LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY
Comment Washington et Tel-Aviv entendent
prolonger
la guerre en Syrie et déstabiliser Damas
et Téhéran !?
Luc Michel
Jeudi 4 janvier 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour
EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 01 04/ « Se faire
enseigner par l’adversaire est un
honneur et un devoir »
- Général Karl
Hausofer (1869-1946),
(le géopoliticien
des « Blocs continentaux »).
La soi-disant «
guerre au terrorisme » de la Coalition
américaine en Syrie n’est qu’un prétexte
: les buts de Washington et de son allié
israélien sont de prolonger la guerre et
de déstabiliser Damas par le chaos …
DAMAS DENONCE DES «
SCENARIOS ALTERNATIFS » AMERICAINS
Le Vice-président
de la Commission des Affaires étrangères
du Parlement syrien, Ammar al-Assad, a
souligné que « tous les plans américains
avaient neutralisés et que Washington
tentait désormais de mettre en place des
scénarios alternatifs pour camoufler la
victoire de l’armée syrienne sur le
terrorisme ».
Lors d’un entretien
téléphonique avec Rossiya Segodnia, ce
lundi 1er janvier, le député syrien a
déclaré que « plus que tout autre pays
dans le monde, les États-Unis
sponsorisent le terrorisme dans le
monde ». « Il est illogique de parler
des tentatives américaines de
transformer la Syrie en un autre «
Afghanistan ». Les États-Unis ont créé
Daech, mais ils ont échoué dans la
réalisation de leurs objectifs ; voilà
pourquoi ils ont transféré les chefs de
Daech de Hassaké vers un lieu inconnu.
Ils ont déjà déplacé les daechistes de
la banlieue de Deir ez-Zor, tandis que
l’armée syrienne contrôlait plus de 95 %
du territoire syrien ».
« L’armée syrienne
combat aujourd’hui à l’est de Deir
ez-Zor où des résidus de Daech sont
encore présents à l’est de Khabour qui
est sous contrôle américain. Il
semblerait que le chef de Daech Abou
Bakr al-Baghdadi, réfugié dans cette
zone, poursuit sa vie normalement, sous
la protection américaine. Ils sont en
train de concevoir des plans et les
États-Unis sont le fer de lance d’Israël
dans la région pour porter atteinte à
l’armée syrienne et diviser le pays », a
encore révélé le député syrien.
« Le gouvernement
syrien sait très bien ce qui est
planifié, nous avons donc des scénarios
et plans alternatifs pour faire face à
tout revirement de la situation sur le
terrain. L’armée est présente dans
toutes les provinces et contrôle 98 % du
territoire syrien. Tout comportement
irresponsable aura de lourdes
conséquences pour les États-Unis et
leurs intérêts, parce qu’ils sont en
train de mettre en œuvre de nouveaux
plans, qui tomberont toujours à l’eau
comme dans le passé », a souligné le
responsable syrien.
LA PRESSE
ISRAELIENNE CONFIRME :
« WASHINGTON : NOUS
L’AVONS CLAIREMENT DIT AUX ISRAELIENS.
NOUS RESTONS EN SYRIE » (TIMES OF
ISRAEL)
« Washington :
‘Nous l’avons clairement dit aux
Israéliens. Nous restons en Syrie’ »,
titrait hier le ‘Times of Israel’ : «
Une source a dit que la plus grande
inquiétude d'Israël lors des récentes
négociations à la Maison Blanche est
l'enracinement de Téhéran dans le pays
arabe ».
« L’inquiétude la
plus préoccupante d’Israël lors d’une
récente rencontre à Washington portant
sur la coopération future face à la
menace iranienne a été l’enracinement de
la République islamique en Syrie et les
plans américains mis en oeuvre pour
contrer les ambitions de Téhéran », a
fait savoir la ‘Dixième chaîne’
israélienne vendredi. Un haut
responsable de l’administration
américaine a déclaré à la Dixième chaîne
que « le conseiller israélien à la
Sécurité nationale, Meir Ben-Shabbat,
voulait savoir, au cours de cette
rencontre qui a eu lieu le 12 décembre à
la Maison Blanche, si les Etats-Unis se
préparaient à retirer leurs forces de
Syrie. Les Israéliens, a-t-il dit,
s’inquiètent de savoir si les Etats-Unis
prévoient de rester impliqués en Syrie
au niveau militaire ainsi qu’au niveau
diplomatique pour mettre un terme à la
guerre civile ».
