Al-Manar
La Résistance au Golan : une nouvelle
ère est née !
Leila Mazboudi
Mercredi 21 janvier 2015
C’est adjugé, la Résistance se trouve
désormais dans le Golan.
C’est le constat incontournable qui
ressort du raid israélien perpétré
dimanche dernier contre le convoi du
Hezbollah dans le Golan syrien.
C’est ce qu’on appelle transformer la
menace en opportunité, une règle d’or
instaurée par le fondateur de la
république islamique en Iran l’Imam
Khomeiny.
La menace n’est autre que la guerre
menée depuis plus de trois ans contre la
Syrie, pierre angulaire du projet de
l’axe de la résistance contre l’ennemi
sioniste.
L’opportunité saisie : transformer
ses kilomètres aux confins avec la
Palestine occupée, dont le Golan occupé
en front de confrontation contre
l’ennemi sioniste.
Aussi bien le chef du Hezbollah
que le président syrien avaient menacé
de le faire: Ouvrir le front syrien aux
opérations de résistance pour restituer
au moins le Golan occupé.
« Le front du Golan est ouvert. Il
faut ouvrir la voie à la résistance
populaire sur le front du Golan »,
a clamé Sayed Nasrallah en mai 2013.
« Il y a des pressions populaires
pour ouvrir le front du Golan à la
résistance (...) Des jeunes arabes
voudraient venir combattre Israël », a
dit Assad dans un entretien avec la
chaine de télévision al-Manar, quelques
jours plus tard.
C’est une hantise éternelle pour Israël
que de sécuriser toutes les frontières
de la Palestine occupée. A l’instar des
régions égyptiennes puis jordaniennes.
Pour la Syrie, il s’était
accommodé du pacte de désengagement
parrainé par les Nations Unies depuis
1974, et qui a totalement mis hors
d’état de nuire l’Etat syrien.
En constituant un prolongement avec
la frontière libanaise, et dont
l’enchevêtrement topographique en fait
presqu’une seule frontière, les hauteurs
du Golan ont l’avantage de permettre de
superviser et de surveiller les
positions sensibles allant du sud de la
capitale syrienne, jusqu’à la position
al-Marsad et Jabal al-Cheikh (mont
Haramoune)
Depuis l’éclatement de la crise en
Syrie, l’ennemi sioniste a très tôt pris
ses dispositions et précautions pour
empêcher que cette zone ne devienne un
foyer de résistance.
Pour ce faire, il s’est allié avec
Al-Qaïda, à travers sa branche en Syrie,
le front al-Nosra.
C’est cette milice qui était la plus
puissante aussi bien à Quneitra, qu’à
Deraa, le gouvernorat voisin. Elle l’est
devenue encore plus grâce à l’aide
israélienne, hospitalière d’abord, puis
logistique, financière, et militaire
directe.
Elle lui a bien rendu la pareille.
Dès le début, constate le chroniqueur
du journal libanais al-Akhbar, « les
terroristes ont procédé à une
destruction méthodique du système
antiaérien défensif de l’armée syrienne
stationné dans cette région pour faire
face à toute velléité d’attaque
israélienne, ainsi que les sites
de surveillance précoce et les
bataillons indépendants des premières
lignes de défense syriennes comme les
bataillons 61 et 90 ».
Il a aussi été question d’un rôle
israélien dans la planification pour
s’emparer de la position stratégique de
« Tal al-Harat », avec l’aide de la CIA,
détaille al-Akhbar.
Selon les medias israéliens, qui
délient de plus en plus leur langue sur
ce sujet, c’est le service de
renseignements israélien Aman qui est
chargé de ce dossier. Il le coordonne
avec les renseignements jordaniens et
œuvre pour unir tous les miliciens sous
une seule bannière. Ses agents ont
souvent été vus en compagnie des
miliciens du Nosra au sud de Quneitra,
surout à Saham al-Joulane, et Jabata al-Khachab.
Ni le gouvernement syrien, ni le
Hezbollah n’ont un instant perdu d’œil
cette collaboration grandissante entre
leurs deux ennemis, sioniste et
takfiriste et dont ils soupçonnaient dès
le début des affinités militaires et
stratégiques. Depuis les mises en garde
de Sayed Nasrallah et de Bachar al-Assad,
le moment J se faisait attendre pour
lancer les opérations de résistance.
La tournée dimanche dernier du convoi
du Hezbollah à Quneitra, en compagnie
d’un général des Gardiens de la
révolution islamique en Iran dans une
mission d’inspection y est surement pour
quelque chose.
D’autant que selon des sources
syriennes bien informées, le chef de
l’Unité al-Quds dans le corps des
gardiens de la révolution le général
Qassem Suleimani a visité depuis une
dizaine de jours la Syrie et le Liban,
rapporte al-Akhbar.
Pour le moment, les attentes
israéliennes s’inquiètent surtout de
la riposte du Hezbollah et de l’Iran au
raid israélien. S’agira-il d’une guerre,
comme en 2006, d’une opération
sécuritaire ponctuelle, à la frontière
ou contre les intérêts israéliens, ou
d’une opération contre un responsable
sécuritaire israélien de taille.
De toutes les options, le lancement
des opérations de résistance à partir du
Golan syrien est certes la plus forte!!
Elle illustre un retournement de
situation foudroyant. En voulant la
sortir de l'axe de la résistance, la
Syrie est devenue de nouveau une
première ligne du combat contre l'entité
sioniste! La magie s'est retournée
contre le magicien!
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