Le Saker
Quand l’empire anglo-sioniste s’est-il
effondré ?
The Saker

Mardi 3 novembre 2020 Par The Saker − Le
26 octobre 2020 − Source
The Saker Blog
Je me souviens
qu’un soir de l’année 1991, j’étais
assis avec quelques amis à la cafétéria
du SAIS et que je discutais de l’avenir
des États-Unis avec quelques étudiants
très intelligents, dont un colonel de
l’armée pakistanaise, un capitaine
américain ayant servi sur des
porte-avions et un diplomate espagnol :
nous étions tous d’accord pour dire que
« le système » était parfait, pour ainsi
dire, et que les États-Unis ne
s’effondreraient que si un fort choc
extérieur le frappait de plein fouet.
Nous étions tous d’accord sur le fait
que la combinaison de la meilleure
machine de propagande de l’histoire, de
la stupidité résultant de nombreuses
heures quotidiennes passées à regarder
l’Idiot Tube et, par-dessus tout, d’un
appareil de répression très efficace,
avait donné naissance à une dictature
quasi parfaite : celle qui ne donne que
l’illusion d’une démocratie et d’un
pouvoir populaire.
Des années plus
tard, en 2017, j’ai lu le brillant livre
de J.M. Greer
« Twilight’s Last Gleaming » que
j’ai ensuite passé en revue ici. Je
dirais que ce livre est l’un des
meilleurs essais sur le thème d’un futur
effondrement des États-Unis, même s’il
s’agit d’un livre de fiction (très bien
écrit) car il illustre brillamment le
type d’état d’esprit qui peut mettre une
supposée superpuissance dans une très
mauvaise situation.
Pour moi, tout cela
était parfaitement logique, mais
seulement parce que mes amis de la SAIS
et moi-même n’avions jamais envisagé la
possibilité que la
Nomenklatura américaine commettrait
un suicide au niveau national et, ce
faisant, mette l’Empire anglo-sioniste à
bas.
Pourtant, c’est
exactement ce qui s’est passé.
Alors quand tout
cela a-t-il commencé ?
Il existe de
nombreuses réponses possibles à cette
question. Certains disent au moment du
meurtre de Kennedy. D’autres désignent
Clinton, dont la présidence a inauguré
une politique d’impérialisme armé contre
toute la planète ; cette administration
a également été la première à assister
au « coming out » majeur des
Néoconservateurs (dont beaucoup avaient
déjà infiltré le Parti Républicain sous
Reagan). Ensuite, il y a le 11 septembre
et la
Grande Guerre Contre la Terreur qui
s’en est suivi. Comme je l’ai dit, ce
sont tous des candidats valables, et il
y en a beaucoup d’autres.
Mon opinion
personnelle est que le réel début de
l’effondrement a été sous Barack Obama,
un président vraiment exceptionnellement
faible qui aurait fait un vendeur de
voitures d’occasion absolument
formidable, mais qui en tant que
président a perdu le contrôle de son
propre pays et même de sa propre
administration. C’est sous Obama que
nous avons constaté le vide au sommet,
ce qui a conduit diverses agences (DoS,
DoD, CIA, Pentagone, etc.) à développer
leur propre « politique étrangère », ce
qui a entraîné un chaos total sur le
front de la politique étrangère. Il va
sans dire que l’implication de harpies
telles que Hillary Clinton, Susan Rice
ou Samantha Power n’a pas aidé !
ApartéQu'est-ce qui fait
que les femmes occidentales deviennent
encore plus belliqueuses que les hommes
lorsqu'elles atteignent une position de
pouvoir ! En regardant des femmes comme
Thatcher ou Hillary, je me demande si
ces femmes ne sont pas soigneusement
sélectionnées précisément pour leur
caractère méchant et doivent prouver
qu'elles sont "égales" aux hommes en
étant encore plus méchantes et
meurtrières que les hommes politiques...