« Nous avons
clairement répondu aux Israéliens », a
expliqué à la ‘Dixième chaîne’ le
responsable américain qui n’a pas été
identifié. « Nous restons en Syrie avec
nos troupes et nous serons impliqués
dans un éventuel accord diplomatique
dans le pays ». De plus, la ‘Dixième
chaîne’ a fait savoir que « cette
approche a été ultérieurement ratifiée
par le président américain Donald Trump
à l’occasion de discussions internes à
la Maison Blanche ». La ‘Dixième chaîne’
a tout d’abord fait savoir jeudi «
qu’Israël et les Etats-Unis avaient
signé un protocole d’accord offrant une
pleine coopération pour gérer les
initiatives nucléaires de l’Iran, ses
programmes de missiles et autres
activités menaçantes ».
« Le document a été
signé le 12 décembre à la Maison
Blanche, marquant l’apogée de
discussions intensives entre les
représentants des hiérarchies des
renseignements et de la défense
israéliens et américains, avec à leur
tête les conseillers nationaux à la
Sécurité des deux pays, H. R. McMaster
et Ben-Shabbat », a expliqué la ‘Dixième
chaîne’. Citant deux responsables
américain et israélien, le reportage a
indiqué que « le document devait se
traduire par des avancées sur le terrain
en reprenant les positions définies par
Trump dans son discours du 13 octobre
sur l’Iran, au cours duquel il a
décertifié l’accord sur le nucléaire ».
UN ACCORD CONJOINT
EN TERMES DE STRATEGIE ET DE POLITIQUE
CONCERNANT L’IRAN ET LA SYRIE, CONCLU
ENTRE LES ETATS-UNIS ET ISRAËL
Lors de cette
rencontre « secrète » à la Maison
Blanche, « les Etats-Unis et Israël ont
formulé et signé un accord conjoint en
termes de stratégie et de politique
concernant l’Iran. Et ils ont
spécifiquement convenu d’établir des
équipes conjointes pour gérer les
différents aspects de la menace
iranienne », précise le ‘Times of
Israel’.
Selon le reportage
de la ‘Dixième chaîne’, « une première
équipe commune sera chargée de gérer les
activités iraniennes en Syrie et le
soutien apporté à Téhéran à
l’organisation terroriste du groupe
chiite libanais du Hezbollah. Une autre
équipe gérera les activités
diplomatiques et de renseignements
visant à s’attaquer aux ambitions
nucléaires iraniennes. Une troisième
équipe conjointe, selon les
informations, aura pour mission de gérer
le programme de missiles balistiques
iranien et ses efforts visant à
construire des systèmes de missiles de
précision en Syrie et au Liban. Et
enfin, une quatrième équipe supervisera
les préparations en vue d’éventuelles
escalades avec l’Iran et/ou le Hezbollah
».
McMaster et
Ben-Shabbat ont signé le document
conjoint, a fait savoir le reportage,
citant un « haut responsable du
gouvernement américain » ainsi que de «
hauts-responsables israéliens ». Citant
les responsables israéliens, la ‘Dixième
chaîne’ a fait savoir que la réunion
avait confirmé que les Etats-Unis et
Israël « voient de la même manière les
tendances et les processus dans la
région » et qu’ils ont « dorénavant
trouvé un accord sur la stratégie et la
politique nécessaires pour les aborder
».
Israël a exprimé «
une inquiétude croissante sur le
cessez-le-feu négocié par les Etats-Unis
et la Russie dans le sud de la Syrie,
disant qu’il ne prend pas suffisamment
en compte les ambitions militaires dans
la zone ». Le Premier ministre Benjamin
Netanyahu a averti que « l’accord ne
suffit pas à empêcher le plan iranien de
l’établissement d’une présence à
long-terme perturbatrice sur la
frontière nord d’Israël », quelque chose
dont il a affirmé que « l’Etat juif ne
le tolérerait pas ».
