Al Manar
Au Liban, la crise se dégonfle
et
« Israël » y serait pour quelque chose
Leila Mazboudi

Jeudi 1er février 2018
Après deux jours de
tensions, exacerbées par la brouille qui
a éclaté entre le mouvement Amal et le
Courant patriotique libre (CPL) et
surtout par le refus du chef de ce
dernier, Jebrane Bassil de s’excuser,
les choses pourraient paradoxalement
aller vers un règlement. Et Israël y serait
pour quelque chose.
Dernière évolution
ce jeudi soir 1er février, le chef de
l’Etat Michel Aoun a appelé par
téléphone le président de la Chambre
Nabi Berri (et chef d’Amal). Ils
devraient se rencontrer le mardi
prochain pour discuter des dernières
menaces israéliennes, a indiqué son
bureau de presse. M. Aoun est également
le fondateur du CPL, dont le chef
Jebrane Bassil est aussi son gendre.
Pourtant ces
dernières heures, les choses ont risqué
de glisser vers une confrontation entre
les deux partis. Dans la nuit de
mercredi à jeudi, des jeunes à bord
d’une voiture ont ouvert le feu dans un
quartier à majorité chrétienne, situé à
proximité de la banlieue sud. Des
rumeurs sur la Toile se sont empressées
d’accuser le mouvement Amal, alors que
des sources de ce dernier ont imputé les
tirs aux jeunes du quartier chrétien.
Quelques heures
auparavant, durant la Rencontre du
mercredi dans son salon au Parlement, M.
Berri s’était diamétralement démarqué de
« ceux qui descendent dans les rues et
portent atteinte aux gens ».
« Ils n’ont rien à
voir avec le mouvement. Ils ne nous
représentent pas », a-t-il taclé. Avant
de s’excuser pour eux.
« Je m’excuse pour
tous ceux qui ont agi dans les rues.
Quiconque commet ces actions n’a rien à
voir avec le mouvement (Amal, ndlr). Il
lui nuit ainsi qu’à tous les Libanais »,
a-t-il dit aussi.
Quoique l’excuse de
M. Bassil tarde à venir, le Hezbollah,
qui a dans un premier temps soutenu le
mouvement Amal, surtout que l’insulte
adressée au chef du Parlement ne peut
être admissible, semble avoir entamé ses
efforts de médiation entre les deux
partis, tous deux ses alliés. Il ne lui
a pas fallu trop longtemps pour qu’ils
portent leurs fruits.
« Les défis qui se
présentent devant nous nécessitent que
nous tournions la page de ce qui s’est
passé récemment et d’œuvrer pour
l’intérêt du Liban », a dit le président
Aoun ce jeudi soir.
En fait, les
déclarations faites mercredi par le
ministre israélien des Affaires
étrangères Avigdor Lieberman selon
lequel le bloc 9 du champ gazier
maritime libanais appartenait à Israël
ont totalement bouleversé la donne.
Elles ont soudé les
Libanais.
Source :
Divers
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