Depuis son
élection, il est devenu très populaire
de blâmer Donald Trump pour tout ce qui
a mal tourné sous sa présidence et, en
effet, il y a beaucoup de choses qui
devraient lui être reprochées. Mais ce
que tant de gens oublient, c’est que
presque tout ce qui a mal tourné sous
Trump a commencé avec Obama ! Quand
Trump dit qu’il a hérité d’un terrible
gâchis, il a tout à fait raison. Bien
que cela ne l’absolve pas de sa propre
contribution au chaos et à
l’effondrement !
En vérité, la plus
grande différence entre Obama et Trump,
c’est que Trump n’a pas déclenché de
véritables guerres. Oui, il a menacé de
nombreux pays d’attaques militaires (ce
qui est en soi un crime en vertu du
droit international), mais il n’a jamais
donné le feu vert à une attaque
significative (il a seulement tenté des
attaques hautement symboliques et
totalement inefficaces en Syrie). Je le
répète, cet homme est l’un des rares
présidents américains à ne pas avoir
commis le crime d’agression, le plus
haut crime possible selon le droit
international, au-dessus même des crimes
contre l’humanité ou même du génocide,
parce que le crime d’agression
« contient en lui-même tout le mal des
autres crimes », pour reprendre les
termes du procureur général des
États-Unis à Nuremberg et juge associé
de la Cour suprême des États-Unis,
Robert H. Jackson.
Je soutiens que
pour cette seule raison, toute personne
décente devrait le choisir plutôt que
Biden (qui lui-même n’est qu’une façade
pour le « Président » Harris et une
marionnette du gang Clinton). Soit cela,
soit ne votez pas du tout si votre
conscience ne vous permet pas de voter
pour Trump. Mais voter Biden est
impensable pour toute personne honnête,
du moins à mon humble avis.
Pendant les années
Trump, il s’est passé quelque chose
d’absolument incroyable : alors que
Trump et son administration étaient
occupés à détruire l’Empire de
l’extérieur, les Démocrates ont mis
toute leur énergie et leurs ressources à
détruire Trump. Cependant, pour
paraphraser une citation de l’auteur
russe
Zinoviev, « ils ont visé Trump mais
ils ont frappé les États-Unis » (la
citation de Zinoviev concernait les
prétendus antisoviétiques : « Метили в
коммунизм, а попали в Россию » qui peut
être traduit par « ils visaient le
communisme, mais ils ont frappé la
Russie »).
Ce qui s’est passé
ensuite est précisément ce que mes amis
du SAIS et moi-même n’aurions jamais pu
imaginer : les élites dirigeantes
américaines ont commis un suicide
collectif.
Le suicide est
généralement exécuté en trois phases :
la décision de se suicider, l’acte de
suicide lui-même, puis la mort. Si nous
acceptons que la décision d’adopter un
comportement qui ne peut être qualifié
que de suicidaire a été prise à un
moment donné pendant les années Obama,
alors cela nous amène à nous demander où
nous en sommes aujourd’hui. En d’autres
termes, l’Empire est-il déjà mort ou
n’en est-il encore qu’à l’agonie ?
Je me posais cette
question l’autre jour quand j’ai soudain
réalisé que je pouvais déterminer le
moment exact où l’Empire s’est effondré
: le 8 janvier 2020.
Que s’est-il passé ce jour-là ? Après le
meurtre du général de division Qasem
Soleimani lors d’une attaque de drones
américains (le 3 janvier 2020), les
Iraniens ont riposté en utilisant des
missiles pour attaquer plusieurs bases
américaines en Irak. Selon la partie
américaine, il n’y a eu que des
blessures mineures, ce qui est très
probable puisque les Iraniens ont averti
les États-Unis par plusieurs voies
détournées de ce qu’ils prévoyaient de
faire. Cet argument a été utilisé par
Trump et ses partisans pour dire que la
réaction iranienne était boiteuse,
inefficace et pouvait être complètement
ignorée.
À mon avis, le
moment où l’administration Trump a fait
cette déclaration est celui où le
certificat de décès de l’Empire a été
signé. Pourquoi ?
