Le Saker
Boris Johnson s’empare du pouvoir
Moon of Alabama
Vendredi 30 août 2019
Par
Moon of Alabama − Le 28 août 2019
Le Premier
ministre britannique
Alexander Boris de Pfeffel Johnson
veut conduire la Grande-Bretagne à une
sortie de l’Union européenne sans un
accord spécifique réglementant les
différents détails. Une majorité au
parlement s’oppose à ce que la
Grande-Bretagne quitte l’UE sans accord.
Le parlement se
réunira à nouveau début septembre. La
date de sortie est fixée au 31 octobre.
Le Parlement pourrait adopter un vote de
censure contre le gouvernement de Boris
Johnson et mettre en place un nouveau
gouvernement qui aurait pour seule tâche
d’empêcher le Brexit de se passer
d’un accord.
Le problème est que
le processus prend du temps et que les
journées parlementaires sont limitées.
Le gouvernement dispose de plusieurs
moyens pour empêcher le Parlement de
disposer de suffisamment de temps pour
débattre de la question et la voter.
Aujourd’hui, il en a révélé un très
efficace.
Le gouvernement
Johnson, inauguré il y a seulement
quelques semaines, a demandé à la reine
d’annoncer son programme législatif, un
événement cérémonial connu sous le nom
de
Queen’s Speech [discours de la
reine]. La coutume demande la
fermeture du parlement pendant plusieurs
semaines avant le discours. Le parlement
aura donc
peu de chance d’empêcher un Brexit
sans accord :
Le gouvernement a
demandé à la reine de suspendre le
Parlement quelques jours à peine après
le retour au travail des députés en
septembre, et quelques semaines
seulement avant la date limite fixée
pour le Brexit.
Boris Johnson a
déclaré qu'un discours de la Reine
aurait lieu après la suspension, le 14
octobre, pour présenter son
"agenda
très attractif".
Mais cela signifie
qu'il est peu probable que les députés
aient le temps d'adopter des lois pour
mettre un terme au Brexit sans accord le
31 octobre.
Le député
conservateur Dominic Grieve a qualifié
le mouvement "d'acte scandaleux".
Le président du
parlement n’est
pas amusé par cette décision. Comme
Dominic Grieve, de nombreux députés
seront contre.
Malheureusement,
ils ne peuvent pas faire grand chose :
Un certain nombre
de personnalités importantes, dont
l'ancien Premier ministre John Major,
ont menacé de saisir les tribunaux pour
l'arrêter. Un recours en justice dirigé
par la porte-parole du ministère de la
justice, Joanna Cherry, est déjà en
cours devant les tribunaux écossais.
La Grande-Bretagne
n’a pas de constitution écrite. Les
tribunaux jugent la jurisprudence et le
gouvernement gagnerait donc probablement
l’affaire :
Le correspondant
royal de la BBC, Jonny Dymond, a déclaré
que la procédure était de suspendre le
Parlement avant le discours de la Reine
et qu'il serait
"impossible" pour
la reine de rejeter la demande du
gouvernement de le faire maintenant.
Il a dit que la
procédure avait soulagé la pression
exercée sur la reine et qu'aux yeux de
certaines personnes, cela dépolitisait
le sujet dans une certaine mesure.
"Le principe
fondamental est que la reine agisse sur
l'avis de ses ministres, en particulier
sur l'avis de son Premier ministre",
a-t-il ajouté.
Laura Kuenssberg a
déclaré que seul un petit nombre de
ministres était au courant du projet,
mais le gouvernement soutiendrait qu'il
s'agissait "d'une procédure standard
pour le discours de la Reine", en
dépit du bruit ambiant.
Dans une lettre aux
députés, Johnson ne permet qu’une
journée, le 9 septembre, pour une séance
du parlement.
Le Premier
ministre, qui n’a pas été élu au terme
d’une élection générale, essaie pour
l’essentiel de prendre le pouvoir. La
fermeture du parlement au moment où la
décision la plus importante sur l’avenir
du pays est en jeu est un geste
profondément antidémocratique.
La Grande-Bretagne
est en train de s’effondrer.
Moon of Alabama
Traduit par jj,
relu par Wayan pour le Saker Francophone
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