LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY
Géopolitique de le Syrie 2017 (II) : les questions géostratégiques
d'aujourd'hui et vde demain
Luc Michel
Vendredi 1er décembre 2017/
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour
EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2017 12 01/ Syrie: après six
ans de conflit, la victoire du Président
Assad et de ses alliés russe et iranien
est incontestable et incontournable. La
guerre importée d’Occident se conclut
par un « nouveau Yalta » d’où les USA
sont exclus (1). La période nouvelle
s’ouvre sur une série de questions
géostratégiques qui se pose aujourd’hui
ou se poseront dès demain. A commencer
par la maintien du président Assad au
pouvoir …
* Lire aussi :
LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY/
GEOPOLITIQUE DE LA
SYRIE 2017 (I):
REGARD SUR SIX
ANNEES DE GUERRE
Sur
http://www.lucmichel.net/2017/11/30/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-de-la-syrie-2017-i-regard-sur-six-annees-de-guerre/
QUESTION 1 :
IRAN-SYRIE : LE
MAINTIEN D’UNE COALITION HAUTEMENT
STRATEGIQUE
Dans une interview
exclusive avec Tasnim News, ce 26
novembre, Abdul-Qader Azouz, conseiller
du Premier ministre syrien, s’est penché
sur la Syrie à l’ère post-Daech. « La
coalition Iran-Syrie est stratégique et
fondée sur le respect mutuel », a-t-il
souligné.
Le 19 novembre
dernier, la ville d’Abou Kamal, dernier
bastion de Daech à la frontière entre la
Syrie et l’Irak, a été libérée par
l’Armée arabe syrienne. « Depuis deux
ans, la lutte antiterrorisme a pris des
dimensions titanesques. Des milliers de
kilomètres de territoires occupés par
Daech ont été reconquis ».
Se pose donc la
question de la Syrie à l’ère post-Daech
…
Désormais, « l’Axe
de la Résistance est entré dans l’ère
post-Daech ». « Les ballets
diplomatiques de Damas se sont
intensifiés. Le récent voyage de Bachar
al-Assad en Russie et sa rencontre avec
Vladimir Poutine s’inscrivent dans ce
cadre », a-t-il indiqué.
La coalition
Iran-Syrie est un axe stratégique.
Évoquant le rôle important de l’Iran
dans les opérations de l’armée syrienne,
M. Azouz a affirmé que » la coalition
Syrie-Iran était stratégique et basée
sur le respect de la souveraineté
nationale de chacun et la non-ingérence.
Elle s’est fixé pour objectif de lutter
contre le terrorisme qui a dépassé les
frontières des pays. La mission des
experts et des conseillers militaires
iraniens déployés en Syrie est d’y
restaurer la sécurité ».
Damas veut
maintenant réhabiliter sa souveraineté
territoriale. Concernant la reprise du
contrôle des régions assiégées comme
Raqqa, Abdul-Qader Azouz a rappelé : «
La ville de Raqqa fait partie intégrante
de la Syrie. Par conséquent, les groupes
kurdes sécessionnistes ne pourront pas
s’y maintenir. La situation y est
provisoire. Ils résistent grâce aux
soutiens logistique et financier des
États-Unis. De Raqqa, ils n’ont acquis
que de la terre et des pierres, car
toutes les infrastructures ont été
détruites par les avions de la coalition
internationale… Mais j’insiste sur le
fait que le gouvernement de Damas et ses
alliés œuvrent pour la réappropriation
de toutes les régions syriennes. »
QUESTION 2 :
L’ECHEC DU LIKOUD
EN SYRIE.
NETANYAHU VA-T IL
DEVOIR PARTIR, PARCE QU'IL « A PERDU LE
JEU FACE A L’IRAN » (DIXIT L’OPPOSITION
ISRAELIENNE) ?