Tout d’abord, le
faible nombre de victimes américaines
(probablement plus élevé que le nombre
officiel, les troupes américaines ayant
été évacuées et soignées dans plusieurs
pays) est dû uniquement au fait
que les Iraniens sont de superbes
stratèges : ils ont réalisé que tuer
beaucoup de soldats américains
obligerait Trump à exercer de fortes
représailles, alors ils ont choisi de ne
pas les tuer. A la place, ils ont mis un
fusil sur leur tête collective. Comment
?
Pensez-y : la
contre-attaque iranienne a montré au
monde entier quelque chose que la
plupart des gens n’ont pas réalisé : Les
missiles iraniens (balistiques et de
croisière) étaient beaucoup plus précis
qu’on ne le pensait. En fait, ils ont
clairement une forme de guidage
terminal. Pour dire les choses
simplement, les Iraniens ont prouvé
qu’ils peuvent, avec une grande
précision, lancer une ogive de plusieurs
centaines de livres d’explosifs
puissants pratiquement partout au
Moyen-Orient. Pour vous donner une idée
visuelle de leur couverture actuelle,
consultez
cette page.

Cela mérite d’être
répété : les Iraniens ont maintenant
prouvé qu’ils peuvent envoyer plusieurs
centaines de livres d’explosifs
puissants n’importe où sur le
Moyen-Orient avec une
précision d’environ 3 à 5 mètres !
Vous vous souvenez
de l’attentat contre
les tours Khobar ? Oui, c’était un
camion piégé avec beaucoup plus
d’explosifs qu’un missile ne peut en
transporter, mais ce camion était
également garé loin des tours !
Pourtant, à peine moins de 500 personnes
sont mortes ce jour-là.
Il existe de
nombreuses installations militaires
américaines similaires au Moyen-Orient,
dont de nombreux bâtiments abritant des
centaines de militaires américains.
Imaginez ce qui se serait passé si les
Iraniens avaient décidé de tuer autant
de personnes que possible et avaient
tiré deux de leurs missiles juste
au-dessus de, disons, dix de ces
installations – imaginez le coût en vies
humaines !
Mais les Iraniens sont intelligents, et
ils ont choisi une ligne de conduite
beaucoup plus sage : ils ont utilisé
leurs missiles essentiellement pour
frapper l’oncle Shmuel là où ça fait
mal, mais ils ont surtout démontré leur
capacité à créer des milliers de
victimes américaines en quelques minutes
seulement.
Évidemment, une
autre capacité iranienne, désormais
indéniable, est la capacité de détruire
instantanément toute installation de
gaz/pétrole dans la région : puits,
installations de traitement, terminaux –
ce que vous voulez : si c’est important
et coûteux, les Iraniens peuvent le
détruire.
Les Iraniens ont
également la possibilité de fermer le
détroit d’Ormuz et même d’attaquer les
navires de l’US Navy, y compris
éventuellement les cargos.
Enfin, et ce n’est certainement pas le
moins important, cette capacité
iranienne désormais prouvée met en
danger tous les bâtiments
gouvernementaux, ainsi que toute
installation cruciale.
À ce stade de la
conversation, tous les imbéciles
brandissant leur drapeau et bien
préparés se lèveront immédiatement pour
déclarer quelque chose dans ce sens :
« Et alors ?! Si ces nègres des sables
franchissent la ligne, ils savent que
nous pouvons les bombarder massivement !
Nous pouvons même les atomiser et les
renvoyer à l’âge de pierre ! Qu’ils
essaient et ils verront ce que la colère
de la nation la plus puissante du monde,
avec la plus formidable armée de
l’histoire, peut faire à une bande de
paysans semi-alphabétisés, LOL ! Voyons
si leur « Allah » va les sauver ! »
Outre tous les
clichés ignorants généralement répandus
par ce genre de foule, il y a une erreur
d’analyse majeure qui sous-tend cette
« logique » (j’utilise le terme
généreusement) : les Iraniens vivent
avec cette menace depuis 1979 et ils y
sont habitués. Non seulement cela, mais
ils savent pertinemment qu’il s’agit de
menaces vides de sens. Oh bien sûr, les
États-Unis peuvent faire à l’Iran ce
qu’Israël a fait au Liban au cours de la
guerre de la « Victoire divine » de
2006, ou ce que l’OTAN a fait à la
Serbie pendant la guerre du Kosovo
(1998-1999) : tuer des civils et
détruire les infrastructures du pays
pour punir ces civils d’avoir soutenu le
« mauvais » gouvernement (c’est-à-dire
non approuvé par les États-Unis). Mais
si l’oncle Shmuel fait à l’Iran ce
qu’Israël a fait au Liban, le résultat
sera le même : les Iraniens
reconstruiront (ils sont très bons pour
cela) et ils rebondiront deux fois plus
fort. Quant à leurs martyrs, plus il y
en aura, plus la résistance du peuple
iranien sera forte (voir
cet article écrit par un
universitaire iranien dans un excellent
anglais expliquant les racines de
l’ethos unique de l’Islam chiite).
Enfin et surtout,
les présidents américains et leurs
collaborateurs sont tout à fait
conscients de l’état actuel de l’armée
américaine : c’est une armée qui ne peut
tout simplement pas gagner, même de
simples conflits, une armée
désespérément vidée de sa substance par
des idéologies libérales folles, une
armée dont toute la flotte de surface a
été
rendue obsolète par des missiles
hypersoniques (sur lesquels les Iraniens
semblent également travailler !) et une
armée dont l’armée de l’air a dépensé
des sommes absolument obscènes pour
créer un avion de chasse
prétendument de « 5e génération »
qui, à bien des égards, est inférieur
aux avions américains de 4e génération !
ApartéCela soulève la
question de savoir ce qui fonctionne
encore dans l'armée américaine. À mon
avis, la flotte de sous-marins
américains est toujours très puissante
et le dispositif de dissuasion nucléaire
américain est toujours solide. À part
cela ? Et bien...
Conclusion : les
arguments selon lesquels les États-Unis
n’ont pas exercé de représailles parce
qu’ils s’en fichaient, ou qu’ils s’en
fichent parce que « nous pouvons les
atomiser » sont des absurdités
typiquement civiles qui n’ont aucun lien
avec le monde réel (imaginez simplement
les conséquences politiques pour les
États-Unis, déjà très impopulaires,
d’une frappe nucléaire, en particulier
sur un pays non nucléaire !)
D’accord, mais
alors pourquoi les États-Unis n’ont-ils
pas exercé de représailles ?
Tout simplement
parce qu’oncle Shmuel n’a pas ce qu’il
faut pour affronter l’Iran. Il ne peut
même pas affronter le Venezuela ( !),
qui est un pays extrêmement affaibli,
situé juste à la porte des États-Unis.
Franchement, si ce président ou le
prochain décide que les États-Unis
doivent « prendre un petit pays minable
et le jeter contre un mur juste pour
prouver que nous sommes sérieux », alors
je recommande la Grenade. Je sais que la
Grenade n’était pratiquement pas
défendue en 1983 (principalement par
quelques ingénieurs cubains légèrement
armés) et qu’il a fallu la 82e division
aéroportée pour sauver les forces
spéciales américaines totalement
vaincues et désemparées, coincées sous
le feu, mais je pense que depuis 1983,
le Pentagone a eu le temps de faire
quelques exercices pour « apprendre ses
leçons » et que les États-Unis
pourraient probablement réenvahir cette
petite île sans répéter l’une des pires
catastrophes de l’histoire militaire.
Conclusion
L’Empire est mort
le jour où les Iraniens ont frappé ces
installations américaines et les
États-Unis n’ont absolument rien fait.
En fait, depuis cette date,
qu’avons-nous vu :
- Les Irakiens
chassent lentement mais sûrement les
forces américaines d’Irak
- Le nombre
d’attaques contre les forces
américaines en Irak a fortement
augmenté, notamment contre l’énorme
complexe de bunkers américains connu
sous le nom de « zone verte », qui
n’est plus du tout « verte ».
- Les Iraniens
continuent joyeusement à
se moquer de l’oncle Shmuel.
- Les États-Unis
n’ont pas réussi à renouveler les
sanctions anti-iraniennes au Conseil
de sécurité de l’ONU et la Russie a
déjà déclaré qu’elle était prête à
vendre des S-400 à l’Iran. On peut
aussi compter la Chine dans ce grand
marché de l’armement.
- Les États-Unis
sont également en retrait en Syrie
où les attaques anti-américaines
deviennent plus dangereuses (et les
affrontements réguliers avec les
forces terrestres de la force
opérationnelle russe en Syrie
deviennent également un phénomène
potentiellement très dangereux).
- Au Yémen, les
Houthis soutenus par l’Iran ont
pratiquement gagné la guerre et ont
battu l’Arabie Séoudite et les
États-Unis.
- En
Afghanistan, les États-Unis et leur
« coalition de losers » sont restés
encore plus longtemps que les
Soviétiques et n’ont rien obtenu
d’autre qu’une défaite totale et des
plus humiliantes. Le contraste entre
les performances de la 40e armée
soviétique (mal équipée et
moyennement commandée) et celles de
la force professionnelle américaine,
richement équipée (mais aussi mal
commandée), est absolument étonnant
à tous les niveaux, mais le plus
révélateur est l’infrastructure que
les Soviétiques ont réellement
construit en Afghanistan (même des
installations que les États-Unis
utilisent encore chaque jour !)
L’oncle Shmuel n’a fait que tout
détruire, sauf le commerce de
l’opium…
En d’autres termes,
tout se déroule exactement selon le plan
de revanche annoncé par l’Iran, qui
consiste à chasser complètement les
États-Unis du Moyen-Orient. Je sais que
cela semble impensable pour l’instant,
mais faites la liste de toutes les
choses supposées « impensables » qui se
sont produites depuis et vous verrez à
quel point il est dangereux de supposer
que quelque chose ne se produira jamais.
Lorsque la Géorgie
a attaqué les soldats de la paix russes
à Tskhinval, il y a eu également un
nombre limité de victimes, mais la
Russie a immédiatement contre-attaqué et
vaincu l’armée géorgienne en 3 jours, et
ce malgré le fait qu’elle était
numériquement plus petite (au moins dans
les premières phases de la
contre-attaque) et trop lente à réagir
(une faiblesse russe typique). Et le
message à « qui de droit » envoyé par la
contre-attaque russe était simple :
attaquez une base russe, ou tuez des
soldats russes et vous serez tué :
chaque fois qu’un militaire russe a été
tué en Syrie, les Russes ripostent avec
des missiles puissants et des frappes
aériennes. Dans d’autres cas, les unités
Spetsnaz russes ont tué certains
commandants Takfiri. Et tout le monde a
« compris », même les Turcs qui n’ont
pas réussi à forcer les Russes à cesser
de réduire les zones de contrôle turques
à une petite fraction de ce qu’elles
étaient auparavant.
Attention, la
Russie n’a aucun désir de devenir un
empire ou même une sorte de
superpuissance (les Russes réalisent à
quel point tout empire est mauvais pour
le pays qui est censé l’accueillir : ils
ont souffert pendant plus de 300 ans de
ce statut toxique d’« empire » et ils en
ont assez !) Seules ceux du genre de la
stupide Hillary, ou du encore plus bête
Brzezinski, pensent encore que la Russie
veut « reconstruire l’URSS » alors qu’en
fait, la politique de Poutine était
conçue pour se désengager et se séparer
de l’ancienne périphérie russe qui ne
faisait que drainer d’immenses
ressources russes et n’apportait jamais
rien d’utile à la Russie (sans parler de
l’Organisation du pacte de Varsovie qui
était tout aussi consommatrice de
ressources et inutile que les pays
périphériques). Tout ce qu’ils veulent,
c’est être pris au sérieux et traités
avec respect, non pas comme une
superpuissance, mais simplement comme
une puissance majeure, et véritablement
souveraine.
Comparez cela avec
le mélange unique de mégalomanie
stratosphérique, d’auto-compassion
narcissique et d’ignorance grossière des
dirigeants des États-Unis et vous verrez
immédiatement que l’Empire ne meurt
plus, qu’il est déjà mort et qu’il est
mort depuis de nombreux mois maintenant.
Quelle est la
prochaine étape ?
L’élection, bien
sûr. Je soutiens qu’en aucun cas la
prochaine administration ne pourra
inverser cette tendance et ressusciter
miraculeusement l’Empire. Les empires ne
ressuscitent pas. Cela a été tenté dans
le passé (même par Napoléon), cela ne
fonctionne jamais. Une fois que les
empires perdent leur élan et, surtout,
leur crédibilité idéologique, c’est
fini. Oh bien sûr, un cadavre peut
encore émettre de la chaleur pendant un
certain temps, certains organes, ou même
des cellules, peuvent fonctionner
pendant un certain temps encore, mais un
cadavre est mort. La plupart des corps
morts gonflent et puent, ce qui
s’applique également aux empires morts.
Cela ne veut pas
dire que le résultat n’aura pas
d’importance, il en aura – mais
seulement pour l’avenir des États-Unis
eux-mêmes. Pour dire les choses
simplement, le vote à venir est soit un
vote pour le maintien de l’ordre public
aux États-Unis, soit pour le nihilisme
total. À un niveau plus profond, c’est
un vote pour ou contre les États-Unis :
les Démocrates détestent tous ce pays et
ses « déplorables » ; ils détestent
également presque tous les aspects de
l’histoire des États-Unis (les statues
renversées ne sont que les symboles de
cette haine) et ils détestent ce qu’ils
appellent « un système raciste », bien
que les véritables causes des tensions
raciales aux États-Unis n’aient que très
peu à voir avec le « système » et tout à
voir avec des problèmes spécifiques aux
Noirs dans une culture aux racines
principalement européennes.
L’Empire est mort.
Et j’espère et je crois que sa mort
marquera la renaissance des États-Unis
en tant que pays « normal » (ce qui est
arrivé à tous les autres anciens
empires).
D’ici là, nous
pouvons au moins être sûrs que cet
Empire étonnamment maléfique est enfin
mort, même si très peu l’ont remarqué.

PS : En écrivant
cette chronique, mes pensées se sont
tournées vers le Major Général Qasem
Soleimani, qui a été lâchement assassiné
(il était en mission diplomatique) par
Trump. J’imaginais ce qu’il aurait dit
si quelqu’un lui avait proposé le marché
suivant : « Haj Qasem – accepteriez-vous
d’être assassiné par les Croisés
modernes si votre martyre s’avérait être
la « goutte d’eau » qui fera déborder le
vase de l’Empire ? » Je pense qu’il
répondrait avec des larmes de joie dans
les yeux : « Gloire à Dieu de m’avoir
accordé cet immense honneur et cette
joie et de m’avoir permis de devenir un
shahid (témoin de Dieu) ! » Soleimani
était un soldat, un vrai, pas un homme
d’affaires ou un politicien déguisé, et
il savait qu’il pouvait mourir à chaque
moment. Il est mort en tant que général
responsable du Corps des gardiens de la
révolution islamique et de sa force
d’élite, le Quds. Il me semble bien que
Trump, dans son arrogance ignorante, a
donné à Soleimani la meilleure mort
qu’il ait pu souhaiter. Que ce grand
homme repose en paix !
The Saker
Note du Saker
Francophone
Si l’organe
militaire de l’empire anglo-sioniste est
mort, l’organe économique, avec son
dollar et ses sanctions, est encore
vivant, même sous respiration
artificielle de la FED. C’est d’ailleurs
pour cela que les États-Unis n’utilisent
plus que l’arme économique. Espérons
pour le reste du monde que la mort de
cet organe provoque aussi peu de vagues
pour le reste du monde que celle de
l’organe militaire. C’est quand l’organe
économique sera officiellement déclaré
mort que le monde pourra se considérer
libéré des griffes de cet empire.
Traduit par Wayan,
relu par Jj pour le Saker Francophone
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