Al
Manar
Raids contre la Syrie : l’inaction
des S-300, la position
de Moscou et la diatribe anti iranienne
d’Israël
Leila Mazboudi
Mercredi 23 janvier 2019
L’inaction des S-300 face aux raids
israéliens contre la Syrie soulève bien
des questions. Livrés à la Syrie le mois
d’octobre dernier, après le crash de
l’Iliouchine russe via une manœuvre
israélienne sournoise, ces systèmes
antimissiles et antiaériens qui devrait
protéger la majeure partie du territoire
syrien n’ont à aucun moment été utilisés
depuis.
Le journal russe
Kommersant a tenté un éclaircissement :
la formation des forces de l’armée
syrienne par des officiers russes au
maniement de ce système n’est pas encore
terminée. Elle devrait l’être le mois de
mars prochain et à ce moment-là ces
systèmes deviendront opérationnels.
D’ici là, d’autres
questions seront soulevées. Entre autre
: le gouvernement syrien pourrait-il
l’utiliser à sa guise, sans avoir à
prendre un feu vert de la part de la
Russie.
A en croire le
journal russe, pas question que les
officiers russes manient ces systèmes
pour défendre le sol syrien.
Selon le ministère russe des affaires
étrangères, la récente offensive
israélienne contre la Syrie n’enfreint
pas les lignes rouges qu’elle a fixées.
Celles-ci sont a fortiori dictées par
l’engagement russe à l’égard de la
Syrie, de sa sécurité et de la lutte
contre le terrorisme. Exclusivement.
Et non à l’encontre des autres aspects
qui façonnent la crise dans ce pays, un
pilier de l’Axe de la résistance. Dans
ce conflit où s’affrontent ses alliés à
Israël, Moscou veut rester à l’écart.
La frénésie anti
iranienne perçue dans le discours
israélien serait elle aussi en lien avec
ces lignes rouges. Quand bien ce sont
des sites de l’armée syrienne qui sont
bombardées, les accusations israéliennes
vont vers l’Iran. Idem pour les ripostes
anti-israéliennes, Tel Aviv les
attribuent à Téhéran. Et quand les
Israéliens reprochent quelque chose à
Damas, c’est d’abriter l’Iran.
Ce discours devrait
aussi faire l’affaire des régimes
arabes. Impliqués dans la destruction de
la Syrie,en ayant soutenu les groupes
terroristes, ils renouent avec Damas,
sous prétexte de vouloir contribuer à sa
construction. On peut facilement
imaginer qu’ils lui poseront comme
condition, pour obtenir les centaines de
milliards de dollars qu’ils arguent être
prêts à lui accorder, de couper les
ponts avec Téhéran.
Pour les
Israéliens, les Américains et les
régimes arabes, l’enjeu principal est
sans aucun doute de sortir l’Iran de la
Syrie. Moscou aussi devrait avoir elle
aussi son mot à dire.
Source :
Divers
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