Le leader du parti
"Yesh Atid" et un des opposants à
Netanyahu, Yair Lapid, a fustigé le
Premier ministre israélien pour sa
"politique " envers l’Iran, « une
politique qui a échoué » :
« Le moment est
venu pour le Premier ministre Benjamin
Netanyahu de quitter ses fonctions, non
pas à cause de corruption(une pratique
sans doute bien répandue et acceptée
auprès des politiciens israéliens, NDLR)
mais parce qu'il a échoué à contrer
l’accord nucléaire entre l’Iran et les 6
puissances du monde », dit le leader de
Yesh Atid dans un entretien avec le
journal israélien Jerusalem Post dans
son bureau à la Knesset.
"Les principaux
objectifs que Netanyahu a fixés étaient
d'endiguer l'accord nucléaire, de faire
en sorte que les sanctions soient
maintenues et de s'assurer que les
Iraniens n'e parviennent pas à
s'implanter près de nos frontières. Ce
furent les plus grandes promesses de
Netanyahu faites au peuple d'Israël.
Nous devons néanmoins admettre qu'aucune
de ces promesses n'a été réalisée.
En Syrie, c'est notre cauchemar
de toujours à savoir une présence
permanente de l'Iran, qui est sur le
point de s'accomplir», affirme Lapid.
"C'est un échec énorme de la politique
étrangère du gouvernement Netanyahu."
Dans une autre
partie de son interview, le prétendant
au poste de Premier ministre
israélien a dénoncé la stratégie du
gouvernement actuel envers le dossier
syrien, avant d’ajouter :
« La politique
russe du gouvernement Netanyahu a, elle
aussi, échoué lamentablement. Ce qui se
passe en Syrie est ce dont on ne voulait
absolument pas. Nous devons changer les
règles du jeu avec les Russes, réécrire
nos relations avec les États-Unis et
faire en sorte que tout le monde sache
que nous ne demanderons la permission à
personne pour agir en Syrie contre les
Iraniens. »
Lapid refuse
toutefois de souligner une chose,
commente la presse iranienne : «
Netanyahu et son équipe ont tout fait en
Syrie pour changer la donne en leur
faveur ( frappes directes, soutien aux
terroristes ...) mais
ils ont perdu face à la stratégie
gagnante de la Résistance. Et rien ne
dit qu'un changement de la majorité à la
Knesset suffise à changer cet état de
faits ».
QUESTION 3 :
LA REOUVERTURE DE
LA QUESTION DU GOLAN ANNEXE PAR ISRAEL,
AU MOMENT OU L’ARMEE SYRIENNE Y A LIBERE
DEUX COLLINES STRATEGIQUES ?
Après d’intenses
combats opposant les forces de l’armée
syrienne aux éléments d’Ahrar al-Cham et
du Front al-Nosra (rebaptisé Front Fatah
al-Cham), les militaires syriens sont
parvenus à reprendre aux terroristes le
contrôle de deux hauteurs stratégiques
aux alentours de la localité de Beit
Jinn.
Malgré les
tergiversations israéliennes, les forces
de l’armée syrienne et de la Résistance
poursuivent leur opération
antiterroriste dans la province de
Quneitra. Les deux collines stratégiques
à proximité de la localité de Beit Jinn
ont été libérées par l’Armée arabe
syrienne, au bout de lourds combats avec
les terroristes d’Ahrar al-Cham et du
Front al-Nosra, tous les deux liés à
al-Qaïda.
L’importance
stratégique de ces hauteurs est due au
fait qu’elles surplombent totalement le
Golan occupé ainsi que les lignes
d’approvisionnement des terroristes via
les frontières du nord de la Palestine
occupée. A savoir que depuis
l’éclatement de la crise en Syrie,
Israël a établi des lignes
d’approvisionnement afin d’armer les
groupes affiliés à al-Qaïda ainsi que
les opposants syriens.
QUESTION 4 :
POURQUOI ERDOGAN NE
S’OPPOSE PLUS A ASSAD ?