DES PLANS ESQUISSES
DEPUIS PLUS DE DIX MOIS
H.R. McMaster,
conseiller américain à la sécurité
nationale, lieutenant général de l’armée
américaine (l’un des chefs de file de ce
« club » de 121 généraux et amiraux
américains, qui ont choisi et conduit
Trump vers la présidence) avait déjà
annoncé ces plans pendant le Forum
mondial 2017 de l'AJC (l’American Jewish
Committee), un lobby pro-israélien
influent, à Washington, D.C., le 4 juin
2017.
H.R. McMaster avait
alors affirmé que « le changement du
Moyen Orient est une “opportunité” pour
Israël ». « La dynamique changeante du
Moyen Orient promeut un environnement où
Israël peut avoir de meilleures
relations avec ses voisins arabes et
raviver le processus de paix avec les
Palestiniens », avait alors indiqué ce
haut responsable américain à des
responsables juifs. « Affirmant ainsi un
thème qui a marqué une grande partie du
voyage du président américain Donald
Trump dans la région » (en mai dernier),
commentait alors le ‘Times of Israel’.
Ces « meilleures relations », c’est le
nouvel Axe géopolitique Wasington –
Riyad - Tel-Aviv (1) … « Aujourd’hui,
nous observons une réévaluation des
relations régionales, particulièrement
entre Israël et plusieurs de nos
partenaires arabes, tous amis de
l’Amérique, mais trop souvent
adversaires les uns des autres, avait-il
encore dit. Aujourd’hui, leurs intérêts
convergent. C’est une opportunité. »
McMaster avait
passé un temps considérable à raconter
le voyage de Trump au Moyen Orient en
mai dernier, où il était allé en Arabie
saoudite, en Israël et en Cisjordanie.
Ce voyage avait pour objectif de poser
les fondations de ce nouvel Axe
géopolitique.
McMaster avait
aussi dit que « les activités de l’Iran
avaient réaligné les intérêts de
nombreux pays de la région », faisant
référence aux états arabes sunnites
modérés, notamment l’Arabie saoudite,
avec qui Israël a cherché à forger des
partenariats sur une méfiance partagée
envers Téhéran ». « Ces 40 dernières
années, l’Iran a changé de tactiques et
d’approche opérationnelle, agissant par
son réseau d’intermédiaires terroristes,
construisant sa capacité balistique,
prenant des mesures provocatrices dans
le Golfe et ailleurs, et travaillant à
affaiblir perpétuellement ses voisins
arabes, et à les engager dans un conflit
sectaire », avait-il encore dit.
« Dans cet
environnement complexe, Israël s’est
adapté et a incroyablement bien fait, en
partie parce que le pays a toujours
reconnu et agi sur des opportunités,
quand d’autres n’ont pu y voir que des
difficultés », avait-il affirmé. « Les
partenariats conséquents formés pour
contrer l’axe iranien, a estimé
McMaster, ont constitué une nouvelle
opportunité ». McMaster a dit au public
que « l’administration attendait des
actions définitives de ses alliés
régionaux contre le terrorisme et
l’extrémisme », sans donner plus de
précisions. « Aucun d’entre nous, encore
moins le président, ne sera impressionné
par de simples mots, a dit McMaster.
Nous attendons de voir des actes et nous
tiendrons les uns et les autres
responsables pendant que nous renforçons
nos partenariats existants et en
forgeons de nouveaux. Nous encouragerons
et récompenserons le succès, et nous
traiterons l’inaction et le manque de
progrès conformément [à cette politique]
», a-t-il ajouté.
(Source
: Times of Israel – Dixième Chaîne –
SANA – EODE Think-Tank)
NOTES :
(1) Voir sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ AXE
WASHINGTON – RIYAD – TEL-AVIV : LA
VIEILLE ALLIANCE HONTEUSE ENTRE SAOUDS
ET ISRAELIENS NE SE DISSIMULE PLUS !
sur
http://www.lucmichel.net/2017/11/17/luc-michels-geopolitical-daily-axe-washington-riyad-tel-aviv-la-vieille-alliance-honteuse-entre-saouds-et-israeliens-ne-se-dissimule-plus/
Photo :
Le président
américain Donald Trump, à droite, et le
Premier ministre Benjamin Netanyahu à
l'aéroport Ben Gurion, à la fin du
voyage de Trump, le 23 mai 2017.
H.R. McMaster,
conseiller américain à la sécurité
nationale, pendant le Forum mondial 2017
de l’AJC, à Washington, D.C., le 4 juin
2017..
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