Le Saker
Voici comment Trump pourrait encore gagner
Moon of Alabama

Vendredi 13 novembre 2020
Par
Moon of Alabama − Le 11
novembre 2020
Trump semble
actuellement perdre le combat sur le
résultat des élections. Jusqu’à présent,
il n’a montré aucune preuve que la
fraude s’est produite dans une large
mesure. Bien qu’il y ait toujours des
votes douteux, les fraudes en jeu
actuellement ne sont pas assez
importantes pour expliquer la victoire
présumée de Biden. Les tribunaux sont
donc susceptibles de rejeter les défis
actuels de Trump.
Les médias, y
compris l’écurie des médias de droite de
Murdoch et les géants des médias
sociaux, ont fermement déclaré une
victoire de Biden et ne sont donc
d’aucune aide pour Trump.
Mais le Parti
Républicain et Trump voudront faire
vivre la peur, l’incertitude et le doute
au moins jusqu’au 5 janvier, lorsque les
deux tours de scrutin du Sénat en
Géorgie seront décidés.
Alors que les
titulaires Républicains mènent la course
en Géorgie, les Démocrates consacreront
beaucoup de ressources dans l’État pour
déplacer ces sièges de leur côté. Ils
donneraient à une administration Harris
/ Biden le contrôle du Sénat.
Il est également
possible que Trump tente réellement de
rester au pouvoir en manipulant le
processus du Collège électoral.
Il y a plusieurs
étapes et échéances supplémentaires
dans le processus électoral élaboré pour
la présidence.
-
8 décembre – Les États désignent
leurs grands électeurs pour le
Collège électoral.
-
14 décembre – Les grands électeurs
se réunissent dans chaque État pour
voter pour le nouveau président et
le nouveau vice-président.
-
23 décembre – Les certificats des
résultats du vote du Collège sont
remis au président du Sénat, qui est
le vice-président Mike Pence
-
3 janvier – Les membres du Congrès
prêtent serment.
-
6 janvier – Le Congrès se réunit
pour compter les votes et proclamer
les résultats.
Trump pourrait,
même sans trouver les votes nécessaires,
(ab)user du processus du Collège
électoral pour déplacer le résultat de
son côté. Il peut essayer de bloquer ou
retarder les certifications dans
certains États et / ou il peut pousser
les législateurs des États républicains
à nommer les électeurs de Trump.
Il y a des
précédents à cela depuis
l’élection de 1876 :
Hier comme
aujourd'hui, chaque État doit se
prononcer sur un groupe d'électeurs qui
se rendront à une session conjointe du
Congrès le 6 janvier où le vainqueur de
l'élection présidentielle sera déclaré.
La pratique normale dans un État où
Biden a remporté le total du vote
populaire serait que les responsables
électoraux de l'État certifient les
résultats et envoient une liste
d'électeurs pro-Biden au Congrès. Mais
les législatures des États ont le
pouvoir constitutionnel de conclure que
le vote populaire a été corrompu et
d'envoyer ainsi une liste d'électeurs
concurrents au nom de leur État. Le 12e
amendement à la Constitution précise que
«le président du Sénat doit, en présence
du Sénat et de la Chambre des
représentants, ouvrir tous les
certificats et les votes sont alors
comptés». Cela signifie qu'en cas de
différends concernant des listes
électorales concurrentes, le président
du Sénat - le vice-président Pence -
semble avoir le pouvoir ultime de
décider lequel accepter et lequel
rejeter. Pence choisirait Trump. Les
Démocrates feraient alors appel devant
la Cour suprême.
Alternativement, si
à ce stade, aucun candidat ne dispose
des 270 voix électorales requises, le 12e
amendement stipule que «la Chambre des
représentants choisit immédiatement, par
scrutin, le président. Mais lors du
choix du président, chaque État vote, la
représentation de chaque État ayant une
voix.» Actuellement, les républicains
ont une majorité de délégation d'État
avec 26 des 50 États et ils semblent
presque certains de conserver cette
majorité au nouveau Congrès. Un vote des
États élirait alors le président Trump
pour un second mandat. Et encore une
fois, les Démocrates feraient appel de
ce résultat devant la Cour suprême.
Dans les deux cas,
la Cour suprême, avec six de ses neuf
juges nommés par des républicains, est
susceptible de trancher en faveur de
Trump.
Il existe quelques
variantes d’un tel scénario :
Si un procès
réussit à arrêter la certification des
résultats dans un État, les législateurs
pourraient alors combler le vide et
choisir une liste d'électeurs pro-Trump.* L'avocat, qui a
demandé l'anonymat pour parler du
scénario, a déclaré que l'équipe de
Trump semblait maintenant essayer de
jeter suffisamment de discrédit sur le
processus de comptage des bulletins de
vote tardifs pour faire valoir que des
résultats précis ne peuvent pas être
vérifiés.
* La prochaine
étape pourrait être d'essayer de faire
en sorte que les tribunaux fédéraux ou
d'État interdisent aux secrétaires des
États de certifier les résultats.
* Toute initiative
visant à fournir une liste alternative
d'électeurs pourrait forcer au premier
véritable test de la loi sur le décompte
électoral de 1887 et pourrait aboutir
devant la Cour suprême.
* Parmi les
principaux États indécis, l'Arizona et
la Géorgie ont des gouverneurs et des
législatures GOP. Le Michigan, la
Pennsylvanie et le Wisconsin ont des
gouverneurs Démocrates mais des
législatures GOP.
Les Démocrates sont
bien sûr conscients d’une telle
possibilité. Ils jouent donc sur la
certitude d’une victoire de Biden alors
même que le processus électoral est loin
d’être décidé.
Mais il ne faut
jamais mettre Trump hors-jeu. Malgré
quatre ans à se faire couvrir
d’immondices sur le Russiagate, il a
réussi à rester au pouvoir et à
poursuivre une grande partie de son
programme. Il est également le premier
président en cent ans à résister à la
pression intense pour lancer une
nouvelle guerre. Il est donc peu
probable qu’il pliera en admettant qu’il
a perdu la compétition.
Il n’y a qu’une
seule personne qui pourrait empêcher
Trump de réussir avec une stratégie
« sale » au Collège électoral . C’est
bien sûr lui-même. Au cours des quatre
dernières années, il n’a pas réussi à
sélectionner des conseillers compétents.
Il aura désormais besoin des meilleurs
stratèges et avocats disponibles. Jared
Kushner et Rudi Giuliani ne feront pas
l’affaire. Trump aura également besoin
du soutien total de son parti pour faire
pression sur les législateurs des États.
Il devra faire des concessions pour
obtenir le soutien nécessaire.
En attendant, nous
devrons tous, en tant que spectateurs,
augmenter nos approvisionnements en
pop-corn pour continuer à profiter du
cirque pendant les deux prochains mois.
Moon of Alabama
Traduit par jj,
relu par Wayan pour le Saker Francophone
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