Une nouvelle
réunion tripartite des présidents russe,
turc et iranien sur l'avenir de la
Syrie, s’est tenue le 23 novembre 2017,
à Sotchi. La présence turque repose sur
des positions de realpolitik pure. En
comparaison avec six ans auparavant, le
président turc qui était déjà l’un des
plus farouches opposants au maintien au
pouvoir de Bachar al-Assad, est revenu
sur sa décision et a changé de cap
envers ce dernier. Il n'exclut pas la
possibilité de futurs contacts avec son
homologue syrien, et il le considère
même comme « un allié fort face à
l’indocilité des minorités turque et
syrienne, pour contrer les Unités de
protection du peuple » (YPG).
On peut trouver
trois raisons pour le changement de
position du président turc envers Assad
et la crise syrienne :
* La première en
est l’intervention diplomatique et
militaire russe dans la crise syrienne
qui a conduit la Turquie à devenir le
partenaire de facto de Damas dans les
événements post-Daech. Après que la
Turquie s’est vue incapable de
confronter la Russie, Erdogan n’a eu
d’autre choix que de reconnaître la
réalité et d’œuvrer pour l’accès à la
paix en Syrie dans l’espoir de se frayer
un chemin pour son influence dans ce
pays après le règlement de la crise.
Pour y arriver, Erdogan s’est appuyé sur
les forces « modérées » syriennes, une
possible entente avec Moscou et Téhéran
et les grandes puissances, en espérant
former une alliance entre ces trois
facteurs afin de favoriser l’accès à une
paix politique. Le récent sommet qui a
eu lieu à Sotchi entre les présidents
russe, iranien et turc incarne en effet
l’entente entre la nouvelle troïka sur
l’avenir de la Syrie.
* La deuxième
raison est le facteur intérieur. Erdogan
se voit face à une opposition interne
forte qui menaçe l’unité de la Turquie.
Les Kurdes soutenus par les États-Unis
en Syrie, font partie du PKK, qui est en
vive opposition avec le gouvernement
turc. Le ‘Parti des travailleurs du
Kurdistan’ a saisi l’occasion en or des
guerres en Syrie et Irak pour s’armer,
avoir la main libre pour la circulation
sur les frontières et former une
coalition avec les terroristes armés.
C’est ainsi qu’il s’est transformé en un
grand danger pour Ankara.
* La troisième
raison est qu’après l’échec de
l’aventurisme des Frères musulmans en
Égypte, Erdogan s’est vu isolé au niveau
régional, alors que sur le plan
international, l’Union Européenne s’est
posée aux côtés de Washington, plaidant
pour la réalisation des revendications
des Kurdes.
QUESTION 5 :
POURQUOI LE COMPLOT
AMERICANO-SAOUDIEN AUPRES DE L’OIAC
A-T-IL ECHOUE ?
À l’initiative de
l’Iran et la Russie, le complot
américano-saoudien consistant à
redoubler la pression sur la Syrie au
sein de l’Organisation pour
l’interdiction des armes chimiques
(OIAC) a capoté.
Selon l’agence de
presse iranienne Fars, la 56e réunion
extraordinaire du Conseil exécutif de
l’OIAC a eu lieu en réponse à la demande
du Bloc occidental dirigé par les
États-Unis et de l’Arabie saoudite en
vue de se pencher sur le « 7e rapport du
mécanisme d’enquête conjointe entre
l’ONU et l’OIAC », accusant le
gouvernement syrien « d’avoir fait usage
des armes chimiques » :
« Après deux
semaines de négociations sur la décision
proposée par les États-Unis et leurs
alliés et quatre tours de discussions et
appels à la suspension de la réunion par
Washington afin de prendre une décision
dure contre la Syrie et d’y faire
associer d’autres pays membres du
Conseil exécutif de l’OIAC, les
délégations iranienne et russe ont tenu
des réunions et des négociations serrées
avec les délégations d’autres pays dont
la Chine et la Biélorussie et elles ont
réussi à faire échouer le projet
américano-saoudien sur la Syrie qui n’a
pas été adopté. »
Alireza Jahanguiri,
ambassadeur permanent d’Iran auprès de
l’Organisation pour l’interdiction des
armes chimiques, a vivement condamné «
la prise en otage de l’OIAC par les
États-Unis et son instrumentalisation à
des fins politiques afin de faire
pression sur la Syrie et de justifier
l’action militaire unilatérale contre la
base syrienne de Shayrat à Homs sous
prétexte de présumée attaque chimique à
Khan Cheikhoun ».
