Al
Manar
Le message que S. Nasrallah a
adressé
au peuple israélien
Leila Mazboudi
Jeudi 31 janvier 2019
Durant l’interview
accordée à la télévision libanaise al-Mayadeen
TV, le 26 janvier dernier, le
numéro un du Hezbollah a plusieurs
fois prononcé le terme du peuple
israélien. Comme s’il voulait lui
adresser des messages. Outre ceux
adressés à ses dirigeants. Le plus fort
d’entre eux et le plus direct aussi, est
sans doute le suivant : « dites à vos
dirigeants de laisser le Hezbollah
obtenir les missiles de haute précision
parce que vos vies seront sauves ».
Cette
recommandation prononcée avec un brin de
plaisanterie laisse entrevoir la
mentalité qui motive le chef de la
résistance libanaise : en cas de guerre
et de bombardement, il préfère épargner
la vie des civils.
Cet esprit est sans
doute à l’opposé de celui des dirigeants
israéliens, politiques ou militaires,
qui dans leurs offensives contre les
Libanais ou les Palestiniens n’ont
jamais raté l’occasion d’éliminer les
civils. Prétextant les dommages
collatéraux.
En arguant vouloir
bombarder les dépôts de missiles de
haute précision du Hezbollah ou de
l’Iran, pour justifier les frappes en
Syrie, les dirigeants israéliens n’ont
même pensé à ce détail primordial :
entre les mains de l’Axe de la
résistance, ces projectiles pourraient
épargner les vies de civils beaucoup
plus que les autres, moins précis,
auxquels la précision fait défaut.
S. Nasrallah l’a fait à leur place.
Il les avise aussi
que ce sont les cibles militaires qui
seraient les plus convoitées, ou celles
du secteur public, mais non les
résidences et les quartiers civils.
Dans la même
logique, le chef du Hezbollah tourne en
dérision le traitement de l’affaire des
tunnels du Hezbollah à la frontière
entre le Liban et le nord de la
Palestine occupée. En soulevant tout un
tollé médiatique et diplomatique, les
responsables israéliens attisent
l’inquiétude des colons vivant à
proximité du Liban, estime-t-il.
« Il suffit pour un
colon d’entendre le son d’un marteau
pour courir contacter l’armée
israélienne », a-t-il ironisé. Après
avoir rapporté le cas de l’un d’entre
eux qui a avoué à la télévision
israélienne être rongé par l’inquiétude
depuis que des travaux ont été entamés à
la frontière.
Selon S. Nasrallah,
l’exagération de cette affaire par le
Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu comme par son chef
d’état-major Gadi Eisenkot est dictée
par des considérations personnelles
beaucoup plus que par les intérêts des
Israéliens : le premier se voulant
passer pour le protecteur des
Israéliens, alors qu’il est en
préparation aux élections législatives
en avril, d’autant qu’il avait essuyé un
revers dans la Bande de Gaza, et est
poursuivi en justice pour corruption.
Tandis que le second sorti à la
retraite, voulait couronner sa carrière
par un exploit, explique Sayed Nasrallah.
S’adressant encore
aux Israéliens, toujours sur l’affaire
des tunnels, S. Nasrallah leur assure
qu’Eisenkot les trompe dument en
présentant les travaux comme étant « une
opération,…, alors qu’elle ne constitue
que des mesures », et il le fait
davantage en arguant que la découverte
des tunnels empêche la conquête de la
Galilée par le Hezbollah, en cas de
guerre.
« Est-il possible
pour 1500 combattants d’entrer en
Galilée à travers les tunnels ? »,
a-t-il interrogé non sans dérision. Et
d’ajouter : « C’est une opération qui
s’effectue tout au long de la frontière
».
Selon lui, les dirigeants israéliens
savent très bien que ceci est
impossible, mais le prétendent quand
même pour « des intérêts personnels ».
Avant de terminer
ce chapitre, il a tenu à assurer que «
l’entrée en Galilée ne sera qu’une
action défensive et non initiale ».
Le message peut
paraitre rassurant pour les Israéliens,
mais, d’un autre côté, il les
incite surtout à bien tenir en laisse
leurs dirigeants ?
Source:
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