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Bassil sanctionné par Washington : « les
sanctions ne me font pas peur ». « Les
USA sont les parrains de la corruption
», selon le Hezbollah
Leila Mazboudi
Samedi 7 novembre 2020 « Ni les sanctions
ne me font peur, ni les promesses ne me
leurrent. Je ne m’insurge contre aucun
libanais et je ne sauverai pas ma peau
pour que le Liban sombre.
Je suis habitué à l’injustice et j’ai
appris de l’histoire qu’il nous est
prédestiné, nous en Orient, de porter
notre croix chaque jour… pour survivre »
C’est par ces
paroles qu’il a écrites sur sa page
Twitter que Gebran Bassil, le chef du
Courant patriotique libre (CPL) et
l’ex-ministre des Affaires étrangères
libanais et de l’Energie a commenté la
décision de Washington de le
sanctionner.
Cette décision a
été annoncée par le Trésor américain, ce
vendredi 6 novembre, sous prétexte de
« corruption » et de « détournement de
fonds ».
Invoquant la loi dite « Magnitsky », il
a annoncé dans un communiqué geler tous
les avoirs aux Etats-Unis de M. Bassil,
gendre du président Michel Aoun. Il a
demandé aux banques libanaises
effectuant des transactions en dollars
de geler ses avoirs au Liban.
M. Bassil a été aussi ministre des
Télécommunications.
«La corruption du système politique
libanais incarnée par Bassil a aidé à
éroder les fondements d’un gouvernement
efficace répondant aux besoins du peuple
libanais », a argué le secrétaire
américain au Trésor, Steven Mnuchin,
dans un communiqué.
La loi « Magnitsky »,
du nom d’un avocat russe soi-disant mort
en détention à Moscou après avoir
dénoncé une affaire de corruption, a été
adoptée aux Etats-Unis en 2012.
Elle est utilisée arbitrairement contre
des dirigeants du monde qui résistent
aux tentatives d’hégémonie des
Etats-Unis dans les pays récalcitrants.
Sous prétexte qu’ils enfreignent les
droits humains et commettent des actes
importants de corruption.
Des chefs de
gouvernement pro américains
Le Liban traverse
une profonde crise économique depuis un
an due aux manquements de gouvernements
libanais successifs, dont les chefs ont
dans leur majeure partie été des pro
américains.
Cette crise a
culminé avec l’explosion meurtrière du 4
août au port de Beyrouth, alors que le
chef du gouvernement Hassane Diab
menaçait de s’orienter vers l’Orient
pour sortir le Liban de sa crise. La
Chine ayant proposé des projets
d’investissements au Liban. Et l’Iran
aussi. La proposition avait été faite
par le numéro un du Hezbollah sayed
Hassan Nasrallah.
Après l’explosion
du port pour des raisons encore
inconnues, M. Diab a présenté la
démission de son gouvernement alors que
les protagonistes pro américains
voulaient lui en imputer la
responsabilité.
Un responsable
américain: Bassil est lié au Hezbollah
En vérité, la
décision américaine semble toutefois
être liée aux dernières évolutions sur
la scène libanaise, concernant la
formation du nouveau cabinet ministériel
qui bute sur le nom des ministres
chrétiens. Et aux relations étroites
entre le CPL et le Hezbollah en
particulier.
Compte tenu du
partage des pouvoirs à la base
communautaire, ces ministres devraient
être désignés par le CPL qui a été le
grand gagnant des législatives de 2018
sur le plan chrétien. Le Premier
ministre désigné et chef du courant du
Futur Saad Hariri insiste pour lui
confisquer ce droit.
Gebran Bassil
« avait usé de son influence pour
retarder les efforts » en cours de
formation d’un gouvernement au Liban, a
dénoncé un responsable de
l’administration américaine, cité par
l’AFP sous le couvert de l’anonymat.
« Avec cette action aujourd’hui, nous
encourageons le Liban à former un
gouvernement qui exclut les politiciens
connus pour avoir commis des actes de
corruption et à entamer des réformes
économiques sérieuses », a ajouté ce
responsable, toujours selon l’AFP.
Le parti de Gebran Bassil est aussi
« étroitement aligné » sur le Hezbollah,
un « partenariat politique qui a permis
au Hezbollah d’élargir son influence et
de contribuer au système gouvernemental
déficient qui a échoué à répondre aux
besoins basiques du peuple libanais »,
a-t-il argué.
Un haut responsale
américain a confié pour Reuters que
c’est le soutien de M. Bassil au
Hezbollah qui est le motif qui a poussé
les USA à le sanctionner.
Hariri veut
nommer les ministres chrétiens
Tenu ainsi que ses
prédécesseurs de son courant pour
responsable des déboires gouvernementaux
qui ont abouti à l’effondrement
économique et financier au Liban, M.
Hariri avait démissionné sous la
pression de la rue libanaise, l’an
dernier.
Ayant été sollicité
de rediriger le gouvernement, par
plusieurs protagonistes libanais dont le
Hezbollah, selon lequel c’est lui qui
devrait agir pour remédier à la crise
dont il assure une bonne part de
responsabilité, il s’est abstenu
d’accepter pendant plus d’un an.
Il s’est de nouveau
porté candidat après l‘initiative
française et les deux visites au Liban
du président français Emmanuel Macron.
par la suite, il a été désigné pour
former un gouvernement.
Il a promis des réformes en vue de
débloquer des aides internationales dont
il semble à lui seul avoir les secrets
pour les décrocher pour le Liban. Signe
du soutien que lui accordent les
Etats-Unis et leurs alliés occidentaux
et de leur approbation tacite de ses
politiques suicidaires sur le Liban.
Pays qui grâce à sa
résistance a expulsé l’occupation
israélienne en l’an 2000 et lui a fait
subir une défaite de taille dans la
guerre 2006, le pays du cèdre fait
l’objet de pressions énormes pour
renoncer à la voie de la résistance et
rejoindre le train de la normalisation
avec l’ennemi sioniste.
Hezbollah : les
USA sont les parrains de la corruption
Justement, le
Hezbollah a apporté son plein soutien à
M. Bassil, dans un communiqué publié ce
vendredi soir, accusant la décision
américaine « de décision politisée et
d’ingérence flagrante et insolente dans
les affaires internes libanaises ».
« Les Etats-Unis
qui sont le parrain du terrorisme et de
l’extrémisme dans le monde sont aussi
l’Etat qui cautionne la corruption, les
corrompus et les Etats dictatoriaux à
travers le monde et leur assurent sa
protection et son soutien par tous les
moyens. Par conséquent, ils sont les
derniers qui ont le droit de parler de
corruption », a-t-il souligné.
Et de poursuivre :
« Washington utilise ses lois dont
celles de la lutte contre le terrorisme
et contre la corruption pour imposer son
hégémonie et sa suprématie dans le
monde. Il les utilise contre tout Etat,
parti, courant ou personne libre et
honnête qui ne se plie pas à ses
politiques, n’exécute pas ses
prescriptions ou n’accepte pas ses plans
destinés à semer la zizanie et les
divisions et à provoquer des conflits
internes et régionaux ».
Toujours selon le Hezbollah, la décision
du Trésor américain vise à soumettre une
équipe politique libanaise importante
aux conditions et aux diktats américains
au Liban.
Et le parti de la
résistance conclut dans son communiqué :
« nous apportons notre soutien au CPL et
à son chef et nous exprimons notre
solidarité nationale, morale et humaine
avec lui face à ces décisions injustes
et à ces diffamations inacceptables ».
Source:
Divers
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