«Le Conseil
exécutif de l'OIAC vient d'achever une
session extraordinaire à La Haye qui a
duré deux semaines, avec des
interruptions. Au cours de la réunion,
les États-Unis ont tenté de faire voter
un projet antisyrien, mais à l'issue de
longues batailles diplomatiques, ils ont
dû rappeler leur projet, car ce dernier
n'avait pas totalisé le nombre
nécessaire de voix», a encore indiqué
Mikhaïl Oulianov, directeur du
Département de la non-prolifération et
du contrôle des armements du ministère
russe des Affaires étrangères.
QUESTION 6 /
POURQUOI LA
RENCONTRE POUTINE-ASSAD A-T-ELLE EU UN
IMPACT POSITIF SUR LES POURPARLERS DE
SOTCHI ?
« Les discussions
tenues entre le président russe Vladimir
Poutine et son homologue syrien Bachar
al-Assad ont eu un impact positif sur le
processus des pourparlers du sommet
tripartite de Sotchi », a estimé le
porte-parole du président russe,
ajoutant cependant « qu’il reste encore
beaucoup à faire ».
Les trois
présidents de l’Iran, de la Russie et de
la Turquie se sont réunis la semaine
dernière dans la ville balnéaire russe
afin d’œuvrer au règlement à long terme
du conflit syrien, une rencontre
tripartite organisée à l’initiative du
président russe suite à la visite
surprise du président syrien Bachar
al-Assad en Russie.
« Le président
Poutine a commencé un marathon
diplomatique [à propos de la Syrie],
sans doute, ce processus se poursuivra
d’une façon ou d’un autre. Il n’empêche
qu’il reste encore beaucoup à faire », a
dit ce dimanche 26 novembre le
porte-parole du Kremlin lors d’un
entretien télévisé sur la chaîne
télévisée Russia-1. Le porte-parole a
estimé que « la rencontre surprise de la
semaine dernière entre le président
syrien Bachar al-Assad et son homologue
russe Vladimir Poutine en Russie avait
eu un impact considérable sur le
processus des discussions tripartites ».
La ville balnéaire
russe de Sotchi accueillera bientôt une
conférence baptisée « le Congrès du
dialogue national syrien » dans un
triple objectif : réunir tous les
protagonistes ethniques et
confessionnels autour de la table des
négociations, réécrire la Constitution
et enfin préparer le terrain pour des
élections en Syrie. Et surtout, but
inavoué, mettre hors jeu les
négociations de Genève, l’ONU et le Bloc
américano-occidental
…
DOUBLE QUESTION 7 :
QUEL AVENIR POUR
LES FORCES DE LA COALITION OCCIDENTALE
ILLEGALEMENT PRESENTES EN SYRIE ? ET
WASHINGTON VA-T-IL LACHER LES KURDES
POUR CONSERVER SON ALLLIE TURC ?
Après avoir épaulé
les « Forces démocratiques syriennes »
(le cache-sexe politico-militaire kurde
du PYD), « plus de 400 marines vont
quitter Raqqa », a fait savoir la
coalition internationale menée par
Washington.
