Al
Manar
Petite question sur le Hezbollah à
Moscou…
Une nouvelle ère entre le Liban
et la Russie
Leila Mazboudi

Mercredi 27 mars 2019
Durant sa première
visite à Moscou, le chef de l’Etat
libanais Michel Aoun s’est trouvé
confronté à une interrogation sur
le Hezbollah. A la question de savoir si
ce dernier était prêt à la confrontation
en cas de guerre israélienne, il a
répondu en toute confiance : « oui le
Hezbollah peut affronter une offensive
israélienne ». Vraisemblablement,
selon le journal libanais al-Akhbar,
elle été posée durant la rencontre de la
délégation officielle libanaise avec le
ministre russe des Affaires étrangères
Sergueï Lavrov. Elle montre plus que
jamais que le parti de la résistance
libanaise se trouve au cœur du centre
d’intérêts de la politique russe au
Moyen-Orient, voire pour le Liban.
Une politique qui a
toutes les chances de connaitre un boom
si les accords conclus sont sérieusement
suivis par le gouvernement libanais. Et
si des obstacles externes n’en viennent
à lui mettre des bâtons dans les roues.
Selon al-Akhbar,
les rencontres effectuées les 25 et 26
mars dans la capitale russe inaugurent
une relation stratégique entre le Liban
et la Russie, sur le long terme.
En tête-à-tête
pendant une trentaine de minutes, les
deux présidents libanais et russe ont
débattu de tous les dossiers inhérents :
celui du pétrole et du gaz, ceux de la
collaboration militaire et financière,
les échanges commerciaux et économiques,
voire même les dossiers diplomatiques
aussi bien sur le plan international que
régional.
Avant le sommet, et
devant les médias, le chef de
l’état libanais avait mis l’accent sur
le danger que représente Israël pour le
Liban et la Syrie. Soulevant entre autre
la question de la récente reconnaissance
par le président américain Donald Trump
de la souveraineté israélienne sur le
Golan occupé et les répercussions qui
pourraient en découler sur le Liban,
surtout que certaines régions sont
libanaises. Et sollicitant son homologue
russe de freiner l’agressivité de cette
entité.
Après le sommet,
ont rejoint les deux dirigeants d’autres
personnalités russes, en l’occurrence le
ministre de l’énergie Nivan Alexandre
Valintinovitch, le chef de la société
pétrolière Roseneft, le ministre du
développement économique, ainsi que
l’émissaire de M. Poutine en Syrie et
l’ambassadeur russe au Liban. La
délégation libanaise officielle qui a
accompagné le président était aussi
présente : le ministre des AE, Joubrane
Bassil, sa conseillère pour le dossier
russe, Amal Abou Zeid, l’ambassadeur du
Liban en Russie Chawki Abou Nassar et le
chef du bureau médiatique du président
de la république Rafic Chlala.
Plusieurs sources
russes ont confié pour Al-Akhbar que
l’atmosphère de la rencontre était
entièrement harmonieuse.
Elle devrait entériner les décisions
prises la veille, durant trois
rencontres distinctes : dont une avec
les principaux représentants des
sociétés russes, dont celles
d’hydrocarbures, avec lesquelles il a
été question de travaux d’exploration
dans de nouveaux gisements libanais, et
l’édification d’installations
pétrolières et de réseaux qui alimentent
toutes les maisons libanaises en gaz.
L’autre entre M. Bassil et l’émissaire
spécial du président russe au
Moyen-Orient Alexandre Bogdanov a a
évoqué les évolutions politiques
dangereuses, dont celle du Golan.
Dans toutes les
discussions, la Syrie, avec sa guerre et
la question de ses réfugiés au Liban
était au menu. Mettant de l’avant le
consensus entre les deux pays pour leur
règlement.
Même entente libano-russe sur l’Iran qui
a aussi été evoqué à Moscou, lorsque
devant les hôtes libanais, M. Lavrov a
critiqué les velléités frénétiques des
USA de lui imputer toutes les crises de
la région et de vouloir mettre sur pied
une Otan golfique contre lui. Soulignant
que l’idée a été rejetée par trois pays
du Golfe, le Koweït, Oman et le Qatar.
Et aussi sur les USA et leur politique.
Les deux présidents libanais et russe
étaient entièrement d’accord pour
fustiger leur hégémonie mondiale, et
mettre au point des cadres d’une
coopération financier qui puissent
réduire l’impact de leurs sanctions qui
les frappent tous les deux.
Avant de quitter
Moscou, M. Aoun a invité au Liban M.
Poutine. Qui a acquiescé. La visite
devrait avoir lieu au courant de
l’année. Ce sera une première. Jamais un
président russe n’a visité le pays du
Cèdre auparavant. L’intérêt ne peut être
que suggestif.
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