et à l'explosion du dollar sur
les marchés parallèles, l'ex-ministre
des Affaires étrangères s'est démené ces
dernières semaines pour apparaître comme
un homme d'action face à la crise qui
frappe le pays aux plus importantes
réserves mondiales de pétrole.
Le 20 novembre 2013, il a obtenu du
Parlement le pouvoir de légiférer par
décret pendant un an pour lutter contre
la corruption et répondre à la "guerre
économique" déclenchée selon lui par des
secteurs de l'opposition avec l'appui de
Washington. Autoproclamé "président
justicier", M. Maduro a immédiatement
pris une série de mesures pour forcer la
baisse des prix, notamment de
l'électroménager et des véhicules, et
menacer les spéculateurs de prison.
Quelques jours avant le scrutin, les
sondages privés auxquels l'AFP a eu
accès ont révélé que le volontarisme
affiché par M. Maduro et ses « mesures
teintées de populisme » étaient
« favorablement accueillies par une
frange importante de la population ».
PSUV VERSUS MUD
Fort d'une solide implantation locale,
le Parti socialiste uni du Venezuela
(PSUV) contrôle actuellement plus de 80%
des municipalités, et les enquêtent
laissent entendre qu'il pourraient en
conserver environ les deux tiers.
Pour la Table de l'unité démocratique
(MUD), la principale coalition de
l'opposition, ces élections seront tout
autant déterminantes pour évaluer son
implantation. Et son leader libéral
Henrique Capriles, battu en avril face à
M. Maduro, a qualifié le scrutin de
"moment historique" pour mesurer le
rapport de forces après 14 années de
gestion "chaviste".
Pour l'opposition, qui contrôle une
cinquantaine de municipalités, le
doublement de ses mairies constituerait
un résultat satisfaisant, même si cela
en laisserait environ 230 au PSUV.
Mais le plus grand défi de la MUD réside
dans le maintien de sa domination sur
les grandes villes, et surtout sur la
"super-mairie" de la Métropole de
Caracas (composée de cinq communes) et
la ville côtière et pétrolière de
Maracaibo.
Si à Caracas l'opposant Antonio Ledezma
devrait sauf surprise se maintenir, la
maire sortante de Maracaibo Eveling
Trejo apparaît en mauvaise posture face
au jeune candidat socialiste Miguel
Perez Pirela.
RAPPELONS CE QU’EST LE ‘MUD’ :
UNE OPPOSITION REVANCHARDE QUI REVE
D’UNE « REVOLUTION DE COULEUR »
Le MUD est un bloc anti-chaviste
regroupant des partis du centre, de la
gauche et de la droite, allant de
certains trotskistes à l’extrême-gauche
à des groupuscules d’extrême-droite
néofascistes (configuration qui est
aussi celle de l’opposition à Poutine en
Russie). Sa base sociale est la
bourgeoisie chassée du pouvoir par la
Révolution bolivarienne.
Le chef de file du MUD Henrique Capriles,
déjà l’un des putchiste de 2002, a
régulièrement accusé le pouvoir de
gauche bolivarien "d'abus de pouvoir",
qualifiant de "fraude constitutionnelle"
la prise de fonction de M. Maduro. Et
lançant au travers d’émeutes
insurrectionnelles une tentative de
nouvelle ‘révolution de couleur’ en
avril 2013.
Le Vénézuela est depuis dix ans la cible
permanente des opérations de
déstabilisation organisées depuis les
USA, la principale tentative ayant eu
lieu lors de la présidentielle de 2007.
Sur un schéma similaire à celui des «
révolutions de couleur » en Europe de
l’Est ou des débuts du « printemps arabe
» au Proche-Orient.
On notera que le réseau international
OTPOR/CANVAS, financé par les
Américains, a une trés active section au
Venezuela. OTPOR encadre aussi divers
groupuscules venezueliens, à
l’extrême-droite mais aussi à
l’extrême-gauche trotskiste – il s’agit
d’occuper tout le terrain oppositionnel
des mécontents – , comme « the People
Liberation Army of Venezuela ». Au sigle
anglais PLAV, destiné aux medias US…
Qu’attendre d’autre de Capriles, le chef
des anti-chavistes ?
Dont aucun média de l’OTAN ne rappelle
jamais le vrai parcours. Héritier d’une
grande dynastie bourgeoise, immensément
riche, candidat chéri de Washington. Et
surtout l’une des figures clés du putch
made in USA de 2002 organisé par les USA
– avec déjà les réseaux de la CIA et les
nervis de l’extrême-droite néofasciste –
et des officiers félons : c’est Capriles
qui avait notamment organisé les émeutes
devant l’ambassade de Cuba et avait
lui-même avec ses hommes de main violé
l’extra-territorialité de l’ambassade !
C’est çà le leader démocratique de
l’opposition …
Luc MICHEL
Pour EODE Press Office
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