Suite à de longs
combats ayant duré des mois, les Forces
démocratiques syriennes (FDS), ayant été
largement soutenues par les USA, sont
parvenues à chasser Daech de son
bastion. Elles ont ensuite empêché le
retour des habitants arabes de Raqqa
considérée comme « ville occupée par
Damas » qui n’était pas prêt à
reconnaître la présence le contrôle de
la ville par les FDS. Ajouitons qu’à
Raqqa, l’Armée arabe syrienne fait face
aux FDS.
Selon Reuters, la
coalition internationale indique dans
son communiqué : « Suite à la libération
de Raqqa et le départ de Daech, les 400
marines composant le premier bataillon
s’apprêtent à renter chez eux. Le projet
de les remplacer par d’autres forces a
été suspendu. »
Malgré l’opposition
du gouvernement syrien, le directeur de
la coalition, le général de brigade
Jonathan Braga a cependant annoncé le
maintien de la présence des forces de la
coalition et a déclaré : « Nous
réduisons les forces de combats là où
cela semble logique. Mais nous
continuons à aider nos alliés syriens et
irakiens à maintenir la sécurité. Les
soldats qui restent travailleront avec
nos alliés pour vaincre les résidus
terroristes, empêcher leur réapparition
et favoriser le terrain pour que les
gouvernements et les ONG puissent aider
les citoyens et les locaux à se remettre
des horreurs qu’ils ont subies pendant
le règne de Daech. »
Le Pentagone
annonce la présence de 503 soldats en
Syrie. Tandis que selon une autorité
américaine qui s’est exprimé la semaine
dernière, ce chiffre monte à 2 000. La
presse de Damas évoque maintenant
ouvertement le départ forcé de ces
troupes occidentales.
QUESTION 8 :
WASHINGTON SE
MET-ELLE HORS JEU EN SYRIE PAR
MECONNAISSANCE DE LA REALITE SYRIENNE ET
HOSTILITE ENVERS MOSCOU ?
Ont peut aussi
poser la question comme suit : les USA
font-ils la sourde oreille ou
souffrent-ils de contresens ?
Le président de la
Commission du Conseil de la Fédération
(chambre haute du Parlement russe) pour
la défense et la sécurité, Viktor
Bondarev, trouve « dommageable qu’au
lieu de se rendre utiles en participant
activement au règlement de la crise
syrienne et en apportant leur pierre à
l’édifice, les États-Unis ne saisissent
le fond de la pensée de la Russie et
marchent à contresens » :
« L’approche des
USA concernant l’offre russe sur la
crise syrienne est toujours la même,
soit ils omettent les propos de la
Russie, soit ils font la sourde oreille
», a regretté Viktor Bondarev qui était
aussi l’ancien commandant en chef de
l’armée de l’air russe.
Cette remarque
intervient sur fond des allégations
tenues par Rex Tillerson qui avait «
confirmé avoir trouvé une similarité
entre l’approche US et celle des Russes
sur la méthode à adopter pour mettre un
terme définitif aux hostilités en Syrie
» :
« À propos de la
Syrie, la Russie reste ouverte à toute
proposition de coopération. Nous œuvrons
sérieusement à vaincre Daech en Syrie et
marchons sur une voie aboutissant à la
victoire contre le terrorisme et
resterons pour toujours en Syrie. Nous
coopérons avec la Russie de manière à
éviter une guerre intestine en Syrie »,
avait dit Tillerson. Et d’ajouter : « La
Russie et l’Amérique ont tenu des
discussions à ce sujet et il existe un
point de vue clair là-dessus. » Autisme
ou illusion ?
QUESTION 9 :
LE « PLAN B » DE
WASHINGTON EN SYRIE EST-IL LA «
LIBYANISATION » OU LA « SOMALISATION »
DU PAYS ?
Comme en Somalie
depuis 1993 ou en Libye depuis 2012, la
stratégie de domination ayant échoué,
place à la « géostratégie du chaos » ???
