Al
Manar
« Tunnels du Hezbollah » : Israël
demande l’aide
de ses alliés et recourt aux instances
internationales
Leila Mazboudi

Vendredi 14 décembre 2018
Une semaine après l’affaire des tunnels
découverts entre la Palestine occupée et
le Liban, Israël recourt à ses alliés et
aux instances internationales, pour
obtenir une action contre le Liban,
voire contre le Hezbollah.
Ses manœuvres
réalisées sur fond de menaces verbales
d’une offensive militaire contre le pays
du cèdre, formulées au conditionnel, «
si le Hezbollah attaque », semblent
jusqu’à présent avoir peu de chances
d’aboutir.
Déjà, selon le
quotidien israélien Haaretz, les
Etats-Unis lui ont refusé une demande
d’imposer des sanctions contre le Liban
et l’armée libanaise, afin de lui
imputer la responsabilité de ces
tunnels.
La demande avait été présentée par le
Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu en personne, lors de sa
rencontre avec le secrétaire d’Etat
américain Mike Pompeo, à Bruxelles, la
semaine passée.
Washington a en revanche accepté de
préparer des sanctions renforcées contre
le Hezbollah. Un domaine où la marge de
manœuvre américaine est bien limitée.
Il faudrait
s’attendre à un revers aussi au sein du
Conseil de sécurité que le gouvernement
israélien voudrait amener à consacrer à
cette affaire une séance de discussion,
jusqu’à condamner le Hezbollah d’avoir
violé l’accord 1701.
Certains de ses membres permanents sont
réticents quant à adopter la version
israélienne des faits. Dont la Russie,
vers laquelle s’est rendue le mardi 11
décembre une délégation israélienne.
Face aux allégations selon lesquelles le
Liban et le Hezbollah ont violé l’accord
1701, la partie russe pourrait très bien
énumérer les violations israéliennes,
dont, celles aériennes à hauteur de plus
de 150 fois par mois, a expliqué pour
al-Manar, un analyste vivant en Russie,
Muslim Cheayto, qui est aussi le
président du centre russo-arabe à Saint
Pétersbourg. Une prévision d’autant plus
valable que les relations entre les deux
parties sont au plus mal depuis le crash
de l’Il-20 en Syrie, imputé par Moscou à
Tel Aviv.
Dans le
prolongement de ce front, les dirigeants
israéliens agissent sur celui de la
Force intérimaire des Nations Unies au
Liban (Finul). Netanyahu a invité le
mardi 11 décembre le vice Premier
ministre italien Matteo Salvini, dont le
pays préside cette force de 10.500
militaires, et lui fournit un millier
d’entre eux. Après l’avoir emmené sur
les lieux de l’opération israélienne,
dans le nord, aux confins avec le
Liban, il l’a pressé ce mercredi 12
décembre d’agir plus fermement contre le
Liban.
L’entité sioniste voudrait que la
mission de cette force ne se limite pas
à la surveillance des activités du
Hezbollah à la frontière, mais comprenne
aussi la confrontation contre lui,
rapporte le journal libanais al-Akhbar.
Une proposition qui ne fait nullement
l’unanimité au sein des pays qui
envoient leurs soldats au sud du Liban
et qui risquent fort d’arrêter de le
faire, selon le Jerusalem Post.
De même pour le
quatrième front sur lequel Israël tente
de porter atteinte au Hezbollah et qui
ne lui est pas non plus garanti. Seuls
certains partis politiques dans l’Union
européenne réclament de placer la
branche politique du Hezbollah sur sa
liste terroriste, une ancienne demande
que les dirigeants israéliens réclament
chaque fois qu’ils se trouvent dans une
mauvaise posture.
Profondément
affecté par le revers militaire qui lui
a été infligé dans la bande de Gaza et
la crise du cabinet qui en a découlé,
l’affaire des tunnels imputés au
Hezbollah montre une fois de plus que le
gouvernement israélien est à cours de
choix et se trouve dans l’impasse.
Son recours aux instances
internationales et à ses alliés
américains et européens le confirme
davantage.
Source :
Divers
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