Al Manar
Ingérence saoudienne au Liban
à deux mois des législatives
Leila Mazboudi

Mercredi 28 février 2018
L’ingérence saoudienne dans les affaires
libanaises s’intensifie à deux mois des
élections législatives prévues début mai
au Liban. D’autant que le camp du
14-mars qu’elle soutient semble bien
écartelé.
Une délégation
saoudienne était à Beyrouth le mardi 27
février. Celle-ci est dirigée par une
nouvelle figure de la diplomatie
saoudienne, Nizar Al-Aloula, lequel
succède à Thamer al-Sabhane qui
était à deux doigts d’être expulsé du
Liban, tellement ses moyens
contrevenaient aux convenances
diplomatiques.
Signe fort de cette
tournée, sa première destination a été
le chef des Forces libanaises, Samir
Geagea. C’est ma maison, lui a-t-il M.
Al-Aloula. Ce fut aussi la rencontre la
plus longue.
Contrairement à la
visite postérieure du chef de l’Etat
Michel Aoun qui avait à peine dure les
10 minutes. Riad ne le tient pas à cœur
d’autant qu’il prône une politique
indépendante d’elle, alors qu’elle tente
de tenir le Liban en laisse, sous
prétexte d’y contrer l’influence
iranienne.
Evolution
importante sur cette tournée : une
rencontre s’est déroulée avec le
Premier ministre et chef du courant du
Futur, Saad Hariri. C’est la première du
genre depuis sa séquestration à Riyad et
sa démission forcée en novembre 2017.
Une invitation lui a été adressée afin
de se rendre à Riyad, qu’il a tout de
suite acquiescée.
Ce mercredi, M Hariri s’est rendu en
Arabie, et devrait y rencontrer le roi
et le prince héritier. Il devrait ouvrir
une nouvelle page entre les deux alliés
historiques, mais aussi paver le chemin
à la réconciliation entre son courant et
les FL.
La relation entre
les deux membres du camp du 14-mars est
au plus mal, depuis que les
proches de M. Hariri accusent les
dirigeants des FL de s’être plaint
auprès des dirigeants saoudiens, du fait
que le Premier ministre libanais ne
tient pas suffisamment tête au Hezbollah
.
Auprès de son hôte saoudien, M. Geagea
s’est aussi plaint que toutes ses
tentatives en vue d’un rapprochement ont
été repoussées.
Le grand absent de
cette tournée saoudienne au Liban n’est
autre que le chef du parti socialiste
progressiste Walid Joumblatt. Celui-ci
croit savoir que c’est en raison de ses
prises de position sur la guerre
saoudienne contre le Yémen qu’il a
qualifié de «guerre absurde » et sur la
privatisation de la société Aramco. Plus
est-il qu’il avait déclaré au début du
mois-ci qu’il ne se rendrait pas en
Arabie si elle reproduit le même axe
d’alignements politique. Pour l’instant,
Riyad ne semble pas vouloir le rallier.
Avec Al-Akhbar
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