« Les États-Unis
cherchent-ils une « libysation » de la
Syrie ? », interroge la Pravda (journal
communiste russe), qui fait état
d’informations selon lesquelles « les
Kurdes de Syrie auraient signé un «
accord de paix » avec Daech, ce qui
pousserait les analystes à répondre «
oui » à la question ».
La chaîne russe
Directorate 4 a diffusé ce mercredi un
reportage qui « confirme la signature
d’un accord de paix entre FDS (Forces
démocratiques syriennes) et Daech ». Le
texte de l’accord, dont les photos ont
été diffusées (!!!), prévoit « la remise
du contrôle de certaines régions
pétrolières du nord et de l’est de la
Syrie, contrôlées par Daech, aux Kurdes
». « Daech et les FDS mettraient ainsi
un terme à leurs hostilités avant de
procéder à un échange de prisonniers ».
Interrogé par la
Pravda, Dimitri Abzalov, directeur du
‘Centre de communication stratégique de
Russie’, estime que « cet accord trahit
la volonté américaine de jouer un
scénario à la libyenne en Syrie » :
« Une telle
complicité Kurde-Daech peut ne pas être
conjoncturelle. Les Kurdes avancent
depuis le nord de la Syrie, soit leur
zone d’influence vers le sud pour
s’emparer de la rive orientale de
l’Euphrate. Ce sont les forces qui n’ont
cessé de coopérer étroitement avec les
Américains tout au long de la guerre.
Sur la rive orientale de l’Euphrate, les
USA ont déjà dressé leur base militaire
pour le grand bonheur de Daech qui y
opère tout en bénéficiant du soutien des
forces spéciales américaines. L’objectif
est clair : les États-Unis cherchent
d’une part, à empêcher la fin de la
guerre en Syrie via le maintien des
foyers de tension et de l’autre, à
remettre à leurs alliés le contrôle des
zones stratégiques en Syrie. C’est leur
manière pour pousser Assad vers la porte
de sortie », a déclaré l’expert russe.
Selon lui, cet «
ultime acte de sabotage US ne fait que
compromettre les pourparlers politiques
de Sotchi » :
« Les Américains
semblent vouloir appliquer un scénario à
la libyenne en Syrie : il s’agit de
remettre entre les mains des Kurdes le
contrôle des sites pétroliers et gaziers
syriens aux FDS. Ce levier de pression
énergétique pour un gouvernement syrien
qui cherche des ressources en devises
pour reconstruire les ruines de la
guerre devrait, croient les Américains,
pousser Damas à jeter du lest. »
En ce sens, «
l’aide militaire colossale apportée par
Washington aux Kurdes n’était guère
destinée à combattre Daech, mais plutôt
à renforcer les Kurdes face à Assad ». «
Mais quoi qu’il en soit, les Kurdes se
sont engagés dans une aventure sans
lendemain, en faisant confiance aux
Américains, car même s’ils ne retournent
pas leur arme contre Damas, ils ont
fourni suffisamment de prétextes à leurs
adversaires pour que ces derniers
justifient toute action anti-kurde.
Ankara est le premier d’entre eux à les
attendre au tournant », a-t-il ajouté.
(Sources : presse
syrienne, iranienne et russe – EODE
Think-Tank)
NOTES :
(1) Cfr. LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ TRIPARTITE
SOCHI SUMMIT (‘THE AXIS OF ORDER’) SEEN
FROM RUSSIA: ‘A NEW YALTA THAT EXCLUDES
THE AMERICANS’
sur
http://www.lucmichel.net/2017/11/28/luc-michels-geopolitical-daily-tripartite-sochi-summit-the-axis-of-order-seen-from-russia-a-new-yalta-that-excludes-the-americans/
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* PAGE SPECIALE Luc
MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE
http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE III
– GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
TWITTER
https://twitter.com/LucMichelPCN
* EODE :
EODE-TV
https://vimeo.com/eodetv
WEBSITE
http://www.eode.org/
Le sommaire de Luc